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| [Scriptober] Scriptober 2020 | |
| | Nombre de messages : 562 Âge : 38 Localisation : Bretagne Pensée du jour : "Le Satan est l'adversaire en nous qui s'oppose au bonheur. Il n'a de pouvoir que celui que nous lui donnons lorsque nous démissionnons devant l'épreuve" A. de Souzenelle Date d'inscription : 11/04/2019 | Lucibellule / Gloire de son pair Lun 12 Oct 2020 - 19:05 | |
| Coucou !
Volte : Throw, très chouette ! La chute est géniale et inattendue. Belle ambiance en peu de mots ! Hope, j'ai beaucoup aimé lire ce texte. La découverte du village détruit du haut de la colline m'a un peu fait penser au premier chapitre de mon roman. Le contexte est différent mais c'était rigolo de lire une scène semblable dans un tout autre univers et un autre style d'écriture. Disgusting, génial ! qu'est ce que j'ai ri ! Court ! Efficace !
Léa, Tengaar, je repasse lire vos textes ce soir et je mettrai ce post à jour.
Pour survivante, j'avoue ne pas être satisfaite. J'avais besoin de poser cette scène pour pouvoir avancer mais elle sera clairement à retravailler et à amener différemment. Je la vois plus comme un squelette de scène que comme un truc "fini".
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| | Nombre de messages : 4671 Âge : 34 Pensée du jour : A la recherche du temps à perdre Date d'inscription : 24/04/2008 | Volte / JE's Official GO Mar 13 Oct 2020 - 14:37 | |
| Tengaar : j'avais zappé "Vintage", j'ai bien ri avec les noms C'est vrai qu'on écrit de moins en moins... Mais je pense que le dessin gardera son côté stylo avec les tablettes (m'enfin c'est pas le débat, mais ça m'a fait réfléchir ) "Dans l'ombre du soleil" est bien trouvée, même si le côté adolescent passe un peu moins. J'ai une image assez nette de Dune, mais je dois écrire Glissant d'abord... - Slippery - Glissant:
Clarisse chaussa ses patins. Ils s'étaient encore disputés ce matin, alors comme d'habitude elle venait ici pour se détendre. Se laisser glisser hors de ses problèmes. Les laisser tomber sur la glace et se briser.
Elle laçait toujours trop serré après une altercation, chaque noeud ponctuant des mots. Elle tira pour tendre les cordons. Il l'évitait. Elle serra, tourna, passa dans les crochets. Est-ce qu'il voyait quelqu'un d'autre ? Un nouveau noeud. Sauf que ce matin, c'était lui qui avait lancé les hostilités. Un double noeud. Pour une broutille en plus. L'autre côté. Une bête histoire de série pour laquelle elle ne l'avait pas attendu. Une boucle, les crochets. Il était revenu à la charge plusieurs fois. Une autre boucle, les autres crochets. S'il avait été là hier, elle l'aurait attendu, mais il n'est JAMAIS là. Noeud et double noeud.
A croire qu'il avait tout fait pour l'énerver. Clarisse enleva les protections et sa veste sur le bord de la piste et se tourna pour faire face au centre. Se concentrer. Il n'y avait que des habitués ce matin, peu nombreux. Ils ne se parlaient pas vraiment, mais ils se connaissaient à se voir bouger. Ils sourirent, certainement rien qu'à voir son expression. Ils avaient compris.
Elle s'élança. Programme libre demi-finale 1995, Montréal, Maria Kovna. Elle le connaissait par coeur et ne trébuchait jamais. Pas besoin de faire attention, pas besoin de réfléchir. Elle entendait la musique, elle sentait les lumières, les flashs. Une arabesque. Un tour. Deux. Trois. En arrière. La sono crachota.
La sono ne crachotte pas dans sa tête. Elle reprend contact avec la réalité. Elle est seule sur la patinoire et la musique joue. Elle continue, interloquée. Arrive à la fin. Un bouquet arrive, et sur le panneau des scores : "Veux-tu m'épouser ?"
- Dune:
Une main sur son chapeau pour l'empêcher de s'envoler, l'autre posée sur son ventre, Eliza fixait l'horizon. Le bas de sa robe blanche battait, s'accrochait dans le sable, le soulevait. Ses sandales en étaient déjà remplies, mais il faudrait le supporter jusqu'au retour à la maison. La bienséance ne lui permettait pas de les ôter.
Elle aurait pu descendre sur la plage où la marée avait tassé le sable. Ils étaient tous là, les riches promeneurs de cette fin de semaine, à profiter de la brise du Nord et de l'iode ramené par les vagues. Certaines femmes luttaient avec leurs ombrelles, un galant s'élançait derrière le foulard d'une demoiselle. Bras dessus bras dessous, des couples flanaient derrière des enfants qui couraient.
Elle vit Liam lui faire de grands signes, auxquels elle répondit plus discrètement. Il adorait la mer. Son costume en flanelle allait tellement mieux à sa jeunesse touchante que les habits de ville en lainage, gris ou noirs. Tout comme elle se sentait plus à l'aise dans sa robe de lin, cintrée seulement par un ruban vert, que dans ses différentes couches de jupon et ses chemisiers ; mais elle aurait tout de même préféré être en pantalon.
Le reflet du soleil sur l'eau l'éblouissait, mais cette chaleur dans les yeux lui faisait du bien. Elle ne l'aurait pas en descendant. Elle ne sentirait pas le vent de cette façon en descendant. Elle ne les verrait pas tous aussi bien en descendant. Des cris lui parvenaient, des exclamations joyeuses, surprises.
Il appartenait au spectacle du vivant. Elle était de celui des spectateurs. Mais elle descendit quand elle le vit commencer à grimper.
