Bonjour,

J'ai une question concernant les prix littéraires. Je suis primo romancière en SFFF et mon roman est paru cette année chez un petit éditeur. Etant donné que la communication autour de mon roman est restreinte aux réseaux sociaux et à mon journal local, je voulais le proposer à des prix littéraires dans le seul but de le faire voyager. Je suis totalement consciente qu'il ne mérite pas de gagner, mais s'il peut attirer ne serait-ce qu'un lecteur, c'est bien.
Seulement, les organisateurs demandent des tas et des tas d'exemplaires papier... Exemplaires qui me coutent environ 11,50 euros, sachant que j'en ai déjà envoyés 6 à 3 prix différents et locaux, donc 70 euros de "perdus".
J'ai appris que les prix peuvent parfois ne pas être très "justes", et j'aurais aimé avoir vos avis dessus.
Faut il que je dépense encore une centaine d'euros pour proposer mon roman à des prix littéraires 2024, sachant que c'est cette année ou jamais, puisque c'est N-1, ou dois-je laisser tomber car n'étant pas du tout connue, mes chances sont presque nulles ?
( je lorgne le grand prix de l'Imaginaire, mais il leur faut 7 exemplaires papiers + les frais de port pour envoi...)

Merci beaucoup !

Hello Marine,

Normalement c'est ton éditeur qui devrait se charger des envois... ce n'est pas à toi de payer pour ça, que ce soient les exemplaires ou les frais de port. Pourquoi est-ce que ta maison d'édition ne le fait pas ? Est-ce une maison d'édition à compte d'éditeur ?

Bonjour,

Comme Page de Bâtons, je dirai que l'inscription à des prix littéraires relève du travail de l'éditeur. Pour certains prix (dont le Grand Prix de l'Imaginaire, si je ne me trompe pas), les organisateurs ne prennent d'ailleurs pas les inscriptions venant de l'auteur. Est-ce que tu as abordé le sujet avec ton éditeur ?

Merci pour vos réponses, oui bien sur c'est mon éditeur qui les a contacté, mais l'envoi à sa charge des romans est une charge trop élevée, ce que je comprends car c'est une maison récente

Je trouve ça abusé de leur part de te faire porter cette charge financière. Les services presse, les envois des romans, tout ça c’est 100% le travail de l’éditeur. La prochaine étape c’est quoi, te faire payer les frais de livraison des clients qui commandent à la ME ? Les frais de correction ? La couverture ?

Je comprends ce que tu veux dire, à sa décharge je comprend aussi que ça engage des frais et qu'elle ne peut pas se permettre de faire ça pour toutes ses parutions
Mais est ce que ça vaut vraiment le coup que je dépense et envoi moi même ?

Marine39 a écrit:

Mais est ce que ça vaut vraiment le coup que je dépense et envoi moi même ?

Si (et surtout si) c'est une dépense pas anodine sur ton budget mensuel ou tes économies, je ne te conseille pas de le faire, non. J'avais écouté Jérôme Vincent (éditeur des regrettées ACTUSF) partager dans un podcast que les Prix Littéraires ne changeaient pas grand chose en terme de nombres d'exemplaires vendus d'un livre. Du moins, ce n'était pas le cas pour sa maison.

Le lien du podcast : https://spotify.link/XHfLAPXR1Db

Je crois qu’Aconitum a tout dit !

C’est vrai que la maison d’édition peut décider de ne pas faire concourir ton roman à ces prix car elles pensent que ça ne vaut pas le coup/coût : dans ce cas, à ta place, je n’enverrais pas moi-même le roman. Il y a probablement d’autres facteurs qu’uniquement financier dans le choix de la maison d’édition (peut-être qu’elles savent que le roman n’est pas le genre qui plaira à ce jury par exemple) et donc y aller contre leur avis, je ne sais pas si c’est pertinent. Ça te coûtera de l’argent, et, comme Aconit explique, même si tu gagnais, ça ne rapportera potentiellement pas grand chose.

Si la maison voudrait te faire participer mais te demande de payer et d’envoyer à leur place, là je confirme que je suis choquée de la pratique, et par principe je ne le ferais pas

J'aurais tendance à penser comme Page et Aconitum : ne pas engager moi-même les frais si la maison d'édition ne le fait pas. Je comprends que cela peut paraître facile à conseiller quand on n'est pas concerné. En temps qu'auteur, on se dit qu'il n'y a qu'une seule occasion de participer à ces prix et qu'il ne faut pas la laisser passer.
Mais c'est vrai aussi que, souvent, les jury d'un prix donné cherchent un certain style d'histoire et que l'éditeur a plus de recul que l'auteur pour cerner les chances réelles d'un roman auprès de tel ou tel prix (indépendamment des qualités dudit roman).

Aconitum a écrit:

Si (et surtout si) c'est une dépense pas anodine sur ton budget mensuel ou tes économies, je ne te conseille pas de le faire, non. J'avais écouté Jérôme Vincent (éditeur des regrettées ACTUSF) partager dans un podcast que les Prix Littéraires ne changeaient pas grand chose en terme de nombres d'exemplaires vendus d'un livre. Du moins, ce n'était pas le cas pour sa maison.

Le lien du podcast : https://spotify.link/XHfLAPXR1Db

J'avais écouté le podcast et j'avais été très surprise d'apprendre que les prix n'avaient pas d'influence sur les ventes. Il me semblait, a minima, que la publicité engendrée devait attirer des lecteurs supplémentaires.
Après, c'est vrai aussi qu'à ma toute petite échelle, j'ai pu constater qu'un prix en salon n'avait que peu (voire pas du tout) d'influence sur les lecteurs qui défilaient ensuite sur le stand de la maison d'édition  .

Donc finalement, un prix, c'est juste un coup de pouce pour le moral (ce qui n'est pas à négliger malgré tout )

Lynkha a écrit:

J'avais écouté le podcast et j'avais été très surprise d'apprendre que les prix n'avaient pas d'influence sur les ventes. Il me semblait, a minima, que la publicité engendrée devait attirer des lecteurs supplémentaires.

Au contraire, je trouve ça assez logique dans le milieu de la SFFF. A part pour la communauté "active", qui a des chances d'avoir déjà lu le titre/prévu de, même un "grand prix de l'imaginaire" ne va rien changer. Ce n'est pas un Goncourt, il n'y a pas de matraquage médiatique derrière qui peut booster quoi que ce soit...

Redornan a écrit:

Lynkha a écrit:

J'avais écouté le podcast et j'avais été très surprise d'apprendre que les prix n'avaient pas d'influence sur les ventes. Il me semblait, a minima, que la publicité engendrée devait attirer des lecteurs supplémentaires.

Au contraire, je trouve ça assez logique dans le milieu de la SFFF. A part pour la communauté "active", qui a des chances d'avoir déjà lu le titre/prévu de, même un "grand prix de l'imaginaire" ne va rien changer. Ce n'est pas un Goncourt, il n'y a pas de matraquage médiatique derrière qui peut booster quoi que ce soit...

J'imaginais qu'une maison comme ActuSF pouvait avoir de quoi alimenter un peu de pub autour (sans aller jusqu'au matraquage médiatique d'un Goncourt), pour commencer à toucher des lecteurs qui n'auraient peut-être pas prêté attention au roman sans le prix pour le faire émerger de la masse des publications.
Mais, effectivement, cela demande un investissement financier que tout le monde ne peut pas fournir.

Vous avez merveilleusement bien répondu à ma question et je vous en remercie ! C'est vraiment super car je dédramatise vachement grâce à vous alors merci, et je vais garder mes sous