Écrit supprimé définitivement, à mon initiative. Les textes associés mettaient en scène un prototype de protagoniste et des scènes prévues pour un futur projet de roman à l'époque. Comme le roman a enfin vu le jour et va être soumis en ME à terme, les mentions du protagoniste ici et là n'ont plus vraiment leur place. Merci à tous ceux qui l'ont lu, ont interagi avec lui et m'ont ainsi permis de le travailler et le peaufiner, l'ancrer dans mon esprit pour donner la version finale qui me tient à cœur.

Miaou ?

Henri se retourne brusquement. Timidement, il s'adresse au chat.

— Alors, alors, il parait que tu traines par ici depuis quelques temps..

Le chat s'approche peureusement. Henri tend la main. Le chat hésite encore, ne sait pas s'il doit continuer d'avancer. Henri reprend.

— Tu sais, j'ai de la charcuterie pour toi. Qu'est-ce que tu dirais d'une tranche de salami ? Les chats aiment forcément le salami. Quand j'étais jeune, j'étais apprenti dans une charcuterie à Besançon. Besançon, tu connais ? J'habitais Dole, un village voisin. Bon, sur la route, je croisais souvent un chat, il te ressemblait. Sur le chemin du retour, j'avais pour habitude de m'arrêter. À la charcuterie, je volais toujours à Mr. Flandin un petit bout de viande exprès pour le gâter. Je le fourrais dans mes poches. Ça finissait tout écrasé mais ce chat ne faisait pas de caprices.

Le chat ne comprend pas bien l'intérêt de ce monologue. Il trouve Henri suspect. Bêtement, il tend toujours sa main grasse aux veines épaisses en faisant de petits gestes compulsifs et qui lui donnent l'air débile.

— Allez, viens. ké ké ké, par ici.

Le chat trouve Henri de plus en plus douteux. Un peu trop amical à son goût. D'un coup, il relève la tête et regarde fixement dans le vide. Henri fait un pas vers lui. Puis deux. Le chat s'arrête un instant, puis part en courant. Henri, toujours en pantoufles, tente de le poursuivre.

(un nouveau chat.
ce sont les disciples de zapata.
ils ne s'approchent jamais trop de moi.
je sens le chien.
dommage.)

Écrit supprimé définitivement, à mon initiative. Les textes associés mettaient en scène un prototype de protagoniste et des scènes prévues pour un futur projet de roman à l'époque. Comme le roman a enfin vu le jour et va être soumis en ME à terme, les mentions du protagoniste ici et là n'ont plus vraiment leur place. Merci à tous ceux qui l'ont lu, ont interagi avec lui et m'ont ainsi permis de le travailler et le peaufiner, l'ancrer dans mon esprit pour donner la version finale qui me tient à cœur.

Il n'y a rien de très intéressant dans l'appartement de l'homme étrange. Alors oui ça a sent la charcuterie fraîche dans les placards mais je ne la trouve pas. Grrrr. Il est vilain cet homme il garde la bonne charcuterie et empoisonne les autres avec la mauvaise ! Affreux !

Dépitée je ressors en vitesse avant que l'homme étrange ne revienne.

Je jette un regard emplie de regrets à la porte du 102. Je n'ose pas m'arrêter trop longtemps de peur que l'homme étrange me surprenne. Je bois quand même un peu d'eau et mange un morceau dans les petits plats qu'il a laissé. Il est gentil l'homme du 102 je suis sûre qu'il a préparé ça pour moi. Qu'est-ce que je l'aime.

Dommage que je doive repartir si vite. Dans les escaliers je me presse pour pas croiser l'autre. Finalement je m'arrête devant le 402 et gratte à la porte. J'espère que la personne qui vit ici tiendra plus de 102 que du 104...

Malgré une longue attente personne ne me répond.

C'est le 4 j'en suis sûr. Ça porte malheur. C'est le chiffre de l'homme étrange.

Dépitée je me remets en route. Moi qui pensais pouvoir me cacher de l'homme étrange ici... Tant pis.

Je reprends l'escalier et monte encore un peu. Si ça continue je vais être obligée de retourner voir la femme-abeille au 602... Non. Je préfère encore gratter à une autre porte qui n'a pas de 2 ! Je dois montrer à l'homme du 102 que je suis le meilleur partie pour lui. Si seulement je trouvais une belle souris à lui apporter... Je suis sûre qu'il serait ravie. Peut-être même qui me gratouillerai encore le creux du cou avec ses mains chaudes. Qu'est-ce que j'aime ça quand il me gratouille...

Cet étage sent bizarre. Il y a plein d'odeurs d'animaux. Ça vient du 501. Ça sent aussi une odeur qui m'inquiète. La viellesse et la mort ? Non pas la mort mais une odeur inquiétant, pourtant je ne sent aucun danger. Étrange. Derrière la porte j'entends des chiens et des oiseaux. La vieille femme du 501 a du les adopter. Quel manque de goût elle aurait plutôt dû m'adopter moi !  Humph. Je me frotte devant le 501 où l'odeur est là plus forte. Ça va les énerver je suis sûre d e savoir que je suis dehors alors qu'ils sont enfermés.

Ça leur apprendra. C'est mon immeuble ici. Avec mon homme du 102 et ma femme du 602 ! Ils ne m'ont peut-être pas adoptés mais au moins eux ils me laissent sortir.

Je trouve finalement ce que je cherche. La porte 502. Parfait. J'aime bien ce chiffre, il me rappelle l'homme du 102 sans me rappeler l'homme étrange. D'ailleurs je crois que je suis assez loin étrange pour me risquer à miauler sans être entendue.

Il est bizarre cet homme.

Au final il m'a trouvé et m'a ramené chez lui. Heureusement il a laissé le bâton de l'homme du 102. Je crois qu'il l'a oublié.

Après il a pleuré en me serrant dans ses bras.

Il m'a fait un peu de peine alors je l'ai laissé faire. Puis il a eu l'air d'oublier sa peine aussi et il a fait autre chose. Il est vraiment étrange. Je crois qu'il oublie beaucoup de choses.

Mais il n'a pas oublié de me nourrir. Il a sorti de la bonne charcuterie d'un placard. Je l'aime bien au fond cet homme étrange.

Il me caresse maladroitement pendant que je mange. Il a un grand sourire à chaque fois qu'il passe ses doigts calleux dans ma fourrure douce. Il lui manque des dents. Trop étrange.

Alors que je le fixe son regard se voile un peu. Il regarde autour de lui. Il a l'air perdu. Pourtant c'est son territoire ici ?

Le voilà qui sort. Il ne me regarde plus. Je crois qu'il m'a oublié moi aussi. Il a même oublié de fermer la porte. Ça devrait me faire plaisir et pourtant ça me rend triste. L'homme étrange me rend bizarre moi aussi.

Je me couche sur son lit. Il ne pourra pas me rater a son retour. Je partirai quand il se rappellera de moi. Ça serait cruel sinon.

Je fais un petit brin de toilette avant de m'endormir. Je me dis que c'est pour si je croise l'homme du 102 mais en vrai je sais que c'est pour faire bonne impression à l'homme étrange quand il reviendra.

Je veux qu'il se rappelle de moi comme d'un joli petit chat.