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 Le rachat d’Hachette par Vivendi

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Mika
   
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Mika  /  Tentatrice chauve


Bonjour à tous,

Avez-vous suivi l'actualité concernant le rachat d’Hachette par Vivendi ? 

Pour ma part, je n'en ai pas perdu une miette. Je pense qu'en tant qu'auteurs, ou plus largement en tant qu'artistes, nous sommes tous concernés par cette affaire. 

J'ouvre donc ce topic pour connaître vos avis sur les magouilles de ces milliardaires pour s'emparer de nos médias afin de diffuser leurs idées à eux.

Pour ceux qui n'ont pas suivi toute l'affaire, je la résume rapidement ci-dessous : 

Les deux premiers groupes de l'édition, Hachette (troisième éditeur mondial et premier français) et Editis (numéro 2 français de l’édition, derrière Hachette Livre) ont changé d'actionnaire. 

Vivendi controlé par la famille Bolloré qui détenait Editis a racheté Hachette. Pour ce faire, Bolloré a dû revendre Editis, ensuite racheté par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

]Liberation, 11/2023, Radio France 11/2023, Le Figaro 11/2023.

La plupart des maisons d'édition françaises sont donc à présent détenues par deux millionnaires à l'idéologie conservatrice. 

Sont concernées des maisons centrales de la vie littéraire française, telles que Stock, Calmann-Lévy, Grasset, Fayard, Larousse, Livre de Poche, Hatier, JC Lattès, etc. La cinquantaine de maisons d'Hachette

Editis comprend 53 maisons d'édition incluant Robert Laffont, Le Robert, Nathan, Plon, Fleuve, XO (je crois que certains JE sont édités par Fleuve et XO ?), Les Escales, 10/18, La Découverte... Les 53 maisons d'édition d'Editis

Récemment, Arnaud Lagardère en est le nouveau patron. 
Spoiler:

Bolloré qui détient maintenant Hachette s'est construit un bon petit empire médiatique.
Spoiler:

Source : Wikipédia : Vincent Bolloré, homme d'affaires et entrepreneur français

Le milliardaire Daniel Kretinsky, celui qui a repris Editis donc, est à la tête d’un empire médiatique dans son pays et d’un puissant groupe énergétique. Depuis 2018, il a racheté de nombreux médias en France. Il contrôle notamment Marianne, Elle, Télé 7 Jours, 45 % du média vidéo Loopsider et plus de 5 % du groupe TF1 et est actionnaire de la FNAC à hauteur de 25%. 

  Wikipédia

Notre président Macron a beau rappeller que l'État sera vigilant sur l'indépendance des journaliste, il indique aussi (sans surprise de sa part, avouons-le) qu'il n'a aucun problème à voir un Tchèque diriger des médias français : « Lorsque ce sont des investisseurs de l’Union européenne, il n’y a pas d’interdiction ou de limite », a déclaré le chef de l'État. Le Monde, 10/2018 

Pourquoi pas de limites ? Tant qu'on a de l'argent, on peut donc détenir tous les médias français, quand bien même on est étranger ? Difficile de croire à son voeux pieux de surveiller l'indépendance des journalistes et la liberté d'expression des auteurs, alors qu'on sait que les journalistes dénoncent une « bollorisation » des médias et craignent pour leur indépendance. Plus concrètement, ils nous avertissent d'un tournant conservateur vers l'extrême droite des lignes éditoriales de leurs journaux. A savoir, Vincent Bolloré est proche des mouvances nationalistes bretonnes. Fervent catholique, il est partisan d'un catholicisme « identitaire » et traditionaliste. Et pour faire passer ses idées, il n'hésite pas à remplacer les journalistes. Libération juin 2021 Charlie Hebdo juin 2021 ou à les intimider judiciairement via des « procédures-bâillons ». Celles-ci visent à supprimer toutes critiques et enquêtes sur les activités et les affaires de son groupe. Ainsi, il n'hésite pas à poursuivre personnellement les journalistes devant les tribunaux : ceux de Basta!, Reporterre, Rue89, France Inter, Le Nouvel Obs, Mediapart, Les Inrockuptibles, Le Point, France 2, Monde Diplomatique.

Spoiler:


De plus, les rédactions de l'AFP, Libération, Le Figaro, L'Humanité et Les Échos dénoncent « des tentatives inacceptables de Vincent Bolloré » pour les « faire taire en essayant de ruiner financièrement les journalistes. »

Bref, Bolloré n'y va pas de main morte et joue le tout pour le tout pour bâillonner les journalistes. Qu'en est-il des auteurs de romans ? Sur cette base, on peut aisément supposer que rien ne l'empêchera de s'en prendre à nous, si nos idées le dérangent.

La concentration du domaine de l'édition au sein de grands groupes pose donc question, non seulement sur la qualité du métier d'éditeur, mais aussi sur notre liberté d'expression. Des romans contre les idées de l'extrême droite ou anti-catholiques par exemple seront-ils choisis ? Vers qui devons-nous nous tourner dans le futur pour contrer de telles idées si la plupart des maisons d'édition (des journaux, des radios, des chaînes télé) sont à sa botte ? Comment contourner un tel monopole ?

Ne voyez-vous pas comme moi dans la constitution de cet empire médiatique des atteintes répétées à la liberté de la presse et à l’indépendance des auteurs ?

Trouvez-vous normal qu'il soit possible qu'une poignée de milliardaires aient le droit de détenir tous les médias, médias qui nous permettent à nous, auteurs, de nous exprimer ? Des journaux à la radio en passant par les livres jusqu'aux films, ils engloutissent tout. 

Comment a-t-on pu laisser une telle chose arriver ?


Dernière édition par Mika le Jeu 16 Nov 2023 - 12:18, édité 1 fois
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Kavanaugh
   
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Kavanaugh  /  Bile au trésor


Je te remercie pour ce post complet et sourcé. Si je connaissais les appartenances de la presse française, je n'avais pas idée de l'ampleur dans le monde de l'édition.
Effectivement, je trouve ça très inquiétant.
 
Blackmamba
   
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Blackmamba  /  Guère épais


De base, je n'aime pas trop répondre à ce genre de sujet. Parce que ma nuance ou ma neutralité est détournée, dans le meilleur des rares cas, parce que c'est plus du mépris que je reçois. Mais je prends le risque cette fois, puisque tu dis qu'on est tous concernés Mika. Et surtout parce que c'est toi qui a ouvert ce sujet. Je pense que je serais resté dans mon coin, mais je sais déjà qu'avec toi, la discussion reste ouverte sans dérapage, donc je saute le pas pour lâcher mon pavé.

Apparemment, il y a un gros problème, que tu dénonces. Je connais les grandes lignes, pas les détails, et certainement pas autant que toi. En revanche, je peine à comprendre : quel est LE problème en particulier ? Est-ce le côté monopole, que trop peu de personnes détiennent trop de chose dans l'industrie média/artistique ? Si c'est le cas, je te rejoins, et je pense qu'on sera beaucoup, voir tous. Ou je me berce d'illusions d'avance, c'est possible également. Je croyais que c'était ça, mais dans ton argumentaire/plaidoyé, il existe aussi autre chose qui m'a interpelé. Un mélange pas forcément moins idéologique/idéologisé qui est prêté à ceux que tu dénonces. Le problème est-il les pratiques plus que douteuses de Bolloré, que tu rappelles et contextualise soigneusement, qui sont condamnables, ou bien les idées du personnage, de l'individu Bolloré ? D'un côté, il est effectivement coupable de ces choses que tu exposes. Bon, peut-être pas techniquement coupable, mais on va dire condamnable. Mais de l'autre, il serait coupable... de ce qu'il pense ? C'est déjà plus complexe je trouve... Pour toi, les deux sont tout aussi condamnables ?

