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 Décrire une scène de combat

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Trôme
   
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Trôme  /  Le Chevalier sans épines


Bonjour tout le monde,

La nouvelle que je rédige en ce moment commence par une scène de bataille, qui permet d'introduire les enjeux de l'intrigue et de montrer la personnalité du protagoniste au cœur d'une mêlée. Concrètement, l'histoire se déroule dans un univers de fantasy à la jonction entre le Moyen-Âge tardif et le début de la Renaissance italienne. La scène initiale consiste en l'attaque d'un campement ennemi par une armée ducale. Le personnage principal figure parmi la cavalerie. Jusqu'à présent, qu'il s'agisse de ce récit ou de textes antérieurs, j'ai toujours eu du mal à décrire les scènes de combat. En effet, je ne parviens pas toujours à bien visualiser l'enchaînement des actions. Bien que je me sois documenté en consultant des sites Internet consacrés à l'escrime (notamment celui-ci), je peine à assimiler tout ce vocabulaire technique sur les passes d'armes. Je pourrais m'inspirer de films ou de séries, mais j'ai souvent entendu dire que la représentation cinématographique des scènes d'affrontements ne correspondaient pas à la réalité martiale. J'ai essayé de visionner des vidéos d'AMHE (Arts Martiaux Historiques Européens) mais la plupart des ressources disponibles sont en anglais, langue que je ne maîtrise pas. Je m'interroge donc sur la cohérence du passage concerné. Dernière précision : les armes à feu n'existent pas dans mon univers de fantasy. Je me contente des armes classiques, telles que les épées, les boucliers, les dagues, etc.

Voici l'extrait en question :

Citation :
L’ost ducal émergea du sous-bois drapé de ténèbres. En contrebas, des feux de bivouac flamboyaient à travers le campement des janissaires. Plusieurs dizaines de pavillons se dressaient sur les deux rives du fleuve. Scherzo Balsamine s’enhardit. Autour de lui, de jeunes cavaliers se joignaient aux plus chenus. Il contempla le foulard de Donatella, noué autour de sa cubitière, et sentit brûler en lui la fièvre des premières batailles. Des cris d’alerte lui parvinrent. Les chevaliers éperonnèrent leurs destriers et chargèrent en direction des tentes ennemies. Le sol gronda sous le martèlement des sabots. Les armures et les bardes miroitèrent dans le jour naissant. Des corps tombèrent dans l’herbe drue, foudroyés par des lances. Des hommes vidèrent les étriers sous une volée de flèches. Scherzo chercha du regard son protecteur, mais sire Ottorino manquait à ses côtés. Peut-être avait-il péri. Le damoiseau se jeta dans la mêlée.
Ils avaient chevauché la nuit durant sous les frondaisons obscures, au milieu des troncs verdis de lichens et des ronciers hérissés d’épines. Depuis qu’ils avaient quitté le duché, une contrée hostile se déployait devant eux. Au sein de la république d’Albe, des bourgades saccagées se succédaient, et des pâturages au bétail éventré se profilaient à l’horizon. Les chebecs s’étaient découpés sur champ d’azur quelques semaines auparavant, aux abords du cap Vespéral. Ils avaient d’abord longé la côte et attaqué les ports avoisinants. Puis, ils avaient pénétré dans l’embouchure de la Dormance et suivi son cours vers l’est. Au gré de leurs errances, les pillards s’étaient aventurés dans le creux des vallées, dans le cœur des forêts, dans le fond des marais. L’incursion des janissaires s’était ébruitée jusqu’à Carmine. Le duc Cosimo Rinaldi avait alors convoqué son ban pour mettre un terme aux exactions commises. Désormais, le val, transformé en champ de bataille, retentissait de clameurs et de hennissements.
Juché sur sa monture, Scherzo affrontait la piétaille adverse. Sa lame s’abattit sur un soudard, lui fendant le crâne. Quinze toises plus loin, ses compagnons d’armes allumèrent des torches et incendièrent les pavillons. Une odeur de brûlé se mêla aux relents d’urine et de crottin. Les portières d’une tente d’apparat s’entrouvrirent ; en sortit un guerrier au visage balafré, muni d’un cimeterre et d’un poignard. Scherzo reconnut l’agha, le commandant des janissaires. Il brandit son épée vers lui et lança son destrier au galop. Avec sa dague, l’agha para le coup de son assaillant tout en exécutant un mouvement latéral sur la droite. Avec son cimeterre, il sabra les antérieurs du cheval. L’animal s’effondra sur le flanc gauche en hennissant. Scherzo roula sur le sol. Il demeura étendu pendant quelques instants. Alors que son adversaire s’approchait de lui, prêt à l’achever, un cavalier surgit des rangs ducaux. Ce prud’homme, casqué d’un heaume au noir cimier, s’interposa entre les deux combattants. Sa monture se cabra et rua, ce qui repoussa l’agha. Scherzo se releva, le gantelet appuyé sur la poignée de son épée, et s’empara de son écu.
— Laissez-moi ce maraud, sire Ottorino ! L’honneur de l’occire me revient !
Sans mot dire, le chevalier tourna bride et s'éloigna.

