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Leah-B/ Blanchisseur de campagnes Mer 9 Fév 2022 - 18:49
Bonjour
En pleine rédaction d'un nouveau roman, je suis en train de travailler un peu mon incipit, et je serais très curieuse de recueillir vos retours spontanés et bienveillants...
Idée : ce projet de roman est une réécriture moderne de Sur la Route (Jack Kerouac, 1957). C'est un projet très intime, puisque j'ai formulé le vœu de n'utiliser que mon vécu et celui de mon vieux copain Phil (Nicolas Pichard, de son vrai nom) pour en tracer les péripéties. Ce sont donc les aventures à la sauce covid de deux couillons sur un toit...
Ce n'est pas nécessairement un projet que je destine à l'édition, à voir quelle tête il aura, je le considère plutôt comme un exercice de style pour le moment. Après mes 5 premiers romans, je veux travailler davantage sur la plume, sortir un peu de l'écriture """facile""" (avec plein de guillemets, parce que boucler une tétralogie comme le Son de la Baie n'a rien de "facile" ^^')
Les premières lignes de cet incipit sont celles de Sur la Route, que je me suis amusée à inverser (Neal/ Phil, mort/vivant, route/toit, père/mère...) pour coller à ma situation personnelle. L'idée est de faire un clin d'oeil + de jouer sur les contrastes. (sachant qu'un peu plus loin dans le manuscrit, Phil lit l'incipit de Sur la Route...)
Le deuxième paragraphe a pour but de poser l'ambiance. On y devine les grandes lignes de l'intrigue, mais elle sont encore très vaporeuses à ce stade.
J'ai un peu de mal à prendre du recul et je voudrais "connaître votre avis" sur ce début. J'aurais par la suite des question précises par rapport à certaines phrases/constructions, mais je préfère ne rien dire pour le moment, pour ne pas orienter vos réponses.
Je vous remercie pour votre temps !
PS : les habitués verront également un clin d'oeil à De Sueur et de Ciel et au Son de la Baie... Cela me tenait à coeur ;-)
***
J’ai rencontré Phil peu de temps après la mort de ma mère. Je venais de me remettre d’une sale maladie sur laquelle je ne m’éterniserai pas, si ce n’est à dire qu’elle était liée à la mort de ma mère, justement, et à ce sentiment étrange que depuis, tout était vivant. Alors, avec l’arrivée de Phil, a commencé cette partie de ma vie que l’on pourrait appeler ma vie sur le toit.
Le toit, c’est d’ailleurs là que je suis. Debout sur le faîte, bras écartés, je me concentre pour ne pas perdre l’équilibre. Le métal crisse sous mes pieds. Quinze mètres plus bas, il y a le sol. Je lève les yeux. Sur les hauteurs d’une cheminée, des oiseaux semblent me narguer, moi l’humaine qui singe si mal leur démarche. Les mélodies qu’ils fredonnent semblent venir d’un pays lointain, comme s’ils avaient été les chercher de l’autre côté de l’horizon. Je tends un peu plus les bras. Un rayon de soleil vient chasser la brume et les douces couleurs du quartier se réveillent. Les pierres de tuffeau prennent leur teinte dorée, les nuanciers des maisons à pan de bois se dévoilent, les hautes cheminées en briques rougeoient dans le ciel, puis c’est tout le Vieux-Tours qui s’illumine. Sous mes pieds, des kilomètres de routes pavées d’ardoises se dessinent, serpentant de faîtes en faîtes, de gouttières en chéneaux et de noues en rives, rails célestes vers le pays des oiseaux de passage et de ceux qui n’ont pas peur de se trouver trop loin du sol.
L'incipit de Kerouac, pour les curieux et les éventuels Jean-Michel Traduction présents dans la salle :
I first met Neal not long after my father died…I had just gotten over a serious illness that I won’t bother to talk about except that it really had something to do with my father’s death and my awful feeling that everything was dead. With the coming of Neal there really began for me that part of my life that you could call my life on the road
En musique :
Bon, j'ai du taf x)
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Chimère/ Constamment Fabulous Mer 9 Fév 2022 - 19:11
Salut ! C'est difficile de déjà donner un avis sur si peu de texte, à fortiori un incipit. Le second paragraphe est harmonieux mais un peu trop lyrique, j'ai une légère impression que l'on m'expose un peu trop d'effets de style "jolis tout plein" à escient, presque dans une envie de performance. Au vu de ce que j'ai compris de ton but avec ce texte, et de l'original dont il est inspiré, cela ne me semble pas vraiment coller, mais c'est un avis totalement subjectif.
À voir avec plus de texte, mais c'est un chouette projet, en tout cas =)
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Leah-B/ Blanchisseur de campagnes Mer 9 Fév 2022 - 20:36
Coucou Chimère ! (joli pseudo !)
Merci pour ton avis
Les enjeux de l'incipit sont effectivement de donner le ton du texte et l'envie de le lire. C'est vrai que de juger un incipit n'est pas tout à fait le même exercice que de commenter un morceau de texte.