Donc il faudrait que les détenteurs des groupes ne soit pas identifié sur le plan idéologique ? Ou bien que seul un courant en particulier soit représenté/validé ? Validé par qui ? Est-ce que les précédents patron à la tête de ces groupes étaient plus/moins identifiés sur le plan idéologique ? Ou alors c'est la nature de l'orientation qui te gêne ? Tel que tu le présentes, le conservatisme semble incarner un danger inquiétant et alarmant, pour résumer. J'ai une perturbation pas dans la Force, mais dans ma Nuance. Car pour rappel, le conservatisme, au même titre que le progressisme, est une doctrine politique. Qui édicte laquelle est bonne, laquelle est mauvaise ? À part sur le plan idéologique et militant, en quoi le progressisme est factuellement une vertu absolue et indéniable ? Elle ne l'est pas, même si ça peut déranger. Les mêmes médias, dont tu regrettes le recul de l'existence dans le paysage, et sont de fait opposés à ceux que tu dénonces, étaient meilleurs/supérieurs ?

Au delà de l'aspect questionnement, je vais revenir sur moi du coup. En tant qu'individu nuancé et sans véritable étiquette, je partage des sensibilités de différentes provenances, je reste souvent ouvert. Je trouve du bon et du mauvais à la fois dans le progressisme, et aussi dans le conservatisme. Je ne m'enfonce pas dans le dogme de l'un ou de l'autre à titre personnel. Par conséquent, quel est mon degré de problématique ? Selon la part de conservatisme dans mon être ? Vraiment, je pose des questions par sécurité, en espérant souvent me tromper en vérité. Parce que je ne renierais jamais ma nature de la recherche de nuance, mais si j'ai un chouia de sensibilité qui se rapproche d'un homme tel que Bolloré, si je suis la logique que je crains dessiner dans ton message, c'est comme si je devenais un problème qu'il faudrait corriger. Ce genre de champ lexical est un peu effrayant... Je ne cherche pas du tout à troller, vraiment. On a souvent échangé ensemble, de manière ouverte. Et je pense que j'ai suffisamment démontré sur ce forum, en public ou en privé, la nature de mes positions et de mes sensibilités pour que la seule étiquette que je me donne, celle d'être nuancée et ouvert, soit crédible et véridique je pense.

Mais j'avoue que la part de ton argumentaire qui trouve problématique que le conservatisme gagne du terrain... Ben je veux dire, que le progressisme, souvent radical et militant, s'impose partout, personne n'était présent pour une levée de bouclier commun non ? Et pourtant, dans les médias, le progressisme évident et militant de Netflix, Disney, Amazon et compagnie profite uniquement à un seul courant de pensée, rejetant la production d'oeuvres qui abordent des idéologies jugées non conformes. Il existe déjà une liberté d'expression artistique limitée par ces groupes, une véritable atteinte. Pourtant, ça ne semble déranger personne que la liberté d'expression nuancée des artistes, la pluralité de leur singularité, soit mise à mal par ces groupes. J'y vois personnellement un deux poids deux mesures, et une géométrie variable qui me dérange. À mon sens, et peut-être que ça paraîtra réducteur, soit on est pour la liberté d'expression et la pluralité en toute occasion, soit on ne prétend pas l'être alors qu'on met majoritairement en avant un courant en repoussant l'autre.

Quand je vois l'information et les médias publics, à quel point ils sont orientés vers un seul bord idéologique... À l'ère de la radicalité, il existe déjà un manque de pluralité dans les opinions representées, alors...

En revanche, comme j'ai dit, le souci que des milliardaires construisent des monopoles, ben... On est justement bien impuissant, malheureusement je crois. Sur ce point, je suis d'accord que c'est dommageable et problématique en effet, trop de pouvoir et d'influence concentré en trop peu d'endroits. Sur tout ce pan, je comprends ton argumentaire qui me paraît clair, je le rejoins, même si je connais tout cela uniquement dans les grandes lignes. Mais mêler l'idéologie à cela, en disant qu'il faudrait qu'on s'en insurge unanimement... Pourquoi ne faudrait-il pas s'insurger de la promotion plus qu'ouverte sur le plan idéologique et ultramilitant des groupes que j'ai cité plus tôt ? En quoi leur volonté n'est aucunement problématique, et uniquement positive ? Car, et je m'avance pas trop je pense, mais ces gens conservateurs décriés, je ne pense pas qu'ils vont autant revendiquer leur idéologie dans le choix des œuvres produites comme l'ont fait Disney, Amazon, Netflix et consorts. Sur le militantisme idéologique revendiqué dans les œuvres, je pense qu'on est tout de même à l'abri de recevoir des œuvres qui vont glorifier la traite des esclaves africains par exemple, vraiment.

Et surtout, qu'on se le dise : ces grands groupes progressistes n'en n'ont strictement rien à faire des luttes militantes. C'est un prétexte marketing, et rien d'autre. Renseignez-vous autour de l'indice ESG, et ce qu'il implique. Si ces groupes défendent et militent en faveur des idéologies progressistes et plus encore, c'est purement par intérêt financier et attrait pour attirer les investisseurs. Ils n'ont pas moins de soif et de désir d'argent et de pouvoir que les milliardaires qui sont justement décriées ici. 

Désolé de l'immense pavé, qui sera peut-être brouillon. J'ai hésité à répondre, me disant qu'entre temps, quand je vais revenir en fin de journée, ça risque de peut-être d'avoir glissé ou quoi, même si je ne l'espère pas du tout. Mais je me tais trop souvent sur ces questions. Il est sujet de liberté d'expression et d'opinion, alors voilà la mienne. Libre à vous, et à toi Mika, qu'on en discute si c'est possible.
 
Mika
   
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Mika  /  Tentatrice chauve


Pour ma part, je trouve condamnable et à la limite de la légalité que tous nos médias, maisons d'édition, chaînes de radio et de télé soient détenus par deux personnes, dans de si grands conglomérats.

Je condamne aussi tout le pouvoir que cela donne à ces deux hommes qui peuvent dorénavant contrôler tout ce qu'on écrit et produit (et ils ne s'en privent pas). Comme ces deux types se moquent éperdumment de la liberté d'expression au vu de la purge qu'ils ont effectuée parmi les journalistes et des pressions qui pèsent sur ces derniers, je trouve ça problématique. Il me semble qu'ils ont racheté tous ces médias à la seule fin de n'avoir plus que leurs idées sur les ondes.

Évidemment, à titre personnel, je n'adhère pas à leurs idées mais même s'ils défendaient les miennes, la manière dont ils le font est tout à fait douteuse (pression sur les journalistes, interdiction de critiquer leurs méthodes, extension de leur empire pour engloutir toute maison d'édition ou journal indépendant etc). Normalement, chaque journal a sa propre ligne éditoriale et position politique. Il ne devrait pas y avoir de pensée unique et encore moins, et là c'est ma propre opinion, de pensée unique d'extrême droite !

