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| Comment écrire plus "adulte" ? | |
| | Nombre de messages : 598 Âge : 32 Localisation : Région parisienne Date d'inscription : 16/04/2020 | MsTellington / Gloire de son pair Mar 21 Avr 2020 - 13:46 | |
| Suite à une discussion avec Séléné dans le topic de commentaires de mon roman, je me demandais comment écrire (en l'occurrence, éditer) pour toucher un public plus adulte. Séléné me faisait remarquer que le ton avait l'air de s'adresser à des ados, et je pense qu'elle n'a pas tort. - Spoiler La pirate et l'astronaute:
Le problème est qu'il y a une description d'avortement qui est importante pour l'intrigue, donc j'ai peur que ce soit un "non" pour les éditeurs de romans pour ados. Qu'en pensez-vous ?
Du coup ma question est : comment écrire pour des adultes ? Et de manière plus générale, qu'est-ce qui fait qu'un roman va être plus orienté vers les ados, les jeunes adultes ou les adultes ? |
| | Nombre de messages : 3718 Âge : 35 Pensée du jour : "Le génie de Mozart, de Picasso, de Joyce, d'Einstein réside dans la multiplication d'une manie, l'amplification d'une tare." ANISSA CORTO - YANN MOIX Date d'inscription : 16/01/2011 | Thomas / Sang-Chaud Panza Mar 21 Avr 2020 - 14:21 | |
| Oh tu sais, je suis parfois surpris par le contenu des livres ados, en tant que libraire. Et parfois même choqué. Donc ne t'inquiète pas pour ça. Écris ce que tu veux, et comme tu veux. |
| | Nombre de messages : 10122 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Mar 21 Avr 2020 - 14:31 | |
| Je n'ai pas de solution pour écrire plus "adulte" malheureusement, et ne sais même pas si ça a un sens, mais une scène d'avortement dans un roman ado ne me semble pas choquante, et j'irais plus loin, ça me semble important que des romans ado contiennent des scènes d'avortement (à condition peut-être qu'elles ne soient pas trop précises sur le plan de la description des actes !) |
| | Nombre de messages : 18 Âge : 30 Date d'inscription : 30/08/2019 | Minirock / Homme invisible Mar 21 Avr 2020 - 14:51 | |
| Pour moi écrire pour adulte ou écrire pour ado ça revient au même.
Éthiquement les éditeurs diront toujours le contraire bien sûr, mais il ne faut pas se voiler la face, aujourd'hui avec l'accès internet n'importe quel ado, voir malheureusement n'importe quel enfant peut accéder à du contenu adulte de façon très simple, et je ne parle pas forcément de pornographie. De simples mots clés de recherche sur youtube pourront donner accès à des contenus violent et choquant.
Je pense donc qu'il n'y a aucune raison de limiter une scène en particulier à un auditoire. Bon l'idée c'est pas de mettre une scène de viol dans un Jojo lapin non plus, mais je crois qu'il ne faut pas se brider dans son écriture à partir du moment ou ce n'est pas accessible à de jeunes enfants.
Quand on y réfléchit bien pour prendre un exemple que tout le monde connait, Harry Potter s'attaque à des thèmes forts même si c'est déguisé on parlera de mangemort et non de nazis. Pourtant écrit pour les jeunes initialement.
Au final je pense qu'il suffit d'adapter ses descriptions à son auditoire.
La trame principale de mon roman est une guerre médiévale, forcément c'est sanglant et violent, maintenant je ne vais pas décrire une scène de combat de la même façon si je vise un public adulte ou un public plus jeune. Dans un cas je vais peut-être m'attarder sur des détails plus glauque alors que dans l'autre je vais plutôt m'attarder sur l'action et son résultat. Un procédé bien connu dans les films, vous allez entendre un coup de feu, vous verrez la personne s'écrouler mais pas de sang. Vous obfusquez volontairement cette partie de la scène.
Bref pour résumer je dirais, ce qui change ce n'est pas l'écriture en elle-même, mais plutôt son niveau de détail. |
| | Nombre de messages : 1174 Âge : 36 Localisation : J'ai tout rangé la maison Date d'inscription : 29/08/2017 | Lenfant / Effleure du mal Mar 21 Avr 2020 - 14:59 | |
| Les histoires sont pas les mêmes... pour moi les perso principaux ont l'âge des lecteurs. Si ton perso principal a 15 ans, a intéressera peut-être plus un ado de 15 ans. Si ton perso à 60 ans, ça l'intéressera moins. |
| | Nombre de messages : 3108 Âge : 36 Localisation : High Fem Bitch Pensée du jour : Show me the monster inside of you Date d'inscription : 28/07/2012 | DC / Gueule d'ange et diable au corps Mar 21 Avr 2020 - 15:04 | |
| Je pense que ce qui joue aussi, c'est ce qu'on lit.
