Certains éditeurs demandent un argumentaire un peu plus développé, comme Mnémos par exemple, qui demande présentation, motivation, etc.

Pour mon projet, il se trouve qu'au-delà de la population YA-adultes à laquelle il s'adresse, il existe une cible très précise, assez large, et qui serait très motivée à l'idée d'un livre qui leur serait destiné, car cela n'existe pas à ce jour.

Je me demande si c'est quelque chose qui mérite d'être mentionné dans le courrier, ou si ça fait trop "je vous dis comment faire votre métier"

Merci pour vos conseils !

Dans ton cas, tu peux présenter ton projet et son originalité sans que ça passe comme un argument commercial, il faudrait que tu arrives à trouver une tournure dans tes phrases, à vendre ton projet sans le vendre... je ne sais pas trop si c'est clair ce que je dis...

Peut-être que tu pourrais en dire un peu plus sur ton projet (sauf si tu veux le garder secret) comme ça on pourra mieux t'aider...

Voilà l'état actuel de ma lettre avant que je fasse une petite pause ^^
Je la trouve encore un peu trop longue, et la fin n'est pas encore assez bien amenée, mais ça te permettra d'avoir une idée plus précise  

Pour rappel, il s'agit d'une lettre où la ME demande de présenter son parcours, si le manuscrit s'inscrit dans une série et sa motivation. 
Sachant aussi que cette lettre est à priori le deuxième document qu'ils ouvriront, qu'ils liront le synopsis complet d'une page avant.

Spoiler:

Je la trouve très bien cette lettre. Elle vend bien le livre sans être prétentieuse. D'ailleurs, ça me donne envie de le lire

OK, merci ! La fin ne te paraît pas trop bizarre ?
Je ne sais pas si le fait d'aborder de plein front le thème de la maladie chronique ne risque pas de diminuer la perception de la part de fantastique du projet.
C'est difficile car on et vraiment au croisement entre récit réaliste intimiste et fantastique.
Je ne voudrais pas que certains éditeurs écartent le livre parce qu'ils le pensent trop l'un ou trop l'autre

Alors moi, à mon humble avis, peut-être que tu développes trop la cible concernée par plusieurs paragraphes pour une seule phrase (à la toute fin) qui précise que le livre s'adresse tout de même au grand public. Peut-être que les éditeurs vont se dire que ce roman s'adresse trop à une niche et donc qu'il ne se vendra pas suffisamment. C'est bien de mettre ses atouts en avant, mais peut-être que là tu vends un peu trop ton engagement et pas assez le reste. Mais ce n'est que mon avis personnel

hodobema a écrit:

Alors moi, à mon humble avis, peut-être que tu développes trop la cible concernée par plusieurs paragraphes pour une seule phrase (à la toute fin) qui précise que le livre s'adresse tout de même au grand public. Peut-être que les éditeurs vont se dire que ce roman s'adresse trop à une niche et donc qu'il ne se vendra pas suffisamment. C'est bien de mettre ses atouts en avant, mais peut-être que là tu vends un peu trop ton engagement et pas assez le reste. Mais ce n'est que mon avis personnel

Oui, c'est exactement ce dont j'ai peur en parlant de cette niche, mais en même temps, je trouve que c'est quand même une information interessante à donner, parce que cette niche se compte quand même en millions de personnes qui rêvent de se voir représenter dans un roman ^^

Du coup il faut que je trouve comment faire pour équilibrer ça, merci

Je pense que tu peux enlever le paragraphe sur le retour de tes beta-lecteurs (surtout que c'est l'éditeur qui doit juger la qualité de ton manuscrit, donc là en l'occurrence je trouve que ça fait un peu "si si vous allez aimer car les autres ont aimé"), et étoffer la partie sur le grand public (peut-être dire que ça permet de visibiliser un sujet, le fait de dire ça pourrait accentuer que ton sujet est original). Encore une fois ce n'est que mon avis x)

Merci pour ton retour.
Tu penses vraiment que le fait que le livre "visibilise" le sujet est un bon argument ? 

En fait, je sais que, de prime abord, le sujet de la maladie chronique paraît chiant et pas sexy. Du coup j'hésite toujours à mettre autant l'accent dessus.
C'était l'ambition du projet d'ailleurs : rendre sexy un sujet d'apparence pas sexy ^^

Bah d'un point de vue social je trouve que oui, en ce moment y a beaucoup de militantisme pour visibiliser les minorités (et donc des gens atteints de telle maladie comme toi). Donc moi je suis carrément pour, et je pense qu'il y a beaucoup de personnes intéressées par les témoignages des modes de vie différents du leur.

Franchement, n'importe quel sujet peut être chiant s'il est mal raconté donc l'important n'est pas le sujet mais la manière dont tu l'abordes, et ça c'est ce que les éditeurs jugeront donc autant l'assumer jusqu'au bout

Salut Charlii,

Ta lettre est très bien écrite mais je pense, comme tu l'as dit plus haut, que le long paragraphe sur la maladie risque d'éclipser le côté fantastique de ton récit. En lisant ta lettre, je sens plus un roman engagé, loin des attendus du genre de l'imaginaire.