Blackmamba, tu dis qu'on est bien impuissants, mais c'est bien ça le problème. Il devrait y avoir des lois pour contrôler ça. Je ne souhaite pas voir toutes nos propres maisons d'édition dans leurs mains ni subir des pressions de leur part pour publier ou ne pas publier tel propos, comme c'est déjà le cas avec les journalistes !
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Redornan
   
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Redornan  /  Pour qui sonne Lestat


D'abord concernant ton post, attention tu les qualifies souvent de MILLIONNAIRES. Non. Ce sont des MILLIARDAIRES. La différence est facteur 1000. Là où la plupart des gens ne toucheront pas un million dans leur 40 ans de travail, eux s’assoient sur plus de 1000 fois ça. La nuance me semble importante.
Pour répondre de façon courte : oui c'est un problème et je suis de ceux qui pensent que les milliardaires ne devraient même pas EXISTER (les taxer, pas les tuer). Donc autant d'influence en seulement quelques mains d'oligarques, c'est inquiétant.

Tu en as oublié d'autres, hors de l'édition (Niel le gendre de Bernard Arnault, Arnault, Drahi).

Est-ce un problème dans les médias ? Oui. Suffit de voir l'éviction des journalistes du JDD et la nouvelle ligne édito du journal (Praud et Naulleau qui font des manchettes éclatées parce qu'ils sont autant journalistes que je suis ingénieur en aéronautique [j'ai vu Interstellar quoi])

Est-ce un problème dans l'édition ? Là j'avoue être plus nuancé. Autant il me semble assez facile de transformer une chaîne télé en foxnews à la française, autant sur des Maisons d'éditions ? 50 ? Qui ont, en plus, des auteurs connus et qui pèsent ? Est-ce que sa main mise et sa volonté seront assez pesantes pour influer sur TOUTE cette machine ? Je n'en suis pas aussi sûr, pour être honnête. J'ai l'impression que ce sera beaucoup plus dur de promouvoir des "auteurs" d'extrême-droite et leurs idées.

Par contre, cela est hautement dommageable et il ne faut VRAIMENT pas sous estimer l'influence de ces discours d'ED sur la banalisation et les scores aux présidentielles. Ce que pratique cnews et autres avec leurs discours radicaux, cela s’appelle la fenêtre d'Overton et permet de rendre MLP "molle".


Blackmamba a écrit:
Quand je vois l'information et les médias publics, à quel point ils sont orientés vers un seul bord idéologique... À l'ère de la radicalité, il existe déjà un manque de pluralité dans les opinions representées, alors...

Je suis tout à fait d'accord. J'imagine que tu parles de l'écrasante majorité d'invités de droites et d'extrême droite ?
https://fr.statista.com/statistiques/1278555/invites-politiques-matinale-info/
https://www.liberation.fr/economie/medias/36-des-invites-politiques-de-cnews-sont-dextreme-droite-20210614_TP4X4N2KC5AHHHR7AH3ULWI6WU/
Sur le deuxième lien tu peux voir l'effrayant score de la gauche sur France Inter, cette radio bolchévique, Presque 40% !!!

Blackmamba a écrit:
Car pour rappel, le conservatisme, au même titre que le progressisme, est une doctrine politique. Qui édicte laquelle est bonne, laquelle est mauvaise ?

C'est une vraie question. Entre des gens qui veulent inclure tout le monde et ceux qui veulent exclure, laquelle est meilleure que l'autre ? Mettons dos à dos ces deux doctrines comme si elles proposaient des choses similaires dans le fond.
Oublions le recours systématique aux fake news pour distiller une idéologie, l'appel à la haine, à la violence et au déni climatique Rolling Eyes
Si tu veux vraiment comprendre en quoi c'est un problème, intéresse toi aux actions de Bolloré en Afrique, par exemple ? Aux discours de Praud sur l'écologie face à une Claire Nouvian ? Les exemples sont assez nombreux
Mika a donné assez de ressources pour le reste (menaces, chantage, écoute de Ruffin, ... on en passe)

Blackmamba a écrit:
Donc il faudrait que les détenteurs des groupes ne soit pas identifié sur le plan idéologique ? Ou bien que seul un courant en particulier soit représenté/validé ? Validé par qui ?

Mais justement, personne de progressiste (hors extrême) ne souhaite FAIRE TAIRE qui que ce soit. Ce qui est le cas de gens comme Bolloré et leurs groupes. Les progressistes sont pour la pluralité des opinions, mais surtout pour la liberté d'expression et la QUALITÉ des informations.
Je t'invite vraiment à te pencher sur le premier JDD post Bolloré pour constater TOUT ce qui a été fait de travers/bâclé. Ce n'est pas du journalisme et le JDD devrait se renommer "Truc Du Dimanche"
 
Mika
   
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Mika  /  Tentatrice chauve


Blackmamba a écrit:
Quand je vois l'information et les médias publics, à quel point ils sont orientés vers un seul bord idéologique... À l'ère de la radicalité, il existe déjà un manque de pluralité dans les opinions representées, alors...

C'est normal qu'un journal soit orienté vers un bord politique. Comment pourraient-ils être neutres ? Chaque journal est défini par sa ligne éditoriale qui est en fait définie par ses opinions pour ou contre un parti politique. C'est pour ça que tu as Libération à gauche, Le Figaro à droite, Valeurs Actuelles à l'extrême droite, Le Monde au centre, etc. Donc c'est toi en tant que client de choisir quel journal correspond le mieux à tes idées. Pareil pour un journaliste : perso je n'irais pas bosser chez Libé si j'avais des idées d'extrême droite par exemple, car on me demandera d'écrire contre mes propres valeurs, ça n'aurait pas de sens. J'irais vers un journal qui me correspond. Idem pour le choix d'une maison d'édition en tant qu'écrivain d'ailleurs.

Hélas, si tous les journaux (et toutes les maisons d'édition et toutes les radios et toutes les chaînes télé) sont détenus par un seul groupe, non par un seul homme ! qui leur impose de changer leur ligne éditoriale, d'interdire certains sujets, nous perdons justement ces diverses opinions politiques au profit d'une seule et donc notre liberté d'avoir différents avis politiques.

Blackmamba a écrit:
Il existe déjà une liberté d'expression artistique limitée par ces groupes, une véritable atteinte.

Je ne suis pas d'accord. Chez Disney (que tu cites), les artistes sont encore libres de choisir une actrice noire pour jouer Ariel. Personne ne les censure ou ne les force à faire marche arrière. Pour l'instant, ça fait scandale, les gens râlent, mais c'est tout, leur liberté n'est pas (encore ?) atteinte. Les artistes ne sont pas virés pour avoir porté leur opinion.

Idem d'ailleurs de l'autre côté. Les "cancels" râlent contre certaines oeuvres, mais il n'y a pas (pour l'instant ?) censure. Par exemple, si j'en ai envie, je peux encore acheter la BD pédophile de Vives, elle n'a pas été censurée et retirée des ventes, malgré le scandale.

C'est bien toutes ces polémiques, faut laisser les gens râler 🙂 faut pas les censurer, ce serait dommage et moins fun, non ?

Redorman a écrit:
Tu les qualifies souvent de MILLIONNAIRES. Non. Ce sont des MILLIARDAIRES.

