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| [L'Immeuble - appartement 001]- Matteo Enrico | |
| | Nombre de messages : 241 Âge : 26 Date d'inscription : 23/10/2022 | Ozone / Autostoppeur galactique Sam 4 Nov 2023 - 12:59 | |
| Matteo Enrico Profession : cinéaste. Yeux bleu. Teint clair. Cheveux chatain. Ma boite aux lettres se trouve ici
Dernière édition par Ozone le Sam 4 Nov 2023 - 13:11, édité 3 fois |
| | Nombre de messages : 241 Âge : 26 Date d'inscription : 23/10/2022 | Ozone / Autostoppeur galactique Sam 4 Nov 2023 - 12:59 | |
| Il faisait extrêmement chaud. Je restai quelque temps devant la porte du train en mouvement, le sang à la tête et tremblant. Je me dis dans ma tête “je suis un artisan, je n’ai rien perdu, rien n’a de prix que mes mains et ma tête, mes épaules, rien de tout cela n’a de la valeur. Je ne suis pas réduit à seulement moi-même, je soustrais ce monde par mes propres moyens, je ne suis pas un être asservie au monde”. L’idée du retour m’agitait terriblement, j’étais inquiet, inquiet de le revoir. “Il me possède”, me dis-je, “je lui est redevable, car chaque jour il m’offre ce que j’ai le plus besoin, aussi lorsque je suis loin de chez moi. C’est un saint.”
Jeu d’autorité et d’adaptation, je retourne les poings liés de ma valise vide, je sue. J’ai faim. Pour la première fois, depuis la dernière fois, j’étais engourdi physiquement et mentalement. Cela m’arriver seulement lorsque je jouis. Je n’arrivais plus à me contrôler, je n’avais pas dormi depuis deux nuits. J’avais besoin de m’étendre sur mon lit. Je n’arrive jamais à dormir à l’hôtel, l’idée que l’autre le souille m’inquiète, c’est dégueulasse.
J’ai envie de manifester mes douleurs à mon ami. Mais en même temps, je ne veux croiser le regard de personne, je veux me cacher. Heureusement, le couloir était vide.
“Putain de voleur de con. Putain de moi de pas avoir fait attention.”
L’envie de mon lit, etre dans ma chambre devenait de plus en plus forte.
“Putain de caméra à la con.”
J’étais missionné pour prendre des images de bombardement, dans une guerre dont l’origine était gravée par des images de films. Un hollandais qui aimait voler, d’ailleurs, dans le ciel avec sa caméra. Partir pour filmer un conflit. Récupérer des images violentes. Je l’avais appris seulement la veille de mon départ, c’est-à-dire que je me souvenais d’un film prophétisant la non-réconciliation de deux peuples installés provisoirement depuis des dizaines d’années.
“Conflit à la con, putain de moi.”
J’étais abruti par ma curiosité. Elle est morbide, j’adore le cinéma et ronger des os. Travailler en somme. Je veux, voire des images érotiques, le plus vite possible. Les nuages eux me narguent quand je les regarde. Dans l’abrutissement général, c’est les seuls qui ne parlent pas.
“J’aurais dû prendre l’avion, si j’avais eu un meilleur salaire. Si j’avais eu…”
Le train raille de douleur, le grincement des freins me fait serrer les dents. Arrivée à la gare, déserte, la structure métallique soutenant ces barres métalliques m’angoissait terriblement. J’avais besoin qu’on me torde le corps, que ma femme m’enlace. Je quitte à rapidement la gare, pris par cette impulsion d’envoyer valser ma valise très légère dans le prochain train qui passerait à grande vitesse.
“Putain de conflit, putain de train. J’aurais dû prendre l’avion.”
Je suis retourné seul chez moi et aussi loin que je me rappelle, j’étais terrifié par l’image de ruine de mon propre couple. Mais ma compagnie est difficile, car je suis un être volatile. Voilà je suis un oiseau gris. J’ai donc pris la décision douloureuse de retourner chez moi, seul, dans mon petit espace, où seul demeure dans mes souvenirs un lit, un divan poussiéreux, une armoire qui prend toute la place et une table sans chaise. Sur cette table, je posais mon matériel photo et vidéo, mon ordinateur. Elle souffrira moins de tous ce poids, cette pauvre table puisque mon matériel fut volé, une des raisons de mon retour précipité. Sur une pancarte je lis à caractère gras en petit :
“La défensive c’est la mort ! L’offensive révolutionnaire ou la mort ! CONTRE ATTAQUE.”
Je m’enfuis vers l’immeuble, mon corps vers ma chambre, vite.
“Putain de fasciste. Putain de moi.”
Dernière édition par Ozone le Sam 4 Nov 2023 - 16:45, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 241 Âge : 26 Date d'inscription : 23/10/2022 | Ozone / Autostoppeur galactique Sam 4 Nov 2023 - 15:15 | |
| La rue, l’immeuble, devant soi, le soleil. Un chat sur la devanture m’attendait. Seul, sans accueil, le concierge n’était pas dans sa loge, mon étage est vide. Je m’éloignais rapidement prêtant peu d’attention aux alentours. Habitué par les formes inchangées. Bizarrement, je me sentis mieux, oui, mieux, comme si le bruit refermait derrière moi les horreurs du passé. Les vrombissements des véhicules font trembler les fenêtres, derrière l’escalier là où se trouve l’ancien réfectoire. Ma chambre. Je vis ici depuis quelques années, depuis mon mariage. Le concierge me l’a gracieusement aménagé pour au départ aménager mon matériel, je m’en servis comme laboratoire. Cependant avec les nombreux conflits de ces derniers temps, dont je ne prête plus attention aux titres depuis longtemps, mon appartement fut réquisitionné et avec ma femme nous avons été séparés par nos diverses missions. Je suis habitué. Drôlement occupé. Fatigué. Je glisse ma clef, mes muscles sont raffermient, je refermie derrière moi, aussitôt. Le chat voulait rentrer, je le comprends, je suis le seul qui peut y rentrer. Personne ne mange ici, personne. Mes yeux, je n’arrive presque plus a cerné l’endroit, je ne pense qu’a mon lit. Mon visage me brule. J’ai envie que de mon lit. Je me rince dans la bassine, dans mon petit local aménager, le ménage à était fait, j’ouvre l’armoire, glisse ma valise, et je m’allonge satisfait. Très satisfait, mon lit.
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| | Nombre de messages : 241 Âge : 26 Date d'inscription : 23/10/2022 | Ozone / Autostoppeur galactique Sam 4 Nov 2023 - 23:02 | |
| Un fracas assourdissant m’a réveillé, ça venait de la loge du concierge, encore habillé, je me précipite, traversant le réfectoire. J’ouvris et atteignis le rez de chaussé. Déboussoler. |
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