Concrètement, je souhaite décrire le combat entre le personnage principal (Scherzo) et son adversaire (l'agha) dans le paragraphe suivant (introduit par la phrase "Sans mot dire, le chevalier tourna bride et s'éloigna"). Pour rappel, Scherzo dispose d'une épée et d'un bouclier, l'agha d'un cimeterre et d'un poignard. Quel enchaînement d'actions serait possible ? Quel personnage pourrait attaquer en premier ? Bien entendu, j'ai prévu le dénouement du combat : Scherzo parvient à tuer l'agha. Je connais la conclusion, mais il me manque le développement.

Je vous remercie d'avance pour vos réponses !


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Maxaler
   
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Une interrogation: si l'agha se décale à droite et laisse passer le cheval, pour moi il fait une erreur (ou qu'il est gaucher). Il devrait se décaler à gauche pour frapper de son bras directeur (le droit) sur l'antérieur gauche du cheval qui donc se couche à gauche (patte blessée). Après tu n'est pas obligé de rentrer dans les détails gauche/droite.
Juste se rappeler qu'au moyen âge, on circulait à gauche sur les routes de façon à avoir le bras droit (porteur de l'arme) du côté de ceux que l'on croise.

J'avais lu un texte sur les combats : si je me souviens bien, l'essentiel des passes s'effectue avec le bouclier. L'objectif est de déséquilibrer l'adversaire, de le choquer, pour trouver une faille pour frapper à l'épée, plutôt d'estoc que de taille. L'épée est lourde et la manier épuise rapidement le bras. Les passes d'armes dans les films sont très accès sur les mouvements d'épée mais c'est du cinéma et ça en jette plus que des bourrades avec des boucliers.

Quelques idées ICI ou LA et LA

Je suivrai ton fil pour intervenir si je peux.
 
Docal
   
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Alors, je côtoie des AMHistes et pratique la reconstitution médiévale, si ça vaut quelque chose.

Pour ce qui est de s'inspirer des AMHE en bataille, je ne pense pas que ça soit une bonne piste. La plupart des manuels sont dédiés à une pratique "civile" de l'escrime, c'est pour le combat de rue, pas le combat de rang.
De plus, c'est un peu le luxe du luxe plus qu'une représentation d'une pratique généralisée, les bases sont les mêmes mais c'est pas n'importe qui qui se retrouve entraîné par un Vadi ou un Fiore.

Je m'inspire un peu des AMHE dans "un destin contrefait", surtout pour faire du fanservice au 2-3 connaisseurs qui liraient et j'introduis ça par un expy de Fiore dei Liberi qui justifie la connaissance de l'héroine (haute noblesse) dans le domaine. Cependant, à part une ou deux références à des coups du manuel, j'ai tendance à réserver ce coté à l'analyse de la situation par le personnage plutôt que de décrire la situation avec un prisme d'AMHE.

Pour les scènes de bagarre, j'ai tendance à me focus sur les changements de dynamique.

Sur ce, voyons ce récit.

