Bonjour,

Ça fait presque un an que je ne m'étais pas connectée sur le forum et pour cause, ça fait bien un an que je n'ai pas réellement écrit. Des idées mûrissaient depuis longtemps dans ma tête et dernièrement je me suis donc remise à écrire pour les figer sur papier. Mais voilà je fais face à un problème que je n'avais jamais vraiment eu avant : je n'aime pas ce que j'écris.

J'ai relu des choses que j'avais écrites avant d"arrêter", j'ai lu ce que j'ai écrit maintenant et je trouve ça nul. Niveau qualité ça me fait penser à ces fanfictions nulles qu'on peut trouver sur Wattpad.
Bref, je n'aime pas et je n'avais jamais eu ce problème avant, je ne me posais pas réellement la question disons...

Donc voilà je ne sais pas si c'est une question de changement d'état d'esprit ( je suis en pleine adolescence haha on adore ) ou si c'est parce que j'ai "perdu la main" mais si vous avez des conseils pour remédier à mon problème je suis preneuse.

Merci.

Je pense qu'on souffre tous certaines fois de cette insatisfaction par rapport à nos écrits. Il y a deux mois j'étais tellement frustré de voir à quelle point la qualité de mon écriture avait baissé que je m'étais dis que mon rêve d'écrivain s'envolait ce jour En réalité (et ce qui a marché pour moi), je ne lisais tout simplement pas assez... Je n'avais pas ouvert un livre depuis au moins six mois et cela se ressentait sur mes écrits.
Mon conseil serait de consommer plus de livres, pas seulement sur le genre que tu écris mais essaye d'avoir des lectures variés. Met tes écrits en stand bye pendant environ deux semaines et consacre toi à la lecture... Ça a marché pour moi 🥰

J'ai eu ce problème et je l'ai toujours.
Personnellement, je me concentre sur le plaisir que l'acte d'écriture m'apporte : ce parcours tâtonnant où tu agences les mots comme des blocs de matières variées, ce moment enfantin qui ressemble aux séances de peinture où l'on mettait les mains dans le pot. Ce plaisir-là m'empêche de penser à l'après (la lecture par moi-même, puis éventuellement par les autres) et compense la peur d'accomplir une mauvaise performance. C'est déjà jouissif de s'être étalé.e dans la couleur.

Bulledencre a écrit:

Donc voilà je ne sais pas si c'est une question de changement d'état d'esprit ( je suis en pleine adolescence haha on adore )

Tu viens de t'autorépondre

c'est bizarre j'ai eu le même soucis aujourd'hui en tombant sur des écris que j'ai fait quand j'étais au collège et normal ton esprit évolue donc tu te retrouves à prendre du recul sur tes trucs, ton écriture évolue aussi donc mon conseil ce serait de pas perdre l'habitude d'écrire, de lire des auteurs de qualité, de pratiquer quoi pcq c'est comme si tu laissais des balises temporelles

C'est tout à fait normal de passer par un dégoût de ce que tu as écrit dans le passé. Comme dit précédemment, on grandit/vieillit, on évolue, et on porte forcément un regard différent sur les choses à mesure que le temps passe.
Et si ce que tu écris actuellement ne te plaît pas non plus, c'est peut-être que tu n'as pas encore trouvé d'idée qui te plaît réellement. Tu n'es pas vraiment inspiré et du coup tu écris quelque chose qui n'est pas abouti. Le conseil que je peux te donner ici (hormis de lire puisque cela a déjà été dit), c'est de continuer à écrire tout de même. Mets-toi des contraintes, ou au contraire supprime-les toutes, écris des suites de mots sans intérêt ou une saga heroic-fantasy en 50 tomes (fais comme si ça n'avait jamais été fait)... Et si tu sens que tu n'arrives vraiment pas à écrire la moindre ligne, eh bien laisse tomber pour un temps, aère-toi l'esprit, mets-toi à la poterie ou au saut en parachute, et reviens écrire quelques jours/semaines plus tard.

(comme exemple d'écriture sans contrainte, j'ai créé un "journal de l'ennui", qui est une histoire qui débute avec un personnage qui s'ennuie. Au bout d'1 ou 2 pages Word de monologue sans queue ni tête j'ai commencé à élaborer une histoire. Je n'ai aucune idée de ce que ça va donner au final et je ne me mets aucune pression à ce sujet. Le récit n'est pas prévu pour avoir une fin, a priori. Mais quand je veux écrire sans me prendre la tête, c'est parfait)

Ca m'arrive, parfois, d'avoir l'idée mais de ne pas être satisfait du rendu écrit (différent de ce que j'avais à l'esprit au départ, ou de mon intention initiale), de l'angle narratif d'ouverture ou autre. Et ça me bloque parfois longtemps (c'est pour ça que ça fait plus de 7 ans que je suis sur mon roman en cours).

