Il galopait encore plus vite, c’était la région des flaques et des mares devenues lacs qu’il traversait en sautant par-dessus, créant des pluies sous lesquelles il passait avec indifférence, il avait sa mission connue de lui seul, murée en lui, il ne pouvait la penser car alors la vallée entière, et même au-delà, le monde aurait su et cela n’était tout simplement pas envisageable. Il ne pouvait pas non plus mettre pied à terre, le temps lui était compté, tant qu’il restait sur sa monture le temps se déroulait lentement, et lui tuait ce temps, devenait rapide, remontait les heures et les jours. Aurait-il mit pied à terre que tout ce travail aurait été anéanti ; le temps serait redevenu tel qu’il était, il aurait pu se briser, se confondre, l’ordre du monde en aurait été bouleversé.