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 Djinn-Tonic "Au pays rêvé éditions"

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Rezkallah
   
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Rezkallah  /  Tycho l'homoncule


Chers lecteurs fidèles,

Aujourd'hui, j'ai l'immense joie et l'honneur de vous annoncer la sortie de mon roman "Djinn Tonic, Un Roqya pour les sauver". C'est un moment très spécial pour moi, car c'est grâce à vous, lecteurs fidèles, que ce rêve est devenu réalité.

Tout au long de mon parcours d'écrivain, vous m'avez accompagné, soutenu et encouragé. Vos retours, vos messages d'appréciation et votre attachement à mes précédentes œuvres ont été ma source d'inspiration constante. Vous avez été ma force dans les moments de doute et mon moteur pour aller toujours plus loin dans l'exploration de l'imaginaire.

"Djinn Tonic" est bien plus qu'un simple roman pour moi. C'est le fruit de ma passion inextinguible pour l'écriture, de mes aspirations à créer des mondes surréalistes, délurés et poétiques à la fois. Votre présence dans cette aventure littéraire est ce qui donne un sens à chacun de mes mots, à chaque ligne que j'ai couchée sur le papier.

Je tiens à vous exprimer toute ma gratitude pour votre fidélité, votre soutien indéfectible et votre amour pour la littérature. C'est grâce à des lecteurs comme vous que les écrivains peuvent continuer à partager leurs histoires et leurs rêves avec le monde.

Je vous dédie ce roman, en espérant qu'il vous emmène dans un voyage captivant et envoûtant. J'ai mis tout mon cœur et mon âme dans chaque page, en pensant à vous, en imaginant votre sourire, vos émotions, et en espérant que vous vous perdrez avec délice dans les mystères de cette histoire.

Merci du fond du cœur pour votre présence à mes côtés tout au long de cette aventure littéraire. Sans vous, mes chers lecteurs fidèles, rien de tout cela ne serait possible. Vos retours, vos partages et votre enthousiasme sont la plus belle récompense pour un écrivain.

Alors, embarquez avec moi dans cette nouvelle aventure ! Plongez dans "Djinn Tonic" et laissez-vous envoûter par les méandres de l'occulte et de l'imaginaire. J'espère que cette histoire vous transportera autant que moi dans l'écriture de ces lignes.

Merci encore, du fond du cœur, pour votre amour inconditionnel pour la littérature et pour votre soutien indéfectible. Vous êtes la lumière qui guide ma plume.

Avec toute ma reconnaissance,

Mohamed Rezkallah 📚I love youDjinn-Tonic    "Au pays rêvé éditions" Image010
 
Rezkallah
   
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Rezkallah  /  Tycho l'homoncule


Article  paru dans La strada
Djinn-Tonic    "Au pays rêvé éditions" N357-m10

Lien vers l'article sur le blog
https://www.la-strada.net/2023/07/28/djinn-tonic/
 