Commentaire au fil de la lecture (cliquer ici):

Pour l'engagement qui suit, il manque un détail : quelle protections, en dehors de leurs armes, portent les deux ? Scherzo a l'air d'être en armure (du moins il vient d'une troupe qui l'est et n'est pas présenté comme différent), l'autre a l'air de sortir du lit. Bref, c'est un peu cramé pour l'agha, surtout que ses armes ne sont pas du tout, mais alors du tout, adaptées à la tâche. Pis bon il vient de s'en prendre une d'un cheval, c'est assez pour se faire fendre le crane/péter un paquet de cottes.
En dehors de ça, leur armement me semble un peu fantasque, le combo poignard+épée fait très cinéma/fantasy et le port d'un écu en plus d'une armure me parait aussi étrange.

L'escrime dans les manuels d'AMHE, c'est surtout comment attaquer en sécurité (le but premier du duel, c'est de survivre au duel). En armure on est déjà en sécurité et on peut tenter toutes les formes de double touches possibles et imaginables sans soucis.

Bref vu la situation, Scherzo n'a qu'a s'avancer et à planter l'autre qui ne pourra pas y faire grand chose.

Je te conseillerai donc de revoir un peu la situation initiale de ce dual pour que l'agha présente une menace. Déjà en lui donnant une petite cotte de mailles et un casque, pis quelque chose d'un peu plus menaçant pour une armure qu'un sabre.

Après, le coté supériorité matérielle écrasante est intéressant en soit, mais ça crée une scène plus dramatique/ironique que tendue, un peu comme le duel sabre/pistolet dans Indiana Jones.

En poussant un peu Scherzo peut prendre la confiance, son adversaire ramasser un madrier au sol et lui caler un coup sur le coin du casque avant de tenter de le planter avec son poignard en lutte au sol. (la lutte étant la finalité de tout combat selon Fiore)

En espérant que ça puisse aider.
 
Hausmarder
   
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Hausmarder  /  Pippin le Bref


Le texte est chouette !

Je partage cependant la plupart des remarques de Docal. Je n'aurai pas le temps de détailler autant, vu que j'ai un quidam de moins d'un mois qui accapare la majeure partie de mon temps en ce moment, mais je ne peux pas ne pas répondre à ce post ! Je m'excuse d'avance pour les éventuelles approximations, je manque de sommeil.

Quelques remarques d'ordre général :
- le combat à l'arme blanche revêt une multitude de réalités à travers les époques et les régions du monde. Ce qui est pertinent à un endroit donné et à un moment donné ne le sera pas forcément deux siècles avant ou 5000 bornes plus loin. (ex : le bouclier c'est cool, mais quand on a des armures 15ème de ouf, ça sert plus à rien et ça encombre)
- Bon, comme je l'ai vu plus haut et que je passe mes journées à le répéter : LES ÉPÉES NE SONT PAS LOURDES !! Sauf rares exceptions. Personne ne veut aller au combat avec une barre à mine. Ou alors, il prend littéralement une barre à mine. On est plutôt sur entre 800 grammes et 1,2 kg en général. Si je pèse ce que j'ai sous la main dans le bureau : cimeterre 1,1kg / épée longue 1,4 kg / Kazbalger 1 kg / Rapière lame histo 1,3 kg / Rapière lame sportive 850g / et bon, ok, Zweihander 3.2 kg (mais elle fait 1m75, aussi). Flemme monter au grenier pour le reste.  Laughing
- le plus important : un combat à l'épée, un vrai, c'est court. Très court. Surtout si les belligérants sont entrainés. Il me semble que Liechtenauer dit un truc du genre "s'il y a plus de trois coups, c'est vraiment deux gros blaireaux aveugles"

Je pratique pas mal le cimeterre en escrime de spectacle depuis une dizaine d'années, et un point primordial, c'est que ce n'est pas une arme dite "principale", surtout aux XVe-XVIe siècles. C'est un arme de côté, très efficace au demeurant, mais qui sert de dernier recours à un soldat qui est initialement un archer, un lancier, etc... Si elle n'est pas utilisée seule, elle est généralement associée à un kalkan, un bouclier rond et bombé assez léger et maniable. Pour avoir déjà testé, une dague en main gauche n'apporte rien d'intéressant, et empêche d'utiliser le bras et la main gauche pour des saisies ou, éventuellement, des parades car l'avant-bras est souvent protégé par des canons en acier.

