Bonjour à tous,

J'ai un problème (qui n'en est peut -être pas un d'ailleurs). Certains de mes bêta lecteurs (la moitié, du coup, ça m'aide pas trop...) m'ont dit qu'ils trouvaient le rythme de mon récit trop lent. Cependant, peu d'entre eux ont su me donner des pistes d'accélération (le dernier m'a dit "je ne vois pas quelles scènes ni personnages supprimer donc je vais pas beaucoup t'aider").

Le problème est qu'il s'agit d'un récit fondé justement sur l'attente (les protagonistes sont rarement ensemble et plus souvent perdus dans leurs pensées, il y a globalement peu d'action), et je ne pourrais de toutes façons pas en faire un roman rebondissant de péripéties, ou ça ne collerait plus du tout avec le sujet (je ne vais donc pas ajouter des scènes ou des intrigues/persos secondaires).

Bref auriez vous des conseils généraux pour dynamiser un récit ? (c'est un peu vague, je sais...)

J'ai pensé à retravailler les dialogues, essayer de couper dans les scènes, à défaut de couper les scènes. D'autres propositions ?

Milles mercis et bon courage pour le confinement !

Salut!

Pour accélérer le rythme de ton récit sans changer le fond, tu peux user de procédés narratifs: ellipses, changements de focalisation, cliff-hanger, rétrospection, changement de support (lettres ou SMS plutôt qu'un dialogue par exemple)...

On a tendance à penser une histoire de manière très linéaire et je pense que casser cette linéarité peut parfois être profitable.

Alors, je pose la question à mon Truby de poche, qui me dit que pour un dynamisme narratif puissant, il faut que ton protagoniste ait une une ligne de désir claire. Ses conseils en version synthétisée et paraphrasée :

Spoiler:

Voilà en gros ce qu'il dit, et très souvent, il a raison. Plutôt que de couper dans ton texte ou de rajouter des péripéties, est-ce qu'il n'y a pas une ligne de désir que tu pourrais renforcer ?

Sans ça, je rejoins Fleur de Lys, tu peux aussi gagner du dynamisme narratif en ne racontant pas tout de manière linéaire. Une bonne technique est de créer dans un document à part un chapitrage, et de voir si tu peux inverser l'ordre de certains chapitres, pour que l'histoire monte crescendo. Par exemple, si tu as des séquences lentes vers la fin, peut-être gagnerais-tu à les placer dans le début du récit. C'est à réfléchir, tous les romans ne se prêtent pas forcément à l'exercice.

Voilou. ^^ Ah, et en désespoir de cause, technique du mentor de Stephen King : coupe 5 à 10% de ton texte. Il est possible de dire la même chose en moins de mots et ça peut résoudre un problème de rythme sur lequel on ne peut pas agir autrement.

Le rythme passe par les événements du récit mais aussi par le style. Peut-être as-tu des blocs de phrases construites de la même façon ? Regardes si tu peux varier la longueur des phrases, leur construction, le point de vue etc.
Par exemple, Belle du Seigneur d'Albert Cohen, est un énorme pavé où il ne se passe presque rien mais l'alternance des points de vue et des styles font que le lecteur est happé et que la lecture est dynamique.

C'est intéressant cette histoire de ligne de désir, parce que quand je réfléchis vaguement à ma bibliothèque, je trouve assez peu de romans qui s'y prêtent. J'ai notamment pas mal de livres où le héros change plusieurs fois de ligne de désir. Mais bon, j'imagine que ça doit être une technique efficace et comme tu le dis, ne pas la respecter signifie se mettre en difficulté, pas que c'est impossible.

Je te rejoins sur le conseil de Stephen King pour rogner l'excès. Je crois que tout manuscrit (au moins quand on débute) devrait passer par une relecture spéciale découpage Les principales longueurs sont souvent dans
*les pensées des personnages : éviter de tourner en rond autour de ce que le lecteur sait déjà
*les dialogues : retirer tous les parasites "bonjour"/"bonjour, comment allez-vous?"
*les descriptions : souvent, trouver un ou deux détails très éloquents permet de s'épargner de longues descriptions. Par exemple, si tu décris une salle d'attente, décrire le magazine corné sur les tendances mariage 2008 est plus intéressant que de dire qu'il y a 3 fauteuils et 2 lampes. Pareil pour les personnages, les paysages...

Truby écrit pour le cinéma, ce qui fait qu'en effet, pour des romans, tous ses conseils peuvent être difficiles à transposer. (voire inadaptés) Mais pour quelques exemples qu'il cite :

Spoiler:

Sur ce principe, on peut supposer que la plupart des personnages de la littérature ont eux aussi des désirs définis, même si l'auteur s'amuse à ne pas mettre l'accent dessus.  Après, il est normal de changer de désir en cours de route, parce que le personnage progresse. On dit que le désir doit s'aligner avec le temps sur les besoins sociaux/mentaux du protagoniste qui lui sont au départ cachés.

Bien identifier les passages que tu mets pour toi, montrer que tu sais/peut l'écrire, et ceux qui servent le texte.

Faire un plan éventuellement. Chaque chapitre doit servir une fonction précise, apporter des éléments nouveaux à l'intrigue.

Merci à tous !

Je me suis attaquée au plan par chapitre pour m'aider a couper encore (j'ai coupé 4000 mots sur 86000 donc même pas 5% mais on y arrive :p ).

J'ai aussi modifié l'ordre de certaines scènes. Je vais maintenant essayer d'ameliorer les dialogues...

Merci beaucoup pour vos pistes en tous cas ! C'est très intéressant !

Bonjour

Votre conversation m'a boostée, j'ai débloqué un passage sur lequel je butais. Alors merci.

Bonne journée.