Autant pour moi, je vais de ce pas éditer mon poste pour corriger ça !
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Jdoo
   
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Tu n'es pas obligé d'être milliardaire pour avoir ton média, tu peux faire ta boite de presse, ta boite d'édition, ou de production de cinéma si tu veux. Juste bon courage pour survivre.
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Disney, Netflix et Amazon : le fer de lance de "l'idéologie" progressiste. J'en crèverais de rire si c'était pas si navrant. Tu vois Mika, désolé de te décevoir, mais quoiqu'il en soit, bolloré ou pas, y a de toute façon pas grand-chose à perdre. Le combat de demain, visiblement, c'est de se protéger des dérives (ô combien fascisante) de la représentativité à l'écran.

Franchement, y a rien à sauver Mika, tout le monde est "ok" pour que Bolloré et ses potes soient maîtres du monde, de haut en bas, les puissants pour des raisons évidentes d'intérêts et les pauvres parce qu'ils sont xénophobes (en gros), que ce sont les étrangers qui prennent leur boulot etc (tjrs les même conneries) ; et qui va faire la guerre à l'orient (enfin, aux arabes, en fait) bah c'est Bolloré et ses potes. Tout le monde est d'accord. Et de l'autre côté, y a trois bougres qui se battent pour porter à l'écran des noir.es et des homosexuel.les dans les films, et ça, franchement c'est du gros totalitarisme. Rolling Eyes
 
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Bon, comme j'avais pressenti, la discussion est pas toujours évidente avec tout le monde. Même quand on écrit des pavés fournis de tout un tas de choses, il existera toujours des gens pour réduire à l'extrême selon leur bon vouloir, et me faire passer sur autre chose. Je sens que ça a dû parler un peu... Bref, c'est cryptique, désolé, mais je sais que je me comprends. Et au moins, comme je l'avais pressenti, il existe tout de même des personnes avec lesquelles on peut encore échanger. Même si après ce pavé supplémentaire, je pense que je vais docilement retourner dans ma grotte.

Du coup j'avais bien compris ta position de base Mika. Même si je trouve un peu dommage d'imbriquer l'idéologie au souci de "trop peu de personnes au contrôle de trop de choses", pour le résumer ainsi. Car pour moi, ce sont deux points différents, avec deux problématiques différentes. En l'occurrence, les placer ensemble fait que la singularité des deux problématiques se mélange. Enfin c'est l'impression que j'en ai.

Quand bien même il existerait des lois pour réguler ça, vu la puissance financière et l'influence de ces gens... C'est vers cela que s'oriente mon "que faire,ben rien" en vérité, car des olligraques et des riches magnats de tout un tas de nationalité, que ce soit des groupes US, des pays du Golfe, de Russie ou de Chine, peuvent se permettrent d'être au dessus des lois très souvent. Les législations ne sont que pour eux un petit muret à contourner, et ils finissent par y arriver parce que le monde fonctionne déjà comme ça. 

Par contre, il existe bien des discours de droite ? Non parce qu'on parle toujours bien de gauche, de centre... Mais dès que ça passe de l'autre côté, c'est directement extrême droite. Donc je suis vraiment le seul à y voir un souci ? Il existe déjà un biais de pousser à la radicalité à faire ainsi à mon sens, un souci qui aide à empirer les choses et les discussions. Si chaque discours qui dépasse le centre en direction de la droite est arbitrairement estampillé extrême droite de fait... Je comprends la manœuvre de la part de militants idéologisés, c'est plus confortable pour eux de regrouper tout le bord politique au delà du centre comme "c'est caca boudin et c'est les vilains" sans jamais chercher à comprendre. Mais ici, ben la discussion en prend un coup ensuite quoi...

Redornan je parlais des des infos et médias publics en l'occurrence. C'est précisé dans ma phrase que tu cites d'ailleurs. Donc pourquoi poster un lien mettant en cause CNews ? Aux dernières nouvelles, cette chaîne est justement un canal d'info privé non ? Donc hors de ce dont je parle. Oui, ils représentent majoritairement des courants conservateurs, je rejoins cette évidence, juste ce n'est pas d'eux dont je parlais. Et comme le disais Mika, média d'info privé est libre de fixer sa ligne éditoriale. Pour ma part, quand je fais mon petit tour de zapette à la télé, je trouve toujours un type de gauche/extrême gauche sur leur plateau. Après, peut-être que je tombe au seul moment de la journée où c'est le cas, c'est possible, je ne regarde pas assez en continu toute la journée.

En revanche, sur tous les canaux d'infos publiques, la pluralité... C'est à grosse majorité de l'expression et de la représentation d'idée du côté gauche de l'échiquier de ce que je vois. Sur une chaîne d'info privée, pourquoi pas ? Je n'aurai aucun souci, j'irai moi-même de temps en temps dessus. Mais à mon sens, l'info publique est encore plus censé avoir une mission et un devoir de pluralité dans la représentation des opinions. Comme j'ai dit,chacun est libre de s'insurger pour la cause et l'idéologie en laquelle il croit. Mais quand c'est à géométrie variable et conditionné à un seul bord, il ne faut pas se prétendre se battre au nom d'une vertu, d'autre chose que militer pour un courant de pensée face à un autre. "Personne de progressiste ne souhaite faire taire qui que ce soit". Ah... Donc tous les progressistes sont uniquement des gentils, et le reste c'est les méchants. C'est justement le souci dont j'ai parlé au début, quand on pose de la nuance, on se retrouve souvent jugé d'un bien drôle d'œil... Tenez, dites vous que j'arrive à trouver des choses à la fois intéressantes et à la fois débiles quand j'écoute un type de gauche, mais aussi quand j'écoute un type de droite. Je le sais, je suis sacrément problématique, qu'elle honte hein... Dites moi aussi que je prends mal les choses, je ne suis plus à ça près. D'autant que c'est vrai d'ailleurs, mais pourquoi donc ? Bref...

Donc bon, comme prévu, ça commence à me gaver. Aussi Mika, je lis que pour toi, "Le Monde est au centre". Ah... Bon... Et, tu veux vraiment amener le débat sur la polémique autour de La Petite Sirène ? Ça glisse déjà assez comme ça... Mais aborder cet exemple sous l'égide de "ça prouve justement qu'il y a de la liberté". Ben non justement... Ça prouve ce que je dis, que l'oeuvre a été reprise et utilisée à une fin idéologique, qu'il n'y a aucune intention artistique en l'occurrence. Que ce n'est pas une liberté, c'est "on va mettre ça parce que c'est dans nos revendications militantes" et rien d'autre. Faites un tour sur les fiches de poste d'emploi chez Disney, vous verrez quels sont leurs critères d'embauche. On reparlera de "liberté" ensuite...

C'est en ce sens que je parle de géométrie variable : certaines choses sont permises et non d'autres. La culture afro-américaine peut et prend le droit, dans le plus grand des calmes, de se réapproprier Cléopâtre, au mépris de la véracité historique. Et qu'en ont dit les médias ? Bizarrement, ça a vraiment peu fait parlé ou insurgé les gens... J'imagine qu'en terme de luttes idéologiques, défendre la culture égyptienne et accuser les lobbys afro-américains est trop peu porteur, que le risque est trop grand, ou quelque chose dans le genre. Mais dans le cas d'Ariel ou de Cléopâtre, parler de "liberté artistique", alors qu'il n'y a absolument rien d'artistique, c'est purement de la revendication politique. Et de l'alimentation de capitalisme sous des prétextes détournés, comme je l'ai dit, pour faire grimper leur indice ESG.

