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 Coup de gueule : les non-retours... de manuscrits

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Bonjour tout le monde.

Au début de l'année, avant le confinement (et après aussi), j'ai expédié des textes à des éditeurs qui sont loin d'être dans l'anonymat, accompagnés d'enveloppes dûment affranchis pour le retour de mes manuscrits. Depuis j'ai arrêté cette pratique, mais pas pour la raison qui m'amène à poster ce sujet. C'est d'abord mes "phynances" qui y ont mis un terme. Dans l'intervalle, j'attendais des retours subjectifs et critiques des éditeurs sur mes manuscrits.

La plupart des éditeurs préviennent sur leur site que "si au bout de deux mois, trois mois, etc., vous n'avez pas de réponse, cela vaut pour refus, SAUF si vous avez joint une enveloppe affranchie". Je n'ai à ce jour reçu qu'un seul retour de manuscrit, qui vaut refus évidemment. Mais certains de mes envois sont maintenant vieux de six ou sept mois. Pourtant, ni courriers, ni retour de manuscrits, or j'en attends cinq ou six au moins.

La moindre des choses serait d'honorer la dépense que j'ai faite, qui s'explique surtout parce que, en finissant mon texte, je lui accordais une valeur particulièrement forte : je ne voulais pas perdre les premiers manuscrits.

En général, je n'ai absolument aucune chance avec les éditeurs. je peux attendre parfois indéfiniment un avis, et presque tous les avis n'en sont pas, ce sont les lettres les plus courtes et stéréotypées qui puissent s'imaginer.

Je n'enverrai plus d'enveloppe de retour avec mes manuscrits. Malgré tout, je le dis aux éditeurs contactés : prenez le temps de faire votre travail en aval avec les auteurs inconnus, car le manque de respect ne fera pas avancer quoi que ce soit. Tout le monde est éprouvé par le Covid 19, mais ça n'a jamais empêché qui que ce soit de retourner un manuscrit. On n'a pas les moyens de jeter de l'argent par les fenêtres.
 
Azaby
   
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Azaby  /  Tentatrice chauve


Salut !

Il ne faut pas s'attendre à ce qu'un éditeur te rende autre chose qu'un refus-type dans le cas où il ne prend pas ton manuscrit. Ce n'est pas le rôle de l'éditeur de brosser une critique, même succincte, des manuscrits reçus.

Les réponses personnalisées arrivent en général quand le texte a marqué positivement le comité et/ou pour inciter à l'envoi d'une version mieux travaillée.

Ensuite, six ou sept mois ça n'est pas si long que ça dans le milieu de l'édition. C'est un délai qui commence à être raisonnable mais qui n'a rien d'anormal surtout en période Covid.

En revanche, et tu as sur ce point raison, il n'est pas respectueux de ne pas retourner un manuscrit quand une enveloppe pré-affranchie a été jointe. Je pense que c'est lié au contexte actuel, car à l'époque où j'envoyais des manus par la poste, je recevais quasi-systématiquement mon manuscrit refusé dans l'enveloppe que j'avais glissée à cette intention.

Là, oui, on parle de respect. Parce que les conditions sont stipulées sur le site et qu'il est naturel de respecter son engagement.

Par contre, tu ne devrais pas attendre d'un éditeur autre chose qu'une lettre laconique en cas de refus. Comme je l'ai dit : les réponses personnalisées sont du bonus, qui marquent la qualité de ton texte. Elles ne font pas partie du job de l'éditeur qui souvent n'est pas payé à lire les manuscrits ni à détailler les refus... mais à signer des textes.
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Invité  /  Invité


Bonjour Azaby. Je n'ai parlé de "retours subjectifs et critiques" que pour distinguer avec les retours de manuscrits, pour que ce soit plus clair. Il est vrai que j'ai mentionné aussi la nature souvent stéréotypée des réponses négatives, mais ce doit être parce qu'en remuant mon aventure éditoriale solitaire, le fond remonte à la surface.

Mais ce n'était vraiment pas mon propos, je fais avec. Je précise une chose : pour moi, lire de la part d'un éditeur quelque chose comme : "malgré les qualités évidentes de votre texte, nous ne pouvons envisager de l'inscrire dans notre collection" ou, sans avoir lu mon texte puisqu'il demandait un synopsis : "ni la poésie ni les essais n'étant un secteur porteur actuellement, nous ne pouvons envisager..." venant d'un éditeur qui ne publie que de la poésie et des essais et qui vient d'en publier, eh bien, les deux réponses que je viens de citer (elles ressemblent à ce que je lis souvent) ce sont pour moi des réponses stéréotypées. Tu ne seras peut-être pas d'accord, mais c'est mon sentiment.

