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| La place du dialogue dans un texte à la 1ère personne | |
| | Nombre de messages : 320 Âge : 45 Localisation : Lausanne Pensée du jour : Celui qui voit, ne peut prétendre connaître. Date d'inscription : 10/08/2018 | Fridjah / Tapage au bout de la nuit Ven 22 Mai - 10:26 | |
| Bonjour, braves gens !
Je tente d'écrire une nouvelle à la première personne. En fouillant un peu sur le net, j'ai découvert que c'était bien plus difficile que ce que ça en à l'air : toujours être dans la peau du personnage qui raconte en évitant scrupuleusement de décrire quelque chose ou un événement dont il ne peut ou ne devrait pas connaître... si j'ai bien compris.
Cependant, comment gérer les dialogues, sachant que mon personnage « raconte » une partie de sa vie, à un moment T. Questions : 1) Puis-je dérouler un dialogue comme dans un récit normal ? C'est à dire avec « — + dialogue et/ou incise » ? 2) Intégrer dans la narration la façon dont le narrateur perçu (à l'époque) le dialogue avec son interlocuteur ? - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Exemple 1 : Ce soir-là, je rentrai à la maison bien plus tard que d'habitude. Elle m'entendit refermer la porte et se jeta sur moi pour me questionner : — Où étais-tu encore passé ? Avec tes alcoolique de potes, j'imagine ! — Pas du tout ! J'étais au boulot ! Demande à Lionel, nous travaillons ensemble sur la la grosse commande dont je t'ai déjà parlé. — Elle a bon dos, votre commande ! La discussion s'éternisa et le résultat fut stérile. Je pris ma douche et sans prendre la peine de manger, je me couchai, en espérant m'endormir rapidement et l'oublier, du moins, jusqu'à demain matin.
Exemple 2 : Ce soir-là, je rentrai à la maison bien plus tard que d'habitude. Elle m'entendit refermer la porte et se jeta sur moi pour me harceler de ses sempiternelles questions sur le déroulement de ma soirée. Elle voulu savoir où j'étais et si j'avais encore picolé avec James, Frank, et Jean. Bien sûr, elle se trompait. j'étais bel et bien au boulot et je ne manquai pas de me servir de mon collègue Lionel comme alibi. Mais cela ne suffit pas à convaincre ma jalouse de femme. La discussion s'éternisa et le résultat fut stérile. Je pris ma douche et sans prendre la peine de manger, je me couchai, en espérant m'endormir rapidement et l'oublier, du moins, jusqu'à demain matin. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - J'ai la « désagréable » impression que ma réponse est dans l'exemple 2, mais je perdrais alors la partie vivante de l'exemple 1. Ce texte a été écrit spécialement pour ma question, mais j'ai une bonne page et demi de dialogue dans mon texte original, et je ne me vois pas « l’enchâsser » pour qu'il ressemble à l'exemple 2... Ce n'est pas la forme que je veux lui donner.
J'ai envie de m'arracher les cheveux !
J'espère avoir votre avis, merci. |
| | Nombre de messages : 7665 Âge : 36 Date d'inscription : 10/04/2008 | Flora / Serial Constance killer Ven 22 Mai - 10:33 | |
| Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas faire dialoguer tes personnages comme dans l'exemple 1. On trouve des discussions de ce genre dans beaucoup de livres à la première personne, y compris dans la littérature classique (une pensée pour Jane Eyre par exemple).
Un texte entier écrit dans le style 2 serait très lourd, je pense, s'il y a beaucoup de dialogues. Par contre, même si tu écris des dialogues du style 1, ça ne t'empêche pas d'utiliser le discours indirect de temps en temps, surtout si l'échange n'est pas intéressant (type "Je le saluai, il me demanda comment j'allais"). |
| | Nombre de messages : 320 Âge : 45 Localisation : Lausanne Pensée du jour : Celui qui voit, ne peut prétendre connaître. Date d'inscription : 10/08/2018 | Fridjah / Tapage au bout de la nuit Ven 22 Mai - 10:40 | |
| J'ai l'impression d'un paradoxe temporelle. Il raconte un fait, puis soudain le lecteur se retrouve durant l'action. Après, si on me dit que ça ne dérangera pas le lectorat...
