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 A quel moment rentre-t-on dans un roman?

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mumtaz
   
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mumtaz  /  Gloire de son pair


Salut salut,  :nyancat:

Je crois pas qu'il existe un sujet là dessus et si oui dites moi. Je précise que je m'y connais pas vraiment en "construction de scénario"...

Je me suis fait la réflexion l'autre jour.
Je lisais "Le trésor de la SIerra Madre" de B.Traven. Le roman débute par quelques descriptions et plusieurs péripéties qui n'ont pas grand chose à voir avec le thème principal (mais qui vont servir à appuyer le côté dramatique, les enjeux pour les personnages, etc.).
Je lis surtout avant le dodo et il arrive souvent qu'un bouquin m'endorme. Donc, je commence "Le trésor de la Sierra Madre" tranquillou, 20 pages par ci par là, je rentre peu à peu dans le livre.
Puis un soir il y a un déclic et je m'en enfile 150 en une fois. J'ai été happé dedans sans m'en rendre compte...
Du coup je me suis posé la question : mais que s'est il passé? A quel moment mon intérêt pour cette histoire est passé de "pas mal mais pas ouf" à "oh bordel c'est trop bon"?

Qu'est ce qui fait qu'on rentre dans un livre?
Indépendant de la "qualité de l'écriture", il y a des romans dans lesquels je plonge dès les premières pages, des fois ça m'arrive à la page 300 ou d'autres fois jamais (spéciale dédicace à "Au dessus du Volcan" de M.Lowry abandonné cet été, et, dieu sait que j'ai essayé...).

Aussi je crois que ce "point où tout bascule" varie beaucoup selon les périodes (et les "canons" du roman). Par exemple, il me semble qu'avec les romans du 19ème - 20ème, on peut souvent lire une centaine de pages avant d'y rentrer vraiment, et encore, le "suspense" y est parfois inexistant.
Perso, l'intérêt que je porte aux classiques se base surtout sur le côté "historique" du bouquin (la langue, les personnages, les idées qui en ressortent). Si j'étais né au 19ème, peut-être que je n'aurais aucun intérêt pour Maupassant ou Zola.
Dans la littérature contemporaine par contre, je crois qu'on est beaucoup moins libre d'écrire une histoire chiante, qu'il faut à tout prix accrocher le lecteur dès le début, et c'est vrai que ça se sent.
Tout va très vite et, en général, on accroche aux premières pages.

En fait, cette question n'est pas exclusive au Roman, on pourrait aussi la poser dans le cadre du cinéma par exemple. Je sais pas si le parallèle est très intelligent mais les vieux films sont souvent considérés "longs et chiants". Aujourd'hui, un film de 3h ça ne court pas les rues, comme si la capacité d'attention du spectateur/lecteur allait en diminuant.

Du coup : a quel moment rentre-t-on dans une oeuvre (roman en l’occurrence) ? Et, un roman long et chiant est-il un mauvais roman? Y a t-il des romans longs et chiants que vous avez tout de même appréciés ?

What do you think?
 
Artar
   
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Artar  /  Clochard céleste


J'imagine qu'on rentre dans le roman à partir du moment où notre curiosité est piquée. A partir du moment où un enjeu se dessine, et que chaque page nous rapproche vers la résolution de cet enjeu.

Des enjeux "secondaires" peuvent rajouter au tout, et renforcer cette envie d'aller au bout pour satisfaire sa curiosité. Le moment où on est happé c'est le moment où l'enjeu devient clair, et où l'implication émotionnelle atteint un certain seuil (subjectif à chacun). Cela peut aller d'une histoire sentimentale à un mystère qui plane, en passant par la résolution d'une quête (quelque soit la définition que tu mettes derrière le mot). Les scènes d'action sont souvent très adaptées dans cette optique puisque les enjeux sont souvent clairement définis, et la résolution est suffisamment proche pour préserver notre curiosité.

Bref, une combinaison d'enjeux, à horizon plus ou moins lointain, et de nature différente. Le moment où tu es dedans c'est que cette combinaison d'enjeux a été posée et t'as rendu curieux. Il suffit par la suite de renouveler les enjeux (et normalement de résoudre ceux qui se posent dans toute ton histoire) pour garder l'attention gagnée de la part du lecteur.

Evidemment le style y est pour quelque chose, une écriture fluide facilite le tout.

