On a déjà écrit beaucoup de choses sur Harmattan : pas de droits d'auteurs avant le 501e exemplaire ; fourniture obligatoire d'un "prêt à clicher" par l'auteur, c'est-à-dire un texte fin prêt, ce qui réduit le rôle de l'éditeur à un vulgaire imprimeur.
Là, je veux vous parler de la reprise des droits d'auteurs après une exploitation défaillante.
J'ai édité chez Harmattan en 2015 un roman policier LE LOUP-GAROU DE MONTEPELLIER qui, faute de promotion suffisante, s'est très mal vendu, mais vraiment mal.
Et cette année, j'ai décidé, comme la loi le permet pour les contrats signés après le 1er décembre 2014, de récupérer automatiquement mes droits.
J'ai donc envoyé en ce sens une mise en demeure à Harmattan (courrier AR + mail).
L'HARMATTAN m'a répondu en me faisant la proposition suivante que j'ai trouvée ahurissante et à mon sens non viable :
"Nous souhaitons défendre encore votre ouvrage et, malgré un marché de l'édition compliqué, nous souhaiterions en continuer la commercialisation.
Ceci étant, si vous le souhaitez, nous sommes prêts à vous autoriser à éditer le livre ailleurs mais avec un titre et un isbn différents. Ainsi, nous pourrons continuer l'exploitation de la version éditée chez nous."
J'ai bien sûr catégoriquement refusé pour les raisons évidentes suivantes :
1/ Quel était l'intérêt de Harmattan de poursuivre une exploitation défaillante ?
2/ Aucun éditeur ne peut accepter d'éditer un texte qui ne soit pas original et libre de droits.
Sauf à le cacher au nouvel éditeur. S'il le découvrait, c'était m'exposer à une rupture du nouveau contrat.
J'ai donc refusé, l'Harmattan s'est fait un peu tirer l'oreille, mais a finalement accepté la récupération des droits à contre-coeur.
J'ai conservé les mails, j'ai toutes les preuves en mains, et j'étais disposé, en cas de refus caractérisé, à demander l'appui juridique de la SGDL.
Et éventuellement d'aller au procès.