Bonsoir, ou bonjour ! C'est vous qui choisissez, car il est à la fois tard... et tôt ! Question de point de vue !
Et de point de vue, justement, il va en être question dans ce post qui est mon premier sur ce forum (Enfin, premier après ma présentation, plus exactement).
J'ai quarante neuf ans et je peux affirmer sans mentir que mon rêve d'être écrivain remontre à trente-cinq ans en arrière, époque pas si bénie où j'étais un adolescent (très) naïf et en quête d'évasion.
J'ai commencé par écrire des poèmes, que très peu de mes proches ont lus (et que certain(e)s n'ont pas compris, c'est le jeu ma pauvre Lucette), puis j'ai enchaîné avec quelques textes courts, ni franchement bons ni franchement mauvais. J'étais déjà à cet époque face à mon plus gros problème : le perfectionnisme !
M'étant auto-jugé "pas assez bon", j'ai peu à peu lâché l'affaire, n'écrivant que quelques "poèmes parisiens" en 2000 et quasiment plus rien ensuite. Pourtant, je suis de ceux qu'on sollicite pour écrire une lettre, parce que "j'écris bien". J'ai conservé quelque part mes dissertations de français et de philo au lycée, c'était déjà pas mal, mais les notes n'étaient pas aussi bonnes que j'aurais aimé car derrière une forme bien construire, le fond restait mou du genou...
Le temps a passé, j'ai mené ma carrière professionnelle avec plus ou moins de bonheur, devenant formateur pour adulte, spécialisé dans la prévention des risques professionnels, et très sensible aux risques psycho-sociaux (Les fameux "RPS"). Et au rayon des RPS, j'ai donné de ma personne puisque, très (trop) investi (entier ?) dans mon travail, j'ai approché de très près les limites de la rupture, mon cerveau ayant collapsé en mode surmenage à l'extrême limite du burn-out. Il en restera sans doute des traces en mon for intérieur jusqu'à mon dernier souffle, mais de cette période de ma vie est née mon premier et unique livre à ce jour : "Souffrir au travail, c'est pas du boulot" (Parue en octobre 2013).
Je suis content du titre, il m'est venu spontanément alors que j'essuyais ma vaisselle dans mon petit appartement de Mulhouse. Pour le contenu, après coup, je suis beaucoup moins satisfait, bien qu'ayant eu des retours positifs de quelques lecteurs à qui je l'avais offert.
Oui, vous avez bien lu ! Ce livre j'en ai offert de nombreux exemplaires ! Pourtant il s'agit bien d'un véritable livre papier, avec numéro d'ISBN et dépôt légal en bonne et due forme ! Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que les cinq-cent exemplaires tirés ne m'ont rien coûté directement, ayant été financés grâce à une subvention à laquelle j'ai eu droit à une époque où j'étais travailleur indépendant.
Mais, ce livre comporte de nombreux défauts dont je suis en grande partie responsable. Il a été imprimé à Mulhouse par un petit imprimeur régional qui a également une activité d'édition. Cette petite maison d'édition m'a fourni le numéro ISBN et a procédé au dépôt légal. Et un beau jour je me suis retrouvé avec les exemplaires dans le coffre de ma voiture, car chez l'éditeurs ils dormaient sinon dans un stock sans espoir de trouver leurs lecteurs. Car j'avais affaire à un éditeur n'étant pas référencé sur les grandes plateformes web et pour qui mon livre était finalement un OVNI.
Je n'épilogue pas là dessus, j'aurai du prendre plus de temps et choisir un autre éditeur, mais j'ai été impatient. Une autre erreur que j'ai faite a été de ne pas être ferme sur la mise en page. J'avais préparé soixante-dix-huit pages bien ordonnées sur le PDF que j'ai fourni, le tout ayant été condensé en cinquante-six pages aux enchaînements abrupts (Car les sauts de pages n'ont pas été respectés).
Ma troisième erreur a été d'écrire cet ouvrage avec mes tripes, sans le documenter et l'argumenter suffisamment. Pour un essai avec un tel thème, c'était fatal !
Au final, ce livre est, au choix, un échec ou un brouillon amélioré. Il m'en reste deux-cent exemplaires que je vais emporter avec moi en décembre prochain à mon premier salon d'auteurs. L'idée est surtout de m'imprégner de l'atmosphère d'un tel salon en ayant quelque chose à poser sur la table devant moi. Je ne pense pas en vendre, ou du moins, pas beaucoup !
Je retire une leçon de ce livre bâclé : il faut prendre son temps, pour faire bien, pour faire mieux.
Alors ce livre, je vais le reprendre de fond en comble, changeant