Ce n'est pas une question relative à un de mes textes, car je n'ai aucun envoi en cours ni prochainement, ni envisagé, etc.
Je viens seulement, via un groupe Facebook, de découvrir cet article qui m'étonne beaucoup
https://lepigeondecoiffe.com/comment-proceder-a-une-mise-en-page-standard-de-manuscrit/

Citation :

La présentation matérielle
On recommande l’impression recto seulement (à moins d’avis contraire) lors de l’envoi d’un manuscrit sous forme papier.
Le manuscrit ne doit être relié d’aucune manière (aucune broche, perforation, boudinage, etc.) Il faut vous contenter de placer un simple élastique autour du document fraîchement imprimé, et le tour est joué !
Sachez que les documents reliés, formatés et mis en page à la manière de livres ne font pas le bonheur de l’éditeur; au contraire ! Ce dernier pourrait bien croire que, tout compte fait, vous avez presque édité vous-même le livre et n’avez pas vraiment besoin de ses services… N’oubliez pas que c’est un manuscrit que vous devez soumettre à l’éditeur. Pas un livre.

C'est la première fois que je lis ce conseil !

Et pour un manuscrit épais, cela me semble imprudent, car si l'éditeur fait tomber la liasse, il devra remettre tout en ordre (ou passer au texte suivant).

Je suis d'accord sur le fait qu'un manuscrit ne doit pas ressembler à un livre fini, mais de là à ne pas le relier...

Je doute vraiment très très fort que ces conseils soient "généralisables" à toutes les maisons, donc à prendre avec des pincettes, de plus, le tout me parait très désuet.

Sur la question de la reliure : ce genre de conseils pourraient sans doute s'expliquer par le fait que certaines "parties" du bouquin vont être lues, relues par différentes personnes et que donc, on doit pouvoir prendre des pages sans avoir à les arracher. Ceci dit, les romans font rarement le tour de la maison d'édition (qu'elle soit petite ou grande), surtout que les versions qui passent de mains en mains (généralement pour les corrections éditoriales ou autres) ne sont pas les versions initiales papiers, si je ne me trompe pas.  

Un paquet de feuilles volantes qu'on peut perdre à tout moment va, à mon avis, énerver l'éditeur plus qu'autre chose. Je pensais que la spirale était plus ou moins devenue le standard pour les maisons d'édition.

Pour la mise en page, pour moi, y'a du vrai et y'a du faux dans l'article. Le manuscrit que vous envoyez aux maisons d'édition n'est pas censé être un livre. C'est un texte, fait pour être relu, donc il n'a aucune vocation à être joli, juste fonctionnel. Pas de police particulières, pas de petits dessins, de lettrines, mais aussi pas de mise en page clairement marquée du texte. C'est pas tellement que "si vous faites ça, vous n'avez pas besoin d'une maison", c'est que chaque maison à sa petite charte de mise en page, de graphisme, et faire rentrer un roman dans une maison, c'est lui donner à un roman "nu" le style, l'uniforme de la maison.
Si vous montrez à l'envoi que vous avez déjà, à ce stade, des exigences desquelles vous ne démordrez pas, ça n'augure rien de bon pour vos relations futures, ni pour l'intégration de vos romans dans le catalogue.

Exactement mon ressenti à moi...
C'est très bizarre, ce conseil !

J'ai toujours envoyé un manuscrit "relié" (pour moi, pics d'archivage : c'est facile à défaire si besoin).

Et j'ai renoncé depuis longtemps au recto simple, trop peu écologique. Ca ne m'a pas empêché de signer chez Actes Sud.

J'ai tendance à penser qu'il ne faut en effet pas trop se prendre la tête: une reliure standard me semble convenir (spirale, pics d'archivage...), et cette histoire de recto simple me paraît être un mythe.

Par contre pour info, quand j'avais soumis à Hachette pour le Tremplin Black Moon en 2013, ils demandaient expressément un élastique autour de la liasse comme seule reliure.

Mais je pense qu'en dehors de toute demande claire et précise, pas la peine de trop se prendre la tête...

Je ne sais pas si ça peut avoir un rapport, mais : j'ai fait un petit stage dans une maison d'édition et je garde un souvenir aigu du moment où j'ai dû arracher les spirales de dizaines de manuscrits que leurs auteurices n'avaient jamais récupérés, pour les jeter en respectant les consignes de tri. J'avais bien galéré (Mais les consignes en question ont évolué, et puis toutes les ME ne les respectent pas, je pense, donc...)

Ma question va sans doute paraître très naïve car je n'ai aucune expérience en maison d'édition, mais... ça se fait encore d'envoyer des manuscrits papier ?

Kavanaugh a écrit:

Ma question va sans doute paraître très naïve car je n'ai aucune expérience en maison d'édition, mais... ça se fait encore d'envoyer des manuscrits papier ?

Ça dépend beaucoup du genre littéraire.

Je n'ai plus parcouru le Net à la recherche de sites d'éditeurs à examiner depuis un bon moment (presque un an et demie) mais ce que j'avais remarqué c'est qu'en Littérature Blanche, il y a encore beaucoup de manuscrits papier... toutefois le nombre réduit de plus en plus.

Cependant, le passage au numérique a des avantages et des inconvénients : ils sont plus faciles à envoyer et arrivent plus nombreux aux éditeurs qui accélèrent la sélection. En 2016, quand je ne sais plus quelle ME (trio de ME, en fait) est passée au manuscrit numérique, les refus rapides sont tombés en avalanche.

Bref : oui, ça existe encore, mais pour la plupart des textes, on peut faire uniquement des manuscrits numériques (et quelques envois papier si on y tient).

Néanmoins, même en Littérature Blanche, on peut trouver beaucoup d'éditeurs acceptant le manuscrit numérique. Pour mon "Ange Martin", je n'ai fait que quatre envois papier, contre une assez longue liste de numériques.

Pas mal de vieilles maisons connues, moyennes ou grandes, utilisent encore l'envoi papier parce que ça restreint le nombre d'envois - tout le monde n'a pas la motivation ni l'argent d'imprimer x manuscrits - et ça sert aussi à faire une sélection à l'arrivée : trop gros ? Trop petit ? Trop crade, trop de fioritures ? On le voit tout de suite. A la poubelle.
Faut aussi tous les trucs qui rendent l'ouverture de vos manuscrits trop difficile (attaches, points de colle ou patafixe entre les pages...), les commis aux manuscrits n'ont pas le temps de faire des casse-têtes, et SURTOUT, SURTOUT, ne pas insérer des "fiches de lecture" ou tout autre truc ayant pour but de confirmer que votre manuscrit a bien été lu.
Oui, ça parait fou de devoir expliquer ça, mais on sait jamais