Bonjour à tous,

J'ai relu les topics qu'il y avait eu sur le sujet, mais ma question n'est pas vraiment la même que celle qui a déjà été évoquée. J'arrive à créer des personnages qui ne se ressemblent pas, avec des personnalités différentes.

Mais le problème, c'est que je trouve qu'ils ne sont pas assez réels.
Je m'explique : ce n'est pas qu'ils soient trop bizarres ou farfelus pour être croisés dans la vraie vie, c'est plutôt que je n'arriverai pas à imaginer 24h de leur vie et que même si j'y arrive, ça ne me paraît pas assez réaliste.
Ce ne sont pas des "personnes" qui pourraient exister dans la vie réelle. Leur psychologie me paraît plausible, mais je ne parviens pas à les insérer dans un milieu banal, par exemple une journée type métro-boulot-dodo, dans des actions quotidiennes.

Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire...

Ma question tourne principalement autour de la caractéristique de mon personnage principal qui se trouve être qu'il est démotivé et n'a aucune passion. Du coup, si je l'imagine sur une journée de 24h, il ne ferait rien de spécial. S'il ne travaillait pas, il passerait probablement sa journée à regarder la télé et à dormir. Les jours où il travaille, il se lève sans conviction, va travailler et revient chez lui pour manger une boîte de conserve devant la télé. Puis va se coucher et ainsi de suite.

Mais personne n'est comme ça dans la vraie vie !
Et d'un autre côté, si je lui donne une passion ou quelque chose qui l'intéresse, alors ça casse tout le personnage car c'est justement ça son problème 

Est-ce que ça vous est déjà arrivé ? Comment vous faites ?

Citation :

Mais personne n'est comme ça dans la vraie vie !

Si... les dépressifs
(vraie dépression, pas déprime)

Le personnage principal du livre Teen Spirit de Virginie Despentes est comme ça au début du roman.
Et effectivement, des personnes démotivées qui ne font « rien » de la journée, ça existe. C’est d’ailleurs le point de départ de nombreuses œuvres.

Personnellement, je n'estime pas avoir de grandes passions dans la vie : je vais au cinéma, je lis deux trois bouquins et je reste devant Netflix.
Je pense au contraire que les gens réellement passionnés sont les plus rares : la majorité des gens passent leur vie à travailler / tenir la maison / s'occuper des enfants et ont une ou deux distractions par semaine.

Tengaar a écrit:

Personnellement, je n'estime pas avoir de grandes passions dans la vie : je vais au cinéma, je lis deux trois bouquins et je reste devant Netflix.
Je pense au contraire que les gens réellement passionnés sont les plus rares : la majorité des gens passent leur vie à travailler / tenir la maison / s'occuper des enfants et ont une ou deux distractions par semaine.

Entre n'avoir pas beaucoup de grandes passions et n'en avoir aucune même petite, il y a une distance !

L'absence totale d'envie des états profondément dépressifs est très difficile à transcrire.



Il y a une quinzaine d'années, j'ai fait de l'animation pour une association venant en aide aux "personnes en difficulté psychologique stabilisée".

J'y ai vu un homme profondément dépressif depuis dix ans qui était très impressionnant par son immobilité et l'absence d'expressivité aussi bien de son visage que de ses yeux. Il arrivait, s'asseyait à la table où étaient proposés du café et des biscuits, se servait un café et restait assis devant toute l'après-midi, parfois sans le boire.
Je ne l'ai vu s'animer qu'une seule fois. C'était un jour où j'avais centré mon animation sur les jeux de société médiévaux. j'avais amené un sachet rempli de dés irréguliers (non équilibrés). Il les a tous fait rouler, très attentivement, l'air pensif. Puis il m'a raconté sa vie d'avant la maladie, et conclu avec une sorte de fatalisme qu'il venait parce que son psy lui avait dit de le faire, et qu'il voyait bien qu'on faisait ce qu'on pouvait, mais qu'il savait très bien qu'il ne guérirait jamais et qu'il valait mieux que je m'occupe de ceux qui y croyaient.
Pendant qu'il disait ça, il y avait quelque chose dans ses yeux. Tout petit, mais quelque chose. Et puis ça s'est éteint, et il m'a rendu les dés et a tiré sa tasse (vide) vers lui. On aurait dit qu'il fermait une porte.
Puis il est resté comme d'habitude jusqu'à fermeture des lieux, et la semaine suivante est arrivé à l'heure pile d'ouverture. Et ainsi de suite. Comme un robot.