Le côté "lyrique"... Je me questionne. En position de lectrice, je déteste avoir la sentiment que l'auteur me déballe son catalogue de figure de style en mode "eh t'as vu, je gère". Ici, il n'y a pas forcément quantité d'images, mais effectivement, je voudrais quelque chose de suffisamment "travaillé" pour que le lecteur comprenne que ce qui va suivre sera plus une affaire de forme que de fond. Toutefois, si ça sonne "trop lyrique", ça peut aussi vouloir dire que les images et les effets recherchés ne fonctionnent pas, auquel cas il faut que je revois mes constructions.
A voir !
Pour ce qui est de l'oeuvre originale, Kerouac est monumentalement dur à traduire. C'est une plume très spontanée, souvent orale, qui saute sans cesse du très concret au supra poétique. (j'adore, perso, mais c'est vrai que c'est particulier). Là, mon projet est de travailler en "clin d'oeil" autour de l'intrigue de Sur la Route, de créer une sorte de miroir. Cela se présente donc comme une réécriture, mais en vérité, on en est assez loin, je joue au contraire davantage sur les différences, la symétrie. Un genre de Yin Yang
Merci pour ton passage !
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Jimilie Croquette/ De l'Importance d'être Constamment Là Mer 20 Avr 2022 - 22:07
C'est difficile de commenter. C'est très court, pour le moment c'est surtout lyrique et ça fait référence à une oeuvre littéraire que je ne connais pas. ça me semble un challenge de tenir avec cette plume pendant 300 pages, parce qu'il y a un côté très léché, qui fait un peu poème en prose... ce qui est donc parfait pour des exercices courts, mais je ne sais pas sur la longueur ?
Je salue le choix du vocabulaire, l'usage des figures de style. Le mot faîte revient trois fois dans ces deux paragraphes ; c'est un joli mot et la deuxième fois la répétition est déliberée, mais peut-être que ça vaudrait la peine de trouver un synonyme ?
Avec ce paragraphe, tu montres que tu sais écrire. Mais est-ce que sauras "raconter" ? L'extrait est trop court pour nous porter dans une intrigue. Il en faudrait davantage.
Citation :
Le toit, c’est d’ailleurs là que je suis
Cette phrase est surprenamment "parlée", parmi les autres. Ça me laisse un peu perplexe.
Par rapport à notre discussion plus tôt aujourd'hui, ma question est : quel est ton public ? Que va raconter ce texte et à qui il s'adresse ?
Et... qu'est-ce que tu me demandais d'autre ?
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Leah-B/ Blanchisseur de campagnes Ven 22 Avr 2022 - 21:08
Merci pour ton avis Elo !
J'ai mis un peu de temps à répondre, je ne m'en démêle vraiment pas avec ce roman...
La plume a quelque chose de lyrique, oui. C'est très "fort" sur le début du texte, puis cela s'ajuste pour donner de la place à des phrases plus concrètes et faire naître l'intrigue. L'idée de cet incipit est vraiment de dire "voilà dans quoi je t'emmène".
Là où je suis embêtée, c'est que je n'ai pas envie que ça sonne "démonstratif" (une ME a utilisé ce mot pour un de mes romans récemment). Si le lecteur hausse le sourcil avec le sentiment que j'essaie de lui faire avaler de grandes envolées, c'est que je me suis loupée.
Et en même temps, je trouve qu'avoir un incipit qui dit "eh, je sais écrire", c'est pas mal quand on sait que les éditeurs jugent un manuscrit sur les premières pages. (voire la première page. Perso, quand je travaille sur un roman de jeune auteur, je me méfie de ma première impression, car c'est souvent la bonne)
Le mot faîte revient souvent, oui. Le champ lexical du toit est assez étroit et il faut tâter de la paraphrase pour ne pas répéter 15 fois les mêmes trucs. Mais ce qui est sympa avec "faîte", c'est que c'est hyper poétique. C'est le sommet d'un toit, déjà, l'arrête, donc il y a plein de trucs à dire. Et le faîte du toit, je m'en sers comme miroir avec le ruban de macadam de Sur la Route. Le truc long qui se déroule sous soi avec un autre truc au bout... Bonus, faîte, ça rime avec fête, défaite, "faites !"... etc.
Et... bah non, je crois que je sais pas raconter
Dans le Son de la Baie, j'ai su à peu près raconter(en tout cas il y avait un élan), parce que c'étaient des personnages hauts en couleurs dans un pays de l'étrange et du rêve. Dans DS&DC, idem, il est peut-être un peu plus conventionnel dans sa forme, mais l'idée était que je faisais voyager à ma guise des personnages qui n'étaient pas moi. Là, je suis confrontée à la vérité toute crue, et je ne sais plus comment faire... J'en arrive au désir de faire voler la dimension "auto-fiction" et de faire évoluer mon perso comme il me plaît, de lui faire faire des rencontres etc. Mais si je vais dans cette lancée-là, autant écrire une pure fiction, non ? Je n'ai pas de problèmes avec le fait de romancer des faits réels pour les faire coller à une trame narrative, mais je ne veux pas me retrouver avec un truc "à mi-chemin", qui ne prend aucune position et qui ne donnera que le sentiment d'avoir affaire à quelqu'un qui s'invente une vie sur ses 5 à 7.
La phrase parlée a pour but de tronquer avec les premières lignes très "narrées". Il y a aussi une rupture entre passé et présent. le but est de mettre d'un coup beaucoup de spontanéité.
