Nombre de messages : 61 Âge : 74 Date d'inscription : 13/02/2021 | Babel / Clochard céleste Lun 29 Mar 2021 - 18:19 | |
| Aomphalos, Hexagone 12 (puis 5). - Spoiler:
La Section Lisible n’était pas plus lisible que les autres car ce qui est lisible, d’une certaine manière, aussi, ne l’est pas. Nous organisions, analysions, écrivions des rapports qui furent ensevelis. Voici ce que j’ai appris.
J’ai appris que les livres brûlaient. Qu’il existait des images. Qu’il existait des idées fragmentées comme un vieux texte. Qu’il existe des parchemins à l’allure de paysage. J’ai compris qu’il y avait des passages, des souterrains, des passerelles effondrées. J’ai compris que nous vivions dans un cimetière. J’ai compris que nous étions à la fois fossoyeurs et momifiés.
Tout cela, je le sais sans savoir. J’ai lu la Section Lisible comme après une longue journée d’impatience et de retard. Mes yeux se fermaient seuls. Les mots s’entrecroisaient. Ils devenaient signes, fractures, images. Je crois très peu de choses. Je crois que nous sommes les maillons d’une chaîne commencée avant nous. Je crois que nous avons hérité d’un bien transmis depuis longtemps. Je crois que ce que nous avons s’effondre au-dessus et au-dessous de nous. Nous habitons une maison incendiée qui s’effrite.
Le sens de tout cela, je ne l’ai pas compris. Je ne sais pas s’il existe véritablement des Salgorithmes. Je ne sais pas si, quelque part, des machines fabriquent des machines qui fabriquent du signe ou bien si nous sommes les gardien.es d’un monde disparu. Je n’ai pas compris mon rêve d’enfant. J’entends encore dans mon crâne résonner la ligne lue quand je me cachais, à six ans, dans les rayons d’une section illisible.
Si, après nous, d’autres viennent pour déblayer nos livres, nos hexagones, pour désensabler ce que la tempête a couvert, alors que ces bibliothécaires ne perdent pas leur temps. Je crois, je sais que ce qui a été lu ici n’était qu’une exception. Le hors-piste nécessaire d’une bibliothèque sans fin. L’exception de clarté qui justifie toutes les ombres, toutes les nuits et les placards fermés. Anomalie bonne à brûler. Feu qu’il faut couvrir.
Jasmin, Hexagone 23. - Spoiler:
Je tremble. La zone lisible s'effondre, des fissures lacèrent le plafond. De toute part. Un gigantesque sablier a commencé son décompte, et si nous voulons survivre, nous devons fuir, laisser le fruit de nos découvertes être avalé par le désert. Les hexagones réapparaîtront-ils un jour ? Nous l'ignorons. À vous qui trouverez ce message, méfiez-vous de ces lieux qui se protègent de celles et ceux qui chercheraient à percer leur mystère. Le livre des livres l'avait prédit, une chose obscène diffame et corrompt la réalité. La bibliothèque est régie par un maléfice, puissant, que mon hexagone m'a permis d'entrevoir. À toi qui héritera de l'hexagone 23 s'il réapparait, peut-être réussiras-tu à percer le mystère du Conte des trois sorcières, seul ouvrage de la bibliothèque qui soit à moitié lisible. Bonne chance, sois fort ou forte, et équipé·e contre ce sable destructeur. Je te fais mes adieux. J'ignore si je survivrai à cette fuite. J'ai peur.
