Salut à tous,

On voit souvent passer ici des demandes d'infos sur des editeurs border-line compte d'éditeur mais achats d'exemplaires, etc..
Je voulais vous faire connaitre une anecdote qui fait réfléchir.
Elle concerne Kheiron, un humoriste qui a porté à l'écran la vie de ses parents dans le film "Nous trois ou rien" . Très beau film mais lisez plutôt, c'est extrait de la page wikipedia de ce film.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nous_trois_ou_rien

Wikipedia a écrit:

Condamnation pour contrefaçon

En 2007, Hibat Tabib, le père de Kheiron, écrit avec Nathalie Dolle, le livre Téhéran-Paris : opposant politique en Iran, innovateur social en France, publié aux éditions de l'Atelier. À l'époque, le livre s'écoule à 419 exemplaires, dont 50 achetés par Hibat Tabib lui-même, et les auteurs touchent 218 euros chacun de droits d'auteur. En 2016, quatre mois après la sortie du film, les éditions de l'Atelier portent plainte contre Kheiron, son père et les producteurs du film pour « contrefaçon », en réclamant 120 000 euros de dommages et intérêts. Le tribunal de grande instance de Paris se retrouve devant un casse-tête inédit, car il est évident que le film et le livre racontent la même histoire, qui évoque la vie d'Hibat Tabib. Kheiron déclare avoir « basé son scénario, non sur le livre, mais sur les récits de son père, ses souvenirs, et sur plusieurs articles consacrés à son père », ajoutant que son « père a écrit un livre historique et sociologique », tandis qu'il a fait « un film humoristique et émouvant ». En novembre 2018, le tribunal condamne finalement les producteurs du film à verser aux éditions de l'Atelier, 15 000 euros de dommages et intérêts, plus 5 000 euros de frais de procédure.

A méditer !

C'est moche

Laissez pas traîner vos droits d'exploitation, les gens.

Malheureusement beaucoup de ME stipulent dans leur contrat que l'auteur cède également ses droits d'adaptation audiovisuelle et beaucoup d'auteurs signent. Sauf que si votre bouquin devient célèbre et qu'un réalisateur souhaite en faire un film ou une série télé, il faudra qu'il passe obligatoirement par votre éditeur, sinon ce dernier peut attaquer en justice pour contrefaçon et il sera dans son bon droit puisque vous lui avez cédé les droits d'adaptation sur ce type de support. Un contrat doit stipuler noir sur blanc que l'auteur reste propriétaire des droits d'adaptation audiovisuelle. Si ce n'est pas précisé, attendez-vous à des problèmes par la suite si votre bouquin devient un best seller.

A la rigueur, si la ME est sérieuse, qu'elle a fait du taff sur le bouquin, qu'elle l'a défendu au niveau marketing etc., on peut comprendre qu'elle garde les droits d'exploitation, mais là clairement, c'est le double effet kiss cool (entubage à la publication + entubage quand le bouquin devient "célèbre").

À cause de ce genre d'histoires, je me dis que si un jour je reçois un contrat d'édition pour un roman, je passerai voir un avocat spécialisé avant de signer
C'est aussi à cause de ce genre d'histoires que je perds foi en l'humanité

Mavis a écrit:

C'est aussi à cause de ce genre d'histoires que je perds foi en l'humanité.

Sachant que les Editions de l'Atelier sont d'origine ouvrière et chrétienne, la symbolique en est d'autant plus forte ...

Et même si vous signez avec une entreprise d'autoédition, qui se charge de la diffusion de votre ouvrage en ligne et dans les bases de données des libraires sans vous demander de céder les droits, lisez bien le contrat quand même. Certaines entreprises (j'en avais parlé ailleurs) n'hésitent pas à s'arroger les droits sur les produits dérivés (donc les films, notamment) sans avoir besoin ni de votre permission ni de vous verser un centime en compensation.

Le droit d'auteur, c'est un truc auquel on ne fait pas assez attention, en tant qu'auteurs (ce qui est paradoxal, vous en conviendrez).