Le public, je ne sais pas :/ Le problème part sans doute de là. Je ne sais pas qui ce livre pourra intéresser. J'ai peur qu'il comporte beaucoup trop de red flags : covid, ambiance pas très feel-good, auto-fiction... Côté éditeurs, je sais de source sûre qu'ils ont les auto-fictions en horreur et que des manuscrits sont parfois évincés sur ce seul critère. J'ai un autre souci de taille : mon cheval, qui a un rôle clé dans l'intrigue. Or, qui, hormis les cavaliers propriétaires (pas la majorité des lecteurs, a priori) pourrait se retrouver dans ce shéma ?
Donc bref, je patine ! Et pourtant, j'y tiens, j'ai mon dénouement avec son plot-twist, j'ai bieeeeen travaillé le parallèle avec Sur la route et je me dis que rien que ça peut déjà séduire un éditeur car l'idée n'est pas banale et que Jack Kerouac (et la contre-culture en général) comptent pas mal d'adorateurs... J'ai déjà matché avec un éditeur sur ce seul aspect, alors pourquoi pas ?
Je ne sais plus ce que je t'avais demandé en particulier ^^
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Phyrik/ Blanchisseur de campagnes Ven 22 Avr 2022 - 21:38
Et bien moi j'aime bien.
Si l'on oublie les références cela reste cohérent.
Si l'on est sur un toit, c'est soit que l'on est poète, soit que l'on est dépressif. Et l'on a plus envie de s'envoler avec le poète que de sauter avec le dépressif.
Et puis, il y a aussi les anges, comme dans "Les ailes du désir" de Wim Wenders.
Ça donne envie de lire la suite... car on sait qu'il ne sautera pas,aha?
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Paige_eligia/ Bile au trésor Ven 22 Avr 2022 - 22:01
Coucou,
Mon avis tout ce qu'il y a de subjectif. J'aime beaucoup le premier paragraphe car on se sent comme un confident à qui on va raconter une histoire.
Tu perds ça dans le deuxième paragraphe car tu mets de la distance avec le personnage en basculant le point de vue sur du descriptif et non plus du ressenti. Ce paragraphe est beaucoup plus lyrique et j'ai perdu ce statut de confidence.
Je pense que la question du qui est très importante car tu racontes l'histoire d'un personnage, tu confies des secret et tu vas avoir besoin de savoir à quel genre de lecteur tu confies tout ça.
Tout est cependant bien écrit. Je ne t'ai parlé que de mon ressenti personnel, à toi de voir ce que tu en fais ^^
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Jimilie Croquette/ De l'Importance d'être Constamment Là Ven 22 Avr 2022 - 22:16
Je rejoins les collègues en disant que tu sais écrire et tu aimes ça, et en plus tu as beaucoup de tendresse (et de références) en littérature et ça se ressent très fort. Tout ça sont de très bonnes choses, qui donnent franchement envie.
Moi j'ai envie de lire la suite et envie de voir où tu vas nous emmener.
Mais cet extrait est très court, et il est donc difficile de se faire une idée sur le contenu du livre et la pertinence de la narration.
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Agent Seven/ Blanchisseur de campagnes Ven 22 Avr 2022 - 23:09
Même son de cloche pour moi.
Le deuxième paragraphe me laisse une impression de trop lyrique. Oui, c'est bien de laisser savoir à l'éditeur qu'on sait écrire, mais il ne faut pas qu'il ait le sentiment qu'on essaie de trop l'impressionner. De plus, lyrisme n'équivaut pas nécessairement à savoir écrire. Pour toi, visiblement, c'est le cas, mais tu n'es pas obligée de le montrer dans un long paragraphe, le deuxième du roman, si je ne me méprends pas, qui plus est. Surtout qu'on parle de toit, même si c'est le sujet de ton roman, on peut se poser des questions sur la pertinence de faire des envolées lyriques en plusieurs phrases. Ces envolées se prêtent plus pour des choses abstraites, comme les rêves, les sentiments, ou pour des éléments qui ont déjà une valeur poétique, comme un paysage naturel ou un coucher de soleil. Par exemple, dans mon roman de fantasy, j'ai une envolée lyrique sur l'âme du personnage, qui devient temps et espace. Quand on parle de ces sujets-là, il est même convenu que ce soit un peu plus lyrique et poétique que le reste.
Encore par rapport à la pertinence: Je suis étudiante en littérature à l'université, et dans un atelier de fiction, nous devions écrire sur un lieu. Une fille a décrit les murs beiges de l'entrée d'une maison.... ouf... Alors bon, tes descriptions sont plus pertinentes et tu écris beaucoup mieux qu'elle, mais au bout du compte, qu'on me parle de mur beige avec ou sans envolée lyrique... on me parle toujours de mur beige. Au moins, toi, t'as aussi le ciel de ton côté pour étoffer les descriptions. Ton sujet est la vie sur le toit, est-ce que chaque fois que tu vas en parler, tu vas te lancer dans des envolées lyriques? J'ai l'impression que tu vas vites t'essouffler et redire la même chose. Si j'étais toi, je garderais une image ou deux pour ton incipit, puis je me servirais des autres plus tard, dispersées dans le roman.