Mahendra Singh Dhoni, Hexagone 14. - Spoiler:
Science sans raison, n’est que ruine de l’âme …s lire Avons-nous seulement existé ou ne sommes-nous venus que pour témoigner de notre absence ? J’ai entendu d’autres voix exténuées sortir des pages d’un livre corrompu. On a raconté les délires mystiques d’un groupe d’insensés qui à force de paroles-sortilèges enfermèrent tout un peuple dans un livre ouvert (une grande traînée de sable ou de plâtre, incrustée sur la page empêche la lecture des dernières lignes). Je vous le dis vous qui peut-être me trouverez si moi j’ai été alors vous aussi vous périrez et tel moi devenant ici résidus et cendres, parchemin rongé par les rats, à votre tour vous deviendrez poussière. Prenez garde ! Prenez garde ! Méfiez-vous du sens, si un chien vous renifle, il porte la Mort Rouge, la Grande Mort comme une Mer Sans pitié. (…)fiez-vous surtout des (le sable, encore une fois rature ; tracé cette fois, plus net, franc comme un geste voulu) livres lisibles (…)dignes de confiance…Il y aura des jardins, ils faneront, vous croirez aimer, vous serez trompé, vous espérerez l’aventure vous trouverez l’avarie, vous croirez trouver le sens, vous aurez la folie. Nous sommes mis en pièces, mis en pagesPour la gloire de la droite Cervantès Ai-je vu ce que j’ai vu ? Mes yeux, ma bouche, m’appartenaient-ils ? Oh, que vous destiné-je par ces mots ? Ce filin de salut que je crois vous jeter déjà n’est-il pas l’amorce de votre fin ? Nous pérîmes nous de l’aveu découvert ! le testament légué par d’autres aïeules. Elles nous prévenaient ! Mais l’alerte causait la malédiction qu’elle annnonçait ! Nous étions maudits de sasvoir ! Les langes, les bandelettes déliées libérèrent les imprécations mortelles. Trouverez-vous ces mots qu’à votre tour vous serez maudits et défunts, voisins de néant, je ne vous espère pas…Puissiez-vous nous non-atteindre. Et si vous parvenez ici à votre à votre tour vous maudirez épigones et foetus. Nous sommes nés vraiment de la mort D’autres nous fabriquèrent un destin inouï Sapho, Balzac, Dosto, Woolf, Duras l’abîme jusqu’aux épigones Aomphalos, Red, Pasi, Jasmin, Pie Rat M(.)D, Noise, Scez, Liseth(…) vous serez vous aussi nés de la mortje vous laisse un mot, une révélation, pour vos derniers joursil sera trop tard déjà c’était euxc’était ellesLes Salgorithmes jamais nous ne sûmes élucider l’origine réelle fictive maudite je me disperse les dernières lignes s’incrustent sur la page morte je suis encre-poussière cendres-résidus ma dernière volonté se fixe ici par ma pulvérisation heure les simp d'esprit car cieux appart -
Nimué, Hexagone 11. - Spoiler:
J’ai lu sans lire – j’ai ouvert, feuilleté, survolé, sans rien retenir vraiment. Mon sol est couvert de livres béants. Je me suis coupée quelques fois en les parcourant et je laisse, depuis, des gouttes rouges ou salées sur les mots que je souligne d’un index tremblant. Je veux ouvrir mon esprit pour accueillir le plus de mots, qu’ils aient un refuge dans ce grand exode, dans l’arche que je suis. Ils passent dans mes yeux, à travers moi, trop pressés pour s’expliquer, mais ils sont là, et se rangent dans mon esprit. Mais aussi peut-être, le contraire se passe, c’est moi qui part : parce que mes doigts, à mesure que je lis, sont plus courts et plus rugueux, ils se poncent sur les pages, et je me sens joindre la poussière tout autour de moi. La pluie ne s’est pas arrêtée. Le sable bat son plein sur ma tête et dégringolent entre les pages ; je dépoussière, je dois les extirper comme un archéologue, une fois par…je n’ai pas l’heure. Je n’ai jamais eu l’heure, mais s’il y avait une Horloge dans la Bibliothèque, elle frapperait minuit depuis un long moment. C’est la fin. Le sable vient du haut. Pas du ciel, du plafond : il se lentement dans un fracas de bois, de fer et de papier de ris. Il va nous tomber sur la tête. C’est Pira qui l’a dit, il courait un peu partout un peu plus tôt. Au-dessus de ma tête, une énorme fêlure, une plaie qui saigne encore et