Un sujet d'apparence tout simple, certainement déjà abordé ici mais qui doit remonter un peu, alors je me permets de créer un nouveau fil :

Quels sont vos rapports avec les livres en général et la bibliothèque en particulier ?

Quelle est votre passion des livres ? Votre logement est-il plein d'étagères qui débordent de partout ? Préférez-vous ne pas vous encombrer, privilégiant les emprunts ? Est-ce que vous aimez garder les livres que vous avez lu ? Les relisez-vous parfois ? Préférez vous vous en débarrasser rapidement ? De quelle manière ? Y a-t-il des livres qui conservent une valeur particulière à vos yeux ? Quels sont les livres dont il est le plus difficile de se séparer ? Quel type de livres aimez-vous posséder ? Neuf ou occasion ? Petit ou grand format ? Livre ancien ou édition récente, complétée de dizaines de pages de commentaires ? Lisez-vous les avant-propos ? Comment achetez-vous les livres ? Est-ce que vous connaissez leur odeur ? Imaginez-vous leurs anciens propriétaires ? La lecture est-elle une activité solitaire pour vous ? Vous arrive t-il de lire dans des circonstances que vos proches trouvent, ou trouveraient étranges ? Lisez-vous en faisant autre chose ?

Il y a tant à dire sur nos livres, toute la richesse des rapports que nous entretenons avec eux.
Ne répondez pas à mes petites question, racontez-nous, racontez-vous, ça sera plus joli.

Et si vous êtes bibliophile, quelle est votre méthode de classement préférée ? Comment organisez-vous votre bibliothèque ?

En complément, si vous avez le temps, je ne résiste pas à l'envie de vous partager l'intervention de Anne Garreta sur le sujet, lors de la séance publique de l'Ouipo à Rennes le 4 novembre 2010 : https://www.youtube.com/watch?v=FNlRV0NW6GU&t=1546s (Si le timecode ne fonctionne pas, c'est à partir de 25m46.)

Souvent, j'en ai peur. Je ne plaisante pas. Il y a des livres dans lesquels j'ai peur d'entrer par crainte de ne pas parvenir à en ressortir indemne (alors que c'est le but recherché par tout auteur qui se respecte, j'imagine, réussir à écrire quelque chose de suffisamment fort pouvant former une petite bulle résiduelle dans le corps du lecteur). Moi j'ai peur de pénétrer certaines zones, flirter avec l'expérience qu'on m'offre sur un plateau, c'est peut-être pour ça que je suis lente à lire, que je peux traîner des lectures sur plusieurs mois. Je n'ai pas ça avec la littérature de l'imaginaire, je peux avaler une saga entière en un temps record, c'est vraiment propre à tout ce qui constitue la littérature dite blanche/les essais/auto/biographies.

Je dois dire aussi que depuis que j'ai une liseuse, et que je fais l'expérience de la lecture sans ce qui en a constitué le support depuis des siècles, il y a quelque chose dans ma perception du rapport au livre qui commence à s'établir. Je ne sais pas comment formuler ça, mais j'ai la sensation qu'un livre lu sur papier s'imprime mieux (sans mauvais jeu de mots). Le souvenir en est plus clair, plus efficacement consultable dans la mémoire. Et je serais incapable de dire à quoi c'est dû. J'ai peut-être quelques hypothèses mais...

J'aime beaucoup lire à ses côtés.

J'aime les bibliothèques. J'en ai plusieurs : dans mon bureau, avec des ouvrages pour le travail (dont beaucoup de romans/théâtre/poésie etc.) et une autre dans mon salon. Mes étagères débordent, j'ai donc dû faire deux rangées de livres par étagère. Je suis une adepte de la célèbre série du suédois. J'envisage de faire faire une bibliothèque sur mesure pour gagner de la place, notamment en hauteur, mais je crains le prix d'un tel ouvrage. J'ai aussi une liseuse, que j'utilise beaucoup. J'achète souvent neuf mais d'occasion ne me gêne pas du tout. J'emprunte aussi à la médiathèque de ma ville. Je n'annote/corne jamais les pages, j'utilise des marque-pages, n'importe quoi peut faire l'affaire, même un ticket de courses. Je sème mes livres dans la maison (table de nuit, table de salle à manger, bar, il y en a partout. Parfois, je veux ranger et... je n'ai pas la place de les mettre sur les étagères ! Je rends les livres qu'on me prête (je les classe à part). Il y en a un qu'on m'a prêté il y a 6 ans, que j'ai évidemment toujours et je sais très bien à qui il appartient, il faut juste que je pense à le rendre (c'est une copine que je vois régulièrement, mais ni elle ni moi n'y pensons quand on se retrouve). C'est un ouvrage pour le travail, et il ne semble pas lui manquer plus que ça, mais tout de même, il faut que je le lui rende ! Je ne pourrais pas me passer de mes livres, je me sens bien au milieu d'eux, ils me sont nécessaires et je les relis parfois (les classiques seulement).