Après, j'ai l'impression qu'on ne pourra jamais être d'accord, donc je ne sais pas si je vais énormément contribuer par la suite. Mais je voulais m'exprimer, avant de probablement regagner ma passivité ensuite...
 
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Chamanii a écrit:
Franchement, y a rien à sauver Mika, tout le monde est "ok" pour que Bolloré et ses potes soient maîtres du monde, de haut en bas, les puissants pour des raisons évidentes d'intérêts et les pauvres parce qu'ils sont xénophobes (en gros), que ce sont les étrangers qui prennent leur boulot etc (tjrs les même conneries) ; et qui va faire la guerre à l'orient (enfin, aux arabes, en fait) bah c'est Bolloré et ses potes. Tout le monde est d'accord. Et de l'autre côté, y a trois bougres qui se battent pour porter à l'écran des noir.es et des homosexuel.les dans les films, et ça, franchement c'est du gros totalitarisme. Rolling Eyes

Mais non, moi je ne suis pas ok du tout pour Bolloré ! Je suis même d'avis qu'il devrait y avoir des lois pour limiter un tel monopole. Ça ne devrait pas être permis de dénaturer tous nos médias. Allez quelques uns passent encore, mais tous ? Tous extrême droite ? Les journaux, les maisons d'édition, la radio, la télé. Mais ils sont fous oui ! Regarde comme c'était bien Canal+ avant : c'était vivant, y avait encore les Guignols de l'info qui étaient marrants et osaient s'en prendre aux politiques, y avait des artistes qui tentaient des trucs. L'âge d'or de Canal, c'était vraiment déjanté et libre. On avait même droit à des films de fantasy, pour dire ! Maintenant c'est tout moisi. Y a plus rien de tout ça. Il a fait table rase de Canzl et c'est pas rien. Les Guignols de l'info avaient réussi à se maintenir malgré tous les procès intentés contre eux mais ont été finalement tués par Bolloré.

Ce serait vraiment horrible que la même chose se passe en littérature. Après tout, lire, écrire, c'est ma passion. Ça me fait chier de dénaturer nos écrits ou bien de perdre des auteurs en route à cause d'un imbécile !

Blackmamba a écrit:
je trouve un peu dommage d'imbriquer l'idéologie au souci de "trop peu de personnes au contrôle de trop de choses", pour le résumer ainsi.

Pour l'instant, ça posait moins problème car le Big Boss de Hachette laissait plus ou moins faire les artistes. Maintenant, tu es du côté de Bolloré ou tu n'existe pas, zou, aux oubliettes. Et c'est problématique car il ne détient pas qu'un seul journal. Arès tout si c'était le cas, ce ne serait pas si grave. Peut-être que je ne lirais pas ce journal, voilà tout, pas de quoi donner de l'urticaire. Mais non : Bolloré détient plus de cinquante maisons d'éditions, des chaînes de télé, des journaux, la radio et j'en passe ! Il est partout le mec. Et il en veut toujours plus. Comme le soulignait Redorman, c'est un milliardaire. Il a l'argent pour acheter ce qu'il veut. Il peut attaquer en justice les artistes qui ne lui plaisent pas en engageant les meilleurs avocats. Il a la position pour les virer s'ils dérangent. Il peut contourner la loi. Après le procès, il lui suffit de payer l'amende.

En gros, si Bolloré n'aime pas les propos d'untel auteur, il lui suffit de signer un chèque, racheter la maison d'édition et virer cet auteur. Et comme vous pouvez le voir, avec la presse, avec Canal+ et j'en passe, il le fait, sans respecter la volonté du journal ou de la chaîne, celle de l'artiste ou notre liberté d'expression. Bref, pour moi, c'est ça le coeur du problème.

Blackmamba a écrit:
Quand bien même il existerait des lois pour réguler ça, vu la puissance financière et l'influence de ces gens...

Tu mets justement le doigt sur ce que je critique. Certains hommes sont trop puissants. Ils ne se croivent pas au-dessus des lois, ils le sont bel et bien. Je suis personnellement contre cet inégalité, contre ces surhommes et je déplore la corruption au sein de notre État qui empêche nos politiques d'agir contre les milliardaires.

Blackmamba a écrit:
Par contre, il existe bien des discours de droite ? Non parce qu'on parle toujours bien de gauche, de centre... Mais dès que ça passe de l'autre côté, c'est directement extrême droite

En effet, il y avait bien une droite autrefois. Mais en se positionnant en mode Al Capone, Sarkozy l'a détruite.

Par ailleurs, la Une du Monde d'aujourd'hui répond à tes propos : "Loi « immigration » : comment la droite a épousé les chevaux de bataille de l’extrême droite" je cite le début : "Au Sénat, Les Républicains [la droite donc] ont voté pour la transformation de l’aide médicale d’Etat et la restriction du droit du sol, se rapprochant des idées historiques du Front national, devenu Rassemblement national." Le Monde aujourd'hui le 17 novembre 2023

Tu as aussi cet article qui en fait état, article que je citerais plus bas aussi :
"Depuis les municipales de Dreux (Eure-et-Loir), en 1983, les scores électoraux de l’extrême droite ont, en effet, explosé, entraînant dans leur sillage une radicalisation de la droite « classique », qui, sur l’immigration, ne cesse de jouer la carte de la surenchère."

Donc tu n'as pas tort : on pourrait presque dire que la droite est la grande absente des débats, car depuis des années, elle essaie d'épouser les thèmes de l'extrême droite. Or, pourquoi voter un erzatz d'extrême droite si l'on est soi-même d'extrême droite. Autant voter l'original direct. C'est ce qui arrive... Et la droite n'est donc plus si intéressante pour les électeurs de droite. D'où l'arrivée de Macron qui à mon sens incarne cette ancienne droite sur bien des aspects. Je considère que la droite est au pouvoir en fait, donc pas si lointaine que ça.

Pour comprendre cette dynamique, je t'invite à lire cet article-ci, du Monde toujours (oui, je suis abonnée au Monde d'où mes nombreuses citations de ce journal 🙂). Je le trouve très intéressant. L'auteur réfléchit à la question suivante : pourquoi le vote extrême droite est-il
en hausse, alors que le racisme a diminué depuis les années 80 ?
Le Monde 10/2023

Ça peut paraître étrange dit comme ça, alors qu'on entend parler de racisme à tout va, mais je cite : "depuis les années 1980, la tolérance, en France, ne cesse de gagner du terrain. Gradué de 0 à 100, l’indice de tolérance est ainsi passé de 50 au début des années 1990 à 65 à la fin des années 2010, avant d’atteindre, en 2022, le record de 68."

"le parti d’extrême droite enchaîne les triomphes électoraux dans un pays où les minorités ethniques et religieuses sont de mieux en mieux acceptées alors qu’il obtenait des scores lilliputiens (0,7 % des suffrages à la présidentielle de 1974) dans une France où la xénophobie était largement partagée."