Dans le cadre du cours dont j'ai parlé, nous devions lire Thelma, Louise & moi, un roman/essai de Martine Delvaux. L'autrice écrit au sujet de la rédaction de son livre qui parle du film Thelma & Louise. Dit comme ça, ça a l'air compliqué... Bref, quand l'autrice écrit sur le geste d'écriture et des sentiments que cela évoque en elle, elle nous assomme non pas d'envolées lyriques, mais d'images poétiques quand même... pendant un paragraphe de long chaque fois. J'ai eu cette impression qu'elle voulait à tout prix montrer au lecteur qu'elle sait écrire, pourtant elle était déjà reconnue avant la parution de ce roman/essai. Elle n'est pas la seule, les écrivains québécois aiment beaucoup glisser des images poétiques dans leurs textes. C'est d'ailleurs ce que je reprocherais à la littérature québécoise: des fois ça ressemble plus à des empilements d'images toutes jolies, sur fond d'histoires hyper dramatiques. Pourtant, j'aime bien une plume travaillée, dite littéraire, poétique, mais quelquefois il faut dire les choses simplement.
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Leah-B/ Blanchisseur de campagnes Dim 24 Avr 2022 - 10:53
Hello !
Merci pour vos réponses
--> Phyrik
Merci pour le retour. Oui, il y a quelque chose de "vertical" dans le thème. On monte, on descend... ou on se contente de regarder le ciel (spoil, ce serait pas intéressant)
--> Paige
Effectivement, il y a une dimension un peu "journal" dans l'incipit qui, je le rappelle, est emprunté à l'œuvre de Kerouac. Personnellement, je ne suis pas fan du ton "confident" dans les romans. Il me paraît très compliqué à manipuler parce je trouve qu'il flirte vite avec le mauvais goût. Notamment quand le narrateur se lance dans du sarcasme, des petites vannes, des phrases entre parenthèses pour s'adresser au lecteur etc. Ici, j'ai fait le choix du présent dans une idée de spontanéité, de transmission "en temps réel". L'effet "journal" se cantonne donc aux toutes premières lignes qui ont alors une pleine fonction d'introduction. On ne retrouve plus du tout ce ton ensuite.
Le point de vue ne change pas au deuxième paragraphe, je pense que tu parlais plutôt de l'objet. (ressenti --> cadre spatial). Je pense que j'ai voulu éviter l'écueil, dans une auto-fic, de donner le sentiment que le roman serait concentré sur le personnage principal. En amenant assez tôt le cadre, en mettant vite de la distance avec le perso, c'est aussi une façon de dire "je ne vais pas parler que de moi". J'ai aussi besoin de placer très vite le décor, puisqu'il est essentiel pour les paragraphes suivants. Je pense qu'il permet au lecteur de situer, de visualiser. Sinon, juste "sur le toit", ce serait trop vague. Entre le toit d'un pavillon de banlieue, le toit d'un immeuble haussmannien et les toits d'une vieille ville, il y a beaucoup de différences, cela n'appelle pas les mêmes idées. Si on s'imagine dans un quartier moderne et aéré, l'idée de chemins menant d'un bâtiment à un autre paraîtrait saugrenue, les images sonneraient complètement alambiquées, on se dirait que l'auteure est partie complètement en live et que l'intrigue est fumeuse. J'ai besoin de poser très vite "quel est ce toit".
(Désolée, ce n'est pas pour contredire ce que tu avances, qui a tout à fait du sens, c'est que c'est intéressant pour moi de me poser la question "pourquoi est-ce que j'ai fait comme ça, qu'est-ce qui se joue ici, qu'est-ce qui est intéressant ?) Merci beaucoup de m'avoir invité à réfléchir à tout ça
Sur le "qui", je suis toujours paumée...
J'ai mis une courte suite plus bas, est-ce que tu serais d'accord pour la lire et me dire si dans cet ensemble, le paragraphe sur le cadre te dérange toujours un peu ?
--> Elo
Merci <3 Oui, c'est un projet que je porte depuis un moment, un an et demi environ et il résonne très fort, d'où mon envie de réussir à faire quelque chose de cette idée, mêmes si c'est diablement compliqué.
J'ai mis une courte suite plus bas, si tu veux jeter un oeil
--> Agent
Merci d'avoir pris le temps d'écrire ton avis. Je pense que nous n'avons pas tout à fait la même vision de la chose alors ça vaut peut-être le coup que t'explique mon cheminement :
Déjà, je rebondis, comme plus haut, sur la dimension "démonstrative" qui peut en effet suffire à faire lâcher un bouquin, si on a le sentiment que l'auteur se masturbe sur sa prose tout du long.