toujours du sable. Bientôt. La coulée de grains qui menace de me noyer bat un tempo, fait le décompte. Je n’ai pas le temps. Je n’aurais jamais le temps. Je n’ai jamais eu de Temps. Je suis prise d’une clarté qui, je crois, précède la fin. Je suis un Livre et c’est la fin de mon histoire. Je n’ai pas réussi à la finir. Mais je peux en laisser une trace. Je me suis souvient l’avoir fait, souvent, chaque fois, différemment, mais pour dire la même chose. Je retourne une de mes étagères vides et au dos, j’écris, au doigt, des choses que j’ai déjà écrites milles fois, sans doute : Que dire, beaucoup de choses se sont passées cette fois-ci. Mais je trouve les mots. « A ceux qui liront : ne pensez pas. Ne cherchez pas. La curiosité tue et détruit. C’est ça, qui nous a détruit. Gardez précieusement ce que vous savez vrai, et ne le lâchez pas. Tout se dérobera sous vos pieds, sous vos esprits. Il y a des choses effrayantes ici, des choses inexplicables qui ne doivent jamais être comprises, mais ce sont vous devez vraiment avoir peur, c’est vous-même : ne découvrez jamais votre nature. La Bibliothèque n’aime pas ça. Nous partons, mais elle reste. » Ça craque. Une dernière fois. Une vague de sable s’abat sur moi, je tombe avec elle, nulle part. Mais je laisse derrière moi : mon carnet, mon manteau et mon encre-whisky.
Noise in 1953, Hexagone 8. - Spoiler:
Depuis cet après-midi, j’ai commencé à glisser, entre les couvertures rigides, quelques poèmes vite écrits, arrachés de mon carnet (des poèmes pour la littérature — pour l’oubli — pour ceux qui ont parlé ma langue — martynka morelli). La nuit est fraiche ; ou c’est le sable, qui est froid. Cet après-midi j’ai lu ce portrait : enserré autour de son kimono, une forte odeur de lait… et, parfois, celle d’un parfum français, rose pâle, qui trainait au-dessus du lavabo. là, sous les hauts plafonds de cette pièce unique, elle passait ses journées à peindre et ses peintures se reflétaient dans les rondeurs de ses lunettes. elle aimait le soleil et les chiens et la nostalgie et les visages carrés. et son visage était très beau. on s’embrassait avec beaucoup de salive, comme si tout était au bord de la rupture. ça coulait sur le menton, parfois jusque dans le cou et les draps blancs. souvent on était dans la chambre, le volet à demi fermé, juste une bande de lumière qui taillait les hanches et le corps lourd du chien endormi, aux ronflements paisibles. et parfois je m’imagine que la poussière de mes clavicules, logée au plus profond du creux, a un jour appartenue à sa bouche. Là j’ai laissé un poème à même les pages, une 411e page — 412e en fait le sable a la texture du sel. Il colle à la peau comme la mer, ou ce que j’imagine la mer, celle des livres, qui vient, et se retire, déchirant toujours ces deux solitudes qu’elle a uni un bref instant — la sienne — la mienne. J’espère un jour retrouver le chemin qui mène aux livres, comme ces personnages retrouvent toujours la mer, souvent à l’ultime page, en une scène de violence et de lumière — les corps, ouverts par la tempête. J’ai l’impression, qu’entre les fils de sable, courent des voix, peut-être les livres, leur aurevoir (déjà je m’en veux, de penser cela, de me donner cette importance). Je vais abandonner là mon carnet, à la place d’un autre livre, Le Cabinet des Monstres, que j’ai trouvé terriblement mauvais — c’est le signe, je crois, que j’ai passé ici trop de temps : tous les mots ne m’émerveillent plus.
Pasiphae, Hexagone 5. - Spoiler:
Papier plié en quatre derrière le miroir de l'Hexagone 5.
J'étais la dernière de la lignée ; donc je n'avais personne à qui transmettre le secret de ma mère, qui était aussi le secret de ma grand-mère ; secret qu'elle tenait de sa mère, et que toutes les mères de ma Zone d'origine transmettaient à leur fille. Donc j'écris ce secret ici, pour toi.
Quand j'ai entendu parler de la Zone lisible, je suis venue sans bruit. Je suis restée discrète. Je regardais les autres Bibliothécaires affluer depuis leurs Zones.
