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| Que pensez-vous du droit moderne? | |
| | Nombre de messages : 2895 Âge : 104 Localisation : Dans chacune des histoires que j'écris (je déménage beaucoup, donc... ) Pensée du jour : Demain, ça ira mieux ! Date d'inscription : 29/11/2017 | Plumerose / Roberto Bel-Agneau Dim 4 Aoû 2024 - 0:43 | |
| - Jimilie Croquette a écrit:
- Bah non on ne sait pas ?
Rien que les affaires de viol, qui te semblent évidentes. Weinstein ? Depardieu ? PPDA ? Lomepal ? Édouard Baer ? Jacques Douillon ? Polanski ? Benoît Jacquot ? Brock Turner ? Darmanin ? DSK ?
Alors, pas de procès et peine de mort pour tout le monde ? C’est sur ça va faire de la place. Un pédophile qui attaque une gamine ou un gamin de quatre ans, par exemple, avant de la ou le tuer, cela me semble évident. Je ne cite aucun nom. Je ne donne pas non plus mon opinion mais SI JE VAIS LE FAIRE CLAIREMENT : je me range du côté de Camus. Ok pour le principe, on ne peut pas être "pour la peine de mort", mais NON et de façon tripale, de mon point de vue, un pédophile ainsi que je l'ai cité plus haut, n'a strictement aucune "seconde chance" à avoir, pour quoi faire d'ailleurs ? Pour qu'il détruise d'autres gosses ? NON aux idéologies qui finissent par soutenir les agresseurs. Et ça ne fait pas de moi "une facho", juste NON à la pédophilie, non aux meurtres gratuits, non aux tortures gratuites, etc... ET OUI à la protection des enfants. Et j'en ai rien à cirer si en écrivant cela, je passe pour "une facho", mais vraiment rien à cirer. Je me souviens d'un psy, du Grand Est, connu pour "défendre les idées" et souvent du mauvais côté. J'ai été effarée de l'entendre dire, comme ça : "On peut faire ressortir des meurtriers - Spoiler:
il parlait de personnes psychotiques ayant par exemple tué leur père dans un accès de démence
, après tout, la société peut bien supporter quelques meurtres... " Ce n'était pas du second degré, c'est son idéologie de me*de. Le type s'est pris une à plusieurs balles par un patient en crise, qui a aussi tué sa femme. Mais tout va bien, le mec (le psy) s'en est très bien remis : il a épousé une autre femme plus jeune avec qui il a eu d'autres gosses, bah, on dirait que ça a été tout bénéf. pour lui ! Alors moi je le dis tout net : un taré attaque ma fille (D. préserve), je m'en charge personnellement. Mais je vois que selon certaines opinions, tout va bien, on laisse les dangers public en liberté au nom de je ne sais quelle idéologie de me*de, et les innocents (la pauvre gosse du Grand Est, Lina, dont on retrouvera "le corps"... au mieux...) se font massacrer. - Spoiler:
PS : je fais le l'auto-défense et le premier qui chercherait à m'attaquer (D. préserve), je lui règle son compte sans aucun état d'âme. Je ne vote pas les extrêmes, pour autant, puisqu'on en est ici à énoncer ses opinions politiques, l'air de rien. Je suis obligée de voter pour les me*des bourrées de cocaïne qui dirigent ce pays pourri, mais quel pays dans ce monde, n'a pas des dirigeants pourris ?
___________________ EDIT à 00:54:46 JE VAIS POSER EN SPOILER UNE DE MES NOUVELLES AU SUJET DE L'ERREUR JUDICIAIRE, CAR OUI, JE SUIS SENSIBLE à CE DRAME :
- Spoiler:
TITRE : L'ERRREUR
Il porte un pull rouge, voyant. Je l’ai aperçu avant qu’il n’entre dans la boutique : les cheveux clairsemés, le front dégarni, la quarantaine bien entamée. Il a marché trop vite, probablement couru ; ses joues sont rouges, son souffle court.
Il tient une boîte de conserve dans sa main droite et s’adresse à l’employé, dit qu’elle est périmée ; il l’a achetée hier. L’employé se souvient de lui, et même très bien : il le connaît parce qu’il vient ici tous les jours. L’homme pose la boîte sur le comptoir, parle de plus en plus fort, de plus en plus vite, de malhonnêteté et de scandale. Il crie à présent : ce n’est pas la première fois qu’il se fait avoir et ne reviendra plus, mais d’abord on doit le rembourser. Il n’est pas riche, n’a pas de commerce, lui, n’en a pas les moyens. Il n’a rien… N’a plus rien.
Je l’imagine aisément, assis seul dans sa cuisine : une table en formica, deux chaises, un buffet en mauvais état. Un chien ? Même pas. Juste un bruit de fond, le téléviseur sans cesse allumé pour combler l’espace vacant, des images et des sons qu’il ne voit ni n’entend, un simple bourdonnement à peine rassurant. Autour de lui, des murs gris, un peu sales, une étagère mal clouée, le cendrier plein, la vaisselle dispersée, des restes de café séché au fond des tasses. Et l’ennui des jours trop longs et des nuits sans sommeil jusqu’à la lumière opaque des matins vides.
Il commence à vociférer, frappe le comptoir avec la boîte. Les jointures de ses doigts sont blanches, une vraie rage l’anime. Il se met à hurler : ne comprend pas pourquoi ça lui arrive à lui. Toujours à lui. Il ne mérite pas ça, veut que l’employé réponde, s’excuse au moins.