A titre personnel, même quand j'ai recommencé à lire autour de 23 25 piges, la littérature dite "young adult" ou jeunesse ne m'intéressait pas. Je suis partie direct sur de la "littérature blanche". je me rappelle essayé de relire Harry Potter, je me suis emmerdée et je l'ai lâché vite. Donc je crois que c'est comme ça que j'ai appris.
(Je crois que c'est aussi pour ça que j'ai du mal avec la fantasy. Parce que c'est un champ littéraire surinvesti par la littérature pour ados et jeunes adultes, même si bien entendu ça ne se résume pas à ça...)
(Par ailleurs je me sens parfois un peu seule ici à ne pas écrire de la fantasy hahaha)
L'autre truc qui m'a aidé, c'est commencer à écrire comme les auteurs que j'aimais, copier le style. C'est naze les premiers temps, et puis, au fur et à mesure, ton propre style émerge, composite de multiples influences. Je l'ai constaté au milieu de la V1 de mon petit roman. J'ai vu la différence entre avant et après la lecture de "Look Homeward Angel" de Thomas Wolfe, qui est dense, riche, avec des phrases qui viennent par vagues. Je me suis rendue compte qu'à un moment j'ai commencé à faire des phrases similaires.. |
| | Nombre de messages : 7093 Âge : 43 Pensée du jour : Zut Date d'inscription : 27/05/2012 | Manfred / Pouyoute (© Birdy) Mar 21 Avr 2020 - 15:19 | |
| Au risque d'avoir l'air amère, je ne crois pas que ça tienne seulement aux histoires, mais que le style joue un rôle très important.
En tant que pro, j'ai été confrontée à des lignes éditoriales où je lisais ce que je n'aurais probablement jamais lu pour moi-même, du "young adult". J'ai été sceptique face à l'essor de ce que j'ai perçu comme un appauvrissement délibéré de la langue pour des raisons marketing. Une grosse boîte m'a même une fois fourni une "feuille de style" destinée à uniformiser un niveau de langage le plus neutre possible, par exemple remplacer tous les verbes de type "rétorquer" par le verbe "dire". Absolument partout. Surtout pas de vocabulaire "riche", c'était la consigne. Et quand je dis "grosse boîte", je veux dire connue et très populaire sur le marché SFFF. J'ai la désagréable sensation que cette littérature calibrée et formatée pour les adolescents est surtout un moyen de les prendre pour des idiots et, logiquement (parce que c'est le but), ça fait de grosses ventes. Donc il y a peut-être une tendance, chez les auteurs débutants, à imiter inconsciemment ce qui leur est vendu comme la norme.
J'arrête là avec mes ruminations, à la limite du HS, pour davantage répondre à la question de MsTellington : le meilleur moyen d'écrire pour un public plus "adulte" est à mon avis de considérer le lecteur comme un égal, tout simplement, et d'écrire ce qu'on aimerait lire, ce qui nous donnerait la sensation de ne pas être traité comme quelqu'un qui sort à peine de l'enfance.
Lis des œuvres qui te semblent répondre à tes propres attentes en matière de "maturité" et essaye de voir ce qui, là-dedans, diffère de ce que tu fais. Essayer d'imiter un peu les auteurs que l'on apprécie est un exercice certes frustrant et qui paraît stérile au début, mais à mon sens, ça finit par porter des fruits.
Après, ce que tu écriras ne plaira pas à tout le monde et l'impression que ça renverra ne sera jamais unanime. C'est le jeu. |
| | Nombre de messages : 598 Âge : 32 Localisation : Région parisienne Date d'inscription : 16/04/2020 | MsTellington / Gloire de son pair Mar 21 Avr 2020 - 15:35 | |
| Merci pour vos réponses !
Il est possible que j'aie un style plutôt ado parce que je lis beaucoup de littérature jeunesse dans mon travail (et parfois de la littérature young adult pour le plaisir). J'essaie pourtant de traiter le lecteur comme un égal et j'utilise un vocabulaire un peu plus complexe que "dire" à toutes les phrases.
