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| [Structure] Début de récit | |
| | Nombre de messages : 12 Âge : 24 Date d'inscription : 21/04/2024 | Ghostly Sonata / Homme invisible Mar 23 Avr 2024 - 22:40 | |
| Bonsoir à tous,
Je ne sais pas si la section est dédiée à ce genre de "question", mais je voulais discuter avec vous des différentes manières de commencer un récit. J'ai lu qu'il était préférable de ne pas en dire trop dès le début mais d'installer assez rapidement le contexte et les informations importantes pour ne pas perdre le lecteur. Cependant, j'ai également lu qu'il fallait garder une part de mystère et être assez évasif pour ne pas tout dévoiler dès le début. Autrement dit, j'ai l'impression qu'il faut trouver le juste milieu, ou tenter d'atteindre la perfection, qui ne pourra bien évidemment jamais plaire à tout le monde.
Je pense que c'est une des raisons pour laquelle je n'arrive pas à commencer mon premier chapitre. Trop d'informations, pas assez, de quelle manière commencer ?
Question ouverte, n'hésitez pas à me donner votre avis que j'accueillerai avec grand plaisir. |
| | Nombre de messages : 2254 Âge : 32 Pensée du jour : Crachez-le aussi fort que vous voulez, ça ne sert à rien. Car je ne suis pas un déviant. Date d'inscription : 28/07/2023 | Blackmamba / Guère épais Mer 24 Avr 2024 - 0:09 | |
| Pour commencer à partir de généralités, je dirais qu'il n'existe pas forcément des bons et des mauvais choix, mais plutôt plusieurs choix possibles, et que c'est tout dépend de ce qu'on en fait ? Et tout dépend des lecteurs aussi, car certains sont bien ok avec recevoir une bonne dose de contenu au plus tôt, alors que d'autres pas du tout je pense ? Donc partir dans l'idée qu'on ne pourra contenter tout le monde. Simple, mais pas facile, oui...
À mon sens, il faut au moins poser des bases, un socle solide sur le plan narratif : celui de comprendre le protagoniste. Pas le connaître, mais le comprendre. L'idée que son conflit interne soit clair pour le lecteur, mis en parallèle avec le conflit externe si possible.
Je vais prendre mon propre exemple, car c'est celui que je maîtrise le mieux. Dans le chapitre 1 de L'exil d'une Béhèmaru, ma protagoniste traîne sur les remparts, un peu perdue et préoccupée. Je décris un peu l'ensemble, et laisse transparaître que cette forteresse dans laquelle elle se trouve est celle des ennemis vaincus. Ses compagnons d'armes sont occupés à célébrer, il boivent et profitent de la fin de la guerre. Pourtant, ma protagoniste est préoccupée comme jamais. Le lecteur va se dire "bizarre, le contexte est propice à la joie et elle n'a pas la tête à célébrer. Pourquoi donc ?" Bim, rien qu'avec du ressenti et des choses non formulées, j'ai attiré l'attention du lecteur qui comprend ça du perso sans même la connaître, et ça va lui donner envie de suivre pour en savoir plus. Dans l'idée en tout cas.
Enfin c'est un exemple, mais quelque chose que j'essaie de faire. Un roman, c'est long, et on a tout le temps et la place de montrer la personnalité et les préférences de notre protagoniste. Son plat ou sa couleur préféré, on s'en fiche un peu, ça peut attendre. Tandis que planter les bases de son trouble intérieur, même sans trop le révéler et l'expliciter, juste faire ressentir au lecteur qu'il est en conflit avec le monde et le contexte qui l'entoure, ça crée de bonnes bases pour un premier chapitre je trouve. Embarquer direct le lecteur, en tout cas essayer.
Pour le worldbuilding, je conseille plutôt d'être léger, rester sur les grandes lignes, et n'apporter que l'essentiel à la compréhension du premier chapitre. Sur le même principe, comprendre plutôt que connaître.
Pour le reste et ton chapitre, ce qui te bloque... Lance-toi dans le grand bain peut-être ? Les phases de réécriture et de relecture sont là pour ça, réajuster, couper au montage ou justement étoffer. Mais le premier jet, il faut éviter de se mettre de la pression, car c'est souvent ce qui peut freiner et empêcher d'avancer justement. Enfin, plus facile à dire qu'à faire, oui.
