"Il esquissa un sourire" ; "Un léger sourire éblouissait son visage" ; "Elle ne pouvait s'empêcher de sourire" ; "Il retrouva le sourire" ; "sourit-il/elle"...

Vous les connaissez sûrement ces abus de sourire. Pourtant, quand on s'imagine la scène, c'est ce qu'on voit. C'est ce qui nous marque le plus. C'est pour ça qu'on le transpose à l'écrit.

Du coup, c'est quoi vos astuces pour palier à ces excès de sourires ? (Ça devrait intéresser un paquet de monde, parce que je ne penses pas être le seul à en abuser)

Je suis très terre à terre, alors je dit juste "il/elle sourit"

Cela dit on peut aussi se défocaliser du sourire et exprimer la joie/l'affection autrement : "ses yeux riaient de plaisir", "toute crispée la minute d'avant, elle se détendit, et le regardait maintenant avec tendresse", "Son coeur débordait d'amour et il s'avança vers eux, les bras grands ouverts"

En simple la communication non verbale c'est pas juste le sourire, tu peux te passer du mot.

Je rejoins Mmonkong sur le fait d'utiliser des moyens détournés, type "son visage exprima tout le plaisir que cette idée lui inspirait" = on se doute que le personnage sourit

Tiens, j'avoue que je n'avais jamais pensé à ça mais je dois en abuser dans mon roman ... Merci Insect, maintenant, je ne vais voir que cela ...

Mais c'est vrai que des alternatives pourraient enrichir le récit sans l'alourdir.

"Elle se laissa aller à sa joie" ou encore "Son visage exprimait tout son bonheur".

Bonjour!
Je plaide coupable également . Le sourire (esquissé ou en coin), les yeux levés au ciel ou les brefs regards échangés, etc. .Je crois que c'est sans doute aussi influencé parce que je remarque le plus chez les gens et donc ça influence aussi mon écriture.

Je tente de modifier ce tic d'écriture en m'attardant aux autres manières de s'exprimer que ce soit dans la posture ou autre. Et d'employer comme Mmokong, Flora et Morgane T. Merienne l'ont mentionné d'autres formulations. Pas toujours évidentes à trouver cela dit, les vieilles habitudes ont la vie dure et reviennent souvent au galop!

MMOKONG ; FLORA : C'est ce que je m'efforce de faire, utiliser des moyens détournés . Mais c'est pas forcément simple de le formuler sans que la narration ne devienne tarabiscoté   .
C'est pour ça que je propose de partager des astuces concrètes venant de la part des auteurs de ce forum, pour tous les auteurs qui pèchent un peu sur le sujet  .

MORGAN T.MERIENNE : Essaie avec le regard, tu ne verras que ça également. C'est une vrai plaie ce genre de répétitions. (Identique avec les verbes être et avoir qu'ont utilise à foison)

LANYA : J'édite mon message, je n'avais pas vu le tiens quand je l'ai écris. Et comme dit, c'est pas évident d'écrire quelque chose de naturel pour détourner une attitude toute simple.

J'ai aussi eu cette réflexion il y a quelque temps dans mes textes. Trop de sourires ! Je pense qu'utiliser d'autres types de communication verbale est une bonne piste. J'essaye de concocter une sorte de liste et sur internet, j'ai récemment trouvé ça :

le teint rosit, rougit
la forme du visage se détend
la peau fait des fossettes
les yeux brillent, étincellent, flamboient, se plissent
les sourcils se lèvent
le nez les narines palpitent
les lèvres sourient, s'avancent
le menton tremble
les oreilles rougissent

Ahah, je crois qu'on a tous les mêmes problèmes...

J'ai lu deux trois trucs qui m'aident à contrôler l'abondance de sourire, haussements d'épaules ou autres "leva les yeux au ciel".

- Quelqu'un a dit un jour que si on disait expressément "Machin se met à pleurer", le lecteur ne pleurerait pas. Par contre, si on fait comprendre au lecteur pourquoi Machin a envie ou a des raisons de pleurer, le lecteur aura son petit cœur brisé et pleurera à sa place. (Le fameux principe du show don't tell, quoi.)
Ça vaut aussi pour le sourire. Si on donne des raisons à tel personnage de sourire, il n'est pas nécessaire d'indiquer "il sourit". Le lecteur le comprendra parce que sa réaction à lui sera de sourire.
Cela passe beaucoup par les dialogues aussi.

- J'aime bien essayer aussi de mettre en application les conseils que l'on voit pour l'écriture de scénarios. (ça vaut ce que ça vaut, certes.) Et dans un scénar', si on indique toutes les deux phrases "il sourit/il fait la moue/il fronce les sourcils/il croise les bras", l'acteur va balancer le texte au feu, parce que ça va le gonfler. Me suffit d'imaginer quelqu'un qui me gueule dessus à chaque "il sourit", et en général, ça me calme. ^^

De ce fait, à l'écriture du premier jet, je mets plein d'indications émotionnelles/de mouvement, parce que ça m'aide à visualiser les scènes et les interactions. Mais lors de la réécriture, j'essaie d'en retirer le plus possible et de ne les laisser que si c'est vraiment indispensable pour comprendre une scène. Ou alors, si la réaction du personnage n'est pas "normale" et que le lecteur en aurait une différente.

Insect a écrit:

MMOKONG ; FLORA :

MORGAN T.MERIENNE : Essaie avec le regard, tu ne verras que ça également. C'est une vrai plaie ce genre de répétitions. (Identique avec les verbes être et avoir qu'ont utilise à foison)

LANYA : J'édite mon message, je n'avais pas vu le tiens quand je l'ai écris. Et comme dit, c'est pas évident d'écrire quelque chose de naturel pour détourner une attitude toute simple.

BORDEL ... Mais oui. En soi, le dictionnaire des synonymes est mon meilleur allié dans ces cas-là.