J’ai déjà vu cet homme, j’en suis certaine. Quelque chose dans ses gestes, son regard, son débit précipité m’est familier. Je fouille ma mémoire, n’y trouve rien. L’employé ne s’excuse pas, ouvre le tiroir de la caisse et pose la monnaie sur le comptoir. L’homme s’en empare brusquement et sort en claquant les battants de la porte. Par curiosité, je décide de le suivre.
Il marche à grands pas, j’ai du mal à ne pas le perdre de vue. Il se dirige vers l’eau, ralentit, commence à longer la berge, s’arrête, extirpe de sa veste un morceau de pain et marmonne quelque chose que je ne comprends pas. Je suis trop loin mais le vois découper le pain et en jeter les morceaux dans l’eau où ils flottent un moment avant que les canards ne s’en emparent. Au fond, il n’a pas l’air très offensif.
Il ne fait plus vraiment jour, pas encore nuit, une pluie fine et froide me transperce. L’homme ne semble pas pressé de partir.
Je rentre chez moi, un peu lasse, ouvre le paquet de café que j’ai acheté tout à l’heure ; l’arôme puissant envahit ma cuisine. C’est une toute petite pièce, sobre : une table en bois, deux chaises, le buffet assorti. Je rassemble les tasses, les pose dans le lave-vaisselle, le mets en marche. D’un geste machinal, j’allume la radio ; un ensemble de sons monocordes s’en échappe. Je l’écoute distraitement, ne sais pas si je reverrai l’homme. Je vide le cendrier et vais m’asseoir dans le salon en attendant que le café passe.
Un fou crie dans le désert, le sable est vert. Son teint est cireux, il porte un masque grimaçant et court en tous sens. Une foule venue de nulle part s’assemble autour de lui, des hommes et des femmes vêtus de façon semblable. Soudain, le sable devient mouvant, le fou s’y enfonce. Des murmures s’élèvent, le fou pousse un dernier cri strident, le sable devient rouge, se referme sur lui. La foule se disperse en silence.
Je me réveille en sursaut. Il me semble être à la lisière d’un souvenir qui s’évapore à mesure que le rêve se dissipe. Je regarde par la fenêtre, tout est si sombre…
C’est le jour le plus court de l’année, il ne fait pas vraiment froid, mais plutôt triste. Comme mon salon ; j’y aurais voulu une cheminée pleine de bûches crépitantes. Et un chien, un setter irlandais. Lorsque j’étais enfant et que je voulais quelque chose à tout prix, ma mère me disait : « Dans la vie, on n’a pas toujours ce qu’on veut. L’essentiel, c’est de ne pas avoir ce qu’on ne veut pas ». Je m’en suis souvenue, ai un bon métier, aide les gens à trouver du travail. Je crois que j’aime ça… mais j’aurais quand-même voulu une cheminée et un chien.
J’ai rendez-vous aujourd’hui avec Monsieur V., à dix heures. J’ouvre son dossier, le feuillette rapidement. On frappe : la porte s’ouvre sur un homme trapu, au pull rouge. Monsieur V. est en avance. Je n’avais pas imaginé le revoir dans ces conditions, l’air calme, presque absent. Je racle ma gorge et articule : « Prenez place ».
Il s’assoit lourdement. Je commence à poser les questions habituelles en essayant de conserver un ton neutre :
« Formation initiale ? Dernier poste occupé ? Durée du contrat ? Type d’emploi actuellement recherché ? ». Les réponses sont laconiques. Je reprends son dossier en mains et remarque alors une longue période d’inactivité : cinq ans… Je l’interroge à ce sujet : s’agit-il d’une erreur ?
La réponse est brève, le ton dur, cassant : « Oui, il s’agit d’une erreur ». Il dégage soudain une extrême tension. Je lui demande s’il veut continuer à travailler sur les chantiers. Il dit que ça lui est égal, qu’au fond tout lui est égal… Je le revois en train de nourrir les canards, et je doute que tout lui soit indifférent.
J’ai quelques adresses pour lui, mets l’imprimante en marche. Elle crache le papier, lui se tait. Il saisit les pages que je lui tends, se lève nerveusement et s’en va. Son départ me crispe.
***
J’ai à nouveau rêvé du fou qui crie dans le désert. C’est lui, l’homme au pull rouge. Je ne crois pas qu’il soit fou, je crois qu’il souffre. Quelque chose m’échappe, revient, s’enfuit encore, tourbillonne à toute allure. Je sais qui est cet homme, ne parviens pourtant pas à saisir l’éphémère d’un souvenir qui glisse entre mes doigts.
Ma mémoire s’agrippe à sa voix, et c’est elle soudain qui se révèle : c’était il y a six ans, les écrans de télévision parlaient d’un crime abominable et d’un coupable. Ils diffusaient les traits d’un visage déformé, de rage, de honte, sa voix criant un invraisemblable aveu d’innocence.
Et cet homme… comme un déchet, une erreur jetée là, dans sa cellule aux murs étroits, suintant l’obscurité du monde.