Pour exemple, dans le dernier combat que j'ai monté contre un chevalier en armure, je commence à la lance, et ne me rabat sur le cimeterre que lorsque je la perds. Et comme le cimeterre n'est vraiment pas fait pour affronter un type en armure et épée longue, je suis immédiatement sur la défensive et en difficulté.

Au passage, la variante ottomane du cimeterre est le kılıç (ou kilij). La différence n'est pas énorme, mais ça fait un synonyme sympa pour éviter les redites. C'est pour moi, c'est offert avec le plein. :mrgreen:

Comme l'a dit Docal, parer un coup asséné par un cavalier lancé à vitesse même relative, même en fantasy, c'est pas possible. Alors avec une dague, n'en parlons pas. Deux possibilités me viennent au premier abord. L'agha a le temps d’attraper un bouclier pour se protéger du coup, mais est tout de même projette à terre par l'impact. Ou il a récupéré une lance à un râtelier devant sa tente et l'utilise pour réceptionner la charge. Dans ce dernier cas, deux possibilités : Il est idiot, et il tente d'arrêter le cheval, ou il est compétent et il tente plutôt de désarçonner Scherzo. Si ce dernier est en armure, il est possible qu'il vide les étriers sans subir d'autre dommages que ceux induits par la chute. (Et même si on n'est pas à l'abri d'une mauvaise chute, il est assez courant de tomber d'un cheval lancé au galop sans se faire trop mal, ça m'est arrivé quelques fois.)

Donc pareil que plus haut, changer un peu l'armement de l'agha pour qu'il représente une menace:
genre lance au début et puis il attrape une masse d'armes (courant chez les ottomans et efficace contre les armures), quitte à enfin se rabattre sur son cimeterre s'il perd sa masse. De son côté, scherzo devrait avoir une lance puisqu'il est à cheval, et se rabattre sur une épée une fois à pied. Mais sans écu, ça c'est bon pour les boomers du début du 14ème ! Very Happy Par contre, je pars du principe qu'il est en armure.

Donc si je reprends mon déroulé plus haut : L'agha sors de sa tente, attrape un lance et désarçonne Scherzo. Le temps que celui-ci se relève, le "chevalier noir" s'interpose, puis Scherzo dégaine son épée et renvoie le chevalier noir. Lui et l'agha se font face. L'agha a perdu/brisé sa lance en le désarçonnant, mais a récupéré une masse et un kalkan (si il est devant sa tente, son matos est pas loin). S'il n'a pas ou peu d'armure, il reste prudent et sur la défensive. Scherzo attaque donc. Deux cas parmi pleins d'autres possibles.

Cas 1 : Feinte d'estoc pour pousser l'agha à dévier du bouclier, immédiatement suivie d'un coup de contre-tranchant au visage côté gauche et le même côté droit. Reste plus qu'à achever l'agha.
Cas plutôt réaliste, bref et tirant parti des avantages de l'équipement de Scherzo. Mais peut-être un peu trop bref, du coup.

Cas 2 : Coup de taille diagonal visant l'épaule gauche. L'agha esquive par une fente latérale tout en se protégeant du bouclier et riposte par revers de la masse à l'abdomen. Scherzo recule, le souffle coupé malgré la cuirasse. L'agha tente de pousser son avantage par un coup à la tête, mais scherzo balaie l'espace devant lui de bas en haut avec son épée, touchant l'autre au poignet, qui lâche sa masse et recule en dégainant son cimeterre. On peut ensuite conclure avec la phrase du cas 1.
ce cas est plus "artistique", mais garde une certaine crédibilité dans les actions. Attention, crédibilité et réalisme son deux choses différentes.
 
Nishi.
   
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Nishi.  /  Barge de Radetzky


J'ajouterais que la principale raison pour laquelle on a arrêté de porter des armures de plates renforcées par de la maille aux intersections des parties de l'armure + des gambisons en dessous c'est : les armes à feu.

