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 Idées pour un manifeste du nouvel art brut

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josephcurwan
   
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josephcurwan  /  Effleure du mal


Idées pour un manifeste du nouvel art brut

Proverbe Chinois : Si tu veux aider un pauvre qui a faim, ne lui donne pas de poisson, apprends-lui à pêcher.

I. NOUS SOMMES CONTRE :

- Les écoles d'art d'état comme usines à formater ; les ateliers d'écriture ; le creative writing ; etc …
- Les institutions étatiques de culture formatée, que ce soit pour l'élite ou les masses (art d'état, Buren, Cadiot, Py, etc...) et le buisness art (Koons etc...).
- L'objectivisme sous toute ses formes (formalisme ; art conceptuel ; matérialisme ; primat du signifiant (poésie sonore) ; mathématisme à la Roubaud/Badiou/Boulez ; scientisme, etc...)  
- L'art dit "engagé" :  le plus souvent une posture creuse, avatar du réalisme socialiste :  propagande, catéchisme, négation de l'art. Nous refusons l'alternative "art engagé" versus "art pour l'art".  
- La tabula rasa avant-gardiste : Les mandarins hydrocéphales d'une part, La vermine décérébrée nihiliste de l'autre.  
- L'art comme agression.  
- L'enflure théorique sous toutes ses formes. Le jargon comme signe de reconnaissance entre acolytes de la même secte.  
- L'ennui et la banalité littérale comme gages de qualité et d’intelligence (poésie "documentaire" Jean Marie Gleize ; Ready made textuels ; field recordings ; Kenneth Goldsmith).  
- Le cynisme assumé et revendiqué, la provocation bête et stérile (dada ; Duchamp ; Breton ; Dali ; Warhol, etc...).  
- Le perfectionnisme technologique et technique. (Koons encore) le transhumanisme ; le mutantisme et autres mouvements anti-humanistes ...  
- L'encyclopédisme ; l'érudition comme argument d'autorité.  La notion de progrès historial en art.

II. NOUS SOMMES POUR :  

- Le "Do It Yourself"  (Faites-le vous-même) ; l'art brut spontané et libre ET l'art savant nécessitant un apprentissage et un travail d'élaboration.
- Nos modèles sont les descendants d'esclaves noirs américains créateurs du blues et du jazz, les mouvements punk et post punk, rap et techno (avant qu’ils ne soient dévitalisés par le mercantilisme) ; l'«anti-folk » lowfi (Daniel Johnston ; Dominique A à ses débuts ; Lou Barlow ; the supreme dicks …) l'arte povera de Tapies, mais aussi les poésies de Lautréamont ou le post romantisme de Schoenberg (avant que le sérialisme d'état ne tue et ne dessèche cette forme d'art). Kandinsky théorisant la nécessité interne et le pouvoir émotionnel des couleurs. Cage préparant son piano, Pollock découvrant le dripping, Coleman jetant les bases de l’harmolodie alors qu’il travaillait comme liftier dans un hôtel de luxe, etc  …  
- Le cut-up, le collage, la juxtaposition de plusieurs cultures / époques différentes au niveau stylistique et technologique, dès lors que la nécessité le demande, et pas par jeu, démagogie ou volonté de choquer.  
- L'autodidactisme ; l'individualisme ; l'égotisme ; le paradoxe ; le particularisme méta-communautaire.  
- La solitude ; la pratique et la jouissance hédoniste et solitaire de l'art. La lecture de livres papier et l’écoute de disques.  
- La beauté ; la douceur ; la lenteur ; la patience ; l'humour ; la sérendipité ; la mélancolie ; les états de conscience « borderline » ; l’ambiguïté ; les rencontres improbables. L'art comme consolation, reconstruction et élaboration de soi à l'écart du monde.  
- L'intrication impossible, indicible et nécessaire du sujet et de l'objet, du conscient et de l'inconscient ; la fusion des formes de vie et des jeux de langage.  
- Le primat de la pratique sur la théorie.  Le pragmatisme de William James.  
- L'usage massif d'internet, de facebook, du courrier électronique et des forums de discussion comme opportunité d'échanges.  