Voilà, c'est plus simple au fond, de dire les choses ainsi, je les dis ainsi, et je HAIS les IDEOLOGIES. Bonne lecture, si on veut ; j'ai essayé d'agrandir les caractères pour que la lecture soit plus agréable. Ou moins désagréable, comme on veut.... PS : "l'erreur" est bien évidemment "l'erreur judiciaire", et le "pull rouge" est une référence à la fameuse affaire appelée "Le pullover rouge"... |
| | Nombre de messages : 4068 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Dim 4 Aoû 2024 - 7:31 | |
| Plume, encore une fois. Partir du principe que « telle personne ne mérite même pas de procès » c’est la porte ouverte à condamner des gens à tort. Comme dit plus haut par quelqu’un d’autre : - Citation :
- Qui décide de ce qui est défendable et de ce qui ne l'est pas ? et donc, qui peut à la fin décider que toi, moi, ou n'importe qui ira en prison ou sera condamné à mort sans avoir pu se défendre ? et dans ce cas, d'ailleurs, à quoi sert le procès, puisque le suspect est déjà condamné ?
Sur quels critères peut-on considérer quelqu'un comme coupable avant même la fin de son procès ? autrement dit, à quel point est-ce que la société, dont toi et moi faisons partie, accepte de condamner quelqu'un sans le juger ? de condamner quelqu'un sur la base de présomptions, d'aveux extorqués ? sur la base d'une procédure irrégulière ? Le fait que tout le monde ait droit à un procès ne me semble pas une mesure pour ménager les criminels, mais une mesure pour empêcher les erreurs judiciaires et les abus de pouvoir. |
| | Nombre de messages : 192 Âge : 36 Localisation : Paris Pensée du jour : Ou pas ? Date d'inscription : 31/10/2021 | Hortense / Tycho l'homoncule Dim 4 Aoû 2024 - 11:00 | |
| La question du droit pénal est réellement liée à la notion de société. Nous avons décidé (nos ancêtres, et nous poursuivons) de nous organiser en société, c'est-à-dire de coexister tous et toutes ensemble et de décider ensemble ou par nos représentants élus, de ce qui est bien ou pas, autorisé ou pas, obligatoire ou pas, interdit ou pas. Le fait est que pour que la société et le vivre ensemble fonctionnent, il faut des règles et des limites. On peut décider tous et toutes ensemble que certaines personnes ont plus/moins de droits que d'autres, que certaines personnes sont plus/moins protégées que d'autres. On peut, et ça se fait dans certains pays ou ça s'est fait à certaines époques.
Le problème, c'est que lorsque la loi différencie certaines personnes par rapport à d'autres, ça veut dire qu'un jour ou l'autre, toi, moi ou quelqu'un que tu aimes, sera dans la posture du défavorisé, et sans la barrière protectrice de la règle "la loi est la même pour tous, qu'elle punisse ou qu'elle protège". Si cette règle fait partie des fondements de notre société depuis presque 2 siècles et demi, ce n'est pas anodin : nos ancêtres ont vu et vécu ce que ça fait quand la loi n'est pas la même pour tous, quand une autorité peut décider que quelqu'un ira en prison ou sera exécuté sans procès et sans droit à aucune défense. Ils ont vu et vécu les abus de pouvoir, et ils se sont dit, eux qui savent ce que ça fait quand les règles sont différentes pour les uns et les autres, que rien ne pouvait être pire que ça.
Mais il n'y a pas que contre les régimes monarchiques que les gens s'insurgent. Ils s'insurgent quand la loi ou la pratique valide le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie ou le sexisme, pour ne citer que ces cas-là. Autant de situations où la société dont nous faisons partie considère que telle personne a droit à moins de protection que telle autre, et est par nature plus coupable, plus suspecte, moins légitime. Ca nous insurge quand une femme est victime de viol et a moins de 1% de chance de voir son violeur condamné ? ou un pédophile ? Et pourtant ça repose sur la même chose : pas les mêmes droits pour tout le monde, sauf que dans ce cas, c'est la femme ou l'enfant qui a moins de droits aux yeux de la société.
A priori, on est sur un forum d'écrivains. On est tous et toutes capables d'un peu d'imagination et on a en principe un peu plus de culture littéraire que d'autres. Je ne peux que te conseiller, Plume, d'imaginer le monde que tu voudrais, où on pourrait condamner les violeurs sans procès, ou les pédophiles sur la base de présomptions. Et puis pourquoi s'arrêter là ? tous les petits délits sur la base de la vidéosurveillance. Et après tu me soutiendras que ce monde-là, ce n'est pas le genre de dystopie qu'on s'attend à voir dans Black mirror...
Bref, tout ça pour dire qu'on est d'accord : ces règles sont imparfaites. Là où nos avis diffèrent, c'est que selon moi, faire le contraire, c'est pire. |
| | Nombre de messages : 549 Âge : 30 Localisation : République Anarcho-Nécessitariste Occitane Pensée du jour : Libérons-nous du libre arbitre ! Date d'inscription : 12/02/2017 | Liam Daläa / Gloire de son pair Dim 4 Aoû 2024 - 14:10 | |
| Pour rappel, la peine de mort n'a jamais été sérieusement abolie en France.
Elle ne passe même pas forcément par les tribunaux, ou la case prison, c'est une procédure accélérée pour les personnes racisées, tous les Nahel qui ne sont pas filmés. (Voire les écologistes, comme Rémi Fraisse.) De plus, la ligue des droits humains (LDH) montre que le nombre de morts en raison des décisions judiciaires n'a pas diminué depuis qu'on a "aboli la peine de mort". Les conditions carcérales dans des prisons toujours plus surpeuplées et plus violentes sont telles qu'il n'y a pas besoin d’exécuter les prisonnier·e·s, iels se suicident. (Même quand on ne les aide pas à se "suicider".)