Car il est quasiment impossible de percer une armure bien faite, celle du dernier tiers historiquement parlant. Il n'y a qu'une force immense concentrée dans un point très petit qui peut espérer percer, comme par exemple un marteau avec une pointe, j'ai nommé le Bec de Corbin.

Les armes les plus utilisées à la guerre, qu'on soit en armure ou non étaient : les lances, les masses d'armes (a ailette par exemple, fin de tiers, les turc en avaient des belles), certaines lances de type hallebardes qui sont spécialement conçues pour aggriper un cavalier, le faire tomber, l'assommer et l'achever si besoin, avec la petite pointe. Ou trancher les jarrets des chevaux. Ou alors juste déséquilibrer un adversaire armuré.

Plus généralement, les coups portés avec des marteaux ou des masses impriment une onde qui passe à travers l'armure et peut briser des os et des organes sans la percer.  Ils peuvent aussi enfoncer les casques, et les boites crâniennes en dessous.

Ainsi donc, ton janissaire armé d'une de ces armes serait beaucoup plus dangereux pour un cavalier en armure.

Autre petit détail : si l'attaque a lieu dans le camps de l'ennemi, là ou il dort, il y a aussi son train logistique. Des chariots remplis de vivres et de munitions (les flèches sont rares et chères). Généralement, quand l'ennemi arrive jusqu'à notre camps, si on a le temps, on répartit les chariots en arc de cercle, ils font comme des murs et permettent de ne laisser rentrer les cavalier que d'un côté précis. C'est une défense de dernier recours, mais les peuples nomades comme les turco-mongols utilisaient toujours leurs chariots.
 
Sarashina
   
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Citation :
Généralement, quand l'ennemi arrive jusqu'à notre camps, si on a le temps, on répartit les chariots en arc de cercle, ils font comme des murs et permettent de ne laisser rentrer les cavalier que d'un côté précis. C'est une défense de dernier recours, mais les peuples nomades comme les turco-mongols utilisaient toujours leurs chariots
Il me semble aussi avoir vu ça dans des Westerns, avec des familles de pionniers qui migraient à travers le pays avec leurs chariots et se protégeaient ainsi.
 
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Sarashina a écrit:

Il me semble aussi avoir vu ça dans des Westerns, avec des familles de pionniers qui migraient à travers le pays avec leurs chariots et se protégeaient ainsi.

En plus européen et médiéval, il y a les chariots hussites en Bohème fin 14e - début 15e, qui sont carrément un genre de fort mobile.
 
Trôme
   
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Trôme  /  Le Chevalier sans épines


Un grand merci à vous cinq pour vos réponses !

Je remercie tout particulièrement Docal et Hausmarder pour vos contributions fort intéressantes ! J'ai pris en compte la majorité de vos remarques, et j'ai retravaillé cette scène sur laquelle je bloquais complètement.

Voici donc une deuxième mouture :

