Bonjour,
Curieusement, depuis que je m'intéresse aux temps de récit, j'ai perdu mon "naturel" et je ne suis plus sûr d'utiliser le temps le plus adapté à ma prose.
L'extrait suivant narre un évènement présent, mais j'utilise l'imparfait / passé simple pour décrire l'action. En revanche, je me demande s'il n'est pas plus élégant de digresser au présent quand on rentre dans l'intériorité du personnage, une intériorité justement affranchie des limites temporelles.
Votre avis sera le bienvenu.

Version 1
Cependant, il n’éprouvait ni peur, ni impatience. L’esprit est ailleurs, loin d’ici, réfugié dans une vie antérieure, celle des jours heureux, des jours révolus, et tout le reste l’indiffère.

Version 2
Cependant, il n’éprouvait ni peur, ni impatience. L’esprit était ailleurs, loin d’ici, réfugié dans une vie antérieure, celle des jours heureux, des jours révolus, et tout le reste l’indifférait.

Merci de vos éclairages.

Z.

Si tu commences au passé, tu dois tout mettre au passé, sinon il y a erreur de concordance.

Bonjour Zabriskie73, ton premier message devrait être ta présentation dans la section accueil du forum, sinon ton post risque d'être supprimé.
Sinon pour répondre à ta question je pencherai plutôt pour la version 2.

Tengaar a écrit:

Si tu commences au passé, tu dois tout mettre au passé, sinon il y a erreur de concordance.

Bonjour,

C'est une règle générale ou absolue ? N'y a-t-il pas des contre-exemples fameux ?

Je me permets de publier un autre extrait, aux temporalités multiples, pour savoir si cette concordance de temps est correcte ou pas, ou si j'ai les neurones qui marchent de travers.

Recroquevillé sur lui-même, il n’avait eu aucune réaction face au brutal orage médiatique sur son affaire, que les autorités avaient absolument tenu à garder secrète. Or, il y a trois semaines, des fuites issues des milieux animalistes vinrent briser l’omerta. Sans surprise, JT et canards trouvèrent leur bête de foire, leur monstre à présenter au grand public. Et un monstre, ça se hue, ça s’écartèle, ça se déchire en mille morceaux, ça se brûle en holocauste. L’opinion publique était maintenant chauffée à blanc, mais pourtant sans unanimité.

Liréo a écrit:

Bonjour Zabriskie73, ton premier message devrait être ta présentation dans la section accueil du forum, sinon ton post risque d'être supprimé.
Sinon pour répondre à ta question je pencherai plutôt pour la version 2.

Désolé et merci pour ce rappel, je viens de le faire.

Sur le premier extrait, je penche aussi pour le 2.
Sur le deuxième, tu peux effectivement garder le présent, selon moi, car c'est un "présent général" (ça doit avoir un vrai nom… )

Je suis d'accord avec Tengaar. Tes extraits sont difficiles à lire car on se perd avec tous ces temps. Pour moi, c'est vraiment une erreur. Il faut tout de même respecter certaines règles, chaque temps s'utilise selon le contexte de l'action or là les temps que tu utilises ne correspondent pas au bon contexte. On n'arrive plus à situer à quel moment se passe ta narration.

Or, il y a trois semaines, des fuites issues des milieux animalistes vinrent briser l’omerta.
Sans surprise, JT et canards trouvèrent leur bête de foire, leur monstre à présenter au grand public. Et un monstre, ça se hue, ça s’écartèle, ça se déchire en mille morceaux, ça se brûle en holocauste. L’opinion publique était maintenant chauffée à blanc, mais pourtant sans unanimité.

Moi j'aurais écrit ainsi:

Or, il y a trois semaines, des fuites issues des milieux animalistes étaient venues briser l’omerta.
Sans surprise, JT et canards avaient trouvé leur bête de foire, leur monstre à présenter au grand public. Et un monstre, ça se hue, ça s’écartèle, ça se déchire en mille morceaux, ça se brûle en holocauste. L’opinion publique était maintenant chauffée à blanc, mais pourtant sans unanimité

Liréo a écrit:

Or, il y a trois semaines, des fuites issues des milieux animalistes vinrent briser l’omerta.
Sans surprise, JT et canards trouvèrent leur bête de foire, leur monstre à présenter au grand public. Et un monstre, ça se hue, ça s’écartèle, ça se déchire en mille morceaux, ça se brûle en holocauste. L’opinion publique était maintenant chauffée à blanc, mais pourtant sans unanimité.