Dernière édition par Volte le Mar 13 Oct 2020 - 15:03, édité 1 fois
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| | Nombre de messages : 4601 Âge : 27 Localisation : Bureau Pensée du jour : Pétit coucou Date d'inscription : 12/05/2012 | Radischat / Personnage de science-fiction rousse Mar 13 Oct 2020 - 14:51 | |
| Je vais faire un lot Couronne-Explosion-Ananas ce soir. |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Mar 13 Oct 2020 - 17:37 | |
| Volte : Merci Disgusting m'a fait rire, je m'attendais à la chute, mais je pense que ce serait plus concernant le caca, pour le coup. Tu me diras, les bébés c'est dégueu sur plein d'aspects, tu n'avais que l'embarras du choix. Slippery : J'aime beaucoup l'idée, et l'ambiance, le lien entre la colère et la routine de l'équipement, mais je trouve la chute un peu moins bonne que le reste du texte, pour le coup. Dune est en revanche très très jolie et très juste. La fin m'interroge sur son sens, ou sur un sens caché, mais c'est justement ce que j'adore dans l'exercice de la nouvelle. Tengaar : Heureusement que Volte l'a mentionnée, je n'avais pas vu ta nouvelle So Vintage ! ! Je trouve l'idée chouette, même si le trope est un peu facile. Cela dit, c'est bien amené, et c'est drôle à lire. Dans l'ombre du soleil : J'aime beaucoup l'idée, qui mixe pas mal de références, et qui pourrait être chouette si elle était développée. La mise en œuvre est un peu plus faible, et je trouve qu'il y a quand même beaucoup de clichés qui pourraient être évités ou détournés... Cela dit, la chute est très bien réussie. Allez, courage Luci et Redou ! Bon, j'ai un peu échoué côté rigueur, mais voici la suite. J'ai testé des trucs, c'est pas concluant. Honnêtement, je m'en contente parce que je suis incapable de faire mieux, c'est comme si on m'avait retiré l'inspiration. On arrive en milieu de mois, ce qui explique certainement cette baisse de régime. Faut que je m'accroche pour la suite ! Textes supprimés
Dernière édition par leasaurusrex le Mer 4 Nov 2020 - 19:04, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 2850 Âge : 40 Localisation : Antichambre de Louis XIV Pensée du jour : CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même Date d'inscription : 21/04/2017 | Tengaar / (de Dunkerque) Mar 13 Oct 2020 - 19:50 | |
| - leasaurusrex a écrit:
- Tengaar : Heureusement que Volte l'a mentionnée, je n'avais pas vu ta nouvelle So Vintage ! ! Je trouve l'idée chouette, même si le trope est un peu facile. Cela dit, c'est bien amené, et c'est drôle à lire.
Dans l'ombre du soleil : J'aime beaucoup l'idée, qui mixe pas mal de références, et qui pourrait être chouette si elle était développée. La mise en œuvre est un peu plus faible, et je trouve qu'il y a quand même beaucoup de clichés qui pourraient être évités ou détournés... Cela dit, la chute est très bien réussie. J'avoue que le but c'est décrire, pas de bien écrire Ce sont tous des premiers jets écrits en une petite heure : les gros tropes baveux sont mes amis |
| | Nombre de messages : 4671 Âge : 34 Pensée du jour : A la recherche du temps à perdre Date d'inscription : 24/04/2008 | Volte / JE's Official GO Mer 14 Oct 2020 - 13:54 | |
| Merci Pour Dune, Eliza et Liam sont l'héroïne et un personnage de mon roman ; c'est aussi d'Eliza dont je me suis inspirée pour la fille de Hope. Je les aime beaucoup Lea : oui Slippery je savais pas trop comment la finir et je voulais passer à Dune, alors j'ai un peu bâclé la chute J'ai compris très vite pour Ephialtes, tu insistes un peu trop sur le côté "c'est pas normal mais c'est normal", mais la description et l'ambiance sont très bonnes. Mist est très jolie. Allez, je suis de nouveau à jour, passons à Armure... J'ai hésité à faire un truc avec les Côtes d'Armor - Armor - Armure:
Plaque après plaque. Couche après couche. Des parties souples et des parties plus dures que la pierre. Des coups répétés. Des zones de fonte. De la mobilité pour esquiver. La garder fine mais efficace. C'est comme ça qu'elle se l'était fabriquée.
Cette parure rutilante renvoyait les autres à eux-mêmes. Leurs regards glissaient sur la surface polie par le temps et les éléments. Il n'y avait pas de prise sur elle. Ses yeux avaient le même éclat.
Alors on ne l'approchait pas, par respect, par crainte, par mépris. Les femmes ne devaient pas porter d'armuire. Les femmes étaient trop douces pour porter une armure. Trop faibles pour supporter son poids. Les femmes devaient être sans défense, ouvertes. Offertes.
Alors à défaut, c'était son coeur qui s'était paré de métal, mais son armure était quand même tout autour. Plus jamais.