"On écrit pas pour soi, mais pour les autres" de toute façon. |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Ven 22 Mai - 10:46 | |
| Quand on raconte une anecdote à des amis, on peut être amené à répéter le dialogue pour dire exactement ce que l’autre nous a dit et ce qu’on lui a répondu. C’est le même principe qu’ici. Il n’y a pas de paradoxe temporel.
En revanche, le paradoxe temporel qui me gêne dans tes exemples 1 et 2, c’est l’emploi de « demain matin ». Là pour moi, il y a une cassure qui nous emmêle entre présent et passé. Dans un récit au passé je préfère la formule « jusqu’au lendemain matin », qui nous situe dans le temps sans nous faire qu’il s’agit de notre demain à nous, mais bien du lendemain du personnage.
Les dialogues aident à rendre un texte plus vivant, mais effectivement certains échanges de banalités ne sont pas intéressants.
Là, dans le cas de tes exemples, il faut que tu te demandes ce que tu veux montrer au lecteur. Dans le premier, on voit directement l’échange, la suspicion de l’épouse. Dans l’autre, c’est le mari qui rapporte une scène qui a lieu assez souvent, a priori, et il apporte en plus son jugement. Les deux effets ne sont pas les mêmes sur le lecteur. |
| | Nombre de messages : 320 Âge : 45 Localisation : Lausanne Pensée du jour : Celui qui voit, ne peut prétendre connaître. Date d'inscription : 10/08/2018 | Fridjah / Tapage au bout de la nuit Ven 22 Mai - 10:57 | |
| Flora : Merci, je viens de lire un extrait de Jane Eyre, et en effet, ça passe.
Léasaurusrex : Bien vu pour le détail du "demain matin". Je m'emploie à chasser ce genre de grain des rouages de mon texte original.
la comparaison des exemples et leur effet sur le lecteur: Comme je ne l'avais jamais expérimenté de cette manière, je ne l'ai remarqué que lorsque je les ai écrits pour JE.
Merci à toutes les deux ! |
| | Nombre de messages : 106 Âge : 21 Pensée du jour : Une infirmière m'a dit un jour: "Je panse donc j'essuie" Date d'inscription : 14/05/2020 | Nicola / Barge de Radetzky Sam 23 Mai - 23:08 | |
| Bonjour, Dans mon projet actuel je suis amené à écrire pas mal de dialogues à la première personne, et pour moi la solution est très simple: la narration se fait au présent. Comme ça, il n'y a pas de problème de temporalité. Mais dans votre cas, pensez-vous que votre nouvelle peut-être écrite au présent? De plus, vous pouvez jouer sur un certain nombre d'éléments qui diversifient, allègent et enrichissent le texte: Vous pouvez jongler avec les dialogues direct, indirect et indirect libre. Vous pouvez également glisser quelques incises, surtout s'il y a plus de deux interlocuteurs. Il est aussi possible, au cours d'une discussion, de ne présenter qu'une ou deux répliques en discours direct, et de ne pas rapporter le reste. |
| | Nombre de messages : 320 Âge : 45 Localisation : Lausanne Pensée du jour : Celui qui voit, ne peut prétendre connaître. Date d'inscription : 10/08/2018 | Fridjah / Tapage au bout de la nuit Dim 24 Mai - 9:48 | |
| Bonjour Nicola. Merci pour ton point de vue et tes conseils. Je ne peux pas le faire au présent, car le narrateur raconte une partie de sa vie, et même si j'affectionne le présent, là, en l'occurrence, je ne pense pas que ça rendrait quelque chose. Pour les dialogues, j'étais parti sur du direct, mais... je cherche encore. Je les écris quand même, je termine le récit, et je bidouillerais le crumble, à la fin. PS: C'est tout à ton honneur de me vousoyer, mais je crois que tout le monde se tutoie, ici. Mais garde quand même 2 mètres de distance, faut pas déconner ! |
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