(paris, le 3 avril 2017)
 
josephcurwan
   
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josephcurwan  /  Effleure du mal


Morphèmes contre l’objectivisme

Ça commence par le monisme. Comme Mahomet dans sa grotte. Sacrée idée. Viens le matérialisme : Saint Lucrèce priez pour nous, Amen. Puis arrive le freudo-marxisme, et enfin l’objectivisme achève l’humaine, trop humaine mutilation.
Leur truc c’est l’habit ; sans le moine.
En un mot la mort mentale à qui ne marmonne pas leurs sermons sonores sans signifiés.

*

Il faudra lutter contre le monisme objectivo-matérialiste avec les armes de ce même monisme moribond. Leur mettre le calame dans l’âme jusqu’aux larmes.
Je dirais même jusqu’à l’os.
K l’avait compris.
Michaux idem.
Momo idem.
Desnos idem.
Isidore idem.
Luca idem.
Burroughs idem.
Beckett idem.
Système du docteur Garron et du professeur Plume.
Ici c’est pas la métamorphose de K ou de Luca. C’est l’affreux changement des manitous maoïstes en mandarins matois de l’académie des momies. You know what i mean ?

*

Le Collège de la Montagne Noire est un réceptacle de magie noire.
Les monomanes de l’objectomonisme à la Di Manno, les Garou Garron à la Marcel Aymé, les barbouilleurs polysubventionnés de chez Farine, on les connait, hein, depuis le temps qu’ils trament leurs manœuvres anti Momo et crient maman dans les cabinets ministériels du docteur Nicole Caligari. Mais Momo trame mieux qu’eux.

*
Les artaudiens en col mao, les batailliens ensalonnés, les lacaniens du dimanche, les hydrocéphales derridiens, do you read me ? 5 sur 5 ? Parfait. Il parait que j’étais bon pour la MMMM, pas vrai ? Mais voilà, Momo a pris ses petites pilules et maintenant il pète le feu comme une âme qui a des ailes, ne vous en déplaise. Momo s’amuse avec sa muse Marie-Anne tout en aimant Mallarmé. Joli retournement, hein ?

MOMO EMMERDE L’OBJECTOMONISME MATERIALISTE

VROUM VROUM TAGADA POUET POUET

ECCE MOMO !

(Paris, le 28 novembre 2020, 6H11)
 
josephcurwan
   
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josephcurwan  /  Effleure du mal


Critériologie  subjective  pour  tenter  de  reconnaître  les  composantes de l’émotion poétique.

L’étrangeté

L'étrangeté    n'est    à    proprement    parler    ni    agréable    ni    désagréable. Elle est  un  subtil  décalage,  un  léger  écart  par  rapport aux normes qui constituent   nos   attentes.   Ce   n'est   pas   le   grotesque   ni   le   bizarre,   trop   démonstratifs   et   qui   entraînent le lecteur parfois contre son gré dans  l'outrance  d'une    poésie    de    l'effet    mais    n'ouvrent    pas    la    lecture vers  d'autres  modalités  de  compréhension.  L'étrangeté  n'est  pas non plus l'altérité dans laquelle le soi se perd et se met sous silence. L’étrangeté  est  un  rapport  auteur  /  lecteur  qui  met  en  jeu l’imagination,     la     fantaisie,     avec     toujours     quelque chose d’indéfinissable.

La fragilité

On peut   mettre   en   relation   la   fragilité   avec   la   souplesse,   l'absence de  structures  rigides  qui  obturent  la  lecture  et  la  dirigent autoritairement   dans   une   direction  plutôt   qu’une  autre.  Dire qu’un poème est fragile n’indique pas nécessairement  qu’il parle   de   choses fragiles,   mais   que   le  mode  d’exposition  des  éléments qui le composent ne  soit   ni   trop      didactique,      ni   trop    explicatif,    et    encore    moins revendicatif.   Suggérer   plutôt  que  nommer,  disait  Mallarmé, afin   que   la raison    discursive    du  lecteur,         mise         en       retrait,       laisse       s’épanouir       la richesse      des      connotations      du      sens      et      des      sens.      