L'autre élément (outre l'avortement) qui me faisait dire que je visais un public adulte c'est que les héroïnes ont 32 et 34 ans. Comme le dit L'enfant (ou Lenfant ? est-ce qu'on peut/doit mettre une apostrophe ?), j'avais cette idée que l'âge des personnages influait sur l'âge du lecteur. Ce n'était pas l'avis de Séléné.
Je suis rassurée en tous cas que vous pensiez qu'une scène d'avortement a sa place dans un roman ados. Je vais peut-être viser un public jeune adulte (c'est-à-dire, si je ne m'abuse, à partir de quinze ans).
(La scène n'est pas super gore, mais ça implique quand même une description de sonde dans l'utérus quoi.)
Dernière édition par MsTellington le Mar 21 Avr 2020 - 15:38, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Mar 21 Avr 2020 - 15:36 | |
| Manfred : C'est aussi le constat qu'avait eu une amie écrivaine à la lecture d'un premier essai de roman que je lui avais soumis (à sa demande). Elle l'a dit avec beaucoup moins de tact que toi, cela dit, mais son verdict était sans appel : j'écrivais mal comme les livres YA que je lisais... Elle m'a tapé sur les doigts et m'a dit de revoir mes classiques et... j'ai obéi. Je ne sais pas si mon écriture en est ressortie changée, mais mon œil, oui, et de manière drastique. Maintenant je suis devenue très critique sur beaucoup de romans YA, dont je trouve le style vraiment pauvre tant dans le vocabulaire que dans les procédés utilisés. Et je me désespère d'en trouver qui combinent une histoire originale et prenante avec une jolie plume. Après, pour moi, dans l'idéal, un roman pour ado devrait pouvoir se lire avec autant de plaisir par des adultes. Et pour le sujet, tout dépend de la tranche d'âge. Si c'est 12-15 ans, l'histoire n'aura effectivement pas le même impact que sur les 15-18. |
| | Nombre de messages : 457 Âge : 28 Localisation : Reims Date d'inscription : 29/12/2017 | Le Renard Rouge / Pour qui sonne Lestat Mar 21 Avr 2020 - 15:53 | |
| Je ne suis pas forcément d'accord avec ce qui a pu être dit.
Pour moi ont peu très clairement cibler un public suivant la segmentation des consommateurs par la tranche d'âge : - Bas âges (0ans-3ans) (la maman/le papa fait la lecture) - Enfant (3ans-8ans) (la maman/le papa fait la lecture, l'enfant commence à lire) - Jeunesse 1 (7ans-12ans) - Jeunesse 2 (10ans-16ans) - Ado (14ans-18ans) - YA (16ans-25ans) - Adulte (+16ans)
Voilà mon découpage (il peut varier suivant l'analyse de chacun, mais celui-ci me semble plutôt correct). Il faut néanmoins noter que les barrières que l'on retrouvera entre les genres ne sont pas des frontières nettes. À titre personnel j'ai lu Harry Potter à 7 ans et à 12 ans je me retrouvais à lire de la fantasy adulte (j'ai mal tourné ^^).
Comment toucher un public ?
C'est un ensemble d'éléments à mettre en œuvre : - Le scénario en lui même (quel que soit le consommateur que l'on cherche à toucher, il faudra travailler des thématiques adéquates) - L'ambiance générale du récit - Le format /!\ (plus jeune=plus court en général) - Le style - Les champs lexicaux utilisés - Etc...
Alors bien entendu, dire qu'un roman est un roman "ado" ne voudra pas dire qu'un adulte ne pourra pas le lire (regardez le succès d'Harry Potter <3), mais que ce roman s'adresse en priorité à une typologie de consommateurs.
Après ce n'est que mon point de vue très marketing du roman ^^
Dernière édition par Le Renard Rouge le Mar 21 Avr 2020 - 16:47, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 18 Âge : 30 Date d'inscription : 30/08/2019 | Minirock / Homme invisible Mar 21 Avr 2020 - 16:46 | |
| Après c'est difficile de juger de ses inspirations si ce sont des œuvres importés. J'entends par là traduite.
En général quand je choisis un livre, la seule chose qui m'intéresse c'est l'histoire, est ce que l'histoire m'intéresse, si oui j'achète et je lis. La façon dont c'est écrit, souvent je n'y prête pas attention car ce sont des livres traduits et je ne peux pas juger un auteur par rapport à une traduction, je me contente donc de juger l'histoire.