Et j'ai deux types de solutions à ce problème :
-jeter mes idées sur le papier, comme elles viennent, laisser reposer un temps variable, y repenser, relire, retravailler le bousin si on voit ce qu'on peut faire pour l'améliorer. Mais pour ça, il faut avoir une idée à la base, sinon, c'est le néant.
-lire, écouter de la musique, mater des films, des documentaires potentiellement inspirants. Ca, ça marche bien quand je suis ultra bloqué.

Mais les conseils de mes camarades sont bons aussi : continuer à écrire, sans contrainte, en mode automatique si tu n'as pas d'idée, juste pour toi, ou répondre à des défis, s'inspirer d'appels à textes...

L'écriture n'est pas un art divin dont on est doté magiquement par les fées et les muses, mais un artisanat. Et comme tout artisanat, on ne devient bon qu'en pratiquant.

Si tu n'aime pas ce que tu écrit, alors jette, et recommence.
Encore.
Et encore.
Lis d'autres personnes, voit ce qui aimes et ce que tu n'aimes pas chez eux.
Incorpore ce que tu as appris dans ton écriture.
Et écris, encore et encore.
Jusqu'à ce qu'un jour tu sois contente de ce que tu produis.

J'ajouterais, que tu as 15 ans. Tu es jeune. Tu évolue, et tu évolueras encore. Tu vas gagner en maturité, aussi bien dans ton expérience de vie que dans ton écriture. Il est donc normal que tu n'aimes pas ce que tu as pu déjà écrire.

Bonjour Bulledencre

Avant tout, rassure-toi, c'est normal. Tu as 15 ans et pour une écrivaine c'est très jeune. J'ai dix ans de plus et ce n'est pas toujours évident d'être satisfaite de ses textes. (Faut aussi cohabiter avec son syndrome de l'imposteur.) Personnellement, je trouve toujours que mon style est nul ou plutôt que je n’en ai aucun. La vérité, c'est que pour toi comme pour chacun d'entre nous sur ce forum, l'écriture est très importante. Malheureusement tu ne peux que te comparer à des auteurs publiés dont le livre a longtemps été retravail ou alors  à des néophytes qui postent directement ce qu'ils écrivent. Personnellement, je n'ai rien posté depuis plus de cinq ans, car je n'ai pas encore réussi à rendre mes textes présentables.

Un premier jet n'est jamais bon et c'est normal, un texte devient à peu près potable à la troisième réécriture. On conseille souvent de ne pas revenir en arrière, je ne suis pas d'accord. Quand j'écris, mon premier jet est le squelette, il faut que je revienne sur ce que j'ai écrit pour ajouter, les organes, les chaires, les muscles, le système nerveux, la peau....

Il m'a fallu du temps pour comprendre comment je fonctionne. Rassure-toi, tu vas apprendre à te connaître. La bonne nouvelle avec l'écriture, c'est que tu ne peux que progresser. Là où un sportif de haut niveau sera au sommet de sa gloire à 20 ans, un auteur ne peut que se dépasser,  il progresse toute sa vie, tant qu'il écrit. C'est un art de très longue haleine, sans concurrence et où seule la volonté compte.  C'est vrai que cela peut faire peur, moi ça me rassure.

Surtout, donne-toi du temps. Prend le temps de préparer tes textes en amont, ça aussi, ça m'a pris du temps. J'ai écrit mon premier roman à 17 ans en monde jardinier, ça m'a pris 4 ans, je n’ai pas encore trouvé la force de le corriger. Bâtis ton univers, fait des fiches personnages, construis tes intrigues, réfléchis à tes scènes, quand tout cela sera parfaitement clair, tu verras que tu trouveras ton style moins mauvais.

Les seuls conseils que je peux te donner, sont toujours les mêmes, écrit, lit, et fait toi relire. Ce n'est pas évident. L'écriture est un muscle qu'il faut entraîner et nourrir. Pour te rassurer, tu peux aussi trouver un bêta-lecteur bienveillant qui va te montrer les bons côtés de tes textes.
SI tu en as envie, n'hésite pas à m'envoyer un message en MP.

Très bonne journée.

PS : Je te conseille aussi d'aller faire un tour sur le Blog Mécanismes d'Histoire et la Chaîne Youtube de Samanta Bailly.