J'ai eu une grosse réflexion sur le "lyrisme" tout au long de mon parcours de jeune auteure (deux ans et deux romans publiés, 3 sorties à venir). Pour mon premier, j'ai exclu beaucoup de termes et de tournures, parce que j'avais conscience de ne pas savoir les gérer, et parce j'avais trop lu de romans "masturbatoires" et que je n'avais aucune envie de tomber là dedans. De cette manière, les deux premiers tomes du Son de la Baie sont écrits avec une plume assez concrète, pas dénuée d'images et de jeux de langues, mais avant tout centrée sur l'intrigue. Sur De sueur et de ciel, où le suspense était plus soft, j'ai davantage travaillé sur la plume, sur comment apporter de la poésie à un texte. Résultat des comptes : c'est bien plus complexe que "les envolées ne se prêtent qu'à des choses abstraites". Je ne sais pas quelle est ton expérience avec l'écrit, mais je pense que tu vas ter fermer énormément de portes. Je me permets te partager ma réflexion :
Déjà, le terme "envolées" est très glissant. Quand on l'utilise, c'est souvent pour dire que l'auteur s'est envolé tout seul. Je doute que chercher à faire des envolées soit le bon élan. --> Poser des petites touches à des moments clés me paraît plus pertinent, y aller très fort quand la scène ou le sujet s'y prête me paraît juste. Et l'objet de cette poésie n'est pas forcément quelque chose d'abstrait. Je me méfie au contraire des envolées sur des thèmes déjà très porteurs. En vrac : les rêves, la souffrance, l'amour, la jeunesse, la beauté, les vastes paysages... On flirte vite avec le kitsch. Là, comme ça, je pense à Rimbaud et à ses "lichens de soleil" et autres "morves d'azur" --> Il joue sur le contraste entre des mots très précieux (azur et soleil, donc) et des termes beaucoup plus prosaïques. C'est ce qui donne de la force à sa poésie. Car au final, enchaîner des mots précieux, nous en sommes tous capables. Qui n'a jamais soupiré devant une description d'un lieu d'un personnage ou d'un sentiment construit uniquement avec des tournures lyriques ? Est-ce que le parfum d'une rose, la silhouette d'une jeune femme ou la profondeur d'un horizon ont vraiment besoin qu'on leur rajoute des fioritures ? Est-ce que ce n'est pas plus intéressant de garder ces termes pour faire naître de la beauté là ou le lecteur ne l'aurait pas vu tout seul ?
Je déconseille par ailleurs d'aller chercher à faire "des envolées" les petits détails : une tasse de café ou la couleur d'un vêtement par ex.. Poétiser, y aller à petites doses, avec de la finesse, oui. Mais poser des emphases sur ce type de sujet, c'est dire au lecteur "je ne sais pas gérer ce qui est important, je met l'accent sur tout et n'importe quoi".
Donc, non, tenter le lyrisme ne signifie pas savoir écrire, nous sommes d'accord. Savoir construire des images et les positionner efficacement, c'est déjà un meilleur début.
Pour revenir sur le toit en tant que sujet lyrique, je ne suis donc pas d'accord avec ce que tu défends. Pour moi au contraire, ce qui est intéressant avec l'objet "toit', c'est que c'est suffisamment porteur d'idées (la limite terre ciel, l'espace hors du temps, l'espace hors de la Cité, l'espace dangereux, la dimension verticale, les références poétiques, l'appel à l'imaginaire...) pour avoir de la matière à écrire, tout en restant suffisamment simpliste pour ne pas sonner d'emblée comme trop ampoulé. Dire "sur le toit", ça ne sonne pas pompeux. On peut ensuite le transformer à petites doses en "sur les chemins du ciel" quand la scène s'y prête.
Je serais très curieuse de lire ton paragraphe avec la description de l'âme de ton perso (en MP si tu veux) pour mieux cerner ce que tu as voulu dire. Je veux bien aussi que tu lises le petit texte en dessous et que tu me dises si, placé dans son contexte, ce deuxième paragraphe "trop lyrique" te dérange autant.
Après, avec ce genre de plume, il y a aussi la dimension "est-ce qu'on aime ou non". Il y a des gens qui ne veulent lire que du très concret, qui ne sont pas du tout sensibles aux jeux de la langue. Je connais plusieurs auteurs qui travaillent avec des plumes assez concrètes, à qui cela convient très bien et qui publient de très bons textes. J'en connais aussi qui écrivent tous leurs romans en "sujet-verbe-complément", pour être bien sûr que rien ne soit trop compliqué. Il y a un équilibre (ou plutôt, des équilibres) à trouver entre une plume plate et un texte alambiqué. J'aime l'idée de se reférer à ce que j'ai défendu plutôt : des images, oui mais pertinentes et bien placées. A ce ompte-là, personnellement, "dire les choses simplement", ça ne m'intéresse plus.
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La suite, enfin les quelques paragraphes qui suivent les deux premiers présentés plus haut. Je suis preneuse de vos avis sur la place du second paragraphe. (Notamment, toi, Paige) Est-ce qu'avec le retour sur le personnage, le second paragraphe te paraît plus intégré ?
Spoiler:
J’ai rencontré Phil peu de temps après la mort de ma mère. Je venais de me remettre d’une sale maladie sur laquelle je ne m’éterniserai pas, si ce n’est à dire qu’elle était liée à la mort de ma mère, justement, et à ce sentiment étrange que depuis, tout était vivant. Alors, avec l’arrivée de Phil, a commencé cette partie de ma vie que l’on pourrait appeler ma vie sur le toit.