Moi, je n'avais jamais lu de livre. Quand je suis arrivée ici – ici qui porte le numéro 5, et qui à ton époque portera peut-être un nom que j'ignore – tous les livres étaient nouveaux. Il me semblait que j'étais la première lectrice des livres ; tout comme ils étaient les premiers livres pour moi. En quoi j'avais tort.
J'aurais dû faire attention au secret. Mais je l'avais oublié ; je préférais lire, ou me contempler longtemps dans le miroir que tu trouveras au centre de notre Hexagone, s'il n'est pas brisé d'ici-là. Depuis que tout s'émiette, je me souviens du secret de ma mère.
Un jour, loin dans ma lignée – je ne peux pas te dire à quel point, parce que ma mère comme la sienne non plus ne savaient pas le dire – une femme, attirée par des rumeurs, est partie au loin. Elle avait attaché un fil à son poignet pour retrouver, un jour, sa mère et sa fille. Elle est partie longtemps. Elle est revenue, vieille et triste. Elle n'a pas parlé tout de suite. Elle tortillait, paraît-il, le fil autour de son poignet. Un jour elle a parlé ; elle était arrivée dans une Zone où tous les livres contenaient des trésors ; beaucoup de savoir, et beaucoup de mystères. Elle a rencontré d'autres Bibliothécaires qui devinrent ses ami·es.
Un jour, a-t-elle dit, tout s'est effondré. Le travail accumulé pendant des semaines, les ami·es : sous le sable. Une vérité qui semblait proche s'est effondrée aussi. Lorsqu'elle est rentrée, elle a demandé qu'on brûle tous les livres qui contenaient un tant soit peu de sens ; elle a demandé aussi que cette consigne, et ce maigre savoir, se transmettent ; elle voulait épargner à sa fille, puis à la fille de sa fille, puis à toutes les autres petites qui viendraient au monde, la chose terrible qu'elle avait vécue : l'effondrement du sens, de la joie et du lien. Elle tortillait le fil.
Moi, je crois qu'elle a eu tort, mais qu'elle avait trop souffert pour le comprendre. Forte de son secret, je savais que tout s'effondrerait. Je savais que les livres que je lisais seraient couverts de sable, tout comme ce que nous aurions construit ; mais je savais que cela en valait la peine. Je ne sais pas qui tu seras ; si les cénaclières lesbiennes ; si les poétesses de l'underground tokyoïte ; si les petites bouquinistes des quais ; seront pour toi, comme pour moi, des amies et des devancières. Je crois qu'elles ont lutté contre le sable toute leur vie, et je crois que c'est pour cette raison que l'Hexagone 5, à quelques reprises dans l'Histoire, est à nouveau disponible pour la fouille. J'aime imaginer que la Zone lisible est recouverte par la mer ; et que la vague, parfois, la découvre.
Pie Rat, Hexagone 10. - Spoiler:
Je ne supporte pas les choses qui s'effondrent, mais elles tombent quand même. Jusqu'à la dernière poussière je veux toujours croire qu'un miracle va changer la donne, et qu'il sauvera le grand naufrage. Comme un vieillard qui refuse ses rides, comme un riche désargenté qui donne à ses vêtements dépareillés une brillance qu'ils n'ont peut être jamais eu. Jusqu'au dernier instant j'ai griffonné sur mes carnets rouges, j'ai eu une bibliothèque mystérieuse qui recensait les antiquités d'un royaume merveilleux, mon rôle était de les dessiner.