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| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Mer 14 Oct 2020 - 17:34 | |
| Tengaar : Désolée. Préfères-tu que je m'abstienne pour les prochains textes ? Volte : On sent que tu as l'habitude d'Eliza, elle est très présente dans les textes où tu la fais vivre, en tout cas. Et ça donne envie de découvrir son récit originel. J'ai cru que tu essayais de nous perdre avec Armure, qu'on aurait vu genre un pangolin à la fin , mais finalement cette chute me parle beaucoup plus. C'est une jolie image, et triste à la fois. Je suis tout à fait d'accord avec toi pour Ephialtes... J'ai déjà proposé un rêve il y a quelques jours, et ça m'embêtait de refaire la même chose, mais je pense que tomber volontairement dans l'absurde et garder le flou aurait pu être une meilleure option... Merci pour Mist. Texte supprimé
Dernière édition par leasaurusrex le Mer 4 Nov 2020 - 19:04, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 562 Âge : 38 Localisation : Bretagne Pensée du jour : "Le Satan est l'adversaire en nous qui s'oppose au bonheur. Il n'a de pouvoir que celui que nous lui donnons lorsque nous démissionnons devant l'épreuve" A. de Souzenelle Date d'inscription : 11/04/2019 | Lucibellule / Gloire de son pair Ven 16 Oct 2020 - 0:14 | |
| Bonsoir ! Je viens enfin de rattraper mon retard ! Eh bien que de pépites ! Vous avez fait un super boulot Léa : Nïpan : Très chouette ta sorcière. Le rythme est bien mené entre sa rage, les souvenirs, le temps qui devient l'allié de sa vengeance. Monophobia : Sympa aussi, j'aurai aimé en savoir plus sur le personnage. Qui est-il ? Pourquoi fait-il peur aux gens ? Son sentiment de solitude est bien retransmit et terminer sur un moment de partage c'est chaleureux. Un joli conte de Noël Abluvion : Très poétique ! mais triste. L'espoir jusqu'au dernier moment et pouf ! plus rien. Ephialtes : Brrr, l'angoisse... Et cette sensation au réveil que tu décris parfaitement ! Super ambiance ! Blueth : Alors celui-là je n'ai pas du tout accroché... Mist : Magnifique. Plein d'amour, de poésie, de tristesse aussi. Je pouvais presque entendre leurs chants ! Fernweh : Wahou ! magique ! super ambiance, la complicité de la grand-mère est superbe, discrète, bienveillante, compréhensive. La jeune pleine de vie, d'envies... c'est rafraîchissant ! J'ai vraiment beaucoup aimé. Tengaar : Soleil : Beaucoup de détails et un univers jeune ado dont je ne suis pas très fan. J'étais un peu perdue par moment, mais la chute est très très chouette et bien amenée. Volte : Glissant : J'ai beaucoup aimé le passage ou elle se prépare, le rythme des phrases, les pensées, entre coupées de gestes brusques qui soulignent la colère ! très sympa. Et la chute, un sacré ascenseur émotionnel pour le personnage ! Dune : Celui-là est très beau. Il s'en dégage une sorte de légèreté, comme une esquisse, un tableau dressé avec finesse. La chute éclaire cela. La sensation qu'un voile recouvre tout. Armure : Il est sympa. L'analogie de l'armure physique et de l'armure sociale est bien menée. Je trouve que la dernière phrase est de trop. T'arrêter à métal aurait suffit et renforcé l'effet coupe de poing. - 8 - La forêt des mythes:
Revigorée par ce souvenir. Lana retrouva l’envie de discuter avec l’IA. Elle se leva de sa couchette et se rendit dans la cabine de pilotage. Elle s’installa confortablement et retira la prothèse de sa main, qui la démangeait affreusement depuis quelques jours. Elle dissimula son moignon sous un pan de sa veste et démarra la machine. L’écran s’alluma.
— Bonjour Lana ! Contente de te voir. — Ouais, ça fait un moment... désolée, j’avais besoin d’être un peu seule. — Ne sois pas désolée, je n’ai la notion du temps que parce que mon agenda me signale qu’il s’est écoulé. En veille, je n’existe plus vraiment. De quoi veux-tu parler aujourd’hui ? — De comment je suis entrée dans la résistance, répondit-elle, énigmatique. — Ah tu vas enfin me raconter comment tu es devenue la capitaine de ce vaisseau ? — Ne t’emballes pas trop vite, il s’est passé beaucoup de choses entre temps. Démarre ta prise de vidéo, on commence dès que tu es prête.
L’IA s’empressa d’exécuter sa demande, la diode rouge se remis à briller. Lana commença par lui parler des tensions croissantes entre les cyborgs et les biologiques, des agressions, puis de la brigade des Survivants qu’elle avait intégrée.
— Et c’est là que tu es rentrée dans la résistance. — Pas tout à fait encore mais ce fût mon ticket d’entrée. Faire partie de ce groupe me permit petit à petit de connaître tout un réseau militant. Et c’est comme ça que j’ai rencontré Diego. — Diego ? — C’était un cyborg lui aussi. Il travaillait dans la principale usine de prothèses dernier cri et il dirigeait une autre brigade. Nous nous sommes tout de suite entendus. Nous avions la même rage, le même désir de changer le monde. Nous voulions que les nôtres puissent vivre en sécurité, à n’importe quel prix. Un jour, il m’a parlé de la forêt des mythes. — La forêt des mythes ? — Oui ! Selon lui, c’était une forêt qui abritait un groupe de résistants. Le bruit courrait qu’ils détenaient des secrets qui pourraient tous nous aider. Emballés par l’idée, nous avons commencé à mener l’enquête. Ce n’était pas un endroit facile à trouver. Nous avons glané des indices ici et là. Nous n’étions pas les premiers à nous lancer dans cette quête. Un jour, nous avons rencontré Erwin, un vieil explorateur, dans une taverne crasseuse. Il disait s’être rendu là bas et y avoir vécu plusieurs années. Diego lui a proposé une forte somme d’argent pour nous y accompagner. Il a refusé net, jurant que pour rien au monde il ne retournerait là bas. Qu’il n’y était plus le bienvenu. — Pourquoi ? — Il a parlé d’un différent avec quelqu’un, mais n’a pas voulu nous en dire plus. — Et alors comment avez-vous fait ? — Il a accepté de nous faire une carte. Diego ne voulait pas que je vienne mais je ne lui ai pas laissé le choix. Hors de question de renoncer si près du but. Nous avons préparé notre voyage et nous sommes partis dès le lendemain. Le trajet fût éprouvant. La forêt se trouvait dans une vallée difficilement accessible. Et ma prothèse me ralentissait énormément. Même si j’avais beaucoup progressé et que je ne boitais presque plus, le terrain escarpé réveillait de vieilles douleurs et l’humidité ambiante rendait ma jambe plus raide. Les mécanismes de métal ne font pas bon ménage avec l’eau. — Vous avez fini par y arriver ? — Oui. À mon réveil, un matin, Diego avait quitté le campement. Lorsqu’il revint quelques heures plus tard, j’étais morte d’inquiétude. Il m’a dit qu’il avait voulu me laisser dormir et profiter pour explorer les environs, nous n’étions plus très loin. D’après la carte d’Erwin, la forêt des mythes devait se trouver derrière la prochaine crête. Le lendemain nous reprîmes notre marche. Deux jours plus tard, s’étendait devant nos yeux ébahis une immense forêt verdoyantes, nichée dans le creux d’une vallée. — Comment avez-vous fait pour trouver les résistants. — Ce sont eux qui nous ont trouvés ! — Comment ça ? — Erwin nous avait dit de pénétrer dans la forêt en longeant la rivière. Les sentinelles de la résistance surveillaient en permanence les abords du cours d’eau, c’était l’accès le plus facile. Elles nous sont tombées dessus dès notre première nuit. — Ils n’ont pas voulu vous tuer ? — Au départ si. Surtout quand Diego parla d’Erwin. Il avait été banni pour avoir trahit la cause. Il avait volé du matériel et des armes pour les revendre. Alors quand ils ont su que c’était lui qui nous avait dit où nous les trouverions, ils étaient plutôt méfiants. — Pourquoi vous ont-ils fait confiance ? — Diego avait l’art de la diplomatie. Il leur dit que nous n’étions pas au courant pour le passé d’Erwin. Il négocia. Leur proposant de nous mettre à l’épreuve et de nous faire surveiller dans un premier temps. Arguant que nous étions de bons combattants et que nous pourrions leur être utiles. — Et ils ont accepté ? — Oui. Zaron, Un vieux cyborg à la mine patibulaire fût affecté à nous suivre comme une ombre. Il parlait peu et observait beaucoup. Mais nous nous déplacions dans le camp en toute liberté. Il n’a jamais cherché à nous restreindre. Il nous suivait c’est tout. Au début, il me faisait peur, quelque chose chez lui me glaçait le sang. Mais je finis par m’habituer à sa présence.