Il ne faut pas viser la perfection dès le premier jet, je dirais que c'est le meilleur moyen de ne jamais concrétiser son récit. Tenter de trouver le meilleur équilibre et compromis, et ensuite réajuster. Et ensuite réajuster à partir des retours d'autres lecteurs. Ect
Je ne sais pas si j'ai été bien utile... Lol |
| | Nombre de messages : 3763 Âge : 40 Pensée du jour : /kick lundi Date d'inscription : 19/03/2018 | Mardi / Panda de Bibliothèque Mer 24 Avr 2024 - 8:41 | |
| Si tu cherches des conseils et des méthodes à droite à gauche, tu liras et entendras tout et son contraire. Il y a des gens qui aiment avoir beaucoup d'infos dès le début, d'autres qui préfèrent que ce soit distillé tranquillement au fil du texte. Il y a des gens qui aiment que ça commence direct par un dialogue ou de l'action, d'autres qui préfèrent un petit paragraphe d'intro à base de paysage, de météo ou de description physique.
Le conseil de Blackmamba me semble le meilleur : commence à écrire, ça sera pas parfait du premier coup*, tu y reviendras peut-être de toi-même plus tard pendant l'écriture ou la relecture ou alors ce sont les retours de BL qui te feront revoir ton premier chapitre. Mais vraiment, te prends pas la tête : écris ! Par chance, on n'écrit plus sur des tablettes de pierre et il sera toujours temps d'améliorer tout ça, mais pour être améliorable, il faut déjà que ça existe. (:
* ça ne le sera jamais en vrai, il y aura toujours quelqu'un pour te dire qu'iel n'aime pas. ça aussi, il faut apprendre à vivre avec quand on écrit, sinon on n'arrête jamais de réécrire ^^
| Ta gueule, c'est cosmique. |
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| | Nombre de messages : 192 Âge : 36 Localisation : Paris Pensée du jour : Ou pas ? Date d'inscription : 31/10/2021 | Hortense / Tycho l'homoncule Mer 24 Avr 2024 - 10:38 | |
| Bonjour,
Pour compléter les avis contradictoires qui précèdent, je vais ajouter encore plus de confusion : ça dépend aussi du genre, de la longueur, du public et des arcs narratifs. Bref, la ou les possibilités qui s'offrent à toi dépendent de ton histoire.
Selon les choix que tu feras, les effets sur le lecteur ne seront pas les mêmes.
Mais à titre de généralités, pour ne pas perdre un lecteur, le décourager ou le fatiguer, il est recommandé de suivre quelques principes : - alterner des moments "énergiques" (actions, dialogues faisant avancer le récit, découvertes...) et des moments "calmes" (descriptions, dialogues présentant les personnages ou leurs histoires, petits récapitulatifs...) - ne pas faire de prologue catalogue (ça vaut aussi pour un premier chapitre) en dévoilant tout le contexte d'un coup (historique, descriptions et lois de l'univers) : s'il y a beaucoup d'informations utiles au lecteur, il faut les donner au fur et à mesure de l'évolution de l'intrigue
Ce ne sont que des recommandations. Tu trouveras, parmi les livres considérés comme des chefs d'oeuvre, des contre-exemples à tous les conseils que tu pourras lire.
En tant qu'auteur⋅e, c'est toi le seul maître à bord. Donc tu fais comme tu veux (ou comme tu peux) en fonction de l'histoire que tu as décidé d'écrire. Face à toutes les possibilités, c'est toujours toi qui décides quel chemin tu prends, quel angle tu choisis. Tu peux décider de faire de telle façon parce que ça t'a semblé marcher dans tel roman, ou parce que ça te paraît plus naturel, ou parce que tu as envie de tester quelque chose. La seule limite (et peut-être le seul objectif), ce sera le ressenti du lecteur qu'on cherche à obtenir. |
| | Nombre de messages : 193 Âge : 24 Pensée du jour : à jamais overbooked, aaaaaaaaaaaaaah Date d'inscription : 08/03/2024 | chevalierrr / Tycho l'homoncule Mer 24 Avr 2024 - 13:43 | |
| Je plussoie tout ce qui a été dit précédemment : ne te paralyse pas avec une recherche de la perfection, ne bourre pas ton chapitre 1 avec la moitié de tout ton lore...
Je tiens juste à souligner l'importance de mettre l'humain, le particulier, l'individuel, au devant de ton écriture si tu décides de commencer ton roman sur un chapitre expliquatif de l'univers. C'est-à-dire que, d'accord tu dois présenter cet élément important du fonctionnement de l'univers dès le début. Mais il y a des façons de le présenter.
Je vais prendre en exemple le premier tome "L'Oeil du Monde" de la série La Roue du Temps de Robert Jordan. L'histoire normale va suivre des jeunes hommes qui vivent dans un village lambda dont les destins vont être chamboullés. Très bien. Mais avant cela, Jordan devait nous faire comprendre des éléments hypers importantes pour son univers mais qui n'avaient pas leur place dans la vie de tous les jours desdits villageois. Pour citer quelqus uns de ces éléments : le concept du héro Dragon qui va être réincarné, le gros méchant Ténébreux qui répend la désolation depuis toujours, la folie qui touche les hommes qui utilisent la magie... Au lieu de nous faire un gros pavé indigeste de description de comment le monde fonctionne, Jordan a inclu tous ces éléments au sein d'un prologue dynamique et prenant : le Dragon d'il y a des milliers d'années qui confronte le grand sbire du Ténébreux et qui réalise qu'il est devenu fou à cause de sa magie.