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 Djinn-Tonic



Première partie
Chapitre 1


J'aspirai l'air frais du dehors.
Un crépuscule mauve, boursouflé de nuages, s’étendait vers l'ouest. Troublé, je sortais d'un sex-shop à la recherche d'un café allongé, sans sucre, à emporter. Ce n'est pas ce que vous croyez !...attendez.
Je flânais dans les rues de la ville, sans but précis, quand mon attention fut attirée par cette porte ouverte qui donnait sur des escaliers sombres, étroits et sales. Je levai la tête et lus l'enseigne aux néons rouge écarlate, dont on percevait à peine le clignotement. Le Print. Je vis là une sorte d'invitation. Je vérifiai que personne ne me regardait puis m’élançai sur les marches humides, jonchées de prospectus. Au milieu de ma descente, je fus accueilli par une vague de chaleur étouffante et une forte odeur de bonbon. Un type surgit du bas des marches ; frustré, il me bouscula pour se frayer un chemin vers la sortie. Je faillis revenir sur mes pas. Je déglutis, me résonnai et poursuivis. Arrivé en bas, proche d'un cadre de porte où un rideau à franges faisait office de séparation, une petite femme, boulote, affublée de lunettes, se tenait derrière un bureau. Elle portait un tutu de danseuse, et ses ballerines ne touchaient pas le sol. Je m'approchai en souriant, puis attendis.
—Bonjour, mon chou, bienvenue au Print, dit-elle d'une voix basse et rocailleuse.
—Bonjour, madame, répondis-je.
—Je ne suis pas madame ! me reprit-elle. Je suis Mamie-c'est-chaud !
—Comment ?
—Mamie-c'est-chaud, je t'ai dit. Tu es sourd ? Tu te masturbes trop, à ce que je vois....
—Mais, non....
—Mais si, crois-moi, je sais les reconnaître, les solitaires ! Tu sens le site porno à plein nez, le rouleau de PQ, les plats surgelés, les amours sans lendemain, les lendemains sans lendemain...
Elle me regardait, sans cligner des yeux, en remuant les lèvres. J'eus l’étrange impression qu'elle s'adressait à une autre personne. Je me tournai pour vérifier. Il n'y avait que moi. Sa vieille poitrine compressée dans son costume vibrait à chacune de ses paroles. Des accords planants de synthétiseur nous parvenaient de la pièce voisine. Le rideau à franges ployait légèrement, comme caressé par une force douce et invisible. Sur le bureau de Mamie-c’est-chaud, il avait une petite caisse de monnaie, un jeu de carte ou de tarot, un tampon et un cahier. Le temps semblait se distendre. Un léger mal de tête me prit.
—Eh, petit con, relève la tête. C'est ici que ça passe !
—Je dois signer où ? Payer combien pour rentrer ? Je n’ai pas de temps à perdre ! dis-je en haussant le ton.
—Pour rentrer ? répondit-elle. Tu dois me plaire, petit con...
—Quoi ! m’exclamai-je en la fusillant du regard, ce qui ne sembla pas l’impressionner du tout.
Elle ouvrit le cahier qui se trouvait en face d’elle, se lécha le bulbe du pouce, fit défiler les pages jusqu’à en trouver une vierge.
—Quel âge as-tu ?
—Vingt-neuf, répondis-je.
Elle prit son stylo et se mit à noter.
—La taille de ton sexe ?
—Je vous demande pardon ?
—La taille de ton engin, je t’ai demandé !
Elle pointa mon entre-jambe avec son stylo en me jetant un regard taquin par-dessus ses lunettes.
—18 cm.
—Menteur !
—Vieille conne !
—Peter Pan !
—Pourquoi, Peter Pan ?
—Tu vis dans un monde imaginaire, répondit-elle avant d’éclater de rire.
Son rire était sordide, lent, comme passé au pitch d’un vieux tourne disque maudit. Son délire passa, puis de l’impatience s’afficha sur son faciès.
—18 cm ! dis-je.
—18, donc !
Elle secoua la tête avec gravité, tout en inscrivant le nombre dans le cahier.
Je savourais ma victoire, il n’en mesure que quinze.
—Orientation sexuelle ?
—Hétéro.
—Tu es sûr ?
—Oui !
—Tu aimes les animaux ?
—Oui, j’ai un chat.
—Tu le baises ?
—Mais de quoi vous parlez, vieille folle ? Moi, baiser mon gentil petit Scoopy ?
—Pourquoi tu te mets dans tous tes états ? Tu sais, y en a, ils baisent avec leurs…
—Pas moi ! la coupai-je.
Elle réajusta ses lunettes et nota.
—Le caca ?
—Quoi, le caca ?
—Tu aimes ?
—Non !
—Tu en fais, une drôle de tête ! Tu tires cette tronche quand tu vas aux toilettes ? Où peut-être que Peter Pan n’est pas affublé d’un trou du cul et qu’il a le privilège de ne pas aller devoir chier comme nous autres, êtres humains.
—Vous vous considérez comme un être humain ?
—Ben, moi, je chie, dit-elle après une brève réflexion. Si, je chie, c’est que suis un être humain. Y a pas le choix.
—Les moustiques chient aussi, ça ne fait pas d’eux des êtres humains pour autant.
