Bonjour

En ce moment, j'écris (et publie d'ailleurs ici) un roman animalier. Le héros est un petit chat des sables qui veut lutter contre le braconage. Cependant, malgré le fait qu'il sache parler aux humains et les comprendre, et qu'il ait des accessoires "humains", il garde un comportement très animal (il marche sur quatre pattes, vit comme un chat de sables dans la vraie vie...). Sa maman, sous forme de fantôme lui explique beaucoup de choses notamment les fléaux du braconnage. C'est là que le souci arrive

-Elle explique ce qu'est le braconnage à son fils Simao pour qu'il ne veuille pas seulement la venger (elle a été tuée par un braconnier) mais aussi et surtout qu'il lutte contre le braconnage lui même. Mais n'est ce pas illogique qu'elle sache que les braconniers tuent les animaux sans raison valable (pas pour se nourrir ou se protéger mais pour l'argent) et de manière interdite ? Comment pourrait elle savoir cela ? A la limite, on pourrait dire qu'elle l'a su au Paradis des animaux. Idem pour l'argent, je ne trouve pas très logique le fait qu'elle sache ce que c'est.

J'ai donc pensé que toutes ces infos pourraient être données par une humaine avec laquelle Simao sympathise plus tard, cette humaine luttant contre le braconnage. Mais en même temps il a besoin de savoir dès le départ ce qu'est le braconnage.

Comment ne pas en faire trop ?

Merci d'avance

Bonjour Mizi.

Selon moi, je ne vois aucun inconvénient à ce que la mère de Simao sache, ce qu’est le braconnage, l’argent, la cupidité et tous les défauts des humains.

Avant de succomber sous les coups des braconniers, elle a vécu, elle et ses parents, et les parents de ses parents, et ainsi de suite, et de génération en génération, depuis la nuit des temps. Le savoir s’est transmis au fil du temps, avec, toujours, plus de précisions à tous les chats des sables.

Comme à tous les autres animaux qui savent très bien qu’ils n’ont en général pas grand-chose de bon à attendre des humains. La preuve : ils les fuient comme la peste, et ils ont bien raison.

Donc, tout va bien, et continue comme ça.

En toute amitié, Philippe.

Tu peux utiliser différentes ficelles scénaristiques, mais il y en a une qui me plait bien :

Si la maman a été tuée par un fusil et que ton personnage y a assisté, il peut se mettre en lutte contre tout ce qui sent l'odeur de la poudre, quitte à ce qu'un personnage lui donne ensuite des explications et des nuances sur ce qu'est une arme, ce qu'est la chasse (qu'il connait sans doute en tant que prédateur lui-même), ce qu'est le braconnage.... Sinon, n'importe quelle odeur, qu'il pourra associer à la mort de sa mère et retrouver sur un groupe d'humain plus ou moins large, qu'il faudra affiner avec le temps et les explications.

Et utiliser l'odorat d'un animal comme une composante de son univers mental évident aidera le lecteur à bien comprendre que ton personnage "fonctionne" comme un membre de son espèce et pas comme une sorte d'humain incarné en animal.

Ça peut être une piste de résolution de ton problème. Bonne chance

Bonjour Mizi,
dans tous les cas, je dirais qu'il faut faire ce qui te contraint le moins dans ton écriture par la suite. Tu as le droit de tout essayer avant d'arriver au point final. Donc, tu peux tenter les deux voies. Mais pas forcément les deux en même temps. Car comme tu le demandes : "comment ne pas en faire trop ?" Tout simplement en évitant le mille-feuille, surtout pour parvenir au même objectif : offrir un point de vue à ton personnage principal sur le monde des humains.
L'autre chose que tu dois te demander : est-ce que tu as volonté de racheter les humains ? Dans ce cas, il te faudrait un.e humain.e qui permette de contrebalancer l'avis déjà négatif que ton chat a à cause des braconniers.
Mais l'option d'une connaissance d'origine surnaturelle n'est pas à exclure puisqu'il est permis par un principe de base surnaturel : un chat qui parle.
Après, ce sera ton habileté à créer un récit cohérent autour de ça qui décidera. Aucune n'est une mauvaise idée. Mais si l'une des deux voies finit par te bloquer, si elle ne t'inspire plus, c'est peut-être que c'était l'autre qu'il fallait choisir.

Bonjour

Merci à tous pour vos réponses. Je pense faire un mélange : sa maman lui explique ce qu'est le bracconnage et elle l'a appris par observation mais aussi en entendant des choses dans sa famille. Pour l'argent, elle ne sait pas mis à part que c'est quelque chose qui intéresse visiblement les humains (elle ne sait pas exactement ce que c'est). Concernant les humains, il y aura un braconnier "super-méchant" accompagné éventuellement d'un autre, une braconnière qui semble méchante mais qui en réalité veut juste de l'argent pour sauver sa fille malade et une humaine gentille qui lutte contre le braconage.

Un chat, c'est peut-être pas l'animal le mieux placé pour faire la morale à des braconniers (suffit de voir un chat "jouer" avec une souris pour s'en apercevoir). Bon c'est peut-être un peu tard pour remplacer Simao par un Panda, mais un herbivore aurait été mieux placé pour critiquer des chasseurs qu'un prédateur.
Sinon pour ta question. Tu es déjà dans un univers qui s'éloigne de la réalité donc pas de problème pour les connaissances animales. Ils sont assez doués pour parler donc ils peuvent aussi observer les humains, mémoriser, analyser, comprendre... Il suffit juste de laisser des zones floues et c'est même mieux pour ton récit. La mère de Simao peut parler de petits papiers verts que les braconniers ont reçus quand ils ont donné le corps de son père à un horrible bonhomme rondouillard. Elle ne sait pas ce qu'est l'argent, mais donne suffisamment d'indice pour que ton lecteur comprenne. C'est plus subtil et tu peux jouer sur l'incompréhension des animaux pour rendre encore plus absurdes les agissements des braconniers.

Bonjour

Alors c'est vrai, mais il faut savoir que les chats des sables sont victimes du braconnage pour leur fourrure. Et puis ce n'est pas non plus un monstre mon héros...Bon là ou j'en suis, l'argent il est persuadé que c'est une proie pour les humains...