J'ai décrypté des textes, je les ai mis en images. J'ai vu des dynasties naître et s'effondrer, des Pharaons et des Basileus fonder des religions à un dieu, trois Dieux, des centaines. J'ai vu des palais se construire, se transformer en temple puis en forteresses interdites, dernier refuges de terribles tyrans. Je n'ai jamais su si tout cela était vrai, imaginaire ou purement délirant. Le dernier jour alors que le sable envahissait mon hexagone jusqu'à menacer de me noyer j'ai ouvert un livre de la quatrième étagère : il était rempli de chiffres. Des suites interminables de chiffres... Des calculs ? Des inventaires ? Des recensements ? Et puis j'ai compris : des coordonnées, en latitude, en longitude... Chaque objet dont j'avais lu la description, chaque lieu dont j'avais lu l'histoire, avait une position sur une carte, dans une géographie dont je ne sais rien, et dont je sais que je n'apprendrai plus rien. A toi futur babélien, quelle que soit la mission que ton Hexagone t'attribuera (parce qu'il t'en donnera une, sache-le) ne perds pas de vue qu'ici le réel t'échappera toujours, à la fin, c'est toi qui sera lu, c'est toi le sujet, c'est toi depuis le début. On te cherche, on te provoque et on te laisse ensuite languir, dans le silence, l'incertitude. C'est pour que tu rencontre des peurs et des angoisses que tu n'as jamais connues avant, que tu découvre un autre monde, en toi, perdu dans une géographie dont tu ne connaîtra jamais les limites parce que ta vie est trop courte - elle l'est pour tout le monde. Essaie d'en parcourir les plus belles cités, et d'y vivre les plus belles histoires, mais contente toi de ça, tu n'auras pas plus.
Scezelivo, Hexagone 1. - Spoiler:
Babel, mais surtout la ou les Bibliothécaires, ont débordé chez moi ; tout a pris le voile de leurs silences et j’étais l’ange pélagique — le troisième sexe. JE, roux, était là, un soir ; un autre, on m’embrassait et tout en moi devenait un conflit : mais je suis prêtre de toute éternité à cause de l’hexagone français — entre autres volontés —, je suis la règle d’ordinaire intrinsèque. J’ai dû comprendre les rameaux, relire les Écritures, me souvenir de l’hellénisme de Saint-Paul ; « tu es magnifique », il dit, « tu es un ange ». Sur mes épaules, je voudrais porter cette Saharienne jaune ; être éphèbe, éromène et enfin : délivré, comme autrefois le baiser nous livrait à la Mort. Et nous l’avons gagnée, et nous l’avons épousée : je suis Antinoüs revenu, l’anticœur (mais il est déjà pris sur Instagram)… l’âme et le fil de la pensée face à soi — je veux dire : toi. Toute mon existence est déjà littéraire, et Rachel est déjà ma brebis, égarée, pour laquelle sans crainte je laisserai aux chiens les quatre-vingt-dix-neuf autres ; mais tout ceci n’est qu’un récit. Où jadis il nous fallait mourir et porter le poids de tout l’Enfer, il nous faut aimer ; honorer le mâle de ce qu’il m’enseigne de son âge, comme un amant ; connaître dans la chair « l’échec de l’Homme » et user ses genoux, comme enfant les trous les jeans et les taches de boue ou d’herbe — qui ne partent pas. Et puis, rentrer chez moi, vagir sur mes collines ; que les trompettes tues ; mon pas de chat dans les couloirs de l’existence. Être pape, mais souverain pontife, premier parmi ses pères ; refonder la famille, puis refonder le clan ; adopter, enseigner, transmettre ; les consacrés feront les messes, s’il leur chante ; les couples de prêtrise édifieront la foi dans le cœur des cités, par le jeu, par la fête, par l’exemple. Le Vatican résonnera de toutes ses fleurs. « Ne crains pas petite cigale de te noyer dans les flots de l’histoire ; toi qui es mort au Nil, tu as servi le Père que l’île a corrompu ; toi qui es mort en Croix, tu as aimé le Père comme l’Esprit t’a aimé : tu étais beau, et tu étais réservé, mais bon et droit et brave ; le Dieu qui frappe est le Dieu qui guérit : Fils de l’homme, prophétise contre les pasteurs d’Israël ! Prophétise, et dis-leur, aux pasteurs : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Malheur aux pasteurs d’Israël, qui se paissaient eux-mêmes ! Les pasteurs ne devaient-ils pas paître le troupeau ? Vous avez mangé la graisse, vous vous êtes vêtus avec la laine, vous avez tué ce qui était gras, vous n’avez point fait paître les brebis… » J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Ils ont éclaté.
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