—Je ne suis pas un moustique… chuchota-t-elle, en écrivant sur le cahier.
L’odeur de bonbon me donnait envie de vomir. Il régnait une chaleur atroce. J’ouvris la fermeture éclair de mon blouson et me massai les tempes pour calmer ma migraine.
—Sado? Maso ?
—Ni l'un ni l'autre.
—Tu préfères dominer, ou être dominé ?
—J'en sais rien.
—Pff... tu m'épuises...
—Je le prends comme un compliment, venant de votre part.
—Je préfère la fatigue sexuelle à la fatigue intellectuelle, tu sais.
—Vous n'êtes pas mon genre.
—Tu as un genre, toi ? Remarque, je te vois bien passer des heures devant ton ordinateur, dans la pénombre, pantalon baissé jusqu'aux chevilles, à choisir avec délice la vidéo sur laquelle tu vas te satisfaire.
—C'est vrai que j'aime prendre mon temps...
Deux hommes traversèrent le rideau à franges, bras dessus, bras dessous. Un noir, grand et maigre, tête sympathique, en treillis et débardeur, et un blanc au visage de nazi, qui portait un pantalon en latex noir sous une robe à fleurs bleues.
—Bye, Mamie-c'est-chaud ! lancèrent-ils à l'unisson.
Il me dévisagèrent en me croisant. Je me retournai, les suivant du regard. Ils s'agrippaient mutuellement fermement par les fesses.
—Des clients ? demandai-je
—Un client et son achat !
—Ils vendent des être humains, là-dedans ?
—On vend de tout ! Il y a tout ce dont tu peux rêver chez nous !
—Je ne suis pas un très bon rêveur, vous savez.
—De quoi as-tu peur ?
—De plein de choses ! De mourir de faim, de finir à la rue, d'attraper une maladie incurable...
—As-tu déjà vu quelqu'un mourir ?
—Non. Je n'ai jamais vu de cadavre de ma vie.
—Ha, ha, que tu es con !!
—Arrêtez de m'insulter !
—C'est toi qui me force à le faire...
—Pourquoi ?
—Des cadavres, tu en croises, tu en fréquentes tous les jours ! Toi-même, tu es un cadavre !
—Pauvre folle !
—Tout le temps, à chaque instant, chacun d'entre nous, tente de paraître vivant, de faire tenir le simulacre. On se lave, on se prépare, on se rase, on se maquille, on se coupe les cheveux, on s'entraîne au sport... Cependant, on le sent dans les profondeurs de nos âmes, tout effort est vain. On fane à chaque instant. Le parfum se dissipe et laisse place à notre puanteur. Nos jolis cheveux tombent, nos dents se gâtent, et le maquillage sèche. La merde de nos entrailles hurle, implorant d'être expulsée...
J'en avais marre d'écouter cette bonne femme, déblatérer ses conneries. J'allais partir quand une petite beauté apparut au pieds des escaliers. Elle illuminait carrément la pénombre de ce lieu pourri. Elle se déhancha jusqu'à nous dans sa robe en soie rouge ultra courte, ses cuisses de pouliche ensachées dans des bas résille noirs. Ses talons frappaient le sol, comme le maillet d'un juge corrompu. Je restai figé sur place, ressentant un éclair au bout de mon sexe. L'amazone avança jusqu'à moi, me dépassa et tira une carte sur la table. Une odeur de fraise se dégageait d'elle. Elle la regarda, la montra à Mamie-c'est-chaud puis la reposa sur le dessus du tas. Elle me jeta un regard vide de toute émotion et retraversa le rideau à franges. Ma bite était parcourue de soubresauts. Elle n'avait pas dit un mot.
—Tu bandes, Peter Pan ?
—Non, je bande pas !
—Tu mens comme tu rêves !
—Je vous emmerde, mamie ! C’était qui, cette femme ? Et ça consiste en quoi, le jeu de carte ?
—Je ne peux pas te dire ! Tu ne fais pas partie du club !
—Je veux en faire partie, dis-je avec une conviction qui m’était étrangère.
—Tu n'as pas ce qu'il faut !
—Qu'est-ce que je dois faire ? Dites-moi…
—Tu dois me plaire, je te l'ai dit ! Et très franchement, tu ne me plais pas !
—Ça n'a pas de sens ! Normalement, il suffit de payer pour adhérer à un club ! De remplir une fiche !
—Pas ici ! On vit à partir du cœur chez nous !
Je soupirai… La chaleur sucrée se fit plus oppressante. Mes aisselles ruisselaient. Le souvenir de la fille flottait dans mon esprit. Je bandais sérieusement, je mourais d'envie d'entrer, d'aller la voir, de lui parler, de la regarder, de la toucher, de la prendre...
—Qu'est-ce-que je dois faire pour vous plaire ? demandai-je, dépité.
—Tire une carte !
J’exécutai l'ordre et tirai une carte dans le milieu du tas. Sur la face de la carte, il y avait un dessin représentant un esclave en extase, dos courbé, qui baisait à pleine bouche le pied dégueulasse et cornu d'un géant. Cette carte me fit froid dans le dos. Je la retournai et la montrai à Mamie-c'est-chaud.
—Hum, fit-elle.
Je déglutis avec tant de force que je crus voir ma pomme d’Adam tomber à terre.
—Va me chercher un café. Allongé et sans sucre, dans un gobelet.
 