La dystopie, c'est maintenant.
(PS : Le droit moderne, c'est aussi l'emprisonnement dans des centres de rétention administrative et la déportation de personnes réputées innocentes, en raison de leurs origines.) |
| | Nombre de messages : 2895 Âge : 104 Localisation : Dans chacune des histoires que j'écris (je déménage beaucoup, donc... ) Pensée du jour : Demain, ça ira mieux ! Date d'inscription : 29/11/2017 | Plumerose / Roberto Bel-Agneau Dim 4 Aoû 2024 - 18:53 | |
| J'écris des dystopies, et croyez-moi, ça n'y rigole pas longtemps... Je pense que mes propos ont été mal compris, je pensais que mon texte (ma nouvelle) permettrait de mieux comprendre mon positionnement, mais apparemment, non... Bon, tant pis. Je suis pour le droit de se défendre, et de s'auto-défendre. Surtout quand on voit que la justice en France, bah... c'est souvent comme des dés qu'on jette sur une table : surprise !! Pour le reste : bah oui, de façon tripale, ne me foutez pas un pédophile en face de moi, si je SAIS qu'il a violé et tué un enfant, PAR MES TRIPES, ne ne peux pas dire : "Ouais mais ça reste un être humain, (en mode limite "c'est pas si grave le viol et le meurtre d'un gamin de 4 ans par exemple... ), on peut lui laisser une seconde chance... " J'ai passé des années à flipper pour ma fille, à cause de ça, je trouve inadmissible qu'on minimise et relâche des fous dangereux. Pour autant, je n'ai jamais dit : la justice aux Etats-Unis c'est mieux, pendez-les haut et court, etc... mais j'ai LE DROIT DE LE "PENSER PAR MES TRIPES". On me rétorquera à juste titre qu'on pense mal avec ses tripes, et c'est juste, et c'est sans doute le fond du débat. C'est ce que Camus tentait d'expliquer. On peut (limite "on doit") être "contre la peine de mort" pour des raisons raisonnables, cela n'empêche pas d'être "pour par les tripes". Mais de "choisir le raisonnable".
DONC : je n'aurais JAMAIS pu être avocate, juste jamais. A cause de ça. Parce que je réagis de façon tripale... MAIS : si j'ai écrit ce type de texte (en spoiler plus haut), c'est que je ne m'en fous pas, de l'erreur judiciaire. Mais après, je ne défends pas les bourreaux, je n'inverse pas les choses au nom d'une quelconque idéologie. ET POUR RAPPEL : tout le monde SAIT qu'il y a eu un manifeste signé par beaucoup "d'intellectuels" à l'époque (très "cultivés", les "intellectuels"... ) qui défendait le droit à la pédophilie... Cela faisait partie d'une idéologie à la mode à l'époque, donc c'est dangereux... Les idéologies sont dangereuses, elles empêchent de penser par soi-même. Pour ma part, je reconnais au moins mes "défauts de pensées (de penser ?)", là où la pensée s'arrête pour laisser la place "aux tripes". Après, la question est de savoir ce que je valide ou non, mais au moins, cela ne s'inscrit pas dans un "prêt à penser" formé par d'autres à ma place. Voilà; _____________________ EDIT à 19:01:52Dans le même ordre d'idées par exemple : tout le monde est "contre les féminicides". Bon, alors que fout en liberté un type qui a été signalé un nombre incalculable de fois pour sa dangerosité ? "Ah mais oui, mais vous savez, tant qu'il n'y a pas eu de passage à l'acte, on ne peut à peu près rien faire, madame", s'entendent dire les femmes qui portent plainte. ET DONC : quand le fameux "passage à l'acte" a lieu, ah oui, la justice française peut enfin faire quelque chose... n'est-ce pas ?! Sauf que du coup, il y a eu féminicide, et parfois au passage, meurtre des enfants avec l'ex-épouse (ou l'épouse, bref... ) Moi, je ne PEUX PAS soutenir cela comme étant juste et bon et "normal", juste je ne peux pas. ____________________________ Si j'entends des hurlements dans mon immeuble, et cela est arrivé à plusieurs reprises, je vais systématiquement me préparer "à intervenir" si ça dégénère. Sans me poser longtemps la question de "est-ce que je risque de me faire planter si le type est dingue et armé ?" Bon, c'est pareil, je SAIS que je réagis de façon tripale. Au risque (D. préserve mais ça peut arriver et parfois ça arrive) de me faire planter... |
| | Nombre de messages : 276 Âge : 35 Date d'inscription : 24/05/2023 | Le vent l'emportera / Autostoppeur galactique Lun 5 Aoû 2024 - 10:27 | |
| Le droit moderne s'exerce dans la séparation des pouvoirs, et donc dans une forme de conflit, alors même qu'il est destiné à régler des conflits : conflits au carré ! Pour cette raison, on penche vers une technocratie méthodique et dépersonnalisante, à un point tel que le droit échoue régulièrement dans sa mission (redresser la justice dans le réel) et la redéfinit assez pauvrement (redresser le sytème de justice dans une logique d'ordonnancement du droit plutôt que du réel) : si le pouvoir judiciaire est sollicité, le juge n'est pas roi et ne peut pas s'arroger le pouvoir exécutif au mépris des lois pour rétablir la justice efficacement (à la Salomon prêt à trucider du bébé). La séparation des pouvoirs peut entretenir des absurdités existentielles car la priorité ne va pas à nos vies mais à la préservation de la cohérence du droit (voir les sagas judiciaires d'une ou deux décennies).