Ah ! Gros sujet !  

Je voulais juste commencer par réagir à ce sujet :

kz fkz a écrit:

Je dois dire aussi que depuis que j'ai une liseuse, et que je fais l'expérience de la lecture sans ce qui en a constitué le support depuis des siècles, il y a quelque chose dans ma perception du rapport au livre qui commence à s'établir. Je ne sais pas comment formuler ça, mais j'ai la sensation qu'un livre lu sur papier s'imprime mieux (sans mauvais jeu de mots). Le souvenir en est plus clair, plus efficacement consultable dans la mémoire. Et je serais incapable de dire à quoi c'est dû. J'ai peut-être quelques hypothèses mais...

Il existe des études à ce sujet (enfin au moins une), et effectivement il été démontré que les livres lus sur support papier laissent une trace plus durable dans la mémoire que ceux lus sur liseuse (ou support informatique divers). Je te laisse le soin de faire la recherche si ça t'intéresse d'aller plus loin ^^

Allez à mon tour. ALORS...
Les livres, c'est un truc super important dans ma vie. Je ne peux pas commencer correctement ma journée sans lire, je ne peux pas non plus la terminer correctement sans lire. Quand il arrive que je ne trouve pas le temps de lire, clairement je ne me sens pas très bien, il me manque quelque chose, comme si mon système nerveux avait besoin de son petit huilage pour cesser de vibrer avec agacement.
J'ai toujours eu plein de livres autour de moi. Quand je vivais encore chez ma mère, l'invasion était circonscrite à ma chambre (et à mon livre en cours qui traînait ici ou là), mais maintenant, j'en ai dans presque toutes les pièces de ma maison.
J'ai toujours eu une grosse avance de livres à lire en stock, mais ça a pris des proportions maladives pendant les confinements. Je commandais au moins deux ou trois livres par semaine, pour la plupart sur ses sites d'occasion comme Gibert et Vinted. C'est devenu compulsif, je crois que c'était ma manière de gérer le stress de la situation. Si j'avais de quoi lire, même si le confinement durait cinq ans, dix ans, vingt ans, alors tout irait bien. Les livres, c'était mon PQ à moi. J'ai mis pas mal de temps à apaiser cette compulsion, j'ai encore des petites crises des fois mais globalement je suis revenue au rythme d'achat d'avant covid (soit toujours supérieur à mon rythme de lecture si on tient compte de tout ce que j'ai déjà d'avance, mais moins critique quand même ).
Mon rapport aux livres en tant qu'objets individuels est assez varié ; ça dépend du contenant et du contenu. Un livre que j'ai aimé, je vais le garder, mais il m'arrive d'être prise d'un besoin subit de me débarrasser de ceux qui ne m'ont pas laissé de souvenir impérissable. Des fois, des années après, je regrette, mais bon, c'est fait. Ceux que je n'ai pas aimés, je les revends ou les donne. C'est un peu plus difficile avec les beaux livres (les collector ou juste avec de belles illustrations de couvertures) mais là aussi j'arrive à me raisonner, et je finis par m'en débarrasser. Je ne relis déjà pas les livres que j'ai aimés de toute façon (sauf très rares exceptions), alors ceux que j'ai pas ou moyennement appréciés ça risque pas. Autant qu'ils aillent vivre leur vie ailleurs et laissent la place à d'autres.
Je lis autant en papier qu'en ebook, en occasion qu'en neuf, en grand format qu'en poche ; j'aime bien avoir de jolis livres dans mes bibliothèques mais dans l'absolu, le plus important c'est le voyage que je vais faire avec et non l'objet.