Rezkallah
   
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Chapitre 2





L'air était vraiment délicieux, chargé de parfums et de promesses silencieuses. L'horizon vers l'ouest jouait à cache-cache derrière ses morceaux de barbe à papa géants qui s'effilochaient tendrement. Marcher dans les rues de la ville bien mûres me comblait amplement, alors pourquoi, bon dieu de bordel de pompe à couille de chien perdu en Chine, devais-je me dépêcher de trouver un café allongé sans sucre ? Je regardai autour de moi. Pas un bistrot, pas un endroit pour boire en terrasse.
L'endroit était discret, destiné aux couples interdits, jeunes scélérats et scélérates, clandos, hommes de bonne foi, remplis de pulsions sales et salaces et sur le point d'exploser, de dealers tranquilles et de putes diurnes...
Il y avait un Mc-café pas très loin. Je remontai le trottoir, bifurquai sur la droite, enjambai une flaque de pisse d'un saut joyeux, puis rejoignis l'avenue Jean Médecin. Faune urbaine, fascinante, pleine d’espèces nouvelles, en constante évolution et pourtant si décevante dans ses coutumes, ses comportements. Un mot suffirait à qualifiait la chose. Con-sommation. Mais je n'avais pas le temps de jouer les sociologues aigris. Une autre fois, comme je le faisais souvent, je me ferai un plaisir de pisser ma haine sur la vie. Refaire le monde. Une autre fois... Là, je suis acteur, pressé, en transe, en suspens, en promesse de plaisir inédit…