Le toit, c’est d’ailleurs là que je suis. Debout sur le faîte, bras écartés, je cherche mon équilibre. Le métal crisse sous mes pieds. Quinze mètres plus bas, il y a le sol. Je lève les yeux. Sur les hauteurs d’une cheminée, des oiseaux semblent me narguer, moi l’humaine qui singe si mal leur démarche. Les mélodies qu’ils fredonnent semblent venir d’un pays lointain, comme s’ils avaient été les chercher de l’autre côté de l’horizon. Je tends un peu plus les bras. Un rayon de soleil vient chasser le brouillard et les douces couleurs du quartier se réveillent. Les pierres de tuffeau prennent leur teinte dorée, les nuanciers des maisons à pan de bois se dévoilent, les hautes cheminées en briques rougeoient dans le ciel, puis c’est tout le Vieux-Tours qui s’illumine. Sous mes pieds, des kilomètres de routes pavées d’ardoises se dessinent, serpentant de faîtes en faîtes, de gouttières en chéneaux et de noues en rives, rails célestes vers le pays des oiseaux de passage et de ceux qui n’ont pas peur de se trouver trop loin du sol.
Je reviens sur mes pas, me laisse glisser le long d’une pente, et regagne ma place favorite, celle où Phil est venu me trouver pour la première fois et où il me rejoint si souvent depuis. Je ramène mes jambes contre moi et pose mon menton sur mes genoux. Sur le toit ou ailleurs, c’est ainsi que j’aime m’asseoir. Un peu plus loin, mon café fume dans sa tasse, celle que j’ai abandonnée sur le rebord de la fenêtre qui sépare mon appartement et ce drôle de monde sous le ciel. De là où je me trouve, les vapeurs de ma boisson semblent se mélanger avec les hautes fumées des cheminées voisines. Dans l’immeuble d’en face, celui où vivait autrefois Balzac, j’aperçois de la lumière. De nouveaux touristes doivent être en train de poser leurs valises dans la location du dernier étage. L’idée m’arrache un sourire. A la fenêtre, j’observerai bientôt des yeux en train de s’arrondir. Il en va toujours ainsi lorsque les vacanciers me voient pour la première fois en train de siroter mon café coincée entre un haut mur de pierre et le toit de l’immeuble qui nous sépare, flirtant tant avec le ciel qu’avec le vide.
Au fond de mes baskets, mes orteils s’agitent. Une sensation d’humidité parcourt mes jambes et mon dos. Il a plu toute la nuit et quand les ardoises sont mouillées, elle deviennent glissantes. Je grimace, attrape mon café, en avale une dernière gorgée, puis effectue quelques pas en direction du carré de ma fenêtre. Un petit saut plus tard, mes pieds humides retrouvent le contact du sol plat et carrelé de la cuisine de mon studio. J’abandonne ma tasse dans l’évier. Avant d’aller me changer, j’adresse un dernier regard à cet étonnant paysage que forment les toitures biscornues du Vieux-Tours. Ce matin, je n’ai pas eu le plaisir d’y retrouver Phil, roi sur ce domaine, mais je ne doute pas que notre prochain rendez-vous tarde. Je traverse l’appartement. Au plafond, on trouve des poutres datant du règne d’Henri IV accompagnées des restes d’une cheminée en pierre mesurant deux fois ma taille. Le vieux bahut de cuisine des années soixante-dix affiche quant à lui une triste mine sous ses faïences décolorés. Plus loin, un enchevêtrement de câbles électriques et un paquet de masques chirurgicaux rappellent que nous sommes au XXIème siècle. Je me met à sourire. Cet appartement est atypique, et il n’est pas seulement question de cette fenêtre qui donne sur les toits. De ces fantasques appareillages, Phil se plaît à dire, souvent avec un brin de malice, que mon doux logis lui donne le sentiment de capsules temporelles qui auraient été mélangées entre elles. Et pour son pays dans lequel nous rebattons les lois de la gravité, quel meilleur anti-chambre qu’un vieil appartement qui nargue chacun des siècles qu’il a traversé ?
Un peu plus loin : (le passage qui met sans le plus concrètement "en route" le miroir avec Sur la Route avec l'arrivée de Phil) On y voir aussi, j'espère, que la volonté de travailler la plume ne dévore pas non plus l'intrigue. Dites moi si je trompe complètement... (D'ailleurs, Phil, il adore tout, mais je crois qu'il est juste beaucoup trop content qu'on écrive un roman sur lui ^^) Je vous le mets si éventuellement ça vous intéresse, mais je l'enlèverais assez vite.
Spoiler:
Au loin sur le quai, une silhouette haute et fine lève une main en ma direction. J’abandonne mes réflexions et affiche un sourire. Voici venir Phil Doherty, prince de la nuit, du ciel, et de ceux qui les arpentent. Il me rejoint à grands pas, laisse choir un sac à dos miteux à mes côtés, baisse son masque sur son menton et me claque une bise baveuse. Je crois sentir le râpeux de sa langue et le relief de cette affreuse bille qui y est pendue. “ Un truc de pédé, tu peux pas comprendre “, m’avait-il un jour soufflé au sujet de cet artifice. J’essuie discrètement le coin de ma joue et réunis mes jambes devant moi. Je n’ai subitement plus aucune envie de parler de mes petits soucis de ***(no spoil) et autres tracas de la vie domestique. Là maintenant, je n’ai qu’une envie, l’écouter me parler des nuits tourangelles et des folles chimères qu’il y poursuit.
Il farfouille quelques instants dans son sac et en tire un briquet et une longue cigarette. Très vite, des volutes de fumée s’élèvent vers les étoiles.
