Livre VoyageurTitre : Chemins croisés
Editions de la RémanenceGenre : récit de vie (60 ans d'amitié)
Collection[/b] : La collection « TRACES » est dédiée au récit de vie sous toutes ses formes possibles : autobiographie, mémoires, hommage, témoignage. Elle accueille des récits qui retracent des parcours et/ou des tranches de vie significatifs. Parce qu’une expérience de vie, quelle qu’elle soit, ne sera jamais ni banale ni insignifiante ; cette collection veut faire perdurer, au-delà des années la trace des pensées et cheminements personnels de ceux qui ont désiré les partager.
Description : Récit autobiographique (autobio. littéraire) • mai 2014 • 114 pages • ISBN 979-10-93552-03-3
Format 15 x 18 cm X 1,2
12,00 € (éditeur port offert, librairies, sites marchands en ligne, envoi privé si dédicace souhaitée ;
e-book : 4,99 € fnac, immatériel, amazon...
4 ème de couverture : « Je vous livre ce récit, non prémédité, non programmé, en souhaitant qu’il vous marque autant que le firent pour moi les faits rapportés. Le décès soudain d’un ami de toujours m’a amené à prendre la plume. Ce fut une nécessité intérieure, une exigence irrépressible et j’espère que cette histoire sera pour vous, comme elle l’a été pour moi, l’occasion de réfléchir à la place de l’amitié dans l’existence. »
De ses années d’enfance à l’âge de sa retraite, Claude Colson choisit ses souvenirs et égrène les grandes étapes de sa vie et de celle de son ami Pierre. Mêlant au récit de multiples détails et anecdotes d'époque, Chemins croisés nous fait revivre l’évolution de soixante ans d’amitié ch’timi et sait nous présenter la vie, précaire et inattendue, dans toute son acuité et sa fragile beauté.
L’auteur, Claude Colson est né en 1949 dans le Cambrésis (Nord) où il a longtemps vécu. Venu à l’écriture par la poésie, il a publié de nombreux récits et romans.
Extrait du C.P. : L’auteur, Claude Colson, s’y raconte sans se perdre en détails insignifiants. Avec une maîtrise parfaite de
la langue, il sait choisir les souvenirs les plus marquants de ses vingt premières années et nous immerger
longuement dans le Nord des années 60. Puis tout s’enchaîne, loin de l’enfance les années défilent et
l’auteur les évoque plus vite, préférant en arriver rapidement au message qu’il veut transmettre : l’amitié est
un bien d’autant plus précieux que la vie s’accélère au fil des ans.
Si ce livre a été écrit pour surmonter une douleur, c’est le bonheur d’un retour en arrière qu’il dépeint, dans
le récit réussi de ces petits moments plus ou moins fugaces qui marquent et qui construisent une
existence.
Extrait du livre (début) : Je vous livre ce récit sous l'emprise d'une nécessité intérieure et voudrais qu'il vous marque autant que le firent pour moi les faits rapportés.
Je suis né vers le milieu du vingtième siècle, dans le Cambrésis, au nord de la France.
J'étais ce qu'on appelait là-haut un enfant de vieux. Mes grands -parents avaient vu le jour vers les années 1880. Mes parent, qui connurent les deux guerres mondiales, étaient pour leur part venus au monde vers 1910.
Mon grand-père paternel était berger ; bien que je l'aie connu, il était déjà très âgé et je ne l'ai pas vu dans ses œuvres. Le grand-père maternel était, lui, tisserand en cave. Ça j'en ai fait l'expérience : j'entends encore le claquement sec de la navette contre le métier qu'il actionnait avec ses pieds chaussés de sabots, tandis que la trame s'allongeait.
À moi aussi ces métiers paraissent aujourd'hui anachroniques.
Je suis fier de cette origine, d'autant que j'ai pu m'élever passablement dans l'échelle sociale, grâce aux bourses et à l'école de la République, jusqu'à devenir Agrégé de l'Université. Malgré les apparences, c'est beaucoup plus difficile de nos jours. Les réformes successives n'ont conduit qu'à une apparente démocratisation du système scolaire public, alors que le niveau n'a cessé de régresser ; la plupart des élites se forment aujourd'hui dans des officines payantes et privées.
J'ai une sœur qui était également douée en classe, mais elle ne voulut pas poursuivre d'études, préférant s'engager bien jeune dans la vie active.
De mes parents je dirais seulement qu'ils étaient de modestes artisans-commerçants. Mon père était fier de mes succès scolaires et, dans son raisonnement fruste, il aurait aimé que je fasse l'école Polytechnique. C'est l'un de mes fils qui a pu suivre ce parcours. Ainsi va – allait, devrais-je dire – la roue de l'Histoire.
Toute mon enfance a été imprégnée de ce patois du Nord, qu'on appelle cht'immi, et qui est généralement vécu comme expression d' une sous-culture, par moi aussi alors, tandis qu'aujourd'hui, "acculturé", je ne cesse de m'émerveiller de son extraordinaire vivacité et richesse, me référant à l'étymologie et aux liens avec de nombreuses autres langues anglo-saxonnes, ainsi qu'avec le latin.
J'ai aujourd'hui quitté le "pays", mais j'y retourne volontiers chaque fois que je peux et goûte le plaisir de vivifier ce parler local par sa pratique dès que l'occasion m'en est donnée.
Mais je ne veux différer davantage l'essentiel.
C'était le milieu des années cinquante. À la campagne le temps s'étirait. Dans l'Histoire, c'était encore l'après-guerre et sa vie modeste des villages français, même si l'époque des restrictions était passée. C'étaient les grandes plaines de cultures céréalières et betteravières du Nord. Les champs s'étendaient à perte de vue, parant l'immensité plate d'un manteau marron, vert ou or, au gré les saisons, très marquées et dont le retour rythmait la vie.
Les chevaux tiraient les charrettes et les charrues.Le bourg résonnait des coups de marteau du maréchal ferrant. Les sabots des bêtes martelaient le pavé de leur cliquetis sourd et régulier.
Cette époque, vestige de ce qu'avait été de tout temps la France agricole et rurale, ne devait plus durer bien longtemps.
Pierre était le fils d'agriculteurs présentant un niveau de vie supérieur à celui de leurs confrères...
Voir ici : http://jeunesecrivains.superforum.fr/t35012-edition-chemins-croises?highlight=chemins+crois%E9s