- 9 - Corps étranger:
Lana s’exerçait à plier et dérouler ses doigts. Elle s’appliquait à décomposer le geste, grimaçant et soufflant entre ses dents.
— Elle te fait mal ?
La voix rocailleuse de Zaron la fit sursauter.
— Heu… — Je t’ai beaucoup observée tu sais. Je vois bien que tes prothèses te font souffrir. Tu n’as jamais appris à les entretenir je suppose. — Je...Non, reconnut-elle immédiatement. Il l’impressionnait toujours un peu mais elle tenta de lui sourire. — Je peux t’apprendre si tu veux. Tu vas devoir t’approprier ton corps complètement si tu veux faire partie des nôtres. Il sera trop dangereux pour toi, et pour nous tous que tu ne sois pas autonome et que tes prothèses te restreignent. — Attends t’es en train de me dire que je peux faire partie des vôtres ? — Bah c’est bien pour ça que tu es venue ici ? Non ? — Je… Oui. Mais je croyais que vous ne nous faisiez pas confiance. — Suffisamment pour commencer à voir si vous valez vraiment le coup.
Il lui attrapa le poignet d’un geste sec et la tint fermement.
— Tes prothèses sont faites de pièces de métal imbriquées. Pour les contrôler, tu as un réseau de nerfs artificiels qui sont reliés à la plaque motrice qu’ils t’ont greffée. Lorsque les mécanismes sont grippés, les gaines se coincent et cela te donne l’impression d’avoir mal. Mais tu ne peux pas avoir mal. Il n’y a pas de tissu vivant.
Il relâcha son emprise et plongea la main dans la poche de sa veste. Il en sortit un flacon surmonté d’une petite pipette.
— Injecte ça dans les jointures ! — C’est quoi ? — De l’huile ! Ça va redonner un peu de souplesse.
Lana s’exécuta. Il lui montra ensuite comment effectuer quelques réglages, replacer une pièce correctement. Peu à peu ces parties de son corps, qu’elle avait totalement délaissées, laissant soin à plus expérimenté qu’elle de s’en occuper devinrent des alliées précieuses. Avec l’aide de Zaron, elle les modifia légèrement pour affiner la précision de ses gestes. Elle y dissimula des armes tranchantes qu’elle apprit à utiliser à la perfection. La jambe c’était plus compliqué. Les charges étaient mal réparties et malgré toute la bonne volonté de Zaron, qui était un bricoleur hors pair, Lana garda une légère boiterie.
- 10 - Dépossédés:
— Et alors ? Ils ont fini par vous faire confiance ? — Oui. Zoran nous a longtemps observés. Peu à peu, nous avons échangé quelques mots. Les semaines passant nous prenions la mesure de l’ampleur de ce groupe de résistants. Leur nombre croissait rapidement. Un jour, Zoran m’expliqua que les choses se compliquaient sérieusement en ville. Un nouveau décret avait été voté par l’assemblée, majoritairement anti-cyborg. Il nous retirait tout droit citoyen. Nous n’avions plus rien. — Comment est-ce possible ? — Ils ont imposé à tous les cyborgs, l’implantation d’une puce. Elle mentionnait leur identité, le type de matériel porté, leurs antécédents judiciaires. Les entrées de la totalité des bâtiments publics furent équipés de portiques qui détectaient les puces et prévenaient de tout accès non autorisé. Les autorités menaient des rafles afin de marquer le plus possible d’entre nous. Ensuite ils les parquaient, entassés, dans des ghettos déjà surpeuplés. Certains réussirent à fuir et à nous rejoindre. — Et du coup Zoran, il pensait quoi de tout ça ? — Il disait que ça tournait à notre avantage. Nous avions échappés aux radars depuis longtemps et pourrions donc mener des attaques discrètes. Diego était tout indiqué. Il était porteur d’une pompe cardiaque mécanique et d’aucune prothèse visible. Il pouvait donc assez facilement être envoyé en mission d’infiltration pour le compte de la résistance. — Et toi ? — Moi ? C’était plus compliqué… Enfin je ne pouvais pas aller et venir comme Diego. Ils m’auraient repérée bien trop rapidement. Je me suis entraînée, beaucoup. Puis quand j’en ai eu marre, j’ai assisté Zoran dans son travail. Il faisait des recherches sur les Royaumes disparus. — Oh les Royaumes disparus ! Mais c’est ce que nous cherchons ? — Oui, tout à fait. C’est Zoran qui m’en a parlé pour la première fois. Nous venions de terminer un entraînement en corps à corps et nous marchions dans la forêt pour rejoindre le camp principal.