Le souffle

Le    souffle    est    un    double    mouvement    d'inspiration    et    d'expiration,  une  circulation  d'air  qui  nourrit  le  sang,  lequel circule  dans  les  veines,  propulsé  par  la  pulsation  cardiaque. Cette  circulation  régulière  est celle  du  sens  à  l'intérieur  du  poème. Le signifiant est la veine, le signifié le sang. À un niveau cosmique  le  souffle  s'apparente  aux  courants  d'air  aériens  qui  parcourent  les  étendues  terrestres  et  maritimes.  Il  peut  être léger,  rafraîchissant,  mais  aussi  violent  et  destructeur.  La  voile  des  mots  le  capte  pour  atteindre  de  nouveaux territoires de perception et de désir.

La présence

Alors que le souffle est mobile et changeant, la présence repose dans la  fixité  du  sens  des  mots  et  des  émotions  qu'ils  peuvent  produire, tels  que  les  a  voulus  l’auteur.  S’il  y  a  présence,  c’est  qu’il y a quelqu'un ou quelque chose qui persiste et irradie dans la   lecture   une   lumière   fixe   de   sens.   Peut-être   est-ce   le   sentiment de nécessité intérieure   qui   a   guidé   le   poète,   comme la croissance du fruit ou de l’arbre, qui se transmet par le  texte  sous  la  forme  d’une  émotion  au  lecteur,  d’un  arôme,  indiquant  que  le  poème  ne  pouvait  pas  être  autre  qu’il  n’est,  immuablement.  

[ janvier 2019, paru dans la revue Décharge]
 
josephcurwan
   
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josephcurwan  /  Effleure du mal


Discours de non-anniversaire du 13 mars 2024, par Joseph



1. Les zéros sont fatigués. Je répète : Les zéros sont fatigués.

2. Ma tête est dans le monde, mais le monde est dans ma tête. Je répète : Ma tête est dans le monde, mais le monde est dans ma tête.

3. Le joueur d’échecs est lui-même une pièce sur l’échiquier. Je répète : Le joueur d’échecs est lui-même une pièce sur l’échiquier.

4. Bashô et Jules Laforgue. La même lune pour tous. Lointaine utopie. Je répète : Bashô et Jules Laforgue. La même lune pour tous. Lointaine utopie.

5. L’art n’est pas démocratique. La démocratie n’est pas artistique. Je répète : L’art n’est pas démocratique. La démocratie n’est pas artistique.

6. La culture est la norme. L’art est l’exception. Je répète : La culture est la norme. L’art est l’exception.

7. La publicité est la propagande du Marché. La propagande est la publicité de l’Etat. Je répète : La publicité est la propagande du Marché. La propagande est la publicité de l’Etat.

8. Ne vouloir être aliéné par rien est une forme d’aliénation. Je répète : Ne vouloir être aliéné par rien est une forme d’aliénation

9. La poésie est une activité humaine dont la définition est de dépasser toute définition. Je répète : La poésie est une activité humaine dont la définition est de dépasser toute définition.

10. La poésie, c’est la guerre. Je répète : La poésie, c’est la guerre.

11. L’écriture et la vie. L’œuf et la poule. Le vin et l’ivresse. Je répète : L’écriture et la vie. L’œuf et la poule. Le vin et l’ivresse

12. Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains regardent les étoiles. Je répète : Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains regardent les étoiles.

13. Toute théorie est sèche, et l’arbre de la vie est fleuri. Je répète : Toute théorie est sèche, et l’arbre de la vie est fleuri.

14. Et c’est assez, pour le poète, d’être la mauvaise conscience de son temps.


Dernière édition par josephcurwan le Ven 5 Avr 2024 - 11:49, édité 1 fois
 
josephcurwan
   
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josephcurwan  /  Effleure du mal


addendum au point 9 :

Il n'y a pas de "définition de la définition", car alors il faudrait ensuite chercher une définition de "la définition de la définition", et ainsi de suite, dans une régression à l'infini. Or la poésie n'est pas régression, mais dépassement.

 

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