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 Les correcteurs "dûment qualifiés" des maisons d'édition

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Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Bonjour en ce lundi matin !
J'espère être dans la bonne section.
On a évoqué avec Plumerose l'idée d'un fil consacré aux correcteurs (ou présentés comme tels) des maisons d'édition. Je ne sais pas trop où nous mènera ce fil, dont je crains qu'il soit plus un exutoire (oui parce qu'on n'en peut plus de corriger les correcteurs !!!  No ) mais après tout, un exutoire, ça fait du bien.

En tout cas ce problème des corrections en est en effet un sacré, de problème, et c'est un paramètre à prendre en compte au moment du choix d'une maison d'édition.
Pour moi, déjà quand la page d'accueil d'une ME (qui mentionne qu'elle dispose d'une correctrice "dûment qualifiée" ou d'un "correcteur chevronné") comporte un certain nombre de fautes, c'est rédhibitoire, ou en tout cas ça demande une grande prudence dans la suite des relations avec ladite maison.
Quand par exemple sur une page de présentation d'une ME, je lis qu'elle veut "pallier aux inconvénient..." ou qu'elle propose à ses lecteurs "une ballade" dans tel et tel univers, j'ai envie de partir en courant.

D'accord on peut être génial dans l'imaginaire, écrire des histoires formidables et ne pas être au top en orthographe, ça s'est vu chez les plus grands, et puis l'erreur est humaine. On peut ignorer que "les soldes" c'est masculin et pas féminin, que des soldes fabuleuses, ce serait les salaires des... soldats (payes rarement fabuleuses) et que ce qui reste dans les magasins, comme sur nos comptes bancaires, ce sont les soldes au masculin (rarement fabuleux... :mrgreen: )
Bref, on a tous le droit d'ignorer certaines choses de la langue, surtout quand l'usage commun a quasiment consacré la faute (comme ici le mot Soldes, qui me semble un bon exemple).

Il n'y a aucune condescendance à avoir envers un auteur qui ferait des fautes bien malgré lui : un bon acteur ne serait pas forcément un bon dialoguiste.
Et puis même si un auteur a de prime abord les connaissances adéquates, il laisse forcément des fautes, soit par distraction, soit par ignorance malgré tout. En plus, l'auteur d'un texte n'est, loin s'en faut, pas le mieux qualifié pour en voir les fautes de frappe ou les distractions orthographiques et/ou typographiques, vu que le cerveau remet tout seul en place les choses et lira par exemple "redoutable" même si on a écrit "redouable".

D'où le métier de correcteur.
Sauf que...
...Hélas :  le cerveau du relecteur, s'il n'y a pas relecture au mot-à-mot, lira de même "redoutable" pour "redouable", et donc ce n'est pas forcément gagné. Or la relecture en mot-à-mot c'est très difficile comme exercice : il faut ne pas se laisser emporter par l'histoire qu'on lit. Et puis quand il y a plus de 150 000 mots dans le manuscrit, ça demande un temps infini. Bref il faut un vrrrrrrai professionnel de la relecture, et les petites maisons d'édition ne peuvent pas s'en offrir.

Le problème grossit quand il s'agit des corrections de grammaire ou de syntaxe. Autant on peut se dire que si on a oublié un s au pluriel d'un mot, le lecteur se dira gentiment "tiens, il/elle a oublié le s", autant une mauvaise syntaxe, là ça ne relève pas de la distraction. Et malheureusement, chez certains éditeurs aux correcteurs supposément  "qualifiés", la syntaxe, ça craint, la faute ne sera pas vue, ou pire : si on ne l'a pas faite, ils la feront pour nous ! No

Je disais sur un  fil où on parlait de contrat, qu'il faut vraiment s'assurer, en signant le contrat, que c'est nous, en tant qu'auteur, qui avons le dernier mot quant aux corrections données par le correcteur. En lisant les pages de certaines maisons d'édition, j'en suis plus que jamais persuadée.