Enfin, j'y étais... J'entrai dans le Mc-Café. Par chance, pas trop de monde pour se faire servir.
   • Un café... allongé... sans sucre... s’il vous plaît.
Le serveur, comme dans la plupart des grandes enseignes du Junk-food, était un jeune africain à l'air sympathique et bienheureux de son sort, qui semblait ne pas fonctionner sur le même fuseau horaire que nous. Personne de l'autre coté du comptoir. Il me toisa sans méchanceté, se redressa, puis sortit son Smartphone. Je pris sur moi, contins ma frustration. Un truc sur son écran devait être hilarant car il se mit à rire et appela une de ses collègues, de la même ethnie que lui. Cheveux courts, afro, lunettes, grosse poitrine, hanches larges. Avec le pas extrêmement nonchalant, elle arriva jusqu'à son partenaire de travail. Ils partagèrent un fou-rire et se mirent à papoter. Je me raclai la gorge, puis réitérai ma demande :
—Un allongé sans sucre dans un gobelet, s’il vous plaît !
—J'aime pas votre ton, monsieur, dit la serveuse.
—Je vous demande pardon ?
—Vous vous prenez pour qui ? demanda-t-elle.
—Oui, moi aussi je l'aime pas, précisa le jeune serveur.
—Écoutez, je cherche pas d'histoires, je veux juste un café allongé sans sucre dans un gobelet, s'il vous plaît.
—Non, décidément, je l'aime pas, insista le jeune Lucius, d’après son badge.
Agatha, d’après son badge, pencha son visage en avant pour me voir sans ses lunettes. Je ne pouvais lui donner un âge, tant sa tenue de travail semblait sur le point d'exploser sur la menace de ses formes. J’étais toujours impressionné par les femmes africaines. Elles ont des formes, des cambrures, que la femme européenne ou d’ailleurs leur envie férocement au point de tout faire pour les obtenir. Or, le résultat n’est jamais satisfaisant. La quantité de nourriture à consommer pour avoir un gros culs, de grosses cuisses, une cambrure de l’au-delà, cela même combiné à une dose massive de sport, se paye par la prise de gras et une belle bedaine. Bien sûr, il y a la chirurgie, mais, honnêtement, c’est d'une laideur sans nom, comme si ces connes se remplissaient les fesses avec tout ce qu'il y a dans leur sac-à-main. Non, après étude minutieuse du cas, seules les femmes africaines peuvent se payer le luxe d'un corps parfait, à savoir les formes ineffables, et le ventre plat comme un toast.
Voilà pourquoi je perdais mon latin face à Agatha, qui, elle, me faisait perdre mon temps. Est-ce que quinze centimètres auraient suffi à Agatha ? La vie est injuste, mais je suis un bon lécheur… à « bonne entendeuse »… Je suis généreux comme un escargot à la saison des pluies. Lucius, je le pensais vraiment, je le savais, devait se masturber dans les toilettes dégueulasses du Macdo, pour supporter la présence de sa collègue Agatha. De ce fait, le jeune amoureux cherchait le moindre prétexte pour la faire venir à lui. Ils parlaient entre eux.
—T'es bête, Lulu, je t'ai montré plein de fois comment on fait le Machoconchitato !
—Je sais Gatha... mais j'arrive pas à me rappeler...
—Je vais te montrer...
Gatha me présenta son cul ; Lucius, sur le côté, n'en perdait pas une miette ; la machine à café se mit à cracher de la fumée. Le jeune était absorbé, sourire satanique à la bouche. Je sortis mon portable, fis mine de regarder un message. Mode vidéo-enregistrement. Je filmai Lucius qui se remplissait l'âme du fessier phénoménal d'Agatha. Il vit que je l'avais vu. Que je le prenais en flagrant délit avec mon phone. S’essuya la salive aux commissures des lèvres. Me fit des yeux de merlans pas frais. Puis se redressa en mode bagarre.
—Excusez-moi, Agatha, je peux vous montrer quelque chose ?
—Vous êtes encore là vous ? dit-elle.
Les femmes africaines sont d'une droiture exemplaire, aussi belles que sérieuses, et ne plaisantent jamais avec l’éthique, le respect, et la moral. Lucius le savait aussi.
—Espèce d'enculé, lâcha-t-il.
—Hey, Lulu, je sais que c'est un idiot, mais on a pas le droit d'insulter les clients ; tu veux que je perde mon boulot ?
—Mais...
—Suffit, Lulu ! Ou tu vas te retrouver au grill à faire les steaks, c'est ce que tu veux ?
—Non...
—Alors excuse-toi au client.
—Pardon, monsieur...
—Un café allongé sans sucre dans un gobelet.
—Bien monsieur, répondit Agatha. Lucius, tu le fais, s’il te plaît ?
—OK...
J'arrive, Mamie-c'est-chaud, pensai-je. J'arrive… Le liquide noirâtre coulait dans le gobelet. Je fouillai mes poches. Je me tapotai partout. Que dalle. J'avais perdu ou oublié mon portefeuille. Merde ! Merde de merde ! Je jetai un regard perçant à Lucius. Il me le rendit en posant le gobelet sur le comptoir.
—Ça fera deux euros.
—C'est déjà payé, dis-je.
—Non, non, dit Lucius, c'est pas payé.
Agatha s’impatientait.
—Il a payé ou pas ? dit-elle.
—Oui !
—Non !
—J'ai même filmé le moment où j'ai payé, je peux vous montrer, Agatha.
—Je dégainai mon portable.
—Ha si si, si si, c'est payé, se rappela le brave Lulu.
—T'es sûr ? demanda Agatha.
—Si, si !
Il poussa le gobelet vers moi. Je le pris entre mes mains. Il était chaud.
—Merci et au revoir.
Lucius me dévisagea sans dire un mot. Agatha le rappela pour lui montrer comment faire Chattacuchocho. Je filais...
Je tenais le gobelet dans le creux de mes mains, comme un petit oiseau blessé. Le ciel était magnifique, légèrement rosé, d'un ton bleui, et le parfum dans l'air m'enveloppait de sa douceur invisible.
—J'arrive, Mamie-c'est-chaud. J'arrive…
 

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