Mais je ne voudrais pas engager un débat oiseux sur un sujet que je n'avais pas l'intention d'aborder. On est d'accord sur l'essentiel : le respect qui demande de retourner les manuscrits dûment affranchis.

Et aussi : le délai affiché sur le site.
Si je lis 2 ou 3 mois, et que j'en suis à 6 mois d'attente, ce n'est pas normal. Pas irrespectueux, je peux comprendre la conjoncture, mais ça cloche. 1 mois ou 2 de "retard", ça va. Au-delà, il serait temps de revoir l'administration. Après tout, il faudrait peut-être embaucher quelques lecteurs et secrétaires, développer, etc.
 
Yaëlle M.
   
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Yaëlle M.  /  Bile au trésor


Pour ma part, je n'ai certes pas reçu de réponse de tous les éditeurs disant qu'ils en donnaient, mais j'ai toujours reçu le retour de mes manuscrits. Parfois avec 5 mois de retard, certes, mais quand même Smile

Et puis, je suis d'accord que c'est irrespectueux de ne pas répondre et de ne pas respecter les délais annoncés, mais je pense qu'il faut s'y faire. Si ça nous plaise ou non, on joue avec les règles du milieu... Même si elles sont injustes.
 
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Salut Yaëlle ! Merci, c'est encourageant.
 
Radischat
   
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Radischat  /  Dr. Danielle Jackson


Je comprends la frustration, mais... je comprends aussi les maisons.

Beaucoup, beaucoup d'éditeurs précisent qu'ils ne ne retourneront aucun manuscrit, même avec lettre affranchie. Et avec la crise sanitaire, ça ne m'étonne pas du tout que personne ne veuille manipuler des manuscrits plus que nécessaire, sans pour autant mettre à jour leurs instructions. S'ajoute à ça qu'il y a eu une explosion des envois pendant le confinement, que leurs boites étaient déjà saturées avant ça (on sous-estime toujours le nombre de manuscrits envoyés par jour/mois/an) ; bien sûr qu'il y a des délais supplémentaires. Je trouve que c'est trop demander à des maisons qui, minent de rien, croulent sous le boulot et le stress en ce moment.

Alors oui, y'a des réponses stéréotypées très vagues qui montrent bien que l'éditeur n'a pas lu le bouquin...parce qu'en général, bah ils ne le lisent pas en entier. Pas du premier coup. Et dans beaucoup de cas, ce n'est pas l'éditeur qui va lire. Il y a une présélection, faite par le comité de lecture, ou des stagiaires, tout simplement. Ou si c'est l'éditeur, c'est que l'équipe est très petite et donc, il n'a vraiment pas le temps de tout lire et de tout commenter. Même si on est passionné, même si on garde la tête hors de l'eau financièrement, on ne va pas perdre de temps avec des histoires qui, au premier coup d'oeil, n'attirent pas. Les tapuscrits qui n'ont pas respecté les instructions sont les premiers à partir. On lira souvent la/les premières pages, quelques pages du milieu, et quelques pages à la fin. On ne peut pas lire 10, 20 manuscrits entiers par jour. Au final, il faut rarement plus pour savoir si le texte retient l'attention de la maison : est-ce que le style accroche ? Est-ce qu'il y a des fautes partout ? Est-ce qu'on a envie d'en lire plus ? Si ça ne va déjà pas à cette étape là, on ne va pas plus loin : réponse stéréotype. Pareil pour le synopsis, qui aide très vite la maison à savoir si c'est le type d'histoire que la maison se voit publier. Si c'est pas le type d'histoire que la maison veut publier, bah c'est comme ça.

Aussi à savoir : une publication, ça met du temps. Donc les livres qui "viennent de sortir", ce sont ceux d'il y a minimum un an, voire deux, ou plus. Donc peut-être qu'une maison a publié tel ou tel genre à un moment donné, mais n'ont plus cette même ligne un peu plus tard.

Dernier point : je le répète encore, on sous-estime la charge de travail des maisons, et on surestime beaucoup les moyens de celles-ci. La crise du COVID n'a fait qu'empirer la situation. Beaucoup de petites et moyennes maisons ces dernières années ont dû mettre la clé à la porte car trop de travail et peu de moyens pour s'exécuter rentablement.  L'annulation des salons a failli tuer/a tué beaucoup de maisons qui en dépendaient pour leur chiffre d'affaire.  Beaucoup ne peuvent pas se permettre de payer une grande infrastructure (même moyenne) et peinent déjà à rentrer dans leur frais. Ce sont donc en général des toutes petites équipes qui travaillent d'arrache-pied et qui ne s’agrandissent qu'avec leurs auteurs et lecteurs. C'est triste, mais c'est comme ça.
 

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