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 Auto-édition et best-seller : mythe ou réalité ?

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Yaëlle M.
   
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Yaëlle M.  /  Bile au trésor


Bonjour à tous,
J'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé aucun sujet concernant ma question. Méa culpa aussi si j'aurais dû poster dans un autre secteur.

J'écoutais récemment une interview de A.D Martel, dont le dernier roman auto-édité est actuellement n°1 Amazon. Avant cela, j'ai traîné sur l'insta et le Facebook d'une auteur dénommée Jupiter, aux milliers d'exemplaires vendus. De jolies succes story, quoi.

Personnellement, j'ai quelques copains qui se sont lancés dans l'AE et dont les ventes sont plus qu'honorables !

Et puis, à côté, j'ai bien conscience de tous les auteurs auto-édités qui ont de grandes difficultés à faire connaître leurs ouvrages.

Du coup, je me questionne. La différence de ventes (indépendamment de la qualité du roman) est elle juste liée au temps et à l'argent investi ? Est ce juste une histoire de chance ? Est-ce que la probabilité de voir notre bébé s'envoler dans les classements est plus forte en AE qu'en édition classique ? Parce que, finalement un roman AE a une durée de vie nettement plus longue que les 3 mois des romans publiés qui, cependant, peuvent être mieux diffusés et promus (selon la ME)...

Je me doute que les réponses sont loin d'être évidentes, mais je suis curieuse de connaître votre avis, vos témoignages, vos réflexions...
 
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Yaëlle M. a écrit:
La différence de ventes (indépendamment de la qualité du roman) est elle juste liée au temps et à l'argent investi ?

Pour les autres de tes questions je ne sais pas mais pour celle-là j'ai ma petite idée : non. Il y a un autre paramètre, un immense paramètre : la com'.
Une bonne com' peut avoir un rapport temps/argent investis très réduit.
Un auto-édité qui peut avoir une bonne com' (soit que c'est son métier soit qu'il connaît quelqu'un qui peut l'aider) et qui aime les réseaux sociaux, n'aura pas trop trop de mal à se faire connaître, je pense. Avec les bonnes techniques, les bons vecteurs (RS, blogs auteur, référencement SEO, concours, nouveau contenus publiés régulièrement, mots-clefs, etc.) y a vraiment moyen de se faire très vite une petite communauté. Surtout en passant par le financement participatif qui, même s'il échoue, fait connaître le projet (toujours avec une bonne com' et les bons éléments de langages) et du coup même si ensuite tu dois tout mettre de ta poche, t'as quand même des gens prêts à acheter ton bouquin et en faire la promo. Aujourd'hui avec internet, si tu t'y prends bien et que t'as un bon community manager, les choses peuvent aller très vite.

C'est l'un des éléments qui fait que je ne me lancerais jamais en auto-édition : outre la légitimité, le besoin de reconnaissance, tout ça, les réseaux sociaux et la communication digitales ne me bottent pas du tout. Donc à moins qu'une amie puisse s'en occuper pour moi, ça sera niet Wink
 
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VivianW  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Bonjour,

Je plussoie mille fois le message de notre amie féline : l'auto édition peut être une solution pour 1/se faire connaitre 2/se faire un petit pécule. L'issue la plus ambitieuse est, via le lectorat créée, attirer l'attention d'une ME et devenir un(e) auteur(e) reconnu(e).

S'agissant des précédents (une poignée il me semble mais qui tend à grossir) : des auteurs auto édités ont connu de beaux succès commerciaux une fois publiés en ME voir même adaptés au cinéma outre Manche.

Mais comme Enitourenef (abominable ce pseudo... avec un si bel avatar... dommage) le succès d'estime dépend toujours de la reconnaissance d'un éditeur / personne physique via l'éditeur lui-même, le directeur de collection, agent...

On peut aujourd'hui aussi bien fabriquer un livre qu'un auteur : la recette est connue. Réseaux, réseaux, réseaux... L'envoi par La Poste devient de plus en plus une légende (entretenu par les éditeurs qui se gargarisent de "dénicher" l'auteur prodige. Alors que la réalité est bien plus... comptable.