Avant tout, je pense que le droit moderne souffre de notre grand illettrisme juridique : les 10 commandements, c'était facile à comprendre pour tout le monde mais aujourd'hui, il y a une opacité croissante d'un corpus de règles constamment renouvelées, multipliées, abrogées, rétablies... C'est un obstacle géant pour régler sa vie quotidienne ou agir de façon éclairée dans sa vie citoyenne. Dès lors, ces broussailles créent un avantage comparatif immense pour les géants dotés des ressources nécessaires pour connaître, faire valoir, défendre et pourquoi pas abuser de leurs droits. Les combats sont donc inégaux, ou plutôt restent inégaux sans intervention de la justice, voire deviennent inégaux à cause de la justice, avec des grignotages permanents en droit administratif ou en droit de la consommation qui passent inaperçus ou dont on juge qu'ils ne valent pas de s'épuiser ou se ruiner dans des bagarres contre Goliath.
Je pense aussi que le droit moderne souffre d'une abolition de l'équité des sanctions (en fait et presque en droit), notamment due aux amendes et à l'étirement hallucinant des fortunes.
Jadis, un riche à qui on coupait la tête n'en souffrait pas moins qu'un pauvre. Aujourd'hui, une même sanction (une amende par exemple) peut renverser le quotidien d'un pauvre durablement alors que le riche va la (faire) payer par QR code en deux minutes et ne plus y penser à deux fois. Cela épuise l'effet de dissuasion et anéantit tout un pan de l'arsenal répressif de territoires juridiques peu pénalisés (cols blancs), installant les élites économiques dans une forme d'impunité ou de justice spéciale, ce que je trouve très grave (voir les accords à tire-larigot que les GAFA obtiennent des fiscs de différents Etats alors qu'ils sont 100% solvables, pour "rationaliser l'agenda" mais au profit de leurs seuls intérêts, certes gargantuesques, mais strictement privés).
Et... Voilà le droit post-moderne... Hors des tribunaux.
Je me sens étriqué entre les violeurs, les pédophiles et les terroristes avérés ou allégués "qu'il faut dénoncer" mais dont je ne souhaite pas quitter les côtés, quel que soit mon dégout et le caractère essentiellement ectoplasmique de mon soutien, et les juges-amateurs dont il semble qu'ils doivent constamment 1-rançonner notre émotion comme si des milliers d'années ne nous avaient pas déjà instruits sur la condition humaine, 2- récolter notre opinion explicite comme si on allait à confesse, 3- faire bloc au premier froncement de sourcils comme si tout désaccord pouvait, et devait, être résorbé par leurs palabres, 4- "occuper le terrain" sur une fraction des affaires de moeurs en laissant à l'abandon tout le reste. Je les trouve voraces et désespérants.
Ainsi, les procès instruits sur les RS ou dans la vie par le coeur pur de quelques chefs de file, érudits, militants, "gens bien" m'épuisent, me rendent parfois malade et me font toujours peur : combien de juges amateurs avant qu'il y ait des policiers amateurs ? A quand le retour des directeurs de conscience ? Combien de professeurs amateurs y a-t-il eu pour qu'il y ait autant de juges-amateurs ? Leurs démonstrations m'inspirent en effet qu'il y a, pire qu'un illettrisme juridique, une forme d'illettrisme tout court pour arriver à de telles faillites citoyennes.
Exemple : le mantra "toujours croire la victime". D'accord mais en l'absence de procès (dont il faut rappeler que son rôle social est d'émettre la version officielle, non pas "vraie" ou "tenue pour vraie" mais "à tenir pour vraie" selon une prescription légale explicite), l'injonction ressemble plutôt à "toujours croire l'accusation". Or, dans les situations d'énonciation observées ce serait "toujours croire l'accusatrice" (ce qui introduit un clivage anti-juridique compte tenu de l'égalité H / F dans le droit, sans parler de la présomption d'innocence). L'accusation a un droit d'expression naturelle mais quand elle est émise par la victime, pas par des inconnus ! Jadis, les accusations étaient portées dans des sphères de sociabilité sinon partagées, du moins partageables et donc équitables, y compris envers l'accusé qui, oui, a toujours droit à l'équité et qui conserve ce droit même coupable en apparence ou effectivement. Les boycotts, les factions, les harcèlements, même quand ils concernent des gens indubitablement coupables et monstrueux (ou plutôt "monstrueux"), me fatiguent et me dépriment : on est entraînés dans des casuistiques sans aucun intérêt mais cauchemardeques, avec une explicitation constante des bases morales que nous devrions partager dans un prosélytisme de l'indignation perpétuelle qui se réduit à un commandement à se conformer ou à être un déchet social ou moral. Car les tribunaux populaires sont non seulement cruels et catégoriques pour telle personne mais aussi n'importe qui a pu se commettre avec elle, tous ses soutiens publics ou accidentels, n'importe qui lui a serré la main ces vingt dernières années.
