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| Editeur me demande de réécrire mes chapitres | |
| | Nombre de messages : 48 Âge : 38 Date d'inscription : 26/01/2019 | Auralyn / Petit chose Sam 26 Jan 2019 - 12:57 | |
| Bonjour tout le monde, J'ai envoyé à quelques éditeurs un récit sur mes conditions de travail (je préfère ne pas donner plus d'informations, je travaille dans un secteur qui exige beaucoup de diplômes/d'implication, etc, et nous n'avons aucune reconnaissance, en plus d'un salaire ridicule et beaucoup de pression). Il ne s'agit pas d'un roman, j'ai donc contacté les éditeurs qui publiaient ce type de témoignages. Si cela débouche sur une publication, je compte rester anonyme avec un pseudo. Un de rares éditeurs contactés (j'en ai contacté 10) m'a dit que mon sujet était intéressant, mais qu'on sentait trop la colère et que si je pouvait réécrire certains chapitres de façon plus distanciée, il se ferait un plaisir de relire mon témoignage. Je sais que les auteurs touchent à peine 10% du prix total de vente du livre, et je pensais que c'était à l'éditeur d'en faire la réécriture à sa convenance. Par ailleurs, je ne sais pas si je pourrais beaucoup me distancier, je crains que le récit devienne (trop) fade. Bref, il me demande quelque chose dont je ne me sens pas vraiment capable. De plus, en le réécrivant, je n'ai aucune garantie de publication de sa part. J'hésite à créer un blog où je mettrais des extraits, donc de l'autoédition, plutôt que d'attendre qu'un éditeur, grand prince, veuille bien me donner les miettes de ce qu'il gagne sur mes livres. Est-ce courant cette aseptisation dans le milieu? Est-ce que ce type de demande est justifiée? |
| | Nombre de messages : 10 Âge : 33 Date d'inscription : 26/01/2019 | Amandine L / Homme invisible Sam 26 Jan 2019 - 13:17 | |
| Bonjour,
Je ne sais pas si ma réponse te sera utile, étant donné que je n'ai encore jamais été confrontée à des réponses d'éditeurs. Je te donne mon point de vue de lectrice. Je pense que ton récit doit comporter une part de colère si c'est le message que tu souhaites faire passer, mais également une forme de distanciation et d'objectivité sur les conditions réelles de ton travail et pas juste comment tu les perçois. Cela sert à donner aux lecteurs une vision riche de ton témoignage : les faits, ainsi que le ressenti de celui qui les vit.
Voilà, je ne sais pas trop si j'ai pu t'aider. Bonne chance |
| | Nombre de messages : 48 Âge : 38 Date d'inscription : 26/01/2019 | Auralyn / Petit chose Sam 26 Jan 2019 - 13:31 | |
| Merci Amandine, ta réponse m'éclaire sur certaines choses, de plus je suis restée vague.
Je détaille beaucoup de données chiffrées. Par exemples: les chiffres sur les salaires par rapport aux heures réelles de travail, les temps de pause qui n'en sont pas, des contrats non signés à temps alors que l'employé est en poste, etc. Je rapporte beaucoup de faits vécus (par moi et aussi mes collègues), avec des données quantitatives et qualitatives, de l'objectif et du ressenti donc plus subjectif.
Il y a un mécontentement unanime dans mon secteur et j'essaye d'être la plus précise possible sur les raisons de ce mécontentent (dont la principale raison est le mépris total pour les travailleurs).
Dernière édition par Auralyn le Sam 26 Jan 2019 - 13:36, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 10 Âge : 33 Date d'inscription : 26/01/2019 | Amandine L / Homme invisible Sam 26 Jan 2019 - 13:34 | |
| Je comprends mieux. Je suis curieuse : quelle profession exerces-tu ? J'aimerais savoir, exerçant moi-même une profession où beaucoup de collègues ressentent ce que tu évoques. |
| | Nombre de messages : 48 Âge : 38 Date d'inscription : 26/01/2019 | Auralyn / Petit chose Sam 26 Jan 2019 - 13:56 | |
| Il y a malheureusement beaucoup de professions dont les conditions de travail se dégradent de façon dramatiques, je ne peux témoigner que sur mon secteur l'ayant vécu pendant plusieurs années.