Citation :
L’ost ducal émergea du sous-bois drapé de ténèbres. En contrebas, des feux de bivouac flamboyaient à travers le campement des janissaires. Plusieurs centaines de pavillons se haussaient sur les deux rives du fleuve. Scherzo Balsamine s’enhardit. Autour de lui, des bacheliers glabres coudoyaient les seigneurs chenus. Il contempla le foulard de Donatella, noué autour de sa cubitière, et sentit brûler en lui la fièvre des premières batailles. Des cris d’alerte lui parvinrent. Les cavaliers éperonnèrent leurs destriers et chargèrent en direction des tentes ennemies. Les armures et les bardes miroitèrent dans le jour naissant. Le sol gronda sous le martèlement des sabots. Des corps se heurtèrent. Des sentinelles tombèrent dans l’herbe drue, foudroyées par des lances. Des chevaliers vidèrent les étriers, percés de flèches. Scherzo chercha du regard son protecteur, mais sire Ottorino manquait à ses côtés. Peut-être avait-il péri. Le damoiseau se jeta dans la mêlée.
Ils avaient chevauché la nuit durant sous les frondaisons obscures, au milieu des troncs parsemés de lichens et des ronciers hérissés d’épines. Depuis qu’ils avaient quitté le duché, une contrée hostile se déployait devant eux. Au sein de la république d’Albe, des bourgades saccagées se succédaient, et des lopins de terre incendiés se profilaient à l’horizon. Les chebecs s’étaient découpés sur champ d’azur quelques semaines auparavant, aux abords du cap Vespéral. Ils avaient d’abord longé la côte et attaqué les ports avoisinants. Puis, ils avaient pénétré dans l’embouchure de la Dormance et suivi son cours vers l’est. Au gré de leurs errances, les pillards s’étaient aventurés dans le creux des vallées, dans le cœur des forêts, dans le fond des marais. L’incursion des janissaires s’était ébruitée jusqu’à Carmine. Le duc Cosimo Rinaldi avait alors convoqué ses bannerets pour mettre un terme aux exactions commises. Désormais, le val, transformé en champ de bataille, retentissait de clameurs et de hennissements.
Juché sur sa monture, Scherzo affrontait la piétaille adverse. À un jet de pierre, une tête vola dans les airs. Quinze toises plus loin, ses compagnons d’armes tranchèrent les élingues des pavillons, qui s’effondrèrent en un froissement de toile. Le fumet d’un sanglier embroché se joignit aux relents d’urine et de crottin. Les rabats d’une tente somptueuse s’entrouvrirent ; en sortit un guerrier musculeux, sanglé dans un haubergeon et casqué d’une cervelière. Scherzo reconnut l’agha, le chef des janissaires. Le jouvenceau inclina sa lance et se rua sur lui. Le soudard s’empara d’une hallebarde, suspendue à un râtelier, esquiva le coup de son assaillant et brandit son hast vers lui. Les crochets de fer mordirent les ailettes de sa spallière : l'impact désarçonna Scherzo. Projeté à plusieurs pas, il demeura étendu pendant quelques instants. L’agha empoigna une masse d’armes ainsi qu’un bouclier, et s’approcha du jeune noble. Alors qu’il s’apprêtait à l’achever, un cavalier surgit des rangs ducaux. Ce prud’homme s’interposa entre les deux combattants, l’épée au clair. Scherzo se redressa péniblement et dégaina sa lame.
— Laissez-moi ce maraud, sire Ottorino ! L’honneur de l’occire me revient !
Sans mot dire, le chevalier tourna bride et s’éloigna. Une fois seuls, les deux adversaires se jaugèrent du regard. L’agha se tenait sur la défensive, son visage balafré rayonnait de haine. Malgré la sueur à son front, malgré la peur dans ses entrailles, Scherzo s’élança vers lui. Il frappa de taille en diagonale, visant l’épaule. Le guerrier esquiva par une fente latérale tout en se protégeant avec sa rondache. Il riposta par un coup de masse d’armes, qui bossua le plastron du jouvenceau. Scherzo recula, le souffle coupé. L’agha essaya de le percuter à la tête, mais le damoiseau balaya l’espace devant lui avec son épée. Touché au poignet, le guerrier lâcha son arme. Il bondit en arrière et tira son cimeterre hors du fourreau. Scherzo feinta d’estoc, ce qui incita l’agha à dévier du bouclier. Aussitôt, le jeune noble lui assena un coup de contre-tranchant au visage. Le soudard s’écroula sur le dos, et Scherzo lui servit une ration d’acier au travers de la gorge.

En espérant que cette nouvelle version soit plus cohérente !


Dernière édition par Trôme le Jeu 4 Juil 2024 - 12:06, édité 11 fois


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Il y a du mieux !

Quelques remarques à la volée :

TRÔME a écrit:
Les rabats d’une tente somptueuse s’entrouvrirent

Peut-être mentionner la présence d'un râtelier d'armes, comme ça l'agha les sortira un peu moins de nulle part. Smile

TRÔME a écrit:
...coiffé d’un casque.
Pareil, on anticipe la suite : vu qu'il va se prendre un coup au visage, tu peux peut-être utiliser le terme "cervelière", qui sous-entendra que la partie inférieure de la tête n'est pas protégée, rendant le coup final valide. Ou, vu qu'il s'agit d'un janissaire, il pourrait porter sa coiffe iconique : le börk !