Effarouchement constant, ignorance de ce qu'est le monde et dévoiement du devoir-être... tout ceci au détriment du "moral" des troupes, de "l'échelonnement" des réactions et tout ceci à l'appui d'un discours qui, tout en critiquant les institutions, va développer un vocabulaire d'initiés et de "moi-je". Bref ! Je souhaite le droit d'être ni juge ni partie, le droit d'être partie, le droit d'être partie adverse et j'appelle mes compatriotes à leur devoir d'être ni juge ni partie.
En bref, j'aimerais beaucoup vivre dans une société où les personnes qui sortent de prison sont fréquentables, réinsérées, quittes de leurs dettes à titre non seulement administratif, aux yeux de l'Etat, mais aussi symbolique, aux yeux de la société, mais de nos jours, on se concentre tellement à rendre infréquentables les gens avant même qu'ils n'entrent en prison, s'ils y entrent un jour, que cela porte un coup non seulement sur leur réinsertion, mais aussi sur notre tranquillité d'esprit. Si ce désir d'intervention se comprend au regard des échecs réguliers du droit moderne, il me semble complètement irresponsable, participant des pires dérives, sans rien construire de neuf, en détruisant ce qui est précieux : au lieu d'innocenter en masse, de fabriquer de l'innocence et de la vertu en masse, on est tous, tout le temps coupables ou hantés par une culpabilité refourguée par des inconnus à moins de faire une sorte de serment d'allégeance ou de couper les RS / de s'isoler et donc à quitter des territoires de droit. |
| | Nombre de messages : 1149 Âge : 41 Date d'inscription : 14/11/2023 | Seb / Effleure du mal Lun 5 Aoû 2024 - 10:37 | |
| | Nombre de messages : 2895 Âge : 104 Localisation : Dans chacune des histoires que j'écris (je déménage beaucoup, donc... ) Pensée du jour : Demain, ça ira mieux ! Date d'inscription : 29/11/2017 | Plumerose / Roberto Bel-Agneau Lun 5 Aoû 2024 - 13:53 | |
| - LE VENT... a écrit:
- un prosélytisme de l'indignation perpétuelle qui se réduit à un commandement à se conformer ou à être un déchet social ou moral
Voilà, c'est exactement ce qui me dérange aussi, dans un sens comme d'un l'autre : de devoir "conformer sa pensée" (ou même "son ressenti"). @SEB : |
| | Nombre de messages : 2858 Âge : 40 Localisation : Antichambre de Louis XIV Pensée du jour : CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même Date d'inscription : 21/04/2017 | Tengaar / (de Dunkerque) Mar 6 Aoû 2024 - 15:03 | |
| - Plumerose a écrit:
- Un pédophile qui attaque une gamine ou un gamin de quatre ans, par exemple, avant de la ou le tuer, cela me semble évident.
Juste le procès d'Outreau. "L'évidence" n'est jamais évidente. Il y a un cas aux Etats-Unis, - TW:
où un homme a été arrêté pour un viol et un meurtre d'une femme qui habitait son immeuble. Son sperme avait été retrouvé sur la femme. L'affaire était pliée. Sauf que ... sauf que non. Après enquête, il s'avère que le vrai coupable avait été prélever le sperme du monsieur dans un préservatif qu'il avait récupéré dans la poubelle pour brouiller les pistes.
Et même si l'acte est filmé, il y a possibilité que l'image soit truquée. La parole de la victime peut être orientée. Il y a des tas de façons d'envoyer un innocent en prison et donc le procès équitable est la seule solution possible. Et d'ailleurs, c'est bien ce qu'a fait André Bamberski en livrant l'homme responsable du décès de sa fille à la justice alors qu'il l'avait entre les mains et qu'il pouvait lui faire n'importe quoi. EDIT : par ailleurs, le problème qui est pointé, de justice lente et de problème de réinsertion n'a rien à voir avec la Justice en tant que telle mais avec le sous-effectif chroniques des tribunaux et des services d'accompagnements sociaux. |
| | Nombre de messages : 2895 Âge : 104 Localisation : Dans chacune des histoires que j'écris (je déménage beaucoup, donc... ) Pensée du jour : Demain, ça ira mieux ! Date d'inscription : 29/11/2017 | Plumerose / Roberto Bel-Agneau Mar 6 Aoû 2024 - 21:04 | |
| TENGAAR : oui, c'est pour ça que j'ai posté ma nouvelle sur l'erreur judiciaire... je SAIS que ça existe et que c'est tragique, mais vraiment. Et il faut en parler, donc je l'ai fait, écrire une nouvelle est pour moi une façon d'en parler de manière nuancée, en montrant... Après bon, parfois et même souvent, c'est du sûr... et même du très très sûr... Maintenant, j'ai répondu à la question du topic de façon honnête, et mon positionnement est proche de celui de Camus (Et je l'ai reconnu : on "pense mal" avec ses tripes ! Pour autant, je ne vais pas faire l'hypocrite et dire "ha mais non, filez-moi un pédophile, je vais lui offrir des fleurs et des chocolats... " - Spoiler:
D'ailleurs, un documentaire il y a quelque temps montrait une maison où vivaietn des pédophiles incarcérés, et beaucoup de gens se sont montrés outrés par le côté "colonie de vacances" de la chose...
Les gosses abusés, eux, auront à peu près TOUS toute leur vie foutue. C'est normal que ça me choque pour eux ? Bah, je ne crois pas, non.
