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 [Langue/Style] Le vouvoiement au XIXème siècle

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Scarlet Dream  /  Tentatrice chauve


Je suis d'accord avec ce que tu dis sur l'intuition. Et sinon, j'ai arrêté de modifier mes deux fichiers pour n'en garder qu'un. Je conserve l'autre dans mon ordi, mais je n'y ai pas touché depuis un moment.

Et encore, pour mon deuxième tome, le chapitre "délicat" où il est question de choses dures, j'ai fait là aussi plusieurs versions. Donc pareil : quand je voulais corriger un mot ou une phrase (sur la forme), je le faisais sur mes trois versions... Laughing Mais j'ai arrêté pour me concentrer sur une seule version.

Pour en revenir au sujet, j'ai eu beaucoup de mal à savoir si mes personnages se tutoyaient dans une partie de mon troisième tome. Il se passe en l'an 665-666, dans un village. Le chef de ce village et son amie (pas sa maîtresse, juste son amie) doivent-ils se vouvoyer ou se tutoyer ? Dans ma version la plus récente, j'utilise le tutoiement mais je ne sais pas si c'est correct. Je vais à nouveau regarder le lien d'Enirtourenef, tiens.
 
Radischat
   
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Radischat  /  Dr. Danielle Jackson


J'ai assez peu de connaissances historiques, mais je dirais que, dans le doute, mets du vouvoiement partout ; pour avoir au moins une version en vous, si jamais tu dois remplacer le tutoiement, comme ça tu peux savoir par quel bout reprendre le dialogue en vous (est-ce que ça change le ton et comment faire passer ce même ton avec la distance du vous, contourner le truc...)
 
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Scarlet Dream  /  Tentatrice chauve


J'espère ne pas dire de bêtise, mais après avoir relu le lien posté par Enirtourenef, il me semble qu'à cette époque il y avait plutôt du tutoiement.
 
Oryctérope
   
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Oryctérope  /  Autostoppeur galactique


Red-Scarf a écrit:
J'ai assez peu de connaissances historiques, mais je dirais que, dans le doute, mets du vouvoiement partout ; pour avoir au moins une version en vous, si jamais tu dois remplacer le tutoiement, comme ça tu peux savoir par quel bout reprendre le dialogue en vous (est-ce que ça change le ton et comment faire passer ce même ton avec la distance du vous, contourner le truc...)

En fait j'aimerais lever ce doute, justement What a Face Je sais que, comme à notre époque, il y a une alternance du tutoiement et du vouvoiement selon les cercles et les milieux sociaux. Mais ce que tu dis m'encourage à bien baliser mes dialogues (avec une marque visuelle facile à repérer, ou en les mettant sur un calque à part puisqu'il s'agit de roman graphique) pour pouvoir modifier facilement a posteriori si je me rends compte que j'ai fait le mauvais choix!

Scarlet: justement, le lien de Enirtourenef me paraît plus nuancé que ça pour la période qui m'intéresse. extrait choisi:

Au XVIIIe siècle, le tu revendique sa place dans le langage de la passion, mais encore ne s'agit-il que d'une revendication masculine. [...]
En dépit des conseils de Rousseau prônant le tu dans les familles, le vous se maintient. [...]

La Révolution, en imposant le tutoiement par un décret de la Convention de novembre 1793, inscrit dans le domaine de la loi ce qui n'était alors qu'un usage régi par les modes et l'évolution des moeurs. Un intermède très bref, qui ne survit pas à la réaction thermidorienne en 1794.

Le XIXe siècle assouplit les formes anciennes et l'alternance du tu et du vous fait encore le bonheur des amoureux. Ainsi Joséphine, qui se plaint à Bonaparte, pendant la campagne d'Égypte, de ne pas avoir de nouvelles, reçoit cette réponse à son vous glacial : « Vous toi-même ! » Nombre d'époux qui se tutoient en privé - tels le roi Louis-Philippe et la reine Marie-Amélie - se vouvoient en public. Et si un homme, dans une conversation avec une femme, laisse échapper un tu, leur relation est immédiatement suspecte... Entre parents et enfants le vouvoiement reste l'objet d'un débat dans les traités de savoir-vivre jusqu'à l'aube du XXe siècle, comme en témoigne la pièce de Sacha Guitry, Mon père avait raison. Mais dans l'ensemble, il indique une relation de distance, de non solidarité, de hiérarchie sociale ou professionnelle et de respect conventionnel envers les personnes âgées, les femmes, les ecclésiastiques, etc. Le tutoiement fait l'objet d'une négociation et ne s'installe qu'après l'invitation de celui qui, pour diverses raisons, a un « droit » plus évident au vouvoiement. Sous d'autres formes, la sémantique du pouvoir est toujours présente !


Mais je me demande si c'est aussi marqué dans tous les milieux sociaux...
Dans la haute bourgeoisie, j'imagine volontiers un vouvoiement très ancré, voire récalcitrant (donc on perçoit encore les trace aujourd'hui!). Mais dans les milieux ouvriers...?
Comme dit dans mon premier post, il me semble que dans Germinal (1875, par là), la famille bourgeoise se vouvoie, mais les Maheu (la famille ouvrière autour de laquelle tourne l'intrigue) se tutoient... mais est-ce un exemple qui suffit à faire une généralité? scratch
 
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Scarlet Dream  /  Tentatrice chauve


Oui, pas facile de savoir. Il faudrait avoir une machine à remonter le temps pour pouvoir observer ce qui se disait et faisait à l'époque, et puis revenir ici pour écrire les choses le plus justes possible. En tout cas, l'exemple de Germinal me paraît logique, mais moi non plus je ne sais pas si c'était une généralité.
 

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