D'ailleurs c'est aussi un point supplémentaire dans la liste de reproches que j'ai à faire à La Geste, qui a édité mon roman...: ils n'ont pas de correcteurs, et c'est ainsi qu'il reste une bonne trentaine de fautes (Dieu merci surtout typographiques - espace en trop, ponctuation en doublon... - mais qui me font tout de même honte et qui me sont un élément de plus pour ne surtout pas faire de pub autour de ce premier roman).
 
Aquae
   
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Coucou ! Juste pour apporter une nuance, il me semble que c'est assez rare que les sites internet des ME soient relus par des correcteur-ices pro, auxquel-les on fait surtout appel pour la correction des textes destinés à être publiés. Généralement, les correcteur-ices sont des personnes extérieures à la ME, donc qui ne participent pas à la vie quotidienne de celle-ci. Le site internet, ça relève plutôt de la comm' Smile [Je précise que je parle plutôt des petites et moyennes ME, dont je connais mieux le fonctionnement que les très grandes]
Après, je suis d'accord que trouver des fautes sur le site d'une ME, c'est moche.
 
Emsi
   
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Oui je me suis fait la même réflexion que toi concernant la "révision" de la page d'accueil (ou de toutes les pages du site) d'une maison d'édition, mais ce que je me suis dit alors, c'est que quitte à payer un correcteur extérieur, on peut allonger la sauce et lui faire relire ce qui est écrit sur le site. Ces pages de présentation de la ME sont tout de même la "vitrine" de la maison d'édition, de sa qualité, de son sérieux, de son savoir-faire..., surtout lorsqu'elle met en avant son exigence pour "des textes de qualité", ou qu'elle se dit "soucieuse de la qualité de la langue"...
 
Florence_C
   
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Je déplace dans la partie plus générale.
http://fcochet.wix.com/fcochet
 
meganefan
   
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meganefan  /  Pour qui sonne Lestat


Emsi a écrit:

Pour moi, déjà quand la page d'accueil d'une ME (qui mentionne qu'elle dispose d'une correctrice "dûment qualifiée" ou d'un "correcteur chevronné") comporte un certain nombre de fautes, c'est rédhibitoire, ou en tout cas ça demande une grande prudence dans la suite des relations avec ladite maison.
Les 3/4 du temps les sites sont réalisés par des prestataires de services, des webmasters donc, qui ont suivi un cursus informatique, et il est rare que les matheux soient bons en orthographe (oui je sais c'est cliché). Parfois, ils repompent des textes (notamment les mentions légales ou CGU) qu'ils ont trouvé ailleurs et font des modifs. Et parfois, ils ne vivent même pas en France donc écrivent mal le français (c'est de la sous-traitance à faible coût d'autres pays). De plus, c'est rarement l'éditeur qui rédige les textes du site, souvent une secrétaire ou un stagiaire. Mais ce ne sera pas le correcteur de la ME, logiquement.

Emsi a écrit:

Et puis même si un auteur a de prime abord les connaissances adéquates, il laisse forcément des fautes, soit par distraction, soit par ignorance malgré tout.
D'où le métier de correcteur.
Sauf que...
Bref il faut un vrrrrrrai professionnel de la relecture, et les petites maisons d'édition ne peuvent pas s'en offrir.
Tu sais, au lycée, j'avais des profs de français qui faisaient des fautes. Et j'ai déjà lu des bouquins de grosses ME qui avaient des fautes. Le métier de correcteur, c'est comme tous les métiers. Il y en a des bons, des moyens et des mauvais. C'est pas parce qu'une ME va payer un correcteur 1000€ pour la correction d'un bouquin que celui-ci va être nickel et sans faute. Tout comme c'est pas parce qu'une ME n'a pas de correcteur externe qu'elle fait des fautes dans ses bouquins. Regarde AB, ils n'ont pas de correcteur externe, et leurs livres n'ont pas de fautes. Regarde Livresque, leur site est bourré de fautes un peu partout, mais leur bouquin sont sans fautes et ils ont des correcteurs externes.  