Il existe donc un fossé entre notre société qui, à en croire ces chiffres, est de plus en plus ouverte et les élites politiques qui ne cessent de dénoncer haut et fort les ravages économiques, sociaux, religieux et culturels de l’immigration. Les controverses enflammées sur les étrangers sont donc à mille lieues des processus d’intégration silencieusement à l’œuvre dans la société française. Pour les détails, j'invite à lire l'article, il est vraiment bien argumenté.
Le Monde 10/2023


Bon, je n'entre pas dans le débat sur la petite sirène, déjà parce que c'est hors sujet par rapport à la question initiale avec Bolloré, mais aussi parce que je n'ai pas d'avis intéressant là-dessus : qu'elle soit noire ou verte, peu me chaut. On parle d'un poisson. Je me moque donc totalement de sa couleur de peau. Perso, je suis pour l'inclusivité, mais au cinéma, celle-ci est parfois réalisée avec les pieds. Donc mes avis là-dessus, c'est pas général, mais du cas par cas, donc je vais pas m'étendre.


Bref, pour revenir à nos moutons : je remets à jour la question de base :

L’édition serait-elle mieux armée contre les pressions du groupe Bolloré que la presse ? Quelles sont les réactions d'auteurs publiés par Hachette ?

Je partage avec vous les réactions d'auteurs et d'autrices extraites de cet article publié hier (15 novembre 2023) dans le journal Le Monde :
Le rachat d’Hachette par Vivendi suscite toute une gamme d’inquiétudes chez les auteurs, Le Monde, 15 novembre 2023 (hier)
Le Monde 11/2023

"Davantage attachés à leur éditeur qu’au groupe, les écrivains espèrent que la reprise en main idéologique de Vincent Bolloré constatée dans les médias ne sera pas dupliquée dans l’édition."

C'est cet article qui m'a donné envie d'ouvrir ce fil.

L'auteur de l'article s'est rendu à la 41e Foire du livre de Brive (novembre 2023) à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) pour interroger les auteurs publié par Hachette.

Notez qu'à cette foire aux livres, il y avait une table ronde « Pourquoi rester fidèle à son éditeur ? ». Comme quoi, c'est un sujet d’actualité central.

Je cite directement l'article :

1) première réaction : l'inquiétude.

J-P Andrea, lauréat du prix Goncourt 2023 pour Veiller sur elle
« Vincent Bolloré n’est pas mon pote. Je n’ai aucune sympathie pour ses idées. » Celui qui vient de refuser une interview au Journal du dimanche (JDD) − lequel intègre aussi Vivendi − est très heureux dans sa petite maison d’édition indépendante, L’Iconoclaste."

Julie Gayet, l'épouse de François Hollande (qui signe son premier livre, Ensemble on est plus fortes, chez Stock) : « Vincent Bolloré n’aura pas envie de me publier » et qu’elle suivra son éditrice, Sylvie Delassus, en partance pour Albin Michel.

Gaëlle Nohant (Grasset), autrice de Bureau d’éclaircissement des destins : « Moi, ça m’inquiète. On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés » Elle souhaiterait des clauses contractuelles pour suivre son éditeur s’il changeait de maison.

"Vanessa Schneider, reporter au Monde, quitte Grasset parce qu’elle « n’est pas à l’aise avec le nouvel actionnaire » pour rejoindre Madrigall, holding du groupe Gallimard.

Julien Sandrel (Calmann-Lévy). « La question est de savoir si tous les sujets pourront encore être abordés »

Laurent Binet, qui a signé Perspective(s) chez Grasset, se veut « prudent et optimiste ».

Jacques Expert, auteur de polars chez Calmann-Lévy : « L’édition, c’est un monde à part. Le bousculer sera plus difficile. Personne ne pourra me dire qu’à la fin d’une de mes histoires il ne faudra pas assassiner un curé… »

Autrice de L’Heure des femmes chez JC Lattès, Adèle Bréau, journaliste chez Gala (que Vivendi cède au Figaro), renchérit, en assurant que « le roman est à l’abri [et que] la fiction reste le dernier espace de liberté ». Mais pour les essais et documents, en revanche, « cela peut être différent », remarque-t-elle.

Nicolas d’Estienne d’Orves, qui sort Arletty, un cœur libre chez Calmann-Lévy, confirme avoir pu écrire « des horreurs sur la messe catholique » dans un précédent ouvrage chez Plon (Editis).

Quelle sera la position d’[acteurs] marqués à gauche chez Hachette, comme Virginie Despentes, Gaël Faye, Sorj Chalandon ou Pierre Lemaître ? Peut-être espèrent-ils servir d’alibi politique, comme l’a été la maison La Découverte (Editis), qui n’a subi aucune censure de Vincent Bolloré.

2) deuxième réaction : la fidélité à son éditeur malgré tout

Didier Pourquery, qui signe un deuxième ouvrage chez Grasset, lance : « L’arrivée de Bolloré me fait chier, mais je reste fidèle à mon éditeur, Christophe Bataille, tant qu’il est là. »

d’Olivia Elkaim, chez Stock : « Je fais confiance à Manuel Carcassonne [à la tête de Stock] depuis 2008 pour préserver ma possibilité d’écrire et mes intérêts d’autrice. S’il devait partir, je le suivrais. »

Cédric Sapin-Defour, signataire du best-seller Son odeur après la pluie, avant de se raviser pour jurer, lui aussi, fidélité à Manuel Carcassonne. « C’est lui qui a les mains dans le cambouis. Tant qu’il est là, je reste », assure-t-il.

Alain Mabanckou le confirme : « La seule personne que je vois quand je signe chez Fayard ou au Seuil, c’est un éditeur. »

Julie Héraclès. Elle se dit « attachée à cette maison [JC Lattès] qui [lui] a donné [sa] chance pour Vous ne connaissez rien de moi », même si elle aussi « attend de voir ».

3) troisième réaction : l'indifférence 

Dans les travées de la foire, on trouve également ceux qui « se fichent de savoir si le capital est détenu par X, Y ou Z », à l’instar de l’avocat Bertrand Périer, lequel écrit sur la prise de parole en public chez JC Lattès. Et qui, au risque de passer « pour le béotien de service », ne savait pas que Vivendi prenait le contrôle d’Hachette. La tête décidément dans le cinéma, Dominique Besnehard reconnaît aussi ignorer que Calmann-Lévy, qui le publie, change d’actionnaire.


Et vous, quelle est votre réaction ?

Perso je trouve qu'en tant que primo-auteur, on n'a aucun pouvoir. Si l'éditeur dit on suit la ligne Bolloré, soit on se barre, sans savoir si cela sera dommageable pour la suite de notre carrière, soit on suit.


Pfiou ça en fait un gros pavé ! N'hésitez pas à réagir si vous avez trouvé le courage de lire ce long poste !


Dernière édition par Mika le Ven 17 Nov 2023 - 5:00, édité 1 fois
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Blackmamba
   
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Je n'ai pas eu besoin d'avoir "du courage" pour lire, car même si on n'est pas d'accord, j'apprécie toujours ta démarche. Mais je crois surtout distinguer une chose plus que l'autre : plus qu'une volonté militante et idéologique, je pense que cet homme est plus assoiffé de pouvoir, et mégalo comme peu possible, et que cette dernière facette conditionne davantage ses actes que la première.

Je cite le journaliste du coup "reprise en main idéologique de Vincent Bolloré" pourquoi inclure le mot idéologique ? Quelle est sa pertinence sur le plan de la valeur de l'information, si ce n'est de l'orienter au delà du factuel ? Juste parce que l'idéologie n'est pas de gauche ? Dans le cas d'un milliardaire situé au centre, ouvert au progressisme, honnêtement, je suis très sceptique à l'idée que Le Monde se montre aussi inquiété...
Il est également signifié que des artistes avec des positions à gauche ont été publiés par des groupes appartenant à Bolloré. Un signe ? Non, un prétexte machiavélique orienté et pensé par Bolloré. Sources ? Ressenti et projection subjective. Ah...