) ___________________ EDIT à 15:46:43La justice et toutes ses failles... je pose ça là, mais on en a tellement, des "cas du genre" (ça ne veut pas dire "pendez-les haut et court", mais bon... - Spoiler:
VOILA DONC LE FAMEUX CONTROLE JUDICIAIRE STRICT
Et là on ne va rien faire non plus car ce sont des mineurs et puis on n'a pas assez de preuves, etc...
C'est juste que la vie de la gamine de 4 ans est à moitié foutue après ça, mais bon...
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| | Nombre de messages : 73 Âge : 26 Localisation : Par ris Date d'inscription : 24/07/2024 | Ranish Kadjah / Clochard céleste Mer 30 Oct 2024 - 13:05 | |
| On peut aussi préciser, à leur décharge, que les coupables d'agression (sexuelle, ou juste d'agression) ne sont pas tous des profiteurs du système, à la PPA, qui en gros repoussent les limites de l'horrible parce qu'on leur donne trop de pouvoir et d'impunité. J'ai lu un article ou deux sur la pédophilie, par exemple, et on voit que ce sont des mecs dont la vie est, de base, foutue. Un pédophile d'après ce que j'ai compris, c'est plutôt une maladie mentale qu'un simple désir illégal. Donc, il ne faudrait pas considérer ces gens-là comme des sadiques qui ont juste envie, comme ça, pour le fun, d'aller détruire des vies. Malheureusement c'est le cas d'une partie d'entre eux, et ça écœure (on revient au tripal). Vraiment vraiment c'est immonde et on a du mal à considérer ça avec sérénité. Mais aussi, la Justice vient nous rappeler que ces types sont humains. J'ai du mal avec ça, mais c'est sans doute vrai, les pires criminels sont aussi humains que nous. Càd, d'une part, habités de pulsions, qui ne sont pas "inhumaines" au sens littéral ; et, d'autre part, sujets (victimes ?) de déterminismes sociaux. Je crois que ce n'est pas le sujet du topic donc je supprime une partie du message : mais, en gros, la société contribue à fabriquer des criminels. La société, en tant que structure, n'est pas innocente ni détachée de tout les crimes qu'elle porte en elle. C'est le cas pour les profils sociaux des criminels, c'est le cas pour les motifs des crimes... S'il y a peu de millionnaires en prison, et beaucoup de gens racisés, c'est pas uniquement une preuve que la justice est biaisée, et qu'elle favorise les riches contre les racisés. C'est aussi qu'être fils de millionnaire, ça permet d'esquiver pleins de nécessités, de désirs, de conflits ou de douleurs qui mènent à l'illégal. ( Bon évidemment ça mène à d'autres trucs illégaux, mais vous comprenez.) Alors qu'être racisé peut être la cause d'une précarité, de problèmes au sens large, et d'aspirations, qui sont illégaux. Mais c'est social, évidemment. Et donc, chercher à donner de la rigidité, de la neutralité, à la justice (du type : tout le monde a droit à un avocat), c'est censé contrebalancer les inégalités et biais sociaux. Parce que la société est en partie la source des crimes ; donc la Justice doit être distincte de la société. Sinon, on a des tribunaux qui fonctionnent selon les mêmes biais que la société, tout va dans le même sens, et c'est totalitaire. Sauf que le problème c'est que la Justice n'arrive apparemment pas à se détacher du social. Avoir de l'argent permet de se payer un meilleur avocat ; avoir des soutiens, des amitiés, permet (j'imagine) de gagner l'indulgence des tribunaux, à telle ou telle étape du processus. Je serais hyper surpris d'apprendre qu'un violeur noir, sans pouvoir social ni financier, aura exactement la même peine qu'un violeur blanc riche et haut placé. Ça, c'est clair que c'est une horreur, et un gros gros dysfonctionnement de la justice. Donc, on pourrait chercher une véritable uniformité du pénal ? Il doit bien y avoir des façons d'écarter les divers biais qui engluent les gens. De libérer un tribunal, de tout ce qui biaise la Cité. Je sais pas ? (J'aimerais vite fait aussi, rappeler qu'une idéologie, ce n'est PAS juste le fascisme et le patriarcat. Une idéologie c'est une famille de pensées et de convictions, qui sont regroupées, et partagées par plusieurs humains. Donc, le féminisme, l'antiracisme, l'antiélitisme, l'humanisme, sont des idéologies au même titre que leurs opposés. Le danger d'une idéologie, c'est quand ça aveugle l'esprit critique, et qu'on dit oui à tout pourvu que les chefs le disent. Mais c'est pas inhérent à l'idéologie d'être un embrigadement.) - Le Vent l'emportera a écrit:
- j'aimerais beaucoup vivre dans une société où les personnes qui sortent de prison sont fréquentables, réinsérées, quittes de leurs dettes à titre non seulement administratif, aux yeux de l'Etat, mais aussi symbolique, aux yeux de la société