Tu n'es pas la seule, si j'ose dire l'éternel insatisfaction est le point commun à tous aspirants écrivains, même ceux qui ont réussi à achever et publier un roman, il y aura toujours en eux un sentiment, une frustration de ne pas avoir fait mieux au niveau de l'écriture.

Un conseil, écrire mais de manière très régulière, pas une fois tous les deux mois, au moins une fois tous les jours, ou tous les deux jours. Comme tu le dis, ça faisait un an que tu n'avais pas réellement écrit, et que tes derniers textes datant d'il y a un an ne te convenaient pas, c'est tout à fait normal. Pour plusieurs raisons : la première, c'est qu'en relisant tes textes, tu as eu une prise de recul sur ce que tu avais produit et à cet instant, tu ne ressentais sans doute plus l'excitation d'écrire, de produire... En effet, quand tu marques une pause au sein du procédé d'écriture, tu éloignes de la perspective de publier, parce qu'on écrit tous (enfin la majorité d'entre nous) pour publier. L'excitation produit par l'écriture peut donc fausser ton jugement, d'où ton sentiment actuel d'avoir produit un mauvais texte.

La seconde raison pour laquelle ton ressenti vis-à-vis de ton écriture est mauvais, c'est probablement dû à ton jeune âge mais aussi à l'écart important entre le ou les derniers textes que tu as produit et aujourd'hui (une année ce n'est pas rien).  En effet l'écriture évolue très vite, surtout pendant l'adolescence puisque tu es à l'école, tu suis des cours de français, ce qui te fait acquérir inexorablement du vocabulaire mais aussi ce qui te fait gagner en maturité au niveau de la syntaxe, tu as simplement progressé. C'est pour cela que tu trouves que tes textes datant de tes quatorze ans (si je me fie à ton âge sur ton profil) sont mauvais, simplement parce qu'ils n'ont pas la maturité, le niveau que tu as actuellement. Pour preuve, quand je relis mes textes que j'ai écrit à 12 ans, je me sens tellement minable de les avoir écris, et pourtant à l'époque de mes douze ans, je pensais avoir écrit de bons textes. Mais à force de persévérer (ça fait tout de même 9 ans que j'écris) mes textes sont franchement meilleurs et, je le dis avec toute ma modestie, se trouvent dans un état publiable.

Donc mon conseil pour y remédier : écrire, écrire, écrire et écrire. C'est en forgeant qu'on devient forgeron. Après ce n'est pas nécessaire d'écrire des romans en entier, ça peut être des courts textes, même voir de simples paragraphes. Par exemple, moi j'ai écrit près de 150 textes, dont seulement un roman achevé et un roman en cours d'écriture, ce qui signifie que les autres sont simplement des bouts de textes commencés mais abandonnés. Ces textes, pour la plupart mauvais, m'ont permis d'améliorer mon écriture.

Après tout tu n'as que quinze ans, et je pense qu'à cet âge, puisque le cerveau n'a pas encore atteint sa maturité, on ne peut pas produire des textes du même niveau que ceux des romans publiés et c'est NORMAL. Si tu regardes chez les auteurs, personne n'a publié à compte d'éditeur avant les 18 ou 19 ans (à l'exception de Charles-Antoine Cros qui a publié à 9 ans, mais ça c'est parce que sa maman est éditrice, cela étant dit, il n'a rien publié depuis).

Voilà, j'espère que ce pavé t'aidera.

Si j'ai bien compris, tu n'aimes pas ce que tu écris actuellement par rapport à ce que tu écrivais avant ?

Ne pas aimer ce qu'on a écrit avant est complètement normal. Surtout à cet âge, c'est le moment où l'on évolue le plus, et selon moi c'est dans ces années que tu feras le plus de progrès. Je suis bien content d'avoir écrit des trucs un peu nuls avant, ça me permet d'améliorer mon style actuellement. Le mieux pour rester positif avec ça c'est de se concentrer sur les bons points (parce que le négatif est souvent beaucoup plus facile à voir).

J'écris depuis que j'ai 11 ans, et j'écris avec un but depuis 6 ans (c'est à dire avec pour objectif d'envoyer à des maisons d'édition). Ma façon d'écrire a tellement évoluée pendant ces années, et même récemment, ma publication de ce que j'ai écrit à 19 ans montre des faiblesses évidentes sur certains points, mais ça me permet de voir les progrès réalisés depuis sur ces points justement. A ton âge j'écrivais encore pour m'amuser plus qu'autre chose, et j'avoue que ta maturité quant à la prise de recul sur ce que tu écris est impressionnante. Si tu poursuis avec rigueur ce chemin il ne fait aucun doute que tu arriveras à quelque chose d'acceptable dans les années qui viennent.