Moi j'aurais écrit ainsi:

Or, il y a trois semaines, des fuites issues des milieux animalistes étaient venues briser l’omerta.
Sans surprise, JT et canards avaient trouvé leur bête de foire, leur monstre à présenter au grand public. Et un monstre, ça se hue, ça s’écartèle, ça se déchire en mille morceaux, ça se brûle en holocauste. L’opinion publique était maintenant chauffée à blanc, mais pourtant sans unanimité

Ah merci beaucoup Lireo, c'est vrai que c'est plus juste ainsi.
Comme je n'écris pas forcément sur des temporalités linéaires, je réalise que j'ai un peu de mal parfois à trouver la bonne conjugaison. Surtout s'il y a des flash-back, ou alors des "accélérations" dans le récit où je décris ce qui se passe les 3 semaines suivantes sur 10 lignes, avec des sortes d'arrêts sur images dans ladite  description. Mal de crâne...

:-)

En relisant ton texte, je me demande même si tu ne devrais pas écrire aussi: "Recroquevillé sur lui-même, il n’eut aucune réaction face au brutal orage médiatique (...)"
Je m'explique.
En règle générale pour moi le passé simple est toujours le temps du récit et des actions courtes. J'utilise l'imparfait pour les actions longues et le plus que parfait si je dois évoquer une antériorité.
Exemple bidon:

"Il plongea son gros orteil dans l'eau froide de la mer qui l'attirait comme un aimant. Il n'avait plus revu l'océan depuis de longues années, depuis l'époque où, enfant, il s'y baignait durant des heures jusqu'à ce que ses lèvres deviennent bleues."

Je réserve généralement le présent et le passé composé aux dialogues.

J'espère que ça pourra t'aider, c'est une règle que j'applique toujours et qui marche plutôt bien.

Et le "il y a" n'a pas sa place si tu mets le tout au passé

Liréo a écrit:

En relisant ton texte, je me demande même si tu ne devrais pas écrire aussi: "Recroquevillé sur lui-même, il n’eut aucune réaction face au brutal orage médiatique (...)"
Je m'explique.
En règle générale pour moi le passé simple est toujours le temps du récit et des actions courtes. J'utilise l'imparfait pour les actions longues et le plus que parfait si je dois évoquer une antériorité.

Oui, je comprends ton raisonnement et ta proposition sonne bien.
Seulement il s'agit bien d'une sorte de mini flash-back. Le contexte présent du texte : le criminel est transporté dans un fourgon jusqu'au Palais de Justice, et je fais ce flash-back durant le transport du prisonnier.
Du coup, le plus-que-parfait n'est-il pas grammaticalement plus juste ?

hodobema a écrit:

Et le "il y a" n'a pas sa place si tu mets le tout au passé

Certes, mais l'extrait présenté n'est pas la ligne de temps principale du texte. Le protagoniste est présentement dans une fourgon blindé, et je détaille un peu le contexte de sa médiatisation soudaine, trois semaines avant son transport présent cerné de policiers. Après je suis ouvert à toute proposition plus pertinente.

Je t'avoue que je n'en sais rien. Probablement, mais il est difficile de se prononcer quand on n'a pas tout le texte sous les yeux... Mais si je comprends bien, tu fais un flashback dans un flashback? Tu ne choisis pas la facilité...

Moi je dirais :

"Recroquevillé sur lui-même, il n’eut aucune réaction face au brutal orage médiatique sur son affaire, que les autorités avaient absolument tenu à garder secrète. Or, il y avait trois semaines, des fuites issues des milieux animalistes étaient venues briser l’omerta. Sans surprise, JT et canards avaient trouvé leur bête de foire, leur monstre à présenter au grand public. Et un monstre, ça se huait, ça s’écartelait, ça se déchirait en mille morceaux, ça se brûlait en holocauste. L’opinion publique était maintenant chauffée à blanc, mais pourtant sans unanimité."

Même le présent de vérité générale dans un récit écrit au passé, je suis pas fan. Je mettrais TOUT au passé (ou tout au présent)