TRÔME a écrit:
Le soudard s’empara d’une hallebarde et la brandit vers son assaillant. Les deux armes d’hast se brisèrent sous l’impact, ce qui désarçonna Scherzo.

On ne comprend pas bien où termine le coup de lance de Scherzo. Est-ce que l'agha l'évite tout en portant son coup de hallebarde ? Parce que si le coup de lance porte, armure ou pas, l'agha est mort.


TRÔME a écrit:
Il riposta par un coup de masse d’armes, qui atteignit l’abdomen du jouvenceau. Scherzo recula, le souffle coupé.

Il manque une référence à l’armure de Scherzo, je pense. Sinon, il est mort ! Peut-être quelque chose du genre "...qui percuta avec fracas la cuirasse du jouvenceau. Scherzo recula, le souffle coupé. Son armure était bosselée, mais toujours en un seul morceau. L'agha..."

Attention, le mot écu désigne un type de bouclier particulier et ne peut servir à décrire celui que manie le janissaire. Des termes tels que rondache ou targe, bien qu'également inexacts, seraient plus appropriés.

"tira le cimeterre" => "tira un (ou son) cimeterre" me semble plus juste.

"Scherzo entreprit une feinte d’estoc" => "Scherzo feinta d'estoc" est une formulation valide et peut être plus fluide.
 
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Hausmarder a écrit:
Peut-être mentionner la présence d'un râtelier d'armes, comme ça l'agha les sortira un peu moins de nulle part.

J'ai ajouté la mention d'un râtelier au moment où l'agha s'empare d'une hallebarde : "Le soudard s’empara d’une hallebarde, suspendue à un râtelier, et la brandit vers son assaillant [...]".

Hausmarder a écrit:
On ne comprend pas bien où termine le coup de lance de Scherzo. Est-ce que l'agha l'évite tout en portant son coup de hallebarde ? Parce que si le coup de lance porte, armure ou pas, l'agha est mort.

En fait, les crochets de la hallebarde parviennet à dévier la pointe de la lance, ce qui provoque sa brisure avant d'atteindre l'agha. Je l'ai reformulé de la manière suivante : "Les crochets de fer mordirent la pointe de la lance, qui se brisa sous l'impact. La violence du choc désarçonna Scherzo." Je me suis inspiré de cet article en ligne (voir la rubrique "Le hallebardier contre le cavalier et sa lance").

Hausmarder a écrit:
Il manque une référence à l’armure de Scherzo, je pense. Sinon, il est mort ! Peut-être quelque chose du genre "...qui percuta avec fracas la cuirasse du jouvenceau. Scherzo recula, le souffle coupé. Son armure était bosselée, mais toujours en un seul morceau. L'agha..."

Bien vu ! Pour éviter d'alourdir la phrase ou d'en ajouter une, j'ai changé la formulation par "Il riposta par un coup de masse d’armes, qui bossua le plastron du jouvenceau".

J'ai pris en compte tes autres remarques.

Encore merci !


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Chroniques séculaires [recueil de nouvelles]

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Nishi.
   
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Nishi.  /  Barge de Radetzky


Je crois que c'est le terme "se rua" qui rend l'action un peu dure à concevoir.
Les techniques de brisure de l'article sont totalement accurate, mais pas sur un cavalier en mouvement avec une lance qui se dirige droit vers ton coeur.
En revanche, quand le cavalier est statique, comme dans une melée après une charge, là tu peux accrocher sa lance et la briser dans un mouvement tournant.

A quelle distance évaluerais-tu les deux adversaires quand ils se voient ? Moyenne ou courte ?
 
Trôme
   
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Trôme  /  Le Chevalier sans épines


Je n'ai pas pensé à le préciser, mais je les imagine ni trop loin ni trop près, à moyenne distance, oui.


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Sarashina
   
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Sarashina  /  Effleure du mal


Pour ceux que ça intéresse, et qui comprennent l'anglais, j'ai trouvé cette page très intéressante sur les armures, détaillant notamment les différentes couches et parlant des clichés du cinéma (le reste du blog a plein de choses aussi sur les mouvements des armées et autres éléments de worldbuilding):
https://acoup.blog/2019/06/21/collections-punching-through-some-armor-myths/
 

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