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 Renaissance du mot français « courtibaud » (T-shirt)

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Louise
   
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Louise  /  Homme invisible



Bonjour chères Consœurs et chers Confrères écrivains,

Vouant un amour sacré à ma langue maternelle, le français, un puissant vœu brûle dans mon cœur : faire renaître en France et dans la Francophonie le mot « courtibaud », l’équivalent français de l’anglicisme « T-shirt » ou de « tee-shirt » qui, parce que sans concurrence, régna en maître absolu depuis les années soixante attendu qu’aucun écrivain français n’avait appris les huit tomes de l’encyclopédie Larousse du dix-neuvième siècle et, en conséquence, n’avait redécouvert « courtibaud », approprié à notre langue. Aujourd’hui, c’est chose faite et, par cette longue étude, j’ai retrouvé des mots français du passé utiles au présent que j’ai l’heur de relancer dans mes romans, pour le premier assorti d’un glossaire et, pour les suivants, d’une note en pied de page où je définis ces mots utiles hélas disparus jusqu’en 2022 ; mais, pour que refleurisse ce mot le plus vite possible, il faut être une armée d’écrivains féaux de la langue française à se l’approprier et à l’utiliser en littérature. Ainsi, par la mobilisation des écrivains, derechef, « de nouveau », a vu supprimer par l’Académie française sa mention « vieux » en 1989, conservant de bonnes positions dans la langue soignée. (cf. § 967 a, « Du bon usage », de Maurice Grevisse, éd. Duculot), C’est certes un défi littéraire, mais un défi possible, sachant qu’un être humain rencontre dans sa vie en moyenne quatre-vingt mille personnes et un écrivain bien davantage par le biais de ses œuvres. Je vous livre ci-après un passage du « Vendroy » comprenant « courtibaud » : « Brun comme le frontispice de l’enfer, habillé d’un courtibaud noir avec une tête de mort livide sous laquelle était brodé "Born to kill", qu’il avait acheté le 5 septembre 2015 à la grande brocante des commerçants de Vendôme, une barbe de deux jours qui lui donnait l’air sale et vieillissait ses vingt ans, les yeux méchants avec des sourcils en accents circonflexes, les cheveux hirsutes qu’on eût cru coiffés avec le peigne d’Adam, ce rufien regagnait, après avoir fait ses gammes en libertinage dans la caravane beige d’une rempardière, son studio crasseux qui puait la cigarette, rue Charles Péguy, à Vendôme. » Au surplus, « courtibaud » et son synonyme « camisette » ont de l’avenir en poésie vu qu’ils riment avec quantité de mots français, contrairement à « T-shirt » sans synonyme donc sujet à répétitions, anglicisme incommode en art poétique qui ne peut se mettre qu’à l’intérieur d’un vers, ne rimant avec aucun mot français.

La définition de « courtibaud » dans le Nouveau Larousse illustré du dix-neuvième siècle en huit volumes est la suivante : « Courtibaud (du vieux français corcibal, corcibau) n. m. Tunique de coupe droite et à manches, portée par les deux sexes pendant le haut Moyen Âge. » définition à laquelle il faut adjoindre, pour une compréhension optimale du lecteur : « C’est l’ancêtre du T-shirt. », en forme de T.

Tant s’en faut que les Anglais s’en trouvent froissés ! Les fins lettrés du pays de Guillaume le Conquérant n’aspirent pas à une littérature française gangrenée de « globish », respectant trop le français pour cela, en fait foi le témoignage de l’un d’eux, M. Donald Lillistone, ancien professeur de lycée à Middlesbrough, en Angleterre, extrêmement enrichissant, article dont je vous livre un extrait, tiré du n° 269 de la revue de Défense de la langue française, du troisième trimestre de 2018 :

« La combinaison de ces différences grammaticales, métaphoriques et culturelles fait qu’une culture est indissociable de la langue dans laquelle cette culture est exprimée. Chaque langue représente une certaine manière de concevoir le monde. C’est-à-dire qu’on peut exprimer en français (et en allemand, en italien, en espagnol, et en chinois, etc.) tout ce qu’on peut exprimer en anglais ; la différence, c’est la manière dont on l’exprime. Voilà l’importance primordiale de la diversité linguistique qui favorise le développement de chemins de réflexion différents, ce qui explique la nécessité de la Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle adoptée en 2001, qui affirme qu’il ne saurait y avoir de diversité culturelle sans diversité linguistique.