Je suis conscience qu'il s'agit d'un phénomène global et je remarque que plus on est précaire, plus il est difficile de ce faire entendre. C'est aussi pour cela que je suis méfiante des contrats d'édition qui s'apparente à de l'exploitation. (j'ai répondu par mp, je préfère rester discrète) |
| | Nombre de messages : 43 Âge : 42 Localisation : Auvergne Pensée du jour : Il fait froid. Date d'inscription : 18/12/2018 | Amayaga / Petit chose Dim 27 Jan 2019 - 11:16 | |
| Mettre de la distance ce n'est pas forcément être fade. Il faut bien comprendre que la colère de l'autre n'est pas forcément agréable à lire. Lorsque tu vois une personne en face de toi ou à la télé qui se met en colère, que ce soit pour d'excellentes raisons ou non d'ailleurs, il se dégage une forme d'agressivité qui peut déranger ou mettre mal à l'aise. Cela fait aussi perdre de la crédibilité aux arguments. La colère dans l'écriture c'est un excellent exutoire mais si tu veux partager ton expérience il ne faut pas que ce soit quelque chose que l'autre peut prendre comme une sorte d'attaque. Peut être pourrais-tu trouver une personne de ton entourage avec qui revoir ces chapitres ? Peut être aussi peux-tu demander à cet éditeur s'il ne peut pas t'aider ou t'adresser à un agent littéraire pouvant t'aider à ce travail.
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| | Nombre de messages : 48 Âge : 38 Date d'inscription : 26/01/2019 | Auralyn / Petit chose Dim 27 Jan 2019 - 12:30 | |
| Hello Amayaga,
Oui, je comprends ce que tu veux dire. Ce sont des bonnes idées, en effet. Je comptais le faire relire par une personne extérieure. J'ignorais qu'un agent littéraire pouvait faire ce travail (je pensais qu'ils aidaient principalement à négocier les contrats). Le ferai-il gratuitement, où bine ce serait à moi de payer? Merci! : ) |
| | Nombre de messages : 3794 Âge : 48 Localisation : Suisse Date d'inscription : 19/10/2014 | Florence_C / Sang-Chaud Panza Dim 27 Jan 2019 - 14:08 | |
| Hello Auralyn, L'éditeur ne fait pas la réécriture des passages qui ne lui conviennent pas.
Il y a (généralement) 2 cas de figures : - il n'accepte pas le texte en l'état, mais est prêt à le relire si l'auteur le modifie. Bien sûr, cela ne garantit pas qu'il accepte finalement le texte ; - il accepte le texte et propose des corrections éditoriales, réalisées en collaboration avec l'auteur. Ce n'est jamais l'éditeur qui réalise les corrections de manière unilatérale.
Pour l'agent littéraire, le principe, c'est que le texte doit convaincre l'agent en 1er lieu. A ce moment-là, tu signes un contrat avec lui. Il te fait (ou non) retravailler le texte, et ensuite le soumet aux éditeurs. Il touchera une rémunération sur tes droits d'auteur. Tu ne dois rien payer avant.
Autre possibilité : travailler avec un correcteur professionnel avant de soumettre ton texte. Mais les bons sont chers. Il n'y a pas non plus de garantie de résultat.
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| | | Invité / Invité Dim 27 Jan 2019 - 15:16 | |
| Par ailleurs, je te déconseille de miser sur cet éditeur. Son retour est sans doute à considérer, mais combien d'éditeurs font travailler gratuit et ne prennent pas le texte final?
S'il croyait à 100% en ton texte et qu'il voulait que tu corriges des trucs, il t'aurait proposé un contrat et il aurait parlé avec toi des correction à faire.
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| | Nombre de messages : 48 Âge : 38 Date d'inscription : 26/01/2019 | Auralyn / Petit chose Dim 27 Jan 2019 - 18:13 | |
| Hello Florence_C et Fabre,
Merci pour ces précisions. Oui, Florence, c'est bien le premier cas, donc aucune garantie de publication. Après je suis tout à fait consciente qu'une relecture extérieure serait bénéfique pour la réécriture et que ce que j'ai écrit n'est pas parfait.