Emsi a écrit:

Je disais sur un  fil où on parlait de contrat, qu'il faut vraiment s'assurer, en signant le contrat, que c'est nous, en tant qu'auteur, qui avons le dernier mot quant aux corrections données par le correcteur. En lisant les pages de certaines maisons d'édition, j'en suis plus que jamais persuadée.
Ah ? Je suis étonnée. Normalement, ils ont obligation de préciser que les BAT sont soumis à l'auteur pour validation.

Emsi a écrit:

D'ailleurs c'est aussi un point supplémentaire dans la liste de reproches que j'ai à faire à La Geste, qui a édité mon roman...: ils n'ont pas de correcteurs, et c'est ainsi qu'il reste une bonne trentaine de fautes (Dieu merci surtout typographiques - espace en trop, ponctuation en doublon... - mais qui me font tout de même honte et qui me sont un élément de plus pour ne surtout pas faire de pub autour de ce premier roman).
Faut pas en avoir honte. Pense à Zemmour qui a pêché par orgueil dans son bouquin au lieu de pécher :mrgreen: https://www.bfmtv.com/politique/elections/presidentielle/j-ai-peche-une-faute-d-orthographe-des-les-premiers-mots-du-livre-d-eric-zemmour_AN-202109150171.html
Je suis surprise que la Geste n'ait pas de correcteur, c'est quand même une grosse boite. scratch
 
Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


:mrgreen:  Je préfère penser à Orsenna qui a laissé passer (lui ou son correcteur) le "pie de la vache"...
Je pense que La Geste économise là où elle peut : c'est moi qui ai dû faire mes propres corrections (ma quatrième de couv, ma bio, où j'aurais pu m'inventer tout ce que je voulais, et j'en passe. En fait ils ne font qu'imprimer. La preuve : ils ne se sont pas aperçu qu'ils avaient mis un mauvais titre en couv et le bon en page de garde). Donc ils n'ont même pas chez eux une personne dont le rôle pourrait être, sans être correctrice déclarée, d'au moins veiller un minimum au grain : correction ET relecture, qui sont je crois deux métiers différents dans l'édition :  correcteur, ça consiste à veiller à la langue, et "relecteur" ça consiste à veiller à la cohérence (que quelqu'un qui est un grand brun à la page 22 ne soit pas un petit blond à la page 118).
Il est clair que La Geste n'a ni l'un ni l'autre, et pourtant comme tu dis, c'est déjà une maison de belle taille. Alors que dire quand il s'agit de petites maisons. Quand toutefois il y a un correcteur annoncé sur le site, je pense que c'est le moins nul en français et en logique de l'équipe qui cumule les tâches de correction et de relecture !
 
meganefan
   
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meganefan  /  Pour qui sonne Lestat


Emsi a écrit:
correction ET relecture, qui sont je crois deux métiers différents dans l'édition :  correcteur, ça consiste à veiller à la langue, et "relecteur", consiste à veiller à la cohérence (que quelqu'un qui est un grand brun à la page 22 ne soit pas un petit blond à la page 118).
Logiquement, c'est le travail de l'éditeur de chercher les incohérences. Il fait cela avant la correction du correcteur qui lui ne s'occupe que des fautes (syntaxe, grammaire, orthographe et parfois style).
Un (bon) éditeur doit relire le texte après le travail du correcteur pour le vérifier. En tout, un éditeur doit relire 3 fois un manuscrit. Une première fois lors de la soumission, une deuxième fois lors du travail éditorial et une troisième après le passage du correcteur. On comprend pourquoi certains sont frileux à publier des livres de plus de 100 000 mots. Smile
 
Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Very Happy Oui on comprend
Sinon, voici ce que je lis sur une fiche métier (la graisse est de mon fait) :
Le relecteur-correcteur constitue la dernière étape avant publication d'un texte. Sa mission : assurer la qualité de ce dernier, aussi bien d'un point de vue formelle (orthographe et grammaire, style) que du contenu. Un métier indispensable mais qui souffre pourtant d'une réduction du nombre de postes. Avis aux candidats littéraires et pointilleux !