Citation qui exprime un idéal auquel je veux croire aussi, parce que, si la peine de prison ne permet pas de reprendre une vie normale, alors à quoi sert la peine de prison ? Et l'idée très répandue qu'en fait, quand on a commis un crime, on le paie deux fois : d'abord en prison, puis, toute sa vie (avec sa propre mauvaise conscience, déjà, mais aussi avec le regard des autres). Mais je me rends compte que c'est vraiment pas si simple. Si certains ont été dans ce cas, j'aimerais beaucoup lire leurs témoignages : Tu fais quoi, quand tu apprends qu'une plainte pour agression sexuelle, ou une plainte pour racisme, ou pour attouchements sur mineurs, a été déposée contre ton pote Max ou ta sœur Nadine ? Tu fais quoi la prochaine fois que Nadine te rejoint à ton appart, ou que Max te propose d'aller travailler en bibli ? À toi, ils n'ont rien fait. Et pour l'instant, la justice ne les a pas encore reconnus coupables. Présomption d'innocence. Mais, je crois que c'est impossible de les voir de la même façon ? D'autant moins, si tu les aimes... Parce qu'ils ne sont pas encore aller purger leur peine. Réparer leur tort. Du coup ce qui est très intéressant, c'est si la peine a un effet positif. C'est de ça que tu parles, c'est en ça qu'il faut croire. Ce pote Max sort de 5 ans de taule, pour agression à main armée et haine raciale (il a tabassé un Français métisse). "Allez, viens Max, allons prendre une limonade". Mais Max, tu vas pas pouvoir oublier qu'il a fait ça ? Si ? Ce n'est peut-être possible que s'il déclare : "J'ai compris, effectivement, mon attitude était mauvaise. Je suis désolé, et je suis un homme changé. Je ne hais plus personne." Et là, un vrai ami peut accepter Max, le garder. DONC, là, la peine de prison a joué son rôle. Il subit une peine, qui l'amène à prendre la mesure de sa faute : puisqu'on le met en prison, alors il faut se questionner, se reconstruire. Et Max, il sort de prison libéré de sa haine raciale. Il n'y a plus qu'à souhaiter, comme toi et moi nous le souhaitons, que les gens autour de Max puissent être touchés par sa prise de conscience, et l'accueillir à nouveau. Et évidemment ça exige un bon système pénal et carcéral, parce que si les prisons sont mal faites et mal financées, au point d'aggraver les ressentiments et les violences, c'est juste de la folie sociale. Du coup pour finir, et là où je rejoindrais Plumerose en essayant juste d'être moins tripal , c'est au sujet de l'irréparable. Il y a depuis toujours, dans la justice, un problème autour de l'irréparable. Tuer un type, violer, ravager une vie... En gros, des choses qu' aucune puissance humaine ne peut guérir. Et là je sais vraiment pas ce qu'il est possible de faire. Essentiellement, rien : sauf d'empêcher, de la part du criminel, qu'il recommence. Bon. Mais ça reste désespérant, parce que l'enfant de 4 ans, c'est fait, c'est trop tard. Je sais pas comment ça se fait qu'au bout de milliers d'années, on a aussi PEU de choses mises en place dans ces domaines-là. Quand on y pense, on est vraiment des primitifs sur plein de trucs. Celui-ci entre autres. Mais par exemple j'aimerais aussi ( tripal tripal tripal) qu'on fasse jeter dans des bassins de crocodiles, les mecs qui prennent la décision, pour augmenter leur profit, de ravager une portion du globe où faire pousser des chips ou déterrer du gaz. Crime tout aussi horrible, et vraiment ça mérite la mort à mes yeux. Rah. Et je sais plus qui (plein de gens sans doute) disait que la justice n'a pas pour rôle de réparer, mais de rétablir l'équilibre en punissant le coupable à la hauteur de sa faute. Sauf qu'il y a également la pensée inverse (que plein de gens partagent aussi), qui est que la justice a avant tout pour rôle de réparer : la justice restaurative. Un projet principal de la justice restaurative, c'est d'encadrer une médiation entre coupable et victime, pendant une longue période, avec des entretiens, des réparations, des excuses... Et ça, ouais, ça pourrait permettre qu'un condamné se réinsère dans la société. Si sa victime finit par lui pardonner directement, c'est beau, non ? (Il faut vraiment penser la complexité des crimes et fautes. Ça me paraît hyper difficile pour les gens comme moi qui n'y connaissent rien, de réfléchir vraiment à ce sujet trop vaste. D'où une certaine impatience.) Donc, non, ne pas établir une grille arbitraire de crimes indéfendables ? Mais, oui, réfléchir plus profondément aux biais qui vont influencer la justice. Je trouve que la différence entre crime et délit, déjà, c'est un bon progrès, qui permet de mieux gérer les coupables. De pas couper la main d'un voleur de pommes. |
| | Nombre de messages : 5448 Âge : 57 Localisation : Paris Pensée du jour : Three blinds rabbits. Date d'inscription : 05/11/2017 | Jdoo / Maîtrise en tropes Ven 1 Nov 2024 - 15:06 | |
| Libre arbitre ou pas on est responsable de ses faits et gestes, il peut y avoir des circonstances atténuantes ou pas, mais on a toujours à rendre des comptes de ses actions et il n'y a aucune théorie ou posture qui puissent vous en exonérer. On est responsable de ces actes et c'est la société qui vous en demande des comptes qu'elle soit bourgeoise ou pas n'y change absolument rien. Le moins que l'on puisse faire c'est que le système judiciaire n'ait pas d' à priori sur ce que vous avez fait. Et en l'occurrence elle ne peut pas en avoir car elle n'est jamais là pendant les faits. On ne peut pas juger et decreteter l'intolérable à priori. |
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