Et pourtant, une bonne histoire ne fait pas tout, à titre d'exemple je n'ai jamais réussi à terminer un tome du trône de fer, qui pourtant sous forme de série a fait un carton. Au format papier, je l'ai trouvé imbuvable, tout simplement. A contrario, je me rappelle avoir lu sans problème au lycée du Zola alors que ce sont des pavés et que instinctivement l'histoire ne m'intéressait pas plus que ça.
Tout ça pour dire, lorsqu'on parle d'influence, je crois qu'utiliser un texte traduit peut-être une erreur.
Le style avant l'histoire ou l'histoire avant le style, vaste débat. L'idéal c'est d'avoir les deux, mais c'est pas facile comme le style change en fonction du public. |
| | Nombre de messages : 14908 Âge : 49 Localisation : Côte d'Or & d'Opale Pensée du jour : Confiance et longueur de Temps... Date d'inscription : 11/01/2013 | Séléné.C / La femme qui tomba amoureuse de la lune Mar 21 Avr 2020 - 17:39 | |
| - MsTellington a écrit:
- L'autre élément (outre l'avortement) qui me faisait dire que je visais un public adulte c'est que les héroïnes ont 32 et 34 ans. Comme le dit L'enfant (ou Lenfant ? est-ce qu'on peut/doit mettre une apostrophe ?), j'avais cette idée que l'âge des personnages influait sur l'âge du lecteur. Ce n'était pas l'avis de Séléné.
J'ai parlé de l'âge parce que tu disais dans ton JdB que l'âge des héroïnes correspond à un public adulte. Pour moi, une histoire avec des protagonistes adultes peut intéresser un public ado, et inversement. Tu parles aussi dans ton JdB de scènes trop rudes pour un public ado. Je ne peux pas donner un avis dessus, ne les ayant pas lues. Mais à côté de ça, le premier chapitre me semble plus ado qu'adulte. Pourquoi ? C'est compliqué, car il s'agit d'une sensation et non d'un raisonnement. Je pense que c'est une sorte de superficialité (ce n'est pas le bon mot), ou de regard trop extérieur (pas non plus le bon terme). Pour moi, la description de la photo, qui n'a d'autre but que de faire visualiser (assez sommairement) les personnages, ne sert à rien. En revanche, on n'en sait pas, ni devine, pas assez sur leurs caractères et leur rôle. Par exemple ce qui est important pour eux, ce qui les préoccupe, la vie personnelle et la façon dont ils vivent leur métier. On en sait un chouya plus sur la vie personnelle qu'ils ont laissé sur Terre et qu'ils vont retrouver, mais c'est terriblement bref et non approfondi. Quelque part, le regard porté sur eux est un peu celui qu'aurait un ado sur des adultes : avec une vue sur les actes et les objets, mais pas sur le vécu. Il y a aussi le manque de précisions dans les termes, qui ne rend pas concrète leur profession d'astronaute, laquelle du coup reste une espèce d'image. Je ne veux pas dire par là qu'un livre pour ado est forcément superficiel. Pas du tout ça. Mais le regard sur une vie d'adulte est plus extérieur, avec des questionnements extérieurs et une assimilation moindre. Sur une vie d'ado, ce sera plutôt l'inverse. Léasaurus parle de "mal écrit comme les livre YA qu'elle a lu". Non, ton texte n'est pas mal écrit. Il est fluide, avec une syntaxe sans lourdeurs. Bien, quoi. La question des tranches d'âge n'est pas simple. Moi non plus, je ne cherche pas à cibler un public, quand j'écris. Mais comme je vise dès de le départ les questionnements et émotions des personnages, ou tout au moins me questionne dessus, cela les bâtit plus adultes (étant moi une adulte). Mon "Sinistre DiscoBall" est un énorme exercice d'assimilation simultanée à des personnages qui ne se ressemblent pas... mais une fois le premier jet fini, force m'a été de constater que les enfants et les ados n'y ont que très peu la parole. Et j'ai toujours du mal à intégrer l'esprit d'un enfant ou d'un ado, quel que soit le texte. Surtout celui des ados.
Dernière édition par Séléné.C le Mar 21 Avr 2020 - 17:51, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 598 Âge : 32 Localisation : Région parisienne Date d'inscription : 16/04/2020 | MsTellington / Gloire de son pair Mar 21 Avr 2020 - 17:50 | |
| Ce que tu me dis me semble plus relever de défauts d'un premier jet que de caractéristiques liées au public, non ? |
| | Nombre de messages : 14908 Âge : 49 Localisation : Côte d'Or & d'Opale Pensée du jour : Confiance et longueur de Temps... Date d'inscription : 11/01/2013 | Séléné.C / La femme qui tomba amoureuse de la lune Mar 21 Avr 2020 - 17:57 | |
| Tu as posté pendant que j'éditais mon post : relis le bas, du coup.