一 Alors, qu’est-ce que tu racontes ? me lance-t-il.
一 ***(no spoil)
一***(no spoil)
一 ***(no spoil)
Il élude la question d’un geste de la main, comme si tout cela ne revêtait pas la moindre espèce d’importance.
一 Et tes écrits, ça avance ? poursuit-il.
一***(no spoil)
Alors que je murmure ces mots, un rayon de Lune se pose enfin sur nous et le visage de Phil se dessine dans l’obscurité, son nez en bec d’aigle, les longues touffes noires et hirsutes de ses cheveux et ces deux grandes billes dont on dirait qu’elles ont été découpées dans la nuit.
一 Moi aussi j’ai commencé à écrire un roman, lâche-t-il. Je n’ai que les premières lignes, mais ça me plaît bien.
一 Ah oui ? dis-je avec étonnement.
Phil romancier, j’ose à peine y croire. Poète, oui, et encore, plutôt de ceux qui produisent des œuvres oniriques dont ils sont les seuls à détenir la clé. Je fronce les sourcils. En réalité, Phil répond selon moi davantage à l’archétype de la jeune rockstar nonchalante qui se chercherait encore une identité quand bien même ses créations soulèveraient déjà des vocations de part et d’autres de la planète.
一 Dis moi, Leah, tu as lu “Sur la Route” ?
一 Le roman de Kerouac ? Oui, quand j’avais dix-sept ou dix-huit ans.
一 Tu as aimé ?
一 Honnêtement, il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Je crois que j’étais passée un peu à côté. Je devais être trop jeune pour le comprendre pleinement.
一 Je vais le réécrire, formule Phil, comme s’il n’avait pas entendu ma réponse.
一 C’est à dire ?
一 Je vais le réécrire, mais avec ce qu’il se passe aujourd’hui. Le covid, l'effondrement climatique, les pavés du Vieux-Tours qui deviennent les pierres tombales de nos libertés, tout ça. Ce que les jeunes de notre génération vivent aujourd’hui, bien loin des révolutions des années cinquante et soixante. Je vais jouer sur les contrastes.
一 C’est un beau projet, dis-je en haussant les épaules.
En réalité, le sujet me paraît bien houleux. Je sais Phil rempli d’audace et de ce feu ardent qui nourrit les ambitions des artistes, mais je ne suis pas certaine qu’il ait bien conscience de ce dans quoi il s’aventure. Enfin, tant mieux dans un sens. S’il savait, sans doute n’oserait-il pas.
一 J’ai quand même un souci, me confie-t-il.
一 Lequel ?
一 Je n’ai pas de chute. Dans Sur la Route, Jack Kerouac et Neal Cassady se séparent, le voyage prend fin et puis voilà. Ce n’est qu’une série de péripéties. Mais je doute que les lecteurs d’aujourd’hui se prêtent à ce genre de trame. A notre époque, s’il n’y a pas un fil de tendu du premier paragraphe jusqu’au dernier, tu les perds et ils auront vite fait d’aller allumer Netflix.
Je hausse les épaules une nouvelle fois. Du peu que je me souvienne de ma lecture de Sur la Route, c’était effectivement ce qui m’avait manqué. Un fil. Quelque chose qui lie les événements entre eux. Du rythme, des enjeux, des retournements de situations. Du reste, j’approuve le raisonnement de Phil. Un roman sans chute, c’est un immeuble sans toit. J’avais toutefois cru comprendre que l’essence de Sur la Route ne se tenait pas à cela, qu’elle dépassait ces considérations, qu’il s’agissait avant tout d’une peinture du freewheeling time, le fameux “temps des possibles” chanté par Bob Dylan. Dans un coin de mes pensées, je note “relire Sur la Route”. J’en possède une édition chez moi, c’est le dernier cadeau que m’a fait ma mère avant de mourir. Mais ça, Phil ne le sait pas.
Dans mon sac, j’attrape le petit recueil de Rimbaud que je promène souvent en ces jours, celui que Phil m’avait demandé d’amener.
一 Tu as vu Phil, il y a un poème où il est question de la Grande Ourse ?
Phil sourit et attrape le livre dans mes mains. Quand il se lève pour réciter les premiers alexandrins de Ma bohème, ce sont à mes lèvres de s’ourler.
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot aussi devenait idéal ; J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Un peu plus loin, quelques adolescents nous regardent, comme ahuris. Sans doute ne fréquentent-ils pas le bar La Grande Ourse, où Phil et moi passons une bonne partie de notre temps libre, moi à écrire, lui à siroter des demi-pêches et à me souffler ses bonnes idées.
Au terme de sa lecture, Phil pousse un nouveau ricanement, puis rattrape son sac. Il en tire un petit carnet et une série de crayon qu’il pose sur mes genoux. Alors que j’en prend un et me demande si mes doigts gelés vont me laisser écrire, le son du saut d’une capsule retentit. Phil glisse une bière dans ma main, une de celles parfumées à la cerise dont il raffole et que je lui offre parfois, lorsqu’il arrive chez moi transi de froid, le seul de mes invités à se présenter plus souvent au carré de la fenêtre qu’à la porte d’entrée.
一 Bon Leah, tu veux m’aider à l’écrire, ce roman ? Il n’y a que sur toi que je peux compter !