Pour ce qui est des romans longs et chiants, dans ce cas là il faut qu'il y ait un intérêt intellectuel, sinon personnellement je ne vois pas l'intérêt. Si un roman est difficile à lire, ce n'est pas qu'il est mauvais, mais en effet pour moi il n'en vaudra pas la peine.
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Bonjour mumtaz.

C'est une excellente question...


Pour ma part, si je ne rentre pas tout de suite, j’abandonne et donc, je ne sais jamais si je serais rentré dedans à un moment donné ou non.


Trois principaux facteurs font que j’accroche ou pas.


- Le style tout d'abord. Une excellente intrigue dans un style qui ne me plaît pas, je ne continue pas.

- L'intrigue : Si le style me plaît, je suis capable de faire un effort pour continuer si l'intrigue n'est même que moyenne. Mais il faut que ça démarre rapidement, autrement je me lasse.

- Le thème : il faut vraiment que le thème soit exceptionnel pour que je continue si l'intrigue n'est pas à la hauteur.

Voila.

Pour préciser, quand un auteur a un style qui me plaît, je suis capable de lire toute son œuvre, même si certaines de ses œuvres ne sont pas terribles ou me passionnent moins. C'est comme ça que j'ai quasiment lu tout Romain Gary, alors que certains de ces écrits ne me plaisent pas plus que ça.
 
Eyre
   
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Eyre  /  Autostoppeur galactique


Bonjour Smile

Pour moi tout dépend de la narration, une bonne narration donne de l'intérêt et de la saveur au plus simple des événements. Donc le choix de ce qui est relaté et les détails sur lesquels l'auteur a choisi de s'attarder, indépendamment de ce qu'on considère comme de l'action.

L'engagement émotionnel joue aussi une part dans ma capacité à rentrer dans un roman, j'ai beaucoup plus de difficultés lorsque je n'éprouve aucune empathie pour les personnages.

Voilà Smile
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Lady Ramkin
   
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Lady Ramkin  /  Petit chose


Globalement, et sans trop me mouiller, je pense qu'on accroche à un roman à partir du moment où celui-ci commence à susciter des questions - et donc, forcément, un désir de connaître les réponse : comment untel va s'en sortir? quel est le secret de machin chose? pourquoi? comment? etc.
S'il n'y a pas d'enjeu, une lecture peut vite devenir laborieuse. Après, c'est certain qu'un lecteur sera plus sensible à tel aspect d'un livre qu'un autre et que les avis divergeront. A titre personnel, je rejoins Profsamedi en ayant moi aussi tendance à favoriser le style - mais même avec une plume magnifique, si le reste ne suit pas, je dois me faire violence pour terminer un livre (je déteste abandonner en cours de lecture, même si ça m'arrive parfois...)
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Mokkimy
   
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Mokkimy  /  Maîtrise en tropes


Quand le front ou le nez touche la page.

Sans ça, je sais que je suis rentrée "dedans" quand j'ai mémorisé tous les personnages et que je ne me demande plus qui est qui.  C'est un bon indicateur. Mieux encore, quand je suis capable de raconter l'histoire à quelqu'un qui ne l'a pas lue.

Difficile par contre de déterminer le moment précis où tout bascule. Chaque livre est différent et je ne vais pas rechercher dans chaque les mêmes choses. J'aime les bonnes intrigues, les bons univers, les bons personnages... Je peux lire un livre qui ne m'intéresse pas à la base si je suis sûre d'y trouver un bon style. En général, je suis "accrochée" dès la première page. Mais dans d'autres cas, je ne suis happée qu'à la fin.

C'est déjà tellement compliqué à définir ce qui me plaît, je ne vois pas comment on pourrait en faire une généralité pour tout un groupe d'individu. Mais par contre, il y avait topic sur le forum d'un genre similaire et qui avait été intéressant.
https://lamonstrotheque.home.blog/
 
mumtaz
   
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mumtaz  /  Gloire de son pair


Salut à tous,

Merci pour vos réponses, j'avoue que c'est quelque chose qui me chiffonne quand j'écris. Il est très difficile de se mettre à la place du lecteur qui, lui, ne sait pas vers quoi on le dirige...

MOKKIMY
bien vu, le topic correspond bien Wink
 
DaddyKool
   
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DaddyKool  /  Tycho l'homoncule


C'est "Au dessous du volcan" (Under the vulcano) de Lowry. Ciao.
 

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