Attention, je ne dis pas que les littératures de l'imaginaire ne sont pas engagées mais elles n'ont pas en général pour thème principal la maladie ou le handicap.

A partir de là, je voudrais te poser une question : quel genre de maison cibles-tu ? Tu nous parles de Mnémos, mais je les vois plus orientés fantasy ou SF. Du coup, je doute que ce genre d'argumentaire fonctionne sur ce genre de maison (imaginaire).

Scribolitain a écrit:

Salut Charlii,

Ta lettre est très bien écrite mais je pense, comme tu l'as dit plus haut, que le long paragraphe sur la maladie risque d'éclipser le côté fantastique de ton récit. En lisant ta lettre, je sens plus un roman engagé, loin des attendus du genre de l'imaginaire.

Attention, je ne dis pas que les littératures de l'imaginaire ne sont pas engagées mais elles n'ont pas en général pour thème principal la maladie ou le handicap.

A partir de là, je voudrais te poser une question : quel genre de maison cibles-tu ? Tu nous parles de Mnémos, mais je les vois plus orientés fantasy ou SF. Du coup, je doute que ce genre d'argumentaire fonctionne sur ce genre de maison (imaginaire).

En fait, c'est effectivement une vraie question car le projet est vraiment à cheval entre réalisme et fantastique. 
Il est ancré dans notre monde, à hauteur de cette enfant, mais la maladie est traitée par le prisme du fantastique dans le sens où elle devient un vrai personnage à part entière, qui a ses propres envies, son caractère, et avec lequel il faut composer.

A mon sens c'est donc un vrai récit fantastique, car, pour reprendre la définition du terme : le fantastique se caractérise par l’intrusion du surnaturel dans le cadre réaliste d'un récit.

Par conséquent, j'essaie à la fois des maisons généralistes, YA et de l'imaginaire mais orientées fantastiques plus que fantasy et SF. 

J'ai bien aimé que Mnémos se caractérise comme porteurs d'une littérature de l'imaginaire qui fait réfléchir, ce pourquoi je pense tenter chez eux, parmi d'autres.

Mais c'est sûr que pour ceux qui ne font que de la fantasy, ça n'ira pas.

Le projet est aussi à cheval YA et adultes, ce qui complique encore la donne, puisque ce n'est pas du pur jeunesse...

Pour l'instant, j'ai listé : Gallimard jeunesse, Syros, Casterman, Fleuve, Mnémos, Bragelone, La martinière, Michel Lafon.
Puis pour les envois papier plus tard : Flammarion jeunesse, la collection R de Robert Laffon, Albin Michel, Actes Sud...  

Si vous avez des idées de ME qui peuvent correspondre, je suis évidemment preneuse

charliie a écrit:

Si vous avez des idées de ME qui peuvent correspondre, je suis évidemment preneuse

Vu que c'est un peu une œuvre frontière, tu pourrais tenter :
- Les forges de Vulcain : ils revendiquent vraiment cette posture d'entre-deux (par contre ils font vraiment de l'adulte)
- Au diable Vauvert, qui est un peu hybride je dirais
- La Volte, un peu croisement des genres aussi (adulte également)

Je ne connais pas trop les maisons YA mais d'autres pourront mieux te renseigner

Bonjour Charliie,

Je pense que c'est une bonne idée de bien cibler l'intention (tout ce qui peut leur mâcher le travail et les pousser à lire ton manuscrit est bon à prendre) mais je trouve que ta lettre est trop longue. Ils en reçoivent des centaines, alors il faut aller droit au but, de manière concise et condensée. Tout le milieu, par exemple, ressemble à un synopsis ou un résumé incomplet. Il faudrait songer à le raccourcir. Je pense aussi que tu devrais couper les deux derniers paragraphes de la partie sur la maladie. Une phrase : un argument. Ne développe pas trop.

Pour Mnémos, tu vises bien sûr Naos ?

Charliie a écrit:

J'ai bien aimé que Mnémos se caractérise comme porteurs d'une littérature de l'imaginaire qui fait réfléchir, ce pourquoi je pense tenter chez eux, parmi d'autres.

Direct, je pense plutôt à Argyll, si ce n'était pas déjà dans ta liste, qui se définissent comme ça : "À plusieurs niveaux, Argyll cherche à montrer que l’imaginaire, au travers de la fiction, est un outil essentiel à notre réalité, à notre compréhension du monde. L’imaginaire est un biais, un pas de côté. Une façon de réfléchir le monde de demain."

J'ai bien aimé ta lettre (mais je rejoins absolument Maxence), mais j'ai eu du mal à saisir le côté fantastique du roman (ça doit mieux ressortir dans ton synopsis, j'imagine ?).
Je pense que tu gagnerais à aller davantage droit au but. Parce que si ta lettre est la 50ème de la matinée, l'éditeur ne va sans doute pas être très patient.