Voilà pour l'instant, il y a bien d'autres choses à dire mais j'y reviendrai plus tard ^^

Je vis de manière un peu "nomade" (involontairement), je déménage tous les ans, passant d'un pays à l'autre alors il est difficile pour moi d'avoir une bibliothèque. Je n'ai pas le courage de traverser l'Europe dans un sens et dans l'autre en traînant derrière moi des valises remplies de livres. Pendant longtemps j'ai rêvé d'avoir une belle bibliothèque, c'était un peu comme les rêves "si je gagne au loto je ferai etc etc" sauf que c'était "quand ma vie sera stable, j'aurai une bibliothèque". Maintenant j'ai trop peur de mon avenir pour y penser alors j'évite de rêver aux bibliothèques personnelles. Je suis en revanche une grande utilisatrice des bibliothèques municipales et j'aime beaucoup lire sur ma liseuse ou écouter des livres audio. Il arrive aussi parfois que je m'achète certains livres papier, notamment les mangas de Junji Ito dont j'adore les dessins ou aussi, par exemple, la collection Michael McDowell des éditions Monsieur Toussaint Louverture parce que je suis fan des couvertures qui brillent. En attendant de savoir ce que je veux en faire, tous mes livres papier s'empilent dans la chambre de mon enfance/adolescence, chez mes parents, mais ce sont des tas, pas une véritable bibliothèque.

Pour ma part, j'ai un rapport très tactile et affectif avec les livres. Je crois qu’ils m’offrent un refuge, un espace qui m’appartient, loin de l'agitation du quotidien. Chez moi, il y a des étagères qui débordent, mais aussi des piles anarchiques qui se forment un peu partout. Le salon ressemble à une sorte de "zone de transit", avec les livres que je lis en ce moment, ceux que je veux lire ensuite, et ceux que je viens de finir et que je ne sais pas encore où ranger.

J'aime particulièrement les belles éditions, avec un joli jaspage, des couvertures travaillées, et ce petit quelque chose qui les rend uniques. Les livres d'occasion ne me plaisent pas trop, je préfère le charme des livres neufs, ceux qui n'ont été ouverts que par moi. Donc généralement je n'apprécie pas de prêter mes livres J'ai toujours cette petite inquiétude de ne pas les revoir ou de les voir abîmés.
D'ailleurs, je pense que la lecture est une activité très solitaire et je crois qu’elle a besoin de l’être. Cela permet de me plonger complètement dans l'univers du livre, sans distraction.

Je m'étais bien reconnue dans cette citation d'Anne et sa maison de rêve :
« Notre bibliothèque n'est pas très fournie, dit Anne, mais chaque livre est un ami. Nous avons sélectionné nos ouvrages au fil des ans, ici et là, n'en achetant jamais un avant de l'avoir d'abord lu et de savoir qu'il appartient au clan des bons. »

J'ai deux bibliothèques ikea dans ma pièce de vie et quelques livres sur une planche au-dessus de mon lit. Mes livres se divisent en trois catégories : ceux que je n'ai pas encore lus (une dizaine), ceux que j'ai lus et aimés et que je veux garder pour les relire/prêter/consulter (les plus nombreux), et enfin les livres "jeunesse" que je garde pour ma fille quand elle sera plus grande (elle a aussi ses propres livres, dans une des bibliothèques de la pièce de vie et dans sa chambre). Je ne garde pas les livres que je n'ai pas aimés ou que je ne relirai pas, même si ce sont des cadeaux ou de belles éditions. Je les donne ou les vends.
Comme j'ai une place limitée, je préfère acheter des poches plutôt que des grands formats. Je n'achète pratiquement jamais un grand format sans l'avoir lu avant (j'emprunte pas mal), sauf si l'auteur est une "valeur sûre" pour moi. J'ai pas mal de livres d'occasion achetés à Emmaüs ou sur Vinted. Je ne suis pas attachée au neuf, par contre il faut que l'ouvrage soit en bon état : j'ai du mal à lire des livres très tâchés, gondolés, avec des pages volantes... J'ai quelques beaux livres, comme celui-ci ou celui-là ou cet autre, mais c'est un plaisir que je m'offre rarement (souvent, un cadeau de Noël ou d'anniversaire).

Ma bibliothèque est mouvante. À part un petit nombre de livres, j'aime beaucoup échanger ou offrir les livres que j'ai lus.