L'objectif est rempli, et il est en sus réalisé en gardant en tête l'expérience du lecteur. On va retrouver cette façon de faire pour chaque début des autres romans de la série de Robert Jordan, où on a un prologue qui résume comment la situation a évolué depuis le tome précédent, mais en intégrant cela dans des scènes qui vont rattacher le lecteur émotionnellement au lore.
A l'inverse, j'ai déjà vu des prologue pas du tout immergeants dans lesquels ont nous parle d'un machin vague sans aucun perso présent qui te donnent pas envie de lire la suite parce que tu n'as aucun truc en particulier auquel t'accrocher. |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Ven 26 Avr 2024 - 11:38 | |
| En fait il faut se mettre dans la tête du lecteur : il part de zéro. Il ne sait pas ce qui se passe, où l'on est, ni rien. Contrairement à nous, qui avons écrit l'histoire, et qui avons des images très précises en tête. Donc si l'on débute par exemple sur un dialogue qui s'étend sur toute une page, ce que le lecteur "voit", ce soit deux ou trois têtes qui flottent dans le vide, au milieu d'un décor entièrement blanc.
Donc il faut réussir à planter le décor dans la tête du lecteur, à lui faire voir / sentir / entendre le lieu où l'on est, pas trop (sinon on s'ennuie vite si page 12 on est encore à nous expliquer que la table en chêne faisait 4,12 mètres de long et avait été conçue par un menuisier de la Meuse en 1931), mais assez pour qu'on se dise "OK, je vois ce qui se passe autour des personnages".
Et c'est là que ça va aussi pas mal dépendre du genre. Dans les genres de l'imaginaire (SF, fantasy), le lecteur est encore plus paumé que dans les genres plus réalistes. Si l'histoire commence dans un café parisien un jour pluvieux d'octobre 2023, je ne vais pas avoir trop de mal à visualiser la scène, à entendre les bruits des conversations, la pluie qui s'abat sur le trottoir dehors, à sentir l'odeur du café fraîchement torréfié, etc.
Mais si l'histoire débute à bord d'un vaisseau spatial à destination de l'astéroïde X412, là il va m'en falloir un peu plus. Il ressemble à quoi ce vaisseau ? Au Faucon Millenium ? À l'Enterprise ? À celui d'Albator ? C'est bruyant à l'intérieur ? Ça sent comment ? Les gens sont habillés comment ? Il n'y a que des humains ? Des robots intelligents ? Si oui, ce sont des androïdes ? Ou des cubes genres ceux d'Interstellar ? Ou simplement des ordinateurs de bord avec un gros oeil rouge comme HAL ? Y a-t-il des aliens ? Si ça se passe dans un futur lointain (c'est probablement le cas), les humains ont-ils changé depuis qu'ils évoluent en dehors de leur planète d'origine ? Sont-ils plus grands et moins musclés en raison de la différence de gravité ? Les notions de genre existent toujours ? Ce sont des choses qu'on peut dévoiler au fur et à mesure (personne n'a envie de lire des tartines entières de *worldbuilding*) mais on ne peut pas laisser le lecteur dans le flou, et on doit sans doute en dire plus dès le départ que dans un texte contemporain.
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| | Nombre de messages : 163 Âge : 46 Date d'inscription : 28/03/2022 | Gernier / Tycho l'homoncule Ven 26 Avr 2024 - 14:35 | |
| Quelques "règles" de base : - Ne pas noyer le lecteur sous la masse de ton univers bien aimé : il s'en moque ! - L'attaque en force, c'est efficace, même si dangereux (maintenir la pression sur tout le roman est délicat, mais pas impossible). - Le panoramique paysager, c'est classique mais efficace. Mais partir d'un détail important, ou d'une action de ton personnage principal, c'est mieux.
Personnellement, je suis un adepte de "l'attaque en force" ou du détail. Je trouve le panoramique trop utilisé.
Voilà, voilà... Bonne chance à vous, Gernier. |
| | | Invité / Invité Ven 26 Avr 2024 - 15:13 | |
| Je vais poser une question simple mais dont la réponse ne l'est pas forcément
Pour ou contre l'analepse en début de récit ? |
| | Nombre de messages : 163 Âge : 46 Date d'inscription : 28/03/2022 | Gernier / Tycho l'homoncule Ven 26 Avr 2024 - 15:29 | |
| | | Invité / Invité Ven 26 Avr 2024 - 15:32 | |
| Perso en tant qu'écrivain je ne l'emploie pas. Mais en tant que lecteur, elle ne me rebute pas sous la plume des autres. |
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