En effet Fabre, c'est bien mon ressenti. Je pense également qu'il n'a lu que le tout début et s'est arrêté à quelques pages. Puis quant bien même je retravaillerais le texte et que ça lui conviendrait, je ne toucherais qu'environ 8% sur chaque livre.
En fait j'ai fait le calcul, les livres de ce type sont vendu en librairie (ex Decitre) à environ 20€, soit 1,60€ par livre pour l'auteur. -_- En auto-édition, les livres valent environ 5€ mais avec 70% pour l'auteur, soit 3,5€./livre C'est énorme comme différence. Passé les 1000 ventes, ça fait presque 2000€ d'écart! L'éditeur est supposé avoir son réseaux et s'occuper de la promotion, mais quelle garantie a-t-on en amont, finalement? Qui me dit que mon éditeur va réellement se battre pour mon livre? Même si je signe un contrat, l'éditeur peut ne pas me publier du tout!
Je suis en train de me renseigner sur l'auto-édition notamment avec Librinova (d'ailleurs si vous avez des retours sur eux, n'hésitez pas) qui propose plusieurs services gratuit et payants. |
| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 27 Jan 2019 - 18:17 | |
| - Citation :
- Passé les 1000 ventes, ça fait presque 2000€ d'écart!
Si seulement on vendait 1000 exemplaires d'un premier roman... |
| | Nombre de messages : 48 Âge : 38 Date d'inscription : 26/01/2019 | Auralyn / Petit chose Dim 27 Jan 2019 - 18:25 | |
| Je n'ai pas la prétention de vendre 1000 exemplaires Fleur-de-lyss, je voulais montrer l'écart entre les deux façons de se faire éditer. |
| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 27 Jan 2019 - 18:57 | |
| Tu pourras trouver un tas d'avis sur ce forum sur les différences entre éditions traditionnelles et autoéditions. Dans le calcul que tu fais, tu vises de vendre des ebooks, j'imagine, et de ne pas être disponible en librairie (qui prennent 40% des ventes) et ne pas avoir de diffuseur (15%). Forcément, plus tu retires des intermédiaires, plus tu peux augmenter ta part, mais ça signifie aussi devoir assurer seule les différents services. Bref, le but n'est pas de lancer l'éternel débat ici, mais je t'encourage à prendre en compte toutes les dimensions avant de te décider, pour éviter les mauvaises surprises. Le forum fourmille de bons conseils, de témoignages et d'avis détaillés. Profites-en bien! |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Dim 27 Jan 2019 - 20:57 | |
| Nous touchons peu, mais nous n'avons pas à avancer de frais pour l'impression, la distribution, la publicité qui est en partie gérée par l'éditeur s'il est honnête ; si nous faisons un flop, nous ne perdons pas d'argent, contrairement à l'éditeur. C'est comme ça, c'est le monde du livre. Je comprends que ton expérience personnelle d'employée exploitée te mette en colère et que cette colère envahisse le champ de tes autres expériences, mais quand on y réfléchit bien, cette situation est relativement normale. De plus, nous n'avons pas d'horaires de travail, pas de présence obligatoire, pas de burn-out ... ce n'est pas le même schéma. Le travail est déjà fait, et nous demandons à un autre de s'occuper de le faire connaître. Il y a tellement de petites boîtes qui ont du mal à joindre les deux bouts... On ne peut pas parler d'exploitation. Si cela te semble trop dur, il te reste les maisons d'édition à compte d'auteur et l'auto-publication. Mais il faut avancer l'argent, faire la promotion, ça demande des reins, du moral, de la thune et du temps. |
| | Nombre de messages : 561 Âge : 34 Date d'inscription : 26/12/2017 | s.tupido / Gloire de son pair Lun 28 Jan 2019 - 8:05 | |
| Ton premier objectif est de faire de l'argent ou de faire connaître les problèmes que rencontre ton secteur d'activité ? Si ton livre est un cri de colère, je suppose que le but est qu'il soit diffusé le plus largement possible. Dans ce cas c'est l'édition traditionnelle qui peut t'apporter le plus (à condition évidemment que tu ne signes pas dans une ME associative qui se contente de salons en Lozère). Dans l'auto-édition tu n'as que très peu de chances de toucher un public aussi large qu'avec une ME. |
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