Pour la petite histoire des Amazones, autant faire les choses bien. Je n’ai pas eu le plaisir et l’occasion de vous poster pas à pas mes aventures dans un Journal de bord, donc je vais le faire ici.
A mon tour de vous présenter la bête et le fruit de tant de nuits blanches, de délires, d’espoirs et de doutes, d’intermèdes intérieurs « Hé coco, il manque pas un petit truc à ce dialogue ? ».
Tout commence il y a plus de dix ans, en 2006. L’idée d’écrire sur les Amazones, les fameuses femmes guerrières est venu lors de mes années de Fac, quand je préparais la licence d’Histoire Géo. Je suis tombé sur un article, alors que je potassais sur l’histoire romaine, de mémoire. J’ai pour ainsi dire écumé les docs des auteurs de l’Antiquité, cherchant à découvrir ce qu’était ce peuple mythique, que ce soit par Hérodote ou Plutarque entre autres. Des vieilleries qui m’inspiraient d’autant plus que le thème est assez peu traité en littérature. Et en fantasy encore moins. Question de tendance éditoriale, ces héroïnes du passé n’étant pas très représentées. J’avais beau écumer les lectures de Gemmell, Hobb, Eddings ou même du Trône de fer, (j'en oublie, je dévorais les nouveautés en librairies) les femmes continuaient de faire la cuisine ou mettaient à l’honneur le sympathique héros qui en bavait devant l’adversité.
Peu parlaient d’une fiction centrée autour de femmes fières ou même de genèse de société matriarcale. Alors oui, certaines sagas reprennent cette idée, mais je n’étais pas convaincu par les développements des intrigues, des personnages ou bien de l’environnement. Manque d’ambition ? Pas très vendeur pour le marché ? Un lectorat difficile ? Quelque part, ça m’arrangeait. Ça n’existait pas ou presque ou du moins comme je l’imaginais.
En toute simplicité, j’ai pris ma plume et j’ai attaqué. Le défi a pris de l’ampleur, puisque je décidai rapidement d’en faire une saga qui aurait sa place parmi le panthéon Hollywoodien (c’est beau de rêver !
Côté pitch des débuts, les femmes guerrières représentaient un peuple de gardiennes d’un monstre, exilé par les Dieux de l’Olympe. Le manuscrit mélangeait une Antiquité tardive avec un relent de magie omniprésente. Le genre de lecture du moment, certainement. On imite assez vite ses auteurs préférés et on tombe dans ce piège vieux comme le monde de croire son œuvre unique..
Disons que ma diarrhée verbale s’est vite retrouvée compliquée à gérer, de mon bestiaire à mes peuples trop développés. Je l’ai compris quand j’ai eu des retours mitigés ou laconiques de plusieurs éditeurs (Scrinéo, critic, Denoel), me conseillant de retravailler mon texte et de creuser le filon. Ce que j’ai fait, avec l’impression douloureuse d’avoir été giflé par son oncle qui vous renvoie à vos chères études pour le prochain partiel.
Plusieurs années après ces premiers envois, j’ai eu la chance de proposer mon manuscrit en direct à Bragelonne pour un speed dating lors du salon des Imaginales 2015. C’était une rencontre d’éditeurs et d’auteurs triés sur le volet. (d’ailleurs allez -y, ne serait-ce que pour la magnifique ambiance ou les conférences d’écrivains !). Echanges sympathiques et pas mal d’espoir ravivé à être publié chez le plus gros pourvoyeur de bouquins fantastiques du coin. J’étais tremblant, mais sûr de mon texte. J’ai malheureusement déchanté après plus de 2 ans d’attente et de relances restées sans réponses.
Qu’importe, j’ai continué d’écrire et de noircir des pages et des pages de mon univers. Entre temps, on m’a offert un très bon bouquin sur les Amazones (en 2016), d’un spécialiste et historien ayant étudié les peuples scythiques, Iaroslav Lebedynsky. Un nouveau moyen de parfaire mes écrits et créer un monde crédible avec ses lois et coutumes, ses codes guerriers, sa politique et une culture insolite.
Après avoir envoyé un bataillon de manuscrits – via papier et mail, je me retrouve sous le coup d’une méchante déprime. Après tous mes efforts, je me dis que mon manuscrit restera dans un tiroir, voilà tout. Ecrire pour soi est déjà un plaisir juste énorme, pas besoin d’être lu.
Et puis… Je reçois un mail un soir à la fin de l’été 2017, qui tient sur 4 lignes. Mon histoire est un coup de cœur pour un éditeur !
Whaaaat ? Redites moi ça ! Il s’agit de Rebelle éditions. Après lecture et relecture(s), le contrat est signé début 2018 pour une sortie en 2020, ce qui me fait 2 ans pour ronger mon frein (et mes ongles) et tant qu’à faire commencer un nouveau manuscrit.
Du coup, le roman est sorti ce printemps, en plein confinement. Pas le meilleur moment pour faire sa promo mais il paraît que les Amazones sont armées pour à peu près tous les dangers…
Aux dernières nouvelles, quelques avis et chroniques encourageantes de lecteurs sur les plateformes ou en vrai. (tellement mieux) Des rencontres ainsi que des séances de dédicaces reportées. Wait and see. Le quotidien d’une fin d’année compliquée, et le cas typique de beaucoup d’auteurs...on verra l’an prochain. On croise tous les doigts, et de votre côté aussi. Rien n’arrête la culture, pas même le charençon...lol
Désolé pour le « roman » de mes aventures éditoriales et mes blagues vaseuses. Et merci d’avance pour vos réactions et commentaires.