J'ai l'impression que plus on essaie de définir le YA plus la définition nous échappe. Bien sûr il y a le parcours initiatique qui est presque la composante essentielle et dans ce cas, on peut dire qu'on a inventé une catégorie juste pour remplacer celle du "récit initiatique" qui existait déjà depuis des siècles. Donc juste une étiquette pour faire plus "djeuns", plus contemporain. Après il y a l'âge des personnages, donc ce n'est pas qu'un simple récit d'apprentissage de la vie (qui peut survenir à tout âge), il concerne plus les 15- 25 ans, et ça peut encore déborder dans certains cas, selon la vision qu'en ont les ME ou les lecteurs (on peut chercher du YA à 40 ans et donc apprécier les aventures d'un personnage qui n'a plus l'âge d'avoir la carte jeune à la SNCF).
Perso, on m'a fait la remarque que le roman que j'essaie de placer en ce moment irait bien en YA, ce qui ne m'était vraiment pas venu à l'idée. Mes personnages principaux sont plus "jeunes parents" que "jeunes adultes" et je ne me disais pas que ça collerait avec les intérêts du lectorat YA. Peut-être est-ce parce que j'ai des parties qui traitent de l'enfance... Peut-être est-ce parce que je fais du fantastique et que le YA, c'est souvent de la SFFF.
Mais du coup, ça m'a fait réfléchir sur ce qui coince chez les ME, quand je me prends un refus. Peut-être que je dois alléger le style en conséquence. Et là on revient au sujet d'une écriture "light".
Je ne crois pas que les lecteurs YA soient du genre à préférer des récits courts. Au contraire : combien de sagas de 8 x 500 pages dans ces rayons ? Et je ne crois pas qu'ils soient incapables de supporter un mot ou une tournure compliquée de temps en temps.
Mais clairement, ça me fait dire que je ne ciblais pas bien. Je m'adresse presque à des thésards en histoire ou littérature dans certaines pages et je sais que je peux rendre les choses plus simples. Et ce n'est pas un gros mot.
En YA (comme ailleurs), il faut aussi savoir toucher à l'essentiel, qui se passe souvent de grands discours, pour toucher au cœur d'une situation et bien transmettre une émotion. Car le lectorat YA veut de l'émotion, veut qu'on touche à la jeune corde sensible en lui. Et ça peut être un gros boulot de parvenir à ce résultat. Donc, on a de quoi se défendre sur l'accusation d'écriture "au rabais", non ?