Il faut voir aussi à quel prix sont vendus les livres. Des prix de vente trop élevés sont dissuasifs pour les lecteurs (c'est ce qu'on reproche souvent à Edilivre par exemple).
Mais si le but est d'écrire tranquillement avec un éditeur qui fait le boulot, pourquoi pas ?
Les écueils sont de se transformer en VRP (J'ai même vu des auteurs aller sur les salons avec tous les livres de leur ME sans être l'éditeur... c'était pour aider, mais est-ce qu'ils étaient rémunérer ?) et de ne justement pas être tranquille en bossant de nombreuses heures bénévolement pour autrui.
Mais sinon 1991 est plutôt rassurant, oui. Il faut aussi vérifier la durée de cession des droits.

Merci pour ce partage d'expérience, Valjean ! (et Maddy ! )

J'arrive un peu après la bataille, mais J'ai les mêmes interrogations qu'Emma pour l'intérêt d'une petite ME comme Complicité, par rapport à l'auto-édition (qui peut être sans frais avancés et avec des résultats comparables). Si je regarde au hasard un des livres publiés en novembre 2019 "Bossa" et que je creuse sur internet... ben je le retrouve en vente sur Amazon. Zéro note, zéro commentaire, et pourtant il s'agit d'une seconde publication de l'auteur. Aucune présence sur internet (en dehors du site web de l'éditeur), même pas d'avis fnac, Babelio ou Livraddict. Moralité, une auto-édition Amazon + promotion par l'auteur aurait eu sans doute le même effet, avec autant de ventes auprès de son entourage proche.

Deux exemplaires neufs sont en vente : l'un par Amazon avec livraison quasi gratuite (habituel), l'autre par "librairie du chateau", pour un prix de vente oscillant entre 40 € et 50 € l'exemplaire + frais de livraison... Là encore, un point pour le service Amazon, par rapport à la distribution traditionnelle.

Je ne vois pas vraiment ce que l'éditeur fait pour l'auteur, qui justifie de percevoir 92% du prix de vente. A quoi ça sert de mettre tant d'efforts dans des corrections ou dans la réalisation d'une couverture (qui est somme-toute très classique chez Complicités) si au bout du compte, on laisse les auteurs se dépatouiller par eux-mêmes ? Pour avoir des rentrées d'argent, l'éditeur doit quand même vendre, c'est son gagne-pain. Alors c'est justement dans la diffusion qu'il doit investir, non ?

J'ai du mal à comprendre aussi pourquoi procéder à un tirage initial de 100 exemplaires, s'il n'y a ni envoi de livres aux services de presse, ni distribution. A qui sont-ils destinés, ces 100 exemplaires ? Est-ce qu'ils sont véritablement imprimés ou est-ce un service d'impression à la demande ?

J'avoue que leur mode de fonctionnement m'intrigue.

Alors si je peux me permettre d'ajouter un peu de grain à moudre au débat, la grosse différence entre une petite ME et l'AE c'est que la petite ME est normalement garante d'un certain niveau de qualité, elle a choisi le manuscrit (parmi des milliers   ), a fait avec l'auteur un travail éditorial (si c'était nécessaire ), a corrigé les coquilles    etc. tandis que n'importe qui peut publier n'importe quoi en AE   . Le fait d'avoir été choisi, distingué dans la "masse" donne un label au manuscrit que l'AE ne donne pas.
Après, on ne connaît jamais les dessous de l'histoire, il y a des gens qui montent eux-mêmes une petite ME pour se publier...   des éditeurs qui rajoutent des fautes d'orthographe aux manuscrits et des auteurs qui font de l'AE de très grande qualité    évidemment

Comme on parlait plus haut des maisons qui coulent en moins de cinq ans... Je ne sais pas. Si on est distingué dans la masse par une maison qui fait un flop, est-ce vraiment plus vendeur ? Sans compter la galère pour récupérer ses droits.

Je me demande aussi si, dans l'auto-édition, un bon ouvrage ne finira pas par percer avec un peu d'efforts, permettant de distinguer les romans publiés trop vite de ceux de qualité. (Bon, j'avais regardé le top 50 amazon, la dernière fois. C'était quand même pas encourageant, les titres me donnaient plutôt envie de fuir...)

Pour moi, je trouve deux avantages à une petite ME : niveau fiscal, c'est plus simple à gérer et au moins, on a l'impression d'être intégré dans une équipe. (ça, c'est pour le cas où tout va bien avec son éditeur, ce qui semble être le cas ici.)

Tout a toujours été très bien avec mes petits éditeurs avant publication. C'est ensuite que ça se gâte ou pas.
Mais avant... les gens qui me suivent sur le forum pourront le confirmer : avant la parution, j'étais toujours sur un nuage.

Maintenant je suis passée à l'auto-édition.

Alors, voilà ce que disent les pages jaunes à propos du chiffre d'affaires des Éditions Complicités. Pas de quoi sauter de joie, mais il semble qu'ils ne se contentent pas non plus de laisser chaque auteur vendre péniblement quelques dizaines de livres:

https://www.pagesjaunes.fr/siret/50763382400036

Les chiffres sont anciens. De ce que je lis sur internet, la maison a été cédée à plusieurs reprises. Elle a été gérée un certain temps par Patrick Ardouin, puis en dernier lieu, a été refilée en 2017 à Monsieur Olivier Petot, le gérant actuel.