» Et voilà pourquoi David Crystal, spécialiste de la linguistique qui a été décoré par Sa Gracieuse Majesté pour "services rendus à la langue anglaise", affirme que si, dans un avenir lointain, l’anglais était la seule langue à apprendre, "ce serait le plus grand désastre intellectuel que la planète ait connu". La promotion d’une seule langue nous condamnerait à ne connaître qu’une seule forme de culture. L’anglais ouvre la porte aux cultures anglophones ; le tout-anglais, par contre, ferme les portes à toutes les autres cultures du monde. L’anglais est donc un enrichissement culturel, tandis que le tout-anglais est un appauvrissement. Ce n’est pas pour rien que le célèbre historien Fernand Braudel a pu constater que "La France, c’est d’abord la langue française." On comprend la culture française seulement si on parle français. La notion de l’anglais comme langue véhiculaire entre les Européens n’est qu’un leurre. […] Un étranger qui visite la France sans parler français ne bénéficie pas d’une expérience authentiquement française.

» Si on veut préserver la richesse de la diversité culturelle du monde, il faut absolument promouvoir le plurilinguisme. Comment ? C’est évident, et c’est très facile. Il suffit de comprendre que la "langue de choix" est toujours, sans aucune exception, la langue maternelle du pays où on se trouve, et on parle une autre langue – pas forcément l’anglais ! - seulement si la personne à qui on adresse la parole ne parle pas la langue en question. Rien de plus simple, ni de plus poli. Les francophiles, qui sont beaucoup plus nombreux que les partisans du tout-anglais ne voudraient le croire, ne trouvent rien de plus décevant que d’être privés du plaisir de parler français lorsqu’ils ont l’occasion de visiter la France, tout simplement parce qu’il y a un certain nombre d’anglomaniaques qui veulent toujours imposer l’anglais où qu’ils soient, quoi qu’ils fassent.

» Compte tenu des progrès faits dans les domaines de la pédagogie et des techniques nouvelles, il n’y a aucune raison pour laquelle les générations futures ne seraient pas de plus en plus plurilingues, ce qui présente une vision de l’avenir nettement plus riche que l’homogénéité morne, fade et appauvrie offerte par la promotion d’une langue véhiculaire.

» Vive l’anglais, mais enterrons le tout-anglais le plus rapidement possible, et faisons la promotion du plurilinguisme. Vive la diversité ! »

Escomptant que cet aimable francophile d’outre-Manche vous aura convaincus de délaisser le mot-valise anglais « tee-shirt » appartenant au tout-anglais, condamné aussi par Étiemble dans son « Parlez-vous franglais ? » aux éditions Folio/actuel, au profit de « courtibaud » et « camisette » (cf. pour « camisette » « Anglicismes et substituts français », de Michèle Lenoble-Pinson, aux éditions Duculot), substitut de « tee-shirt » créé au vingtième siècle servant de synonyme à « courtibaud » et que j’emploie aussi dans « Le Vendroy », par la bouche d’un élève de Pierre Courtivrol, Guillaume, en vacances à Saint-Malo chez ses grands-parents : « Hier, j’ai plastronné dans la Cité corsaire en portant ma camisette à l’effigie de Défi41. Aujourd’hui, je suis couleur armoricaine avec une camisette blanche à l’effigie de Chateaubriand dont je suis raide dingue. », je vous prie de recevoir, chères Consœurs et chers Confrères écrivains, tout mon soutien dans l’effort salutaire de vous aligner sur l’esprit de Villers-Cotterêts. Vive le français ! Vive « courtibaud » et vive « camisette » !

Louise Very Happy
 
Mardi
   
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Mardi  /  Panda de Bibliothèque


J'ai pas tout lu mais sinon, y'a aussi le maillot (éventuellement augmenté d'un adjectif ou qualificatif tel que à manches longues / à manches courtes / ample / moulant, etc) qui fait aussi bien l'affaire et serait, lui, compris par la majorité des gens ^^


Renaissance du mot français « courtibaud » (T-shirt) Tarepa10
Ta gueule, c'est cosmique.
Renaissance du mot français « courtibaud » (T-shirt) Dragon17
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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


C'est mignon, bonne chance à toi et à ta lutte.

C'est déjà si difficile de faire revenir "autrice", alors... bon courage.
https://linktr.ee/emilie_goudin.lopez
 

 Renaissance du mot français « courtibaud » (T-shirt)

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