Un avis que j'ai trouvé très intéressant en revanche : celui qui dit "le roman est à l’abri [et que] la fiction reste le dernier espace de liberté. Mais pour les essais et documents, en revanche,cela peut être différent." C'est exactement ce que je me disais au sujet de tout ça. Un essai est très engagé idéologiquement, donc c'est différent. Mais dès lors qu'on publie de la Fantasy ou de la SF par exemple, je pense que les auteurs seront à l'abri, car la portée artistique n'est pas la même. Toi-même Mika, je pense que Bolloré te laisserait publier ton roman sans te demander d'altérer quelque chose, je le pense vraiment. Car oui tiens, au passage : Mika va être publiée, elle a signé avec une ME. J'en profite, même si je fais mon forceur parce que j'attends toujours qu'un sujet "parcours éditorial" soit posté sur le forum, pour donner de la force et de l'enthousiasme. Oui, laché ainsi en plein dans mon argumentaire, c'est bizarre, mais j'y ai pensé à l'instant...

Bon, bref, pour revenir à ce que je disais : pour moi Le Monde est à gauche, et non au centre. Ce n'est ni un mal, ni une accusation hein. Quand je dis "est de gauche" ce n'est pas péjoratif ou quoi, pareil quand je dis "est de droite". Mais du coup, en tant que contradicteur idéologique à Bolloré, la source est forcément partiale, et pas forcément factualisante pour moi.

Concernant l'évolution de l'échiquier politique... La diabolisation de tout ce qui dépasse le centre vers la droite n'a pas aidé non plus... À mettre en avant une radicalité revendiquée, et réduire/accuser de radicalité des positions initialement modérées, on alimente l'extrême de l'autre côté. C'est une conséquence logique et vérifiable pour moi. Si mépriser et stigmatiser de manière systémique un avis, en disant qu'il est caca boudin ect, affaiblissait véritablement sa portée et convainquait les gens de changer de position, ça se saurait depuis bien, bien longtemps... Les discours toujours plus radicaux finissent systématiquement par aliéner les propos modérés, les pousser hors de l'espace public, mépriser la valeur de leur avis car pas assez radical. Que ce soit à gauche ou à droite, chaque extrême s'est renforcée, voilà le souci. Car soit dit en passant, l'extrême gauche est un courant radical non moins problématique que l'extrême droite.

Dans un pays qui est de plus en plus tolérant, l'extrême droite est plus forte tout en restant toujours le plus grand mal du siècle. Quel lien de causalité faut-il en tirer ? Le Monde a dit "preuve que l'extrême droite est encore plus caca boudin". Ouais, le manichéisme systémique, très peu pour moi quand la réalité est plus complexe... Je maintiens la formule que je radote souvent : le souci, c'est qu'on vit à l'ère de la radicalité idéologique et militante. Comme si se montrer extrême et revendicateur justifierait de fait la véracité/pertinence des positions. Et dans tout ça, les gens plus modérés sont un peu les oubliés de l'histoire. Oui, je prêche un peu pour moi-même dans le tas, pourquoi pas moi aussi... Lol

Encore une fois, je suis d'accord avec toi en ce qui concerne la mainmise, qui est factuellement problématique. En revanche, la dimension idéologique dans le dossier est une lecture partiale et engagée par un courant idéologique opposé. Donc je ne peux accepter tout ce qui vient comme factuel, rien que dans la formulation des mots par exemple.

En revanche, ce qui est très intéressant, c'est la parole donnée à tout un tas d'acteurs du milieu de l'écriture comme c'est fait, et que tu as repris ici. C'est une démarche plus honnête, et surtout plus pertinente sur la question je trouve ! On se rapproche déjà d'une pluralité dans les sensibilités, ce qui est appréciable, et permettait de questionner sa propre position en miroir de celles de ces gens.

Et pour finir, inch'Allah je me retrouve confronté moi-même à cette problématique un jour : je suis un artiste, pas un militant, pas un politicien. À moins que d'autres tentent de me classifier, mon expression est toujours narrative. À fortiori dans la fiction, je ne me sens pas inquiété à titre personnel. Mais je ne suis pas du tout concerné aussi... Lol
 
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Blackmamba a écrit:
l'extrême gauche est un courant radical non moins problématique que l'extrême droite.

Probablement. Mais en France (et aux États-Unis) de nos jours, c'est l'extrême droite qui est la plus présente et la plus active, pas l'extrême gauche. Dans ce fil, c'est bien de Bolloré dont on parle, pas d'un hypothétique mec d'extrême gauche. Donc c'est lui qu'on doit craindre le plus en ce moment. Le jour où un milliardaire communiste (!!) achètera tous les médias et y fera l'apologie du communisme en écrasant toute autre opinion, ce jour-là, oui, il faudra peut-être se mobiliser contre ce type et ses idées d'extrême gauche qui prennent trop d'espace. Mais on n'en est pas là. Dans les faits, c'est l'extrême droite qui censure et fait pression sur les journalistes, pas l'extrême gauche. D'où ces craintes vis-à-vis de l'extrême droite. Elles sont justifiées selon moi, de nos jours plus que jamais.


Blackmamba a écrit:
Un avis que j'ai trouvé très intéressant en revanche : celui qui dit "le roman est à l’abri [et que] la fiction reste le dernier espace de liberté. Mais pour les essais et documents, en revanche,cela peut être différent." C'est exactement ce que je me disais au sujet de tout ça. Un essai est très engagé idéologiquement, donc c'est différent. Mais dès lors qu'on publie de la Fantasy ou de la SF par exemple, je pense que les auteurs seront à l'abri, car la portée artistique n'est pas la même.

Je ne me suis pas d'accord qu'un roman est épargné par la censure, moins qu'un essai oui probablement, mais tout de même. Regarde les milliers de romans censurés aux États-Unis au courant de l'année.

Sources :
Spoiler:

L'exemple qui m'avait choqué le plus, c'est la censure de Maus de Art Spiegelman, car j'aime beaucoup cette BD. C'est du grand n'importe quoi si tu veux mon avis.
Source :
Spoiler:

En France, il y a cet exemple-ci censuré par Darmadin Bien trop petit de Manu Causse ou encore Triste Tigre de l'autrice Neige Sinno.
Censure de Bien Trop Petit
Censure de Triste Tigre. 

D'où l'article intéressant sur Actualitté dont je vous partage le lien : Roman censuré : la sexualité interdite en littérature jeunesse ? L'Actualitté 07/2023
Spoiler:

Il est possible que Bolloré ne se risque pas à la censure de roman, car contre toute attente, cela crée de l'engouement et de la publicité autour du dit-roman.