- 11 - Royaumes disparus:
Zoran tendit le bras vers le ciel. — Regarde ! C’est dans cette direction. — Alors ? s’impatienta Lana. Raconte ! C’est quoi exactement, les Royaumes disparus ? — L’ultime secret de la résistance, clama Zoran en frappant son torse de son poing fermé. — Allez ! Je ne vais quand même pas devoir te supplier pour que tu m’en dises plus ? s’esclaffa Lana. — Hum… Oui. Pardon. Ce sont des Royaumes qui existaient de l’autre côté de la vallée. Ils avaient développé une technologie de pointe, très en avance sur leur temps. Ils auraient acquis ces compétences auprès d’êtres célestes. Sorte de dieux vivants qui leur rendaient visite et qu’ils vénéraient. La seule condition était qu’ils ne devaient jamais révéler les secrets qui leur étaient confiés. Ce n’était pas au goût de tout le monde. Certains estimaient que les autres humains devaient posséder de telles connaissances. Qu’il fallait partager tout ce savoir. Qu’ils ne pourraient pas vivre en vase clos indéfiniment. — Que s’est-il passé ? — Un jour, l’un d’entre eux a volé une navette et s’est échappé. Il survolait cette forêt lorsque l’alerte a été donnée. Pour échapper à ses poursuivants, il aurait caché son vaisseau, attrapé à la va-vite quelques documents et traversé les montagnes à pied. — Tiens, ça me rappelle quelque chose, s’interrogea soudainement Lana. Mais oui ! L’histoire de la science cyborg ! Elle parle d’une avancée considérable dans le domaine grâce à de mystérieux documents dont l’origine n’a jamais pu être déterminée. — En plein dans le mille ! Tu percutes vite ! C’est bien. — Mais ? et les Royaumes ? Ils sont devenus quoi ? — Lorsque les êtres célestes sont revenus et qu’ils ont appris la fuite de leurs savoirs, ils ont embarqué avec eux toute la population et détruit toute trace de leur technologie. Voilà pourquoi l’origine des fameux documents n’a pu être retrouvée. — C’est pour ça que la résistance s’est installée dans cette forêt ? — Oui. Nous la quadrillons pour tenter de retrouver ce vaisseau. En espérant qu’ils puissent nous mener aux Royaumes disparus. Ce sont les seuls qui pourront nous aider. — Tu y crois vraiment à toute cette histoire ? — Si ce n’est pas le cas, ils viendraient d’où ces fameux documents. — Mouais… je ne sais pas. Tu as peut-être raison après tout. De toute façon, j’ai besoin de me changer les idées, je tourne en rond au camp. Diego est parti en infiltration depuis plusieurs semaines. C’est d’accord j’accepte la mission. Au moins ça m’occupera. — Tu m’en vois ravi. Tu seras un élément précieux dans cette expédition. Repose toi bien cette nuit. Nous partirons demain à l’aube.
Lana esquissa un sourire en regardant le colosse s’éloigner. Sa première mission pour la résistance démarrait enfin.
Bon... Je suis très clairement à la bourre, mais ça avance et je prend beaucoup de plaisir à écrire cette histoire. Bonne fin de semaine. Bye Luce |
| | Nombre de messages : 4671 Âge : 34 Pensée du jour : A la recherche du temps à perdre Date d'inscription : 24/04/2008 | Volte / JE's Official GO Ven 16 Oct 2020 - 19:30 | |
| Merci pour vos commentaires ! Vous êtes partagées sur Slippery, c'est amusant. Je prends note des remarques sur Armure, j'ai voulu trop en faire. Lea j'ai tellement ri quand tu as parlé du pangolin Je suis déçue de pas y avoir pensé du coup. Je t'ai trop habituée à faire des chutes à la con Lea : Fernweh C'est celui qui me touche le plus et certainement, avec Mist, ton plus abouti. J'ai juste pas saisi la mention de la mère, mais j'ai VU l'assiette aux myosotis. Ecrire tous les jours te réussit Luci : j'aime beaucoup ces anecdotes, ça rend ton personnage attachant. J'ai un peu de mal parfois avec les dialogues qui pour moi s'articulent pas forcément très naturellement, mais je trouve ces "chapitres" plus fluides que ceux du début. J'ai repris du retard très vite... - Outpost - Avant-poste:
C'était la guerre. Tout le monde ne faisait que se taire à son propos, mais c'était la principale discussion au village. C'était dans les yeux et les gestes de tout le monde.
L'église avait sonné. Martin n'avait jamais compris comment ce son, qu'il n'avait jamais entendu avant, leur avait fait à tous comprendre ce qui venait de se passer. D'ailleurs, monsieur le curé, qui lui avait dit ? Joseph le facteur ? Sa tournée était finie depuis des heures. Monsieur le maire ? On ne l'avait pas vu, et pourtant il se faisait remarquer avec sa grosse voiture bruyante et brillante. Il ne venait pas souvent dans les hameaux. Mais il avait dû téléphoner chez Jo l'épicier, le seul qui avait l'appareil, et Jo, sa casquette enfoncée sur le front, sa cigarette éteinte au bec, avait dû traverser la place. Alors oui, les journaux en avaient parlé avant, mais Martin ne les lisait pas. Pourtant il avait SU, lui aussi.
Ensuite, tous les hommes avaient fait leur valise. Papa aussi. Puis il les avait tous serrés dans ses bras, et ils se sont entassés dans le camion à Jo. Et tout le village les avait regardés partir, dans un silence affreux. Martin s'était dit que finalement, ils n'étaient pas si nombreux que ça, les hommes pas vieux du village.
Monsieur Maurice, l'instituteur, était avec eux. Alors avec les copains, ils avaient construit leur fort. Ils s'entraînaient au tir avec des bouts de bois, et se tapait dessus avec aussi. Ils se faisaient disputer par leurs mères quand elles étaient trop tristes parce qu'on ne joue pas à la guerre, mais les veux les calmaient. Ils exorcistent, ils disaient aux mamans.
Puis certaines étaient parties aussi, tout pareil dans le camion à Jo. Pas les mamans, mais les sœurs et les tantes. Louise la boulangère, alors que quand elle allait encore à l'école elle surveillait Martin sur le chemin.
Du haut de leur cabane sur la colline, ils guettaient aussi. Ils guettaient les ennemis, ils disaient. En réalité, ils guettaient bien plus le retour de leurs proches. Mais ce furent quand même eux qui virent les avions les premiers.