Là aussi, on comprend... Very Happy
 
meganefan
   
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meganefan  /  Pour qui sonne Lestat


On comprend alors pourquoi des livres sortent avec des fautes malgré l'intervention d'un correcteur si l'éditeur ne vérifie pas le travail de correction qui a été fait. Des mauvais correcteurs ça existe malheureusement. Cela me semble logique qu'un editeur vérifie le taff en dernier. T'imagines si le correcteur efface tout un paragraphe en faisant une mauvaise manip et ne s'en rend pas compte ? Le truc part comme ça à l'impression. 500 exemplaires imprimés d'un livre avec un paragraphe manquant. Ça fait mal.
 
Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Oui c'est comme ça que le mien est parti avec un (mauvais) titre en couverture (erreur de l'infographiste !!!) et un autre (le bon) en page de garde... affraid Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy (rire nerveux)
 
Plumeenmain
   
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Plumeenmain  /  Petit chose


Les correcteurs, c'est comme n'importe quelle profession : il y a les bons correcteurs et les mauvais correcteurs Laughing
Quand vous choisissez une ME, lisez un ou deux livres de chez elle. Discutez avec les auteurs de la manière dont se sont passées les corrections éditoriales.
C'est difficile — impossible, même — d'éradiquer toutes les fautes en une seule lecture. Ça coûte cher d'en faire plusieurs.
Donc une ME qui choisit un correcteur au rabais et qui choisit de ne faire qu'une correction pour limiter les coûts, ben forcément ça ne donne pas le même résultat qu'une ME où l'éditeur fait une vraie préparation de copie et confie une deuxième lecture à un bon correcteur.
Une ME qui paye un freelance au lance-pierres récupère un job "ni fait ni à faire", parce que le freelance, il a pas quatre mains, et s'il veut se sortir un salaire à la fin du mois, ben il doit cumuler plus de missions et donc les bâcler.
On en revient au choix d'une ME sérieuse.
Donc ne tapez pas seulement sur les correcteurs, ils souffrent déjà pas mal Laughing
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Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Oui c'est sûr Plumenmain, mais quand on dit "les correcteurs", c'est comme quand on dit "les ceci" ou "les cela" de façon rhétorique. C'est comme quand tu dis "les Américains",  "les Bretons", "les boulangers", "les cyclistes" (tiens je ne sais pas  pourquoi cet exemple me vient... Peut-être parce qu'hier soir j'ai encore failli m'en payer un qui n'était pas éclairé  No  No  No  No  No  No , et là aussi tu peux me dire "il y en a aussi qui ont un éclairage").
Il est bien évident que quand on dit "les Américains"  "les boulangers" ou autre, on ne parle pas de tous, et il est évident aussi que s'ils sont comme ci ou comme ça, les causes peuvent en être extérieures (comme ici, les maisons d'édition pour les correcteurs). C'est tout le problème de la rhétorique, mais je pense que tout le monde est conscient qu'il y a des nuances...
Cela dit, il me semble que cette discussion portait explicitement sur justement les correcteurs qui ne sont pas qualifiés, et pas sur "les correcteurs" de façon générale, et que la critique portait également sur les maisons d'édition et ce qu'elles mettaient en avant comme "correcteurs qualifiés", donc finalement... on est d'accord, non ? ! Smile
 
Plumeenmain
   
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Plumeenmain  /  Petit chose


Emsi a écrit:
on est d'accord, non ? ! Smile

Hello et meilleurs vœux à tous !

Oui Emsi, on est d'accord Smile
Je n'ai pas ressenti le propos comme étant une généralisation, ni comme une attaque personnelle d'ailleurs lol. Je voulais juste apporter un éclairage différent sur ce métier malmené.
Et que quand l'auteur voit des fautes qui restent, ben avant de taper sur le correcteur, demandons-nous si on lui a donné les moyens de faire autrement.
Aussi, j'ai bien conscience qu'on juge le correcteur aux fautes qu'il n'a pas vues, mais parfois j'ai envie de demander, juste pour relativiser : savez-vous combien il en a débusqué ?
Bien sûr, si le correcteur rajoute des fautes, le problème est ailleurs Laughing

Moi je veux bien qu'on tape sur les mauvais correcteurs Laughing ; j'ai juste peur qu'on juge parfois sur de mauvais critères.
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