A noter que M. Petot est également le directeur général délégué des éditions Publibook, qui semble être à mi chemin entre du compte d'auteur et du prestataire éditorial. (les prix sont clairement affichés)

J'imagine que Complicités, c'est un équivalent sans frais ?

Edit : ah, en fait, Publibook semble avoir fait l'objet d'un plan de cession. Donc sans doute qu'il ne s'en occupe plus à l'heure actuelle. Compliqué à suivre, tout ça.

Moi aussi j'arrive un peu après la bataille, mais je voudrais aussi insister sur le fait que même si une petite maison n'a pas les moyens d'élaborer une diffusion de ouf, elle peut te payer des stands sur de gros salons, chose qui serait ruineuse si tu le faisais tout seul en AE.
Ma petite maison d'édition est peu représentée en librairie mais vraiment bien présente sur les salons : les TGS, les Geek show, Polymanga de Montreux a priori cette année, etc. et c'est vraiment un bel avantage. Seule, je n'aurais jamais pu faire tout ça, clairement. Les salons, c'est l'occasion d'élargir notre cercle de lecteurs, mais aussi pourquoi pas, de rencontrer des bookstagrameurs et autres booktubers, ce qui n'est pas inintéressant
Je vois bien l'énergie dépensée par mon éditeur pour organiser tout ça et très honnêtement, je ne pense pas qu'en AE j'aurais eu le courage d'entreprendre ces montagnes de démarches pour un résultat incertain...

Je vois surtout : 1 seul salarié.

Si la ME existe depuis 1991, il doit être facile de voir ce que sont devenus les auteurs qui ont signé leur premier contrat avec cette ME.

J'ai contacté un de leurs auteurs, qui m'a répondu que cette maison d'édition n'était pas extraordinaire pour prendre les choses en main,mais qu'elle suivait bien les initiatives des auteurs. C'est effectivement ce que je remarque pour le moment.

Par exemple, j'ai demandé d'envoyé mon livre à des youtubers qui font des critiques littéraires, et ils vont le faire. J'ai aussi demandé un stock de livres pour les salons littéraires, et ils vont m'en envoyer. Alors bon, oui, on doit pouvoir obtenir mieux de certaines maisons d'édition, mais au moins ils ne me mettent pas de bâtons dans les roues et agissent quand je leur demande.

Mais on a la même chose en auto-édition.
J'ai déjà été éditée avec 100 exemplaires et 10% versés à la ME. Mais ça me donnait vraiment l'impression de vendre mon livre autour de moi et de reverser l'argent à une ME qui ne s'investissait pas puisque c'est moi qui le vendais.
Il ne manquerait plus qu'elle mette des bâtons dans les roues de son vendeur.

Je suis totalement en phase avec Valjean : deux de mes ouvrages sont publiés via les éditions Complicités. Je n'ai, évidemment, rien payé puisqu'il s'agit d'un véritable contrat d'édition.
En revanche je participe fortement à la promotion de mes livres, même si l'éditeur fait le nécessaire via Amazon, et consorts. Il faut prendre en compte le fait qu'il s'agit d'une petite maison d'édition et que son équilibre financier  semble basé essentiellement sur des publications universitaires.
Le directeur de la société m'a confirmé qu'il profitait des marges acquises sur ce créneau pour donner leur chance à des auteurs d'autres domaines (romans, essais, etc.) dont il avait apprécié les manuscrits.
J'ai particulièrement apprécié sa prise en charge de mes frais d'inscription à deux salons "La forêt des livres" de feu Gonzague St Bris, salon particulièrement coûteux et de s'être déplacé de Paris pour m'y accompagner la première fois. Idem pour l'envoi d'exemplaires à la presse ou pour des prix littéraires.
Ces actions ont un coût.

Bonjour Ornicar47, je vois que tu n'es pas passé te présenter dans la section Accueil, or cela aurait dû être ton premier message, comme le stipulent les règles du forum. Merci d'y remédier rapidement si tu as l'intention de continuer à participer.

Bonsoir Molly, désolé pour cette erreur, j'avais cherché mais pas trouvé. Je vérifie à nouveau.

Cela fait quelques mois maintenant que j'ai été édité, même si le confinement a repoussé la sortie. Je peux vous faire un retour sur la maison d'édition avec un peu plus de recul.

Je commence par le négatif : la maison d'édition est petite, et ses communiqués de presse n'ont intéressé personne. Mon livre est donc sorti sans aucune publicité.

Maintenant, je n'ai effectivement rien à payer. Quand j'ai trouvé des personnes pour le lire et en faire des critiques (je détaillerai tout ça dans une autre partie du forum), l'éditeur a envoyé des exemplaires sans discuter. Ensuite, je vais faire une séance de dédicace à St Nazaire en novembre, et l'éditeur a tout de suite pris contact avec l'espace culturel pour s'arranger sur la modalité d'envoi et de retour d'un stock de livres. Je n'ai donc rien à gérer.

Effectivement, les Éditions Complicités ne me donnent pas une grande visibilité, mais comment un inconnu pourrait-il en avoir une pour son premier livre? En fin de compte, ils me suivent dans mes projets et donnent des conseils, me facilitant la tâche, tout ça sans rien débourser. C'est donc une bonne manière de mettre le pied à l'étriller dans le monde de l'édition.