Je lui souris en signe d’acquiescement.
一 Alors au travail !
Quelques photos d'illu :
Spoiler:
Nombre de messages : 763 Âge : 27 Localisation : Seoul Pensée du jour : 1011000011 Date d'inscription : 04/11/2017
Agent Seven/ Blanchisseur de campagnes Dim 24 Avr 2022 - 13:24
Citation :
Résultat des comptes : c'est bien plus complexe que "les envolées ne se prêtent qu'à des choses abstraites". Je ne sais pas quelle est ton expérience avec l'écrit, mais je pense que tu vas ter fermer énormément de portes.
Ce n'est pas vraiment ce que j'ai dit, mais bon. Je voulais juste signifier qu'il faut disséminer les images. Moi, je trouvais que tu les agglutinais dans un paragraphe.
Citation :
Et l'objet de cette poésie n'est pas forcément quelque chose d'abstrait. Je me méfie au contraire des envolées sur des thèmes déjà très porteurs. En vrac : les rêves, la souffrance, l'amour, la jeunesse, la beauté, les vastes paysages... On flirte vite avec le kitsch.
Encore une fois, ce n'est pas ce que j'ai dit. Sinon, pour les rêves, la plupart du temps, pas toujours, l'auteur veut y mettre une touche d'onirisme. Dans ce cas-là, la poésie est la bienvenue. Évidemment, ne pas utiliser la poésie serait déconcertant, ce qui peut aussi être un effet recherché. Aussi, faire attention en employant le terme kitsch. Ce qui peut être kitsch peut ne pas l'être pour un autre et vice-versa.
Citation :
Est-ce que ce n'est pas plus intéressant de garder ces termes pour faire naître de la beauté là ou le lecteur ne l'aurait pas vu tout seul ?
Justement, je crois que tu m'as mal comprise. Le personnage de mon roman est la fille d'une docteure, plus précisément d'une cardiologue (mais passionnée par l'orthopédie). Elle s'y connait donc en anatomie. En une phrase, j'ai comparé une carte (pour voyager, avec les routes et les cours d'eau) avec le système lymphatique. Ou encore étrangler une main. Ce sont des images auxquelles on ne pense pas nécessairement. Il y a aussi ce bijou en forme de scaphoïde, qui recèle une signification particulière.
Je ne dis pas qu'on ne pas jouer avec les mots, les contrastes, les images inattendues mais oui, parfois il faut faire simple. J'ai envie de dire, même, si on ne sait pas faire de la poésie avec simplicité, il faut travailler plus fort.
Moi j'aime les plumes poétiques, travaillées, mais des fois, trop c'est comme pas assez.[/quote]
Dernière édition par Agent Seven le Dim 24 Avr 2022 - 14:01, édité 1 fois
Nombre de messages : 795 Âge : 29 Localisation : Tours Date d'inscription : 27/07/2020
Leah-B/ Blanchisseur de campagnes Dim 24 Avr 2022 - 13:26
Merci de ton avis
Nombre de messages : 930 Âge : 33 Date d'inscription : 25/04/2020
Paige_eligia/ Bile au trésor Mer 27 Avr 2022 - 11:49
Alors j'ai lu la suite.
Je trouve que ton deuxième paragraphe coule très bien avec les suivants, j'y retrouve ta plume et ton style. J'aime aussi beaucoup la conversation sur le toit à l'arrivée de Phil, c'est fluide, naturel, on s'y croirait sans problème. En fait je pense que c'est le premier paragraphe qui détonne par rapport au reste.
Je t'explique pourquoi, à toi de choisir ensuite ce que tu en fais ou non, bien évidemment
Comme dit précédemment, dans le premier paragraphe tu adoptes un ton de confident et une façon d'écrire qu'on ne retrouve plus ensuite. Je pense que c'est parce que tu as tenté de coller à la version anglaise, car étant une réécriture d'un ouvrage connu tu as voulu donner le ton. Or tu le dis toi-même, tu ne vas pas garder ce ton par la suite, et au contraire tu poses le cadre dans le deuxième paragraphe pour la suite.
Peut-être devrais tu réécrire ce premier paragraphe à ta manière, avec ton style et tes descriptions. Je sais que tu aimes toujours commencer tes premiers chapitres en posant l'ambiance et le cadre, ce que tu fais d'ailleurs dès le deuxième paragraphe. (et que tu fais très bien)
A voir ensuite ce que ça donnera et tu verras bien ce que tu souhaites garder. Le début d'un roman est toujours difficile, et encore plus les premières phrases. Je crois qu'on se prend tous la tête avec ça ^^
Nombre de messages : 795 Âge : 29 Localisation : Tours Date d'inscription : 27/07/2020
Leah-B/ Blanchisseur de campagnes Mer 27 Avr 2022 - 22:01
Hello, merci pour ta lecture et pour les conseils.
Je note tout ça et je laisse mûrir... Effectivement j'adore les incipit dans lesquels tiennent tout le roman, j'adore jouer avec ça. Sur le tome 4 de LSB, je me suis éclatée à mettre toutes les réponses dans le premier paragraphe ^^
Mais un "Isis ! Sale voleuse !" ça fonctionne bien aussi x)
Avis critique incipit (Sur le toit)
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