Sans être à ce point-là, les habitués de mon atelier étaient tous terriblement inertes. Les amener à s'intéresser était très très dur, et les faire participer encore plus.

Nouna a écrit:

Ma question tourne principalement autour de la caractéristique de mon personnage principal qui se trouve être qu'il est démotivé et n'a aucune passion.

Citation :

Ma question tourne principalement autour de la caractéristique de mon personnage principal qui se trouve être qu'il est démotivé et n'a aucune passion. Du coup, si je l'imagine sur une journée de 24h, il ne ferait rien de spécial. S'il ne travaillait pas, il passerait probablement sa journée à regarder la télé et à dormir. Les jours où il travaille, il se lève sans conviction, va travailler et revient chez lui pour manger une boîte de conserve devant la télé. Puis va se coucher et ainsi de suite.
Mais personne n'est comme ça dans la vraie vie !
Et d'un autre côté, si je lui donne une passion ou quelque chose qui l'intéresse, alors ça casse tout le personnage car c'est justement ça son problème

Justement.
Ce que décrit l'auteure du post va beaucoup plus loin qu'une absence de passions importantes
C'est un vide total, une démotivation permanente
Une personne possédant des centres d'intérêt, même s'ils ne sont pas des passions, ne reste pas immobile toute la journée, inerte tel que Nouna décrit son personnage

Je suis d'accord que le mot "passion" désigne quelque chose de fort et non les simples centre d'intérêt, mais le fond de la question posée ne me semble pas être là

Le Chat, il faut cependant prendre en compte le sens que les gens lui donnent (à tort, certes, mais qui revêt parfois d'une plus grande importance que le sens étymologique du mot). Donc oui, le mot passion désigne quelque chose de puissant, plus fort qu'un grand intérêt, mais la passion est souvent utilisée pour quelque chose de plus fort qu'un intérêt sans pour autant être envahissant. D'ailleurs, dans une publicité invitant les gens à une activité  d'écriture, la phrase suivante était utilisée: « Tu as une passion dévorante pour l'écriture ? ». Évidemment, on parle d'un intérêt fort pour l'écriture, parce que au sens étymologique du terme... eh bien, une passion est déjà quelque chose de fort, alors je n'ose même pas imaginer une passion dévorante.

Bref, je suis de l'avis de Séléné.C, je ne pense pas que ce soit le fond de la question.

Pour répondre à ta question Nouna, je ne sais pas de quoi parle ton histoire, mais ce n'est pas grave si ton personnage est amorphe au début. Après, il faut éventuellement qu'il ait un but, un objectif si tu veux avancer dans ton histoire. S'il n'a pas de motivation, pourquoi se forcerait-il à faire quelque chose? Et demande-toi, pourquoi lui donner un centre d'intérêt casserait tout? Il y a peut-être une raison à cela, ce qui rend l'histoire intéressante?  Je rajouterais cependant qu'au cours de tom histoire, ton personnage doit évoluer, en bien ou en mal.

Je trouve ta question intéressante, mais tu donnes peu de détails. Est-ce que ton problè,me concerne plus ton personnage principal (tu l'as déjà mentionné, mais je demande quand même), ou c'est quelque chose que tu veux changer pour tous tes personnages? Est-ce un soucis récurrent?