Actualitté 11/2023
Spoiler:
ActuaLitté 12/2021 :
États-Unis : des appels à la censure rendent la lecture “cool”
Spoiler:
Satanique ? + 666 % de ventes pour le livre censuré par Darmanin
Spoiler:

Boloré voudra peut-être éviter de placer un roman qu'il déteste sous les projecteurs. Pour cette raison, peut-être ne le censurera-t-il pas ? Accrochons-nous à cet espoir...
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L'extrême droite qui est la branche la plus active ? Euh... En quoi ? Que définies-tu comme active du coup? En terme de manifestations, de lobbys, et d'associations qui militent, le paysage est plutôt bien fournis dans la branche radicale à gauche tout de même... En tout cas, certainement pas moins que de l'extrême droite. Après, tout dépend ce que tu définies comme extrême gauche, c'est ce que je me demande. Car si tu résumes cela à "le communisme", ben je comprends mieux. La NUPES est sans conteste de l'extrême gauche par exemple. En terme de présence militante active, je crois que ce mouvement politique se pose sacrément là non ?

J'abordais tout ce sens pour contrebalancer la lecture idéologique orientée en réalité. Dans l'esprit d'apporter une contradiction. Je ne dis pas que j'ai bien fait la chose, je l'ai peut-être mal fait d'ailleurs, mais c'était dans cet esprit avant tout. L'extrême gauche utilise des armes différentes, mais la censure dans les médias, ils y sont tout sauf étrangers, mais plutôt doués d'ailleurs. Donc le postulat qu'il ne faut se méfier que d'un seul bord politique, je ne suis pas d'accord, et c'est cela que je trouve problématique en vérité. Selon moi, les craintes contre chacun des extrêmes sont justifiées.

Après, je parlais de la censure en France. Si on commence à se référer à la culture américaine... C'est clair que c'est un beau bordel là bas, mais ce n'est pas comparable à la France. Je trouve souvent peu pertinent de prendre les US comme un cadre de référence pour ce genre de choses d'ailleurs, la France est bien différente, a des problèmes et une histoire bien différente également.

En revanche, les cas cités en France m'ont beaucoup intéressé ! Et une nouvelle fois, je ne suis pas si sûr que l'angle idéologique soit le plus pertinent pour aborder ça sur les exemples que tu as cité. Sur ces questions de sexualité destinés à un public jeune, le problème est autre que l'idéologie problématique : c'est la débilité profonde, pardon du terme, des gens dans le gouvernement à ce sujet, qui ignorent tout de quoi ils parlent. D'ailleurs, il faut noter que les livres sont interdits pour un certain âge, et également dans les rayons d'un CDI. Et les interdictions proviennent du gouvernement, et non de l'éditeur. Ce n'est pas la même chose tout de même. Et on ne parle pas que l'ouvrage soit totalement retiré des rayons, les articles parlent d'interdiction à la vente à destination des adolescents, pas interdiction tout court. Je pense que cette nuance change beaucoup de choses.

Plus concrètement, c'est difficile de statuer sans avoir lu. Mais aborder des thèmes aussi dur pour un gosse de 12-13 ans... Je veux dire, tu laisserais ton gosse de 12 ans lire Berserk par exemple ? Il n'y a aucune apologie non plus dans Berserk, mais est-ce qu'un gosse de 12 ans peut saisir la complexité de ce dont ça parle sans être submergé et marqué plus encore ? Tu vois ce que je veux dire ? Ces sujets sont très complexes. Ce qu'il faudrait, c'est justement qu'ils soient traités avec un accompagnement pédagogique adaptés, pour traiter ces questions importantes comme il se doit, pour ne pas laisser l'ado seul avec ça entre les mains. Mais la volonté politique là dessus...

Là où je dis débilité des gens du gouvernement, c'est qu'en même temps, ils vont légiférer pour abaisser l'âge de la majorité sexuelle... J'ai eu du mal à assimiler ça quand je l'ai appris, c'est la preuve de la méconnaissance (voir plus) totale de ce que vivent les ados à mon sens. Et aussi pendant ce temps là, à 12-13 ans, combien de gosses ont pu réussir à consommer de la pornographie sur le net, sans que sur ce terrain, personne n'agisse vraiment ? Bon désolé, j'éloigne encore plus le sujet... Mais j'avoue que ces questions me tuent quoi... 

Du coup, je dirais que c'est injuste de taper uniquement sur la littérature, quand on laisse d'autres choses proliférer, et quand le gouvernement prend des décisions désastreuses. Mais ce que je trouve censure, c'est plus quand des classiques de la littérature sont revisionnés par les éditeurs pour actualiser certains termes de l'époque, les rendre "politiquement correct", et encore d'autres choses. Je trouve que ça, c'est plus de la censure que d'interdire la vente au lectorat le plus jeune pour une œuvre. Si tu me parlais d'interdiction totale, ou que l'éditeur censure son artiste, là, la question est vite répondu comme on dit, et je te rejoindrais totalement, même sans avoir lu, car un adulte est plus à même de faire la part des choses lui.

Mais tu termines en recoupant à "est-ce que Bolloré va censurer comme les autres là ?" Alors que les exemples cités sont des interdictions spécifiques et ciblées du gouvernement, pas de la pure censure, ou des bâtons dans les roues posées par l'éditeur type Bolloré dont parle ton sujet. Ce n'est clairement plus la même chose pour moi.
 
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   Date d'inscription  :  27/07/2020
    
                         
Chamanii  /  Déesse de l'Amor (hein ?)


Mika a écrit:

Mais non, moi je ne suis pas ok du tout pour Bolloré ! Je suis même d'avis qu'il devrait y avoir des lois pour limiter un tel monopole. Ça ne devrait pas être permis de dénaturer tous nos médias. Allez quelques uns passent encore, mais tous ? Tous extrême droite ? Les journaux, les maisons d'édition, la radio, la télé. Mais ils sont fous oui ! Regarde comme c'était bien Canal+ avant : c'était vivant, y avait encore les Guignols de l'info qui étaient marrants et osaient s'en prendre aux politiques, y avait des artistes qui tentaient des trucs. L'âge d'or de Canal, c'était vraiment déjanté et libre. On avait même droit à des films de fantasy, pour dire ! Maintenant c'est tout moisi. Y a plus rien de tout ça. Il a fait table rase de Canzl et c'est pas rien. Les Guignols de l'info avaient réussi à se maintenir malgré tous les procès intentés contre eux mais ont été finalement tués par Bolloré.

Ce serait vraiment horrible que la même chose se passe en littérature. Après tout, lire, écrire, c'est ma passion. Ça me fait chier de dénaturer nos écrits ou bien de perdre des auteurs en route à cause d'un imbécile !


Non mais j'avais compris Mika que t'étais pas ok, merci il reste encore quelques gens à peu près sains d'esprit. Moi non plus je suis pas ok...

Je disais ça, parce que justement ça fait 20 piges que Bolloré rachète tout, et gangrène le paysage politique français.

Le problème c'est pas seulement que Bolloré publie ce qu'il veut (et qu'il coule ce qu'il veut), le problème est politique à tous les niveaux de la société, française et mondiale. Ca fait 20 piges que ces types orientent l'opinion publique doucement mais surement et que maintenant on se tape des discours "modérés" qui tolèrent l'extrême droite. Vous avez pas idée du mal qu'ils ont fait et vous avez pas idée de comment on va pleurer nos mères quand ils seront au pouvoir partout en Europe. En fait, on pleure déjà nos mères à cause d'eux, sauf que c'est tellement insidieux que personne ne s'en rend compte ou ne veut s'en rendre compte que ce sont les gros sous et a fortiori d'extrême droite qui en sont responsables. C'est en ça que je dis que "tout le monde est ok".
 

 Le rachat d’Hachette par Vivendi

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