Un défaut ? Ça dépend comment tu ajustes ton tir sur la suite de l'histoire et au fignolage. Tu peux décider de rester sur un public ado (les adultes lisent aussi des livres ado, de toute façon), et rendre tes scènes qui t'inquiètent plus soft (à voir selon avis de lecture qu'on t'aura donné). Ou alors essayer de rehausser la tranche d'âge.
Pour le moment, ton premier chapitre me fait l'effet de ne pas cibler vraiment adulte. Mais : ( 1 ) ça peut se redresser au deuxième chapitre (après tout, il y a une coupure d'univers à ce niveau, donc pourquoi pas de ton aussi). Comme je n'ai pas encore lu ce deuxième chapitre, je ne sais pas s'il dégage le même impression. ( 2 ) c'est un premier jet, et il peut être préférable d'ajuster le ton une fois qu'il sera entier ( 3 ) si la tranche ado suffit, alors pas besoin de remanier : le problème de la tranche ne se pose en fait que pour quelques scène du livre, donc il est plus simple d'ajuster à ce niveau
Défaut... le problème d'assimilation au personnage ? Plus ou moins. Ce premier chapitre est en fait une sorte de prologue. Une introduction. Il peut présenter de façon extérieure et que l'assimilation se fasse une fois l'action lancée. Ça n'exclut pas de fignoler, mais ce sera alors plutôt en jouant sur les ambiances, descriptions, etc.
Non que je pense qu'il faille impérativement viser une tranche (surtout dès le premier jet) mais le lecteur (et l'éditeur) vont commencer leur lecture par le chapitre 1. Si il faut attendre le 20 pour trouver quelque chose qui ne convient pas à -18 ou même -16, est-ce que ça vaut la peine de coller l'étiquette "adulte" ? Accessoirement, un livre pour public adulte ne comporte pas forcément des scènes de violence extrême ou de cul. Cela peut aussi se juger sur les thèmes abordés et les angles de vision employés. Dans mon "Ange Martin", il n'y a que très peu de sexe (soft) et encore moins de violence explicite, le personnage principal est un ado, et pourtant je pense que le livre n'intéressera que des adultes ou des ados de tempérament très sérieux (sorry... encore une fois je prends en exemple un de mes textes, ça fait narcisse)
On peut dire, en effet, que c'est un défaut de premier jet. Défaut qui peut conduire à ce que le travail de fignolage soit assez massif, mais il n'est pas rédhibitoire dès ce stade Juste un peu plus de travail au peaufinage |
| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Mer 22 Avr 2020 - 11:09 | |
| Salut!
Je trouve que le style est un élément, mais je n'associerais pas la littérature pour ado à une littérature simplifiée. Il y a de très bons romans pour ados bien écrits et l'appauvrissement de la littérature tient plus à un imitation de traductions et une vague inspirée du scénario (parce qu'elle touche aussi d'autres domaines littéraires). Quand j'étais ado, j'avais un cahier où je notais les nouveaux mots que j'apprenais dans mes lectures et les phrases que j'aimais et il y avait des choses magnifiques. 50 nuances de Grey et Twilight sont écrits dans les mêmes codes (puisque l'un est une fan-fiction de l'autre), c'est bien la preuve que le style peut s'exporter à des âges différents et que la pauvreté langagière ne s'arrête pas au rayon jeunesse.
Pour moi, l'âge des protagonistes est un critère essentiel, parce qu'il entraine des problématiques liées à cette période de la vie. Je donne cours à des élèves entre 12 et 18 ans. Aucune année n'est similaire, je dois adapter ma manière de donner cours à chaque âge. J'ai lu de tout en étant ado, j'ai souvent regretté le style pauvre de certains textes, l'aspect prévisible d'autres. J'ai détesté la plupart des romans réalistes pour ados, on les aurait cru écrits par des psys qui jouent aux ados en pensant les connaître.
Il est évident pour moi qu'une femme de 30 ans n'aura pas les mêmes problèmes qu'une femme de 18 ans. Il pourrait lui arriver les mêmes péripéties, mais si elle fait des virées shopping et cinéma avec des copines au lieu (je caricature un peu) de chercher un cadeau pour le 2ème enterrement de vie de jeune fille de ce mois-ci, la baby shower de sa belle soeur et le déménagement de la meilleure amie, ce sera pour moi peu plausible. |
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