Ecrire c'est pratiquer. Si tu es mécontente de ce que tu écris en ce moment, c'est que tu n'as pas trouvé une idée qui te transcende. Si tu es mécontente de ce que tu as écrit auparavant, c'est que ta manière d'écrire s'est améliorée. C'est ce qui est bien avec cette passion, c'est qu'on a toujours un historique, un suivi de nos progrès. Cela permet aussi de cibler les faiblesses et de les garder à l'esprit pour le reste.

Il faut aussi lire un minimum, même si l'écriture peut prendre toute la place. Tu auras un regard critique sur ce que tu liras, mais ça te permettra de voir ce qui te plait, ce qui te plait moins, et d'adapter tes écrits en conséquences en te calquant un peu sur certaines méthodes. C'est en lisant Game Of Thrones que j'ai vu qu'alterner le point de vue de plusieurs personnages était intéressant, ou que faire un prologue sans rapport direct avec le début du bouquin amenait un côté mystérieux à la chose. C'est en lisant des romans plus "classiques" que j'ai développé mes dialogues, etc.

Chaque nouvelle tentative d'écrire une histoire est renforcée par l'expérience acquise via la précédente. J'imagine qu'aucun écrivain ne peut être totalement satisfait de sa production, même après 30 relectures et 4 réécritures. le tout c'est de se fixer des objectifs atteignables (atteindre un certain nombre de pages, finir un premier roman, envoyer (et je n'implique pas être accepté) à des maisons d'éditions, faire relire à des proches).

Bonjour, je crois que c'est normal de ne pas aimer ce qu'on écrit. On passe du langage parlé (ou familier) de la vie de tous les jours, a un langage soutenu, a l'écriture, un mode d'expression qui n'est pas dans nos habitudes. Donc, ce registre de langue nous étant peu familier, c'est normal que ça sonne faux ou emprunté. Je crois qu'on est hélas tous dans le même bateau.

Pour s'améliorer: lire beaucoup, écrire beaucoup et traquer les erreurs et les fautes de goût et autres maladresses, tout en gardant une certaine douceur envers nous-même et en restant optimistes.

En gros changer de registre de langue, c'est comme apprendre un nouveau langage, ça prend du temps et de la pratique.

C'est a force de forger qu'on devient forgeron.

Je vais répéter beaucoup ce qui a été dit mais je pense que c'est normal.

Quand je reprends des textes d'il y a 3 ou 4 ans, je vois tous les défauts, les dialogues qui n'ont pas de sens, les adverbes en veux-tu-en-voilà, les lourdeurs, les phrases longues mal maîtrisées et donc incompréhensibles, etc. C'est parce qu'on évolue.

Je reviens aussi d'une pause d'une longueur semblable à la tienne. Pendant cette pause, il y a sans doute eu deux phénomènes. Premièrement, des apprentissages, des expériences, plus de maturité, un autre regard sur certains concepts ou choses, etc. qui font que tu n'es plus exactement la même qu'il y a un an, tu as peut-être d'autres aspirations, tu as peut-être investi symboliquement l'écriture d'autre chose et donc tu vois les défauts là où tu ne le faisais pas avant parce que tu es plus exigeante avec tes textes. Deuxièmement, tu as appris des mots, des expressions, et même sans écrire, en réalité, ton écriture s'est améliorée, et donc, en reprenant d'anciens textes, tu vois tout ce que tu ne pouvais pas voir quand tu les as écrit.

Ça a été dit mais si tu n'aimes pas ce que tu fais, il n'y a qu'une solution (enfin, deux, en fait) : travailler (l'autre, c'est abandonner). Lire, apprendre, écrire, tester des trucs.

Je pense que ce serait justement inquiétant pour un auteur d'être satisfait à 100% de son travail. Si l'on est satisfait : pourquoi progresser ?

Personnellement je trouve que mes textes sont vraiment très nuls (surement à juste titre), mais ça me motive à essayer de faire mieux.

Oui, ça serait un peu inquiétant d'être satisfait à 100% de son travail, surtout du premier jet !
Je me souviens aussi d'un auteur états-unien reconnu (je sais plus son nom) qui, alors qu'il s'était vu demander s'il y avait un livre qu'il aurait bien voulu réécrire, améliorer, avait répondu sans réfléchir : "TOUS !"