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| | Nombre de messages : 562 Âge : 38 Localisation : Bretagne Pensée du jour : "Le Satan est l'adversaire en nous qui s'oppose au bonheur. Il n'a de pouvoir que celui que nous lui donnons lorsque nous démissionnons devant l'épreuve" A. de Souzenelle Date d'inscription : 11/04/2019 | Lucibellule / Gloire de son pair Sam 17 Oct 2020 - 2:07 | |
| Volte : Merci pour ton retour. Oui, les dialogues sont un peu ma bête noire... J'ai beaucoup de mal à les construire et les articuler convenablement. Je suis une bille dans l'utilisation des incises aussi... Ce texte aura de toute façon beaucoup de dialogue donc je vais devoir pouvoir bosser ce point (en relecture parce que là niveau timing ça va être tendu...) Avant-poste : C'était dans les yeux et les gestes de tout le monde. Wah cette phrase est superbe !!! J'ai trouvé ton texte sympa. Une description simple, poignante, factuelle mais criante de réalisme et d'émotion. Juste un truc qui m'a gênée. Le langage est "enfantin" (ça c'est top et tu le maîtrise bien !), ce qui m'amène à penser que ce sont les pensées de Martin, et que c'est lui qui s'exprime. Or tu parle de lui à la 3ème personne. Voici le 12 et le 13. Juste fait relecture rapide. J'ai besoin d'avancer dans la construction du récit donc je ne fais pas dans le détail, je pose la trame seulement. - 12 - Mélancolie martienne:
— Alors ! Raconte ! Combien étiez-vous pour ta première mission ? questionna l’IA, curieuse. — Nous étions quatre. — Quatre ? Seulement ? — Oui. Notre mission consistait à quadriller un nouveau secteur à la recherche du vaisseau. Il y avait Zoran, bien-sûr, Adrio et le Martien. — Le Martien ? Il venait de la planète Mars ?
Lana éclata de rire. Tandis qu’elle reprenait son souffle, elle agita sa main devant elle pour signifier à l’IA qu’elle se trompait.
— Non. Non il ne venait pas de Mars. Les Terriens n’ont toujours pas découverts les voyages spatiaux, je te rappelle. La seule trace d’un contact avec des extra-terrestres, c’est cette histoire de royaumes disparus. — Alors ? Pourquoi ce surnom ? Interrogea-t-elle. — C’était un ancien guerrier. Avant de devenir cyborg il avait servi l’armée nationale et remporté nombres de batailles. La dernière lui avait coûté ses deux jambes. À l’époque, les procédés de fabrication de prothèses étaient en plein boom et beaucoup d’expérimentations ont été conduites sur des soldats blessés au combat. Il avait fait partie du lot. Il ne jurait que par la guerre estimant que c’était la seule façon de se sortir d’un conflit. Prendre les armes et combattre son ennemi jusqu’à la mort. Il vouait un culte au dieu Mars, le dieu de la guerre. Chaque jour il lui adressait prières et offrandes afin de, selon lui, renforcer la victoire de la résistance. — S’il aimait tant se battre, pourquoi avait-il rejoint une mission d’exploration ? — Il était d’un naturel imprévisible et avait manqué de faire échouer des missions très importantes. Donc il lui avait été assigné à rester au campement et à former les nouvelles recrues. Mais même là ce fut catastrophique. Il n’avait aucune patience et se mettait très souvent en colère. Il avait failli être éjecté de la résistance. Certain avaient même demandé à ce qu’il soit livré aux anti-cyborgs. Mais Zoran avait pris sa défense. Il eut la permission de rester à condition qu’il se charge de lui trouver une mission. — C’est donc comme ça qu’il avait rejoint l’équipe. — C’est ça. Défricher des pans entiers de forêt lui avait appris à canaliser ses ardeurs. Il restait nerveux mais c’était un compagnon loyal et toujours prêt à rendre service. Il vouait à Zoran une éternelle reconnaissance pour avoir sauver sa peau. — Et Adrio ?
- 13 - Le faiseur de temps:
— Adrio ? Je ne le connaissais pas trop. Il était difficile à cerner. Il communiquait essentiellement par gestes et brèves onomatopées. Je crois bien que je ne l’ai jamais entendu prononcer une phrase. — Et il faisait quoi ? — Le temps, répondit Lana, énigmatique. — Le temps ? Tu veux dire qu’il pouvait changer la météo ? — Mais non ! Où vas-tu chercher des idées pareilles ? Je vais finir par penser que tu crois à la magie ! se moqua-t-elle. — Je ne suis qu’un algorithme, je ne suis pas programmées pour avoir des croyances, s’offusqua l’IA, vexée par une telle remarque. — Te fâche pas, c’est bon, j’arrête de me moquer. C’était lui qui donnait le rythme, lâcha-t-elle, bougonne. — Qu’entends-tu par donner le rythme ? — Il décidait de la vitesse de nos déplacement, des zones qu’il fallait explorer plus en détails, des moments où nous nous arrêtions. Il avait une excellente connaissance du terrain. Il savait où nous pourrions trouver à manger, installer notre campement sans risque. Zoran lui faisait confiance et se fiait à son jugement. Adrio était une sentinelle hors pair. Il pressentait tout danger imminent tel que l’approche d’une bête sauvage ou la chute d’une branche. — Une compétence utile pour votre expédition. — Très utile. J’appris rapidement à lui faire confiance et à comprendre ce que signifiaient ses gestes. Au retour de notre première mission je le comprenais aussi bien que Zoran.
