Je vais, tout d'abord, me faire l'avocate du diable
Que ce soit dans une grande ou une petite ME, je pense que, de nos jours, il est vital que l'auteur s'implique un MINIMUM dans la promotion de son œuvre. Dans les petites ME, c'est d'autant plus le nerf de la guerre. Certaines comme
Crins de Chimère précise d'office, sur leur site, qu'elles ne signeront que des auteurs qui ont envie de s'impliquer dans la promotion et qui sont prêts à faire au moins un salon du livre dans l'année. Il faut les comprendre ; pour des ME comme
Chat noir, par exemple, les salons du livre représente une grosse partie de leurs ventes et elles se retrouvent ainsi donc fortement impactée par la COVID malheureusement.
Je rajouterais que pour plusieurs petites ME, les ventes que fera l'auteur dans son entourage représentent... eh bien, un taux important des ventes totales et qu'elles ne peuvent pas être négligées. On dit que, pour un premier roman, si tu vends 500 exemplaires, c'est bien, alors les quelques 15-20 livres que tu vendras à la famille et aux amis... ils ne sont pas négligeables pour l'éditeur.
Quand l'éditeur grossit, ces ventes deviennent moins importante. Moi, par exemple, pour mon livre qui sort en librairies en avril prochain, je recevrai quinze exemplaires d'auteure. Clairement, la ME ne s'attend pas à ce que mes amis et famille contribuent énormément dans les ventes totales.
Ainsi donc, je pense qu'il est vital en tant qu'auteur de s'investir un tant soit peu dans sa promotion et que je peux, en un certain sens, comprendre la position de l'éditeur là-dessus. Signer un auteur, c'est d'abord et avant tout quelque chose de marketing. Vous pourrez dire ce qu'il vous chantera sur "l'art", mais... quand une ME vous donne une contrat, c'est qu'elle a l'intime conviction que vous serez financièrement rentable. Non, elle ne vous fait pas une fleur. Oui, elle veut faire du pognon sur votre livre. Ainsi donc... s'il n'y a eu aucune vente ni aucune prévente, je peux comprendre la frustration de l'éditeur.
Ici se termine les propos de l'avocate du diable ~
Maintenant, abordons ce qui ne va pas DU TOUT chez cet éditeur.
S'il n'a fait aucune vente ni aucune prévente, ce n'est pas entièrement de la faute de l'auteur : c'est de SA faute. La job de la ME est de promouvoir les livres qu'il vend, c'est précisément pour ça que les auteurs lui font confiance pour lui confier leurs manuscrits. Dans l'histoire, il est bien plus coupable de l'échec du livre que l'auteur ! C'est de SA faute si le livre fait un bide, car il n'a pas su le vendre. L'éditeur a toutes les raisons de vouloir faire en sorte que le livre démarre puisque c'est, au départ, SON investissement.
Parce que si l'éditeur ne fait même plus la promotion des livres qu'il édite... où va le monde ? Autant s'auto-éditer, ce sera pareil.
J'ai parlé d'investissement et j'ai vu que tu avais payé de ta poche les images de ta couverture !
Oulah ! WTF
Ce n'est ABSOLUMENT pas normal. Dis-moi ensuite... de quoi a l'air ta couverture ? Par qui a-t-elle été assemblée ? L'éditeur a-t-il payé un/e graphiste ? Ça ne tourne absolument pas rond pour moi qui suis infographiste freelance. Un éditeur à compte d'éditeur (comme le tien prétend sans doute l'être) ne doit
RIEN faire payer, que ce soit 1 ou 1000 euros, rien, nada. Si tu débourses un seul centime, ce n'est plus du compte d'éditeur. L'éditeur aurait dû payer les images ou payer l'infographiste pour qu'iel le fasse. Je n'aurais jamais accepté une telle chose. Ce n'est pas parce que c'est une petite ME qu'il faut s'abaisser à ça.
Au final... ton éditeur ne te fait pas de promo et tu as payé ta couverture toi-même... peux-tu bien me dire quels risques financiers cet éditeur a pris pour toi ? C'est à se demander de quel droit il ose te réclamer des ventes après cela ! Je pense que c'est un problème que l'éditeur n'ait pas investi sur toi. S'il avait investi plus, ça lui ferait peut-être plus peur et il se magnerait peut-être un peu plus pour te promouvoir et faire des ventes !
Pour répondre à ta question, maintenant, si c'est toi qui ai payé les images, eh ben... normalement, elles sont à toi et te reviennent de droit. Ensuite, tu devras voir qui les as assemblées ? Si tu décidais de partir en autoédition, par exemple, tu n'aurais pas besoin de racheter les images, par contre, si un/e infographiste est derrière la conception finale, il faudra lui demander la permission et payer des droits d'utilisation pour son travail.
Ensuite, la façon dont te parle ton éditeur est absolument irrespectueuse et inacceptable. Ce n'est pas professionnel du tout. Je ne parlerais même pas comme ça à mon chien... Qu'est-ce que c'est que cette envolée de majuscules bidon ? À ta place, je me serais sentie plus qu'agressée. Il y a moyen de discuter sans en arriver là je pense entre adultes civilisés. Là, on dirait un gamin énervé sur
Discord... Tu ne dois pas accepter cela et te laisser parler de la sorte.
Révisons les faits : tu n'as fait aucune vente ni prévente, l'éditeur est mécontent de tes ventes, l'éditeur ne t'a fait aucune promotion, l'éditeur ne t'a pas rendue disponible sur tous les sites de ventes numériques, tu as acheté toi-même les images de ta couverture, l'éditeur te parle mal et n'a, au final, presque rien investi sur toi...
Conclusion : à ta place, je chercherais à résilier mon contrat au plus vite ; tu n'as absolument rien à y perdre, tout à gagner et, de toute façon, l'éditeur donne l'impression qu'il veut que tu te barres de toute façon ! Vérifie ce qui est écrit dans ton contrat, essaie de négocier... mais barre-toi de là !
Personne ne mérite ça et je suis persuadée que tu pourras trouver une ME qui apprécie tes textes à leur juste valeur, qui te parle avec respect et qui te fait une promotion correcte
(et paradoxalement, le fait que tu n'aies encore rien vendu par manque de promotion évidente est... plutôt cool pour la future ME qui n'aura pas perdu trop de ventes hahah)
PS : tout comme Julianne, j'aimerais, en MP, obtenir le nom de la ME pour pouvoir, à mon tour, sciemment l'éviter dans mes futurs envois ; merci à toi !