Spoiler:
 
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Invité  /  Invité


VivianW a écrit:
Mais comme Enitourenef (abominable ce pseudo... avec un si bel avatar... dommage

C'est un nom de l'Égypte antique que l'on attribuait aux personnes dont on ne connaissait pas le vrai nom. Ça signifie "on n'a pas créé son nom" Smile
 
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VivianW  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Le nom n'est il pas le premier complément de l'âme ? Alors faisons comme si tu devais le gagner... au plaisir de mieux te connaître pour t'en donner un.
 
BoiséeNoire
   
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BoiséeNoire  /  Guère épais


Ah oui, Jupiter est assez impressionnante ! Elle poste ses revenus sur son blog : 20 000 euros par mois, y'a de quoi faire rêver. Elle engrange tellement de pognon qu'elle doit ouvrir sa propre ME pour continuer de mener à bien ses activités.

Mais je pense que les Jupiter de ce monde restent une minorité. Et, surtout, il ne faut pas se leurrer : y'a des genres qui fonctionnent bien en AE et d'autres beaucoup moins. Je pense que l'AE, c'est bien si la personne écrit de la romance ou de la fantasy, mais au moment où tu écris un roman contemporain dans le genre de ceux qui remportent le Goncourt... ce sera très difficile en AE. Je pense que le public qui lit les Goncourt ou la poésie ne passe tout simplement pas par Amazon. Tandis que pour la romance, la fantasy et autre "littérature de genre"/paralittérature/littérature de masse (appelle ça comme tu veux), la vente par internet (et l'AE) est beaucoup plus démocratisée.

Une autrice avec beaucoup d'expérience m'a déjà dit : on trouve la reconnaissance et la réputation en ME, puis le pognon en AE.

Mais j'ai déjà parlé à des auteurs qui gagnaient leur vie en ME également (et plutôt très bien). J'ai eu la chance de papoter avec une auteure de romance et d'érotisme publiée en ME qui me disait qu'elle faisait 70 000$ CAD par année avec ses publications !

Sur le groupe Facebook Entr'auteurs, récemment, quelqu'un a demandé si des personnes vivaient de leur plume. Étonnamment, ils étaient plus nombreux que je ne l'aurais pensé. Et c'était assez 50/50 entre ME et AE.

La question "qu'est-ce que ça veut dire, "bien vivre" ?" a aussi été soulevée. C'est différent pour tout le monde. Ça veut dire avoir un SMIC ou pouvoir faire de grands voyages onéreux, se payer un penthouse et une voiture de luxe ? Ça change pour tout le monde. Tout le monde a un rythme de vie différent et une vision différence de ce que signifie "bien vivre".

Il faut ajouter que partir en AE... pour la plupart des gens, ça demande un investissement monétaire et des couilles d'acier. Aller en AE, c'est avoir un budget pour payer le graphiste qui fera la couverture (parce que, ouais, ça a besoin de manger ces petites bêtes-là) et que, non, tu peux pas faire ta couverture toi-même avec Canva et Paint... C'est un métier, ça s'apprend et ça prend des années d'entraînement. Tu peux choisir d'avoir une couverture moche, mais je trouve ça vraiment dommage, parce que ce sera vraiment moins vendeur et que, au final, c'est quand même un truc que tu souhaites que les gens achètent et sur lequel tu vas te faire des sous, donc je trouve normal d'investir un minimum... Il va aussi falloir payer les services d'un correcteur à moins d'être un nazi de l'orthographe soi-même (mais soyons honnête : c'est difficile de voir ses propres fautes). Il va falloir maîtriser la mise en page pour pas faire n'importe quoi sur Amazon... ça aussi, c'est compliqué.

Et une fois que TOUT ça aura été fait, il faudra encore travailler d'arrache-pied pour faire sa pub, lutter avec les services press, se noyer dans l'océan Instagram... au final, faire la promotion prendra autant de temps qu'écrire un tout nouveau bouquin. Et il faut maîtriser les réseaux sociaux.

Bref, c'est un choix.