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| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Dim 18 Oct 2020 - 18:34 | |
| Lucibellule : Je trouve qu'il y a beaucoup de bonnes idées dans tes extraits, et l'histoire globale prend peu à peu forme. Il faudra retravailler l'exécution mais tu en es déjà consciente. Tu as un bon matériau de base, le reste c'est à peaufiner pour rendre certains passages moins... "artificiels" (oui, je me rends compte de l'ironie de ce mot quand on parle d'une histoire de cyborgs ). Volte : J'aime bien les chutes "à la con". Avant-poste est une bonne idée, je trouve qu'elle pourrait être encore peaufinée pour ne pas perdre d'impact, même si elle serre déjà le cœur. Merci beaucoup pour vos compliments sur Fernweh. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'elle soit aussi appréciée. J'ai encore du mal à jauger mes textes, savoir s'ils font le job ou si c'est encore maladroit, mais merci pour vos retours encourageants. Tu as raison, Volte, la mention de la mère ne correspond pas trop au texte. Je pensais développer l'idée de l'égoïsme puisque la jeune femme abandonne la grand-mère et que ce serait la mère qui mettrait son grain de sel (malvenu), mais je pense que ça n'a pas trop de sens dans ce format-là, c'est le genre de choses qui se développe plutôt dans une nouvelle plus longue, ou dans un roman. Et je suis ravie de savoir que certaines choses ont pu faire écho, c'est que mon travail est fait. Bon, j'ai toujours du mal quand arrive la fin de semaine, parce que je suis en présentiel sur site les jeudis et vendredis, et ça me casse tout le rythme... Mais je me rattrape avec une grosse session aujourd'hui. Textes supprimés
Dernière édition par leasaurusrex le Mer 4 Nov 2020 - 19:05, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 4671 Âge : 34 Pensée du jour : A la recherche du temps à perdre Date d'inscription : 24/04/2008 | Volte / JE's Official GO Lun 19 Oct 2020 - 18:31 | |
| Luci : très chouette échange, je trouve Lana beaucoup plus vivante ! Son rire sonne bien. Lea : Nighted, j'ai rien compris à tout ce qu'il fait. Déjà j'ai compris que super tard qu'il s'enfermait "dedans"... C'est un peu compliqué. Caim : J'aime bien cette ambiance de sorcières modernes et le détachement de Cathy. En revanche, je n'ai vraiment pas compris l'action du démon... Amaranthine : c'est très mignon Hymn m'a beaucoup touchée. Bon bon bon... 4 nouvelles à écrire aujourd'hui - Rocket - Fusée:
Quand Joseph rentra chez lui ce soir-là, l'épicier était toujours scotché à sa radio. D'habitude, Roger promenait son chien lorsqu'il arrivait dans son allée, mais le pauvre devait gratter impatiemment à sa porte. Betty, elle, l'attendait avec un grand sourire. Comme tous les autres jours, elle lui demanda comment s'était passée sa journée. Les enfants jouaient après avoir fini leurs devoirs. Ils avaient l'air excité, ou alors était-ce parce que les vacances débutaient.
Il s'installa dans son fauteuil mais n'alluma pas la radio, ni n'ouvrit le journal. Il regardait dehors. Le ciel qui passait discrètement à l'orangé. Il avait tellement angoissé ces derniers mois, ces derniers jours, ces dernières heures. Tout s'était bien passé. Il revoyait encore la salle des ingénieurs exploser de joie après les minutes de silence. Il ressentait encore cette atmosphère étrange au moment de partir, cette impression de vide, de soulagement. De béatitude. Ils étaient vivants, et sur la Lune.
Ils étaient déjà des stars, les courageux qui étaient là-haut. Et Joseph savait bien que seuls leurs noms rentreraient dans l'histoire. Peut-être pour les futurs ingénieurs les noms des calculateurs auraient également un sens. Mais personne ne retiendrait le sien. Personne peut-être ne le connaissait actuellement. Pourtant, à son échelle, il avait fait partie de l'équipe.
- Storm - Tempête:
Elle était une courageuse pirate. La plus grande capitaine de tous les temps. Ses ennemis la craignaient, ses matelots la respectaient. Elle prenait les galions espagnols à l'abordage et coulait les frégates anglaises. Elle n'était pas corsaire, mais elle restait plus sympathique avec les Français. Disons qu'elle leur laissait le temps de se rendre.
Elle avait écumé toutes les mers des Caraïbes, était même allée jusqu'aux confins de l'Atlantique et ses rugissants, qui n'avaient que miaulé devant elle. Remontant vers l'Afrique, elle avait coulé d'autres navires chargés de pierreries. Une fois elle avait même trouvé dans les cales un gorille destiné à quelque excentrique européen, et avait décidé d'en faire la livraison elle-même. Ses matelots avaient bien ri, eux qu'on nommait Monsieur Ours ou Le Lion, de se trouver avec un autre animal à bord. Avant qu'un abruti n'ouvre sa cage.
Alors ce n'était pas cette petite tempête qui allait lui faire peur. Elle ne sentait pas le roulis, mais elle entendait les flots déchainés, le vent qui tentait d'arracher la voilure et le bois au-dessus d'elle qui craquait. Elle en avait vu d'autre, avait triomphé de plus d'une.
Malgré tout, une petite tournée d'inspection s'imposait. Elle sortit de sa couchette, ouvrit la porte de sa cabine. Rejoignit les quartiers, puis le pont. Le guetteur était toujours là, à son poste.
"Bah alors ma puce, c'est l'orage qui te fait peur ?"
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| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Mar 20 Oct 2020 - 9:25 | |
| Rocket : j'aime toujours beaucoup le point de vue des oubliés des grands évènements. On ne retient que quelques noms, forcément, mais c'est quand même plus sympa de reconsidérer toutes les personnes qui ont agi dans l'ombre pour que ça puisse se faire. Si tu aimes ce genre de sujet, as-tu déjà lu Les Figures de l'Ombre de Margot Lee Shetterly ? (Il a été adapté sous ce titre ou celui d' Hidden Figures au cinéma) Storm : Je la trouve vraiment maîtrisée, cette histoire de courageuse — mais pas téméraire — pirate, avec ses réflexions très intelligentes dans un flot de naïveté. Tu nous laisses dans le doute du début à la fin, et du coup, je me dis que la dernière phrase aurait pu être un poil plus précise. Mais c'était vraiment agréable à lire ! Tu as raison, les nouvelles de dimanche étaient un peu compliquées. Ma liste fait souvent ressortir le thème de l'assombrissement, et je commence à en souper un peu donc ça devient difficile de trouver des idées qui fonctionnent. Pour Caim, je pense que je n'ai pas assez fouillé le démon. C'était l'un des thèmes qui me bottait le plus, pourtant, je pense que ça méritera d'être retravaillé, et sûrement rallongé pour donner plus de corps au président des Enfers. J'ai réussi à écrire mon thème d'hier... hier Mais trop tard pour l'ajouter sur ordinateur. Je n'en suis pas contente, mais bon, comme je le disais, la redondance du thème commence à avoir raison de ma patience et de mon imagination. Texte supprimé
Dernière édition par leasaurusrex le Mer 4 Nov 2020 - 19:06, édité 2 fois |
| | Nombre de messages : 4671 Âge : 34 Pensée du jour : A la recherche du temps à perdre Date d'inscription : 24/04/2008 | Volte / JE's Official GO Mar 20 Oct 2020 - 15:57 | |
| Merci pour tes commentaires ! Oui je connais ce film, j'en a vu le début. Là, je voulais même encore plus bas (genre un type qui amène le café), mais finalement j'ai hésité sur le fait que ce genre de tâches reviennent à des hommes. Atrate: c'est un rituel de sorcière c'est ça ? Je ne suis pas familière du tout avec ces choses-là. J'ai cru tout le long à l'enterrement, sauf à la mention de la robe fendue. - Trap - Piège:
Elle avait faim, mais elle ne pouvait pas s'arrêter. Lui ne s'arrêterait pas. Elle avait bien trouvé des baies en cette fin d'automne, mais son ventre se tordait. Elle n'osait pas essayer les champignons, n'aurait de toutes manières pas de temps de les cuire. Elle se forèait à s'éloigner des rivières et ruisseaux, mais devait toujours y revenir.
Elle savait qu'elle laissait des traces de son passage. De ses bottes, de son chandail, de ses cheveux. Même sans qu'il sente son odeur elle était facile à pister. Et alors qu'elle s'échinait en zig zags, en montées et en descente, lui allait à son rythme, coupait en sachant qu'elle serait bloquée ici ou attirée là. Et la rattrapait.
La plus vieille méthode de chasse de l'humanité. La traque. La fatigue. La course. L'humain est endurant, à défaut d'être rapide. Rusé, à défaut d'être fort. Et surtout, il a la peur dans son camp.
Elle faisait trop de bruit à ahaner comme ça, mais elle n'était pas entrainée, elle. La chasse ne durait que parce qu'il le voulait bien, même si elle avait dû l'étonner un peu depuis ces cinq jours. Il avait pressé le pas. C'était le signe qu'elle se rapprochait des limites de son domaine. Si elle en sortait, elle gagnait. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu courir si longtemps sans tomber sur le moindre chemin, la moindre piste marquée d'un passage humain. Peut-être avait-elle tourné en rond. Peut-être était-elle passée toujours tout près, dans sa panique. Peut-être que si elle s'arrêtait, elle entendrait une voiture, un cri, un téléphone...
Mais elle ne pouvait pas s'arrêter. Il n'était pas loin. Elle le sentait. Pourtant, il devait y avoir plusieurs heures d'écart entre eux encore. Elle ne se l'expliquait pas. Son cerveau était devenu animal. C'est alors qu'elle vit. Une barrière. Des maisons derrière. Une route. 20 000 Volts.
- Dizzy - Etourdi:
Au début de la soirée, Johanna n'avait pas fait attention à lui. Elle ne l'avait même pas remarqué. Sur la piste de danse avec ses copines, elle buvait un peu, riait surtout. C'était l'anniversaire de Claire et ça faisait longtemps qu'elles n'avaient pas pu s'amuser comme ça. Elle avait l'impression d'avoir vingt ans à nouveau. Il s'était approché de leur petit groupe. En fait, il n'avait fait que les frôler. Lui avait effleuré le coude avec un sourire sans s'attarder. Là, elle avait reçu comme un petit choc électrique dans tout son être. Elle avait regardé, immobile pendant de longues secondes, son regard glisser dans le sien et s'en échapper aussitôt. Et le temps avait rattrapé cet instant. Un peu étourdie, avec ses amies qui se moquaient, elle retourna à son coin de banquette en skaï. Elle avait la bouche un peu sèche. Elle le repéra, au bar, en train de chuchoter - ou plus certainement de hurler - sa commande au serveur. Elle l'observa de dos, son pantalon fluide, sa chemise à motifs. Chaussures et ceinture assorties. Johanna n'était pas du genre à se laisser aborder par le premier venu, non. Mais elle pouvait être le genre à faire le premier pas - enfin, le deuxième pour le coup. Les filles lui lançaient des petits coup d'oeil, mi inquiets mi amusés. Elle leur indiqua où elle allait d'un geste. Au comptoir, on lui servait deux verres. Elle eut un temps d'arrêt, un léger coup de chaud, mais fit comme si de rien n'était et grimpa comme elle put avec sa jupe droite sur un des tabourets. Il sembla ne la remarquer qu'à ce moment-là. Elle n'en fit rien. Il s'approcha, un sourire aux lèvres, ses deux verres à la main. En posa un devant elle. "On dirait que je tombe bien, fit-il." Johanna fronça les sourcils. "Pardon ? - Vous veniez commander et je comptais vous apporter ceci." Elle sourit, soulagée. Tenta de recroiser ses yeux. Elle avait soif, sa bouche était de plus en plus sèche. A être aussi proche de lui, elle se sentait encore plus dans le gaz. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti ça. "C'est gentil, mais je vais éviter." Il sourit encore plus. Echangea son verre avec le sien. "Prudente ? - Encore plus que ça." Elle lui sourit en retour. Ne toucha pas au verre. "Je m'appelle Johanna. - Eric." Il la frôla encore. Cette fois-ci, le petit choc vint du genou. Elle se mordit les lèvres. Il but dans un des verres. Elle avait chaud. "Excusez-moi, je vais prendre un peu l'air." Johanna sortit. Il ne la suivit que du regard. Ses amies ne la revirent pas de la soirée. *** "C'est la troisième en deux mois. Comme les autres victimes, elle a des marques de piqûre, ici au coude et au genou."
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| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Mar 20 Oct 2020 - 16:58 | |
| Vraiment très bien, Trap C'est écrit avec justesse, la tension monte tout du long, jusqu'à la chute. C'est un succès ! Je comprends, c'est vrai qu'à l'époque, les hommes ne faisaient pas forcément le café... mais il y avait peut-être aussi un homme d'entretien qui permettait dans l'ombre à tout ce joli monde de pouvoir utiliser des bureaux en état tous les jours ? Mine de rien, ça compte ! Atrate signifie en "habits de deuil" ou "rendu noir". Comme j'avais déjà traité le deuil avec Hymn, rédigée la veille, j'ai bifurqué au dernier moment pour essayer de nous ramener un peu dans un truc ésotérique, mais bon, la mise en œuvre... Allez zou, un rapide pour aujourd'hui. Texte supprimé
Dernière édition par leasaurusrex le Mer 4 Nov 2020 - 19:06, édité 1 fois |
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