C'est possible d'avoir du succès en AE, mais c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps et d'investissement. Tu finiras par passer autant de temps à tout gérer qu'à écrire. C'est être en solo et y'a pas le nom d'une ME pour te "back-er" derrière. Et tu n'as pas accès aux réseaux traditionnels du livre. Plusieurs rêvent pourtant d'avoir sa petite place en librairie. Je sais aussi que c'est parfois plus difficile de faire des salons du livre en AE. Ça a l'air un peu plus facile en France, mais au Québec... c'est mission impossible. Seuls les éditeurs agréés par l'Union National des Éditeurs (québécois) peuvent participer aux salons du livre, donc il n'y a absolument pas la place pour les auteurs en auto-édition ni même pour les éditeurs indépendants.

J'en reviens à ce que je disais au début (réputation = ME, pognon = AE), je pense qu'il faut avoir connu la validation d'une ME pour se lancer en AE. Ok, pas forcément. Si tu as déjà une grosse communauté, tu peux faire directement de l'AE. Mais avoir déjà été édité en ME dit aux lecteurs "je fais pas de l'AE parce que je suis un auteur raté et qu'aucune ME n'a voulu de moi, c'est plutôt entièrement un choix personnel et assumé, je prends mon envol." On peut prendre en exemple la très célèbre Anne Robillard et les multiples cycles de sa série Les Chevaliers d'Émeraude. Elle a été connu en ME, a fait masse de pognon, puis a décidé de monter sa propre boîte. Elle est tellement connue qu'elle est reconnue comme un éditeur agréé au Québec et qu'on la voit régulièrement en salons. Un beau succès.

J'ai l'impression de m'être un peu éloignée de la question de base, tiens, mais en même temps, la réponse n'est pas évidente. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. On peut avoir du succès en AE, ce n'est pas une légende urbaine, mais il faut être prêt à y mettre de l'argent, beaucoup de temps et il faut avoir la maîtrise de plusieurs choses. Il faut aussi écrire dans le bon genre littéraire et avoir un petit coup de chance. Ce n'est pas forcément directement proportionnel à l'argent et au temps investi, mais c'est certain qu'il y a un lien entre les deux.

L'avantage de l'AE c'est très certainement une plus grande liberté. Cependant, il n'y a personne pour valider derrière...

C'est à chacun de décidé pour soi ce qui est le mieux !
Pour ma part, j'aime la validité d'une ME (quel sentiment joyeux que de savoir que son manuscrit a plu à quelqu'un prêt à investir de l'argent dedans !), j'aime ne rien avoir à faire autre qu'un peu de promo de mon côté... Je suis autrice, pas agente de promotion ni correctrice. Ce sont des métiers très intéressants et que je respecte, mais je ne veux pas les exécuter. Je veux me concentrer à 100% sur mon écriture. Aussi, je suis une quiche en réseaux sociaux, nulle en promotion et je n'ai absolument pas le temps pour ça. Donc, la ME me convient.


Dernière édition par BoiséeNoire le Jeu 3 Sep 2020 - 14:34, édité 2 fois
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s.tupido
   
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Je pense que l'essentiel a été dit, mais je voudrais ajouter une chose sur la communication en auto-édition : c'est un travail de tous les jours. Peut-être pas 24h/24, mais pas si loin. Pour rester au top sur internet, il faut être visible. Et pour être visible, on ne peut pas se contenter de communiquer à la sortie d'un bouquin.
Il y a tout un travail de construction puis d'entretien d'une communauté qui est probablement très enrichissant, mais également extrêmement chronophage et complexe.
https://edewilmer.wordpress.com/
 
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BoiséeNoire  /  Guère épais


Tu as absolument raison, S.TUPIDO !
Il faut batailler pour apparaître chaque jour dans le fil Instagram, Facebook, Twitter des gens... fabriquer du contenu journalier, toujours avoir quelque chose à dire/montrer.
C'est extrêmement chronophage.
Et personnellement, je ne suis vraiment pas douée pour ça hahah !
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Bref : un métier. Bien éloigné de celui d'auteur. Pourtant pas maladroit en marketing je ne me sentirai jamais de publiciter mes livres. Comme l'a justement remarqué BoiséeNoire il est des genres littéraires qui se prêtent facilement a cette communication commerciale (événements autour d'une énième sortie de tome, mini scenettes, agrégation autour d'une information majeure...). En ce qui concerne la littéraire blanche, on s'imagine plutôt la découvrir dans un cadre intime.
 
Yaëlle M.
   
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Merci à tous pour vos réponses, spécialement a Boiséenoire pour les nombreuses infos, ça va donner à cogiter à mon petit cerveau !
 
Tengaar
   
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Par contre pour tempérer un peu, le besoin d'investissement sur les réseaux sociaux diminue à mesure que vous devez connu et que vos livres se vendent. Il faut mettre énormément de temps et d'effort pour mettre la machine en route mais si tout va bien, les besoins devraient diminuer dans le temps.
Donc si tu ne prévois que d'écrire 1 ou 2 livres par décennie, ce n'est peut-être pas le bon choix.
 
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Oui et non. En fait, maintenant, avec les algorithmes, etc. il faut quand même publier beaucoup (2 fois par semaines minimum sur FB, plusieurs fois par jour sur Twitter, et bien 3 fois par semaine sur Instagram, sans compte le "service après vente" de réponse aux commentaires, aux sollicitations, questions, etc.) et surtout des choses différentes sur tous les réseaux sociaux (sinon les internautes n'ont aucune raison de vous suivre sur tous vos réseaux). Du coup, en comptant le temps de conception de la stratégie com', le temps de création des contenus, rédaction des posts, etc. ça peut très vite monter et c'est quelque chose à maintenir. Pour apparaître en premier dans les fils d'actu après ne pas avoir publié pendant vraiment longtemps il faut avoir vraiment vraiment vraiment beaucoup d'abonnés.
 
BoiséeNoire
   
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BoiséeNoire  /  Guère épais


YAËLLE, pas de souci ! Je me suis rendue compte que j'avais fait une looongue réponse une fois qu'elle a été terminée d'écrire... trop tard pour reculer ! Hahah ! Razz
Du coup, je suis heureuse que tout ce que j'ai pu dire puisse te donner un coup de main et t'aider à cogiter là-dessus ! N'hésite pas à revenir vers nous quand tu auras d'autres questions ou si tu as pris une décision !

Et effectivement, je me range du côté de ENIRTOURENEF, même en étant connu sur les réseaux, il faut encore nourrir ses followers au risque de ne plus apparaître dans le fil d'actualité. Faites le test, abonnez-vous à une marque de vêtements sur Instagram : vous verrez au moins un de leur post chaque jour dans votre fil ! C'est un monde où il ne faut pas être oublié un seul jour (j'exagère un peu, mais c'est à peu près ça... si c'est pas dans le fil d'actualité, ce sera en story).

Aussi, j'oubliais de le mentionner, mais en AE, si tu veux faire un salon du livre, il te faudra louer toi-même ton stand (en prenant en compte que c'est un salon du livre en France et qu'ils acceptent les auto-édités) et ça peut coûter assez cher : il faudra que tu en vendes des bouquins pour rembourser ton espace de trois mètres carrés, ta chaise et ta table miniature !
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Yaëlle M.
   
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Yaëlle M.  /  Bile au trésor


Je ne pense pas être assez douée pour l'AE. Enfin, en tous cas je n'ai pas assez le temps, avec la préparation de mon concours... Smile et vous avez raison : les réseaux sont chronophages. Depuis trois mois, je tente d'avoir un compte Insta actif et je vois bien que je ne tiens pas. Il faut dire que ça m'intéresse pas des masses non plus...

Disons juste que ça fait rêver ! Mais ce qui m'importe n'est pas le moyen mais l'objectif : faire connaître ses écrits. J'espère que j'y arriverai Wink
 
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BoiséeNoire  /  Guère épais


Comme je te comprends ! J'ai plein de choses à faire pour l'université et j'ai déjà un emploi à côté... donc je ne me métamorphoserai pas en plus en gestionnaire de communication sur les réseaux sociaux ou je ne pourrai plus jamais avoir le temps d'écrire ! Hahah !

J'ai fait la même expérience que toi avec Instagram. Les deux premières semaines, j'ai tenu le coup, puis ensuite... tellement la flemme de créer du contenu... et je ne sais jamais quoi dire/quoi mettre en story. Il vaut mieux que je laisse la promotion aux professionnels.

Je pense que tu es sur la bonne route avec ton bouquin chez Hachette pour te faire connaître, ça viendra !
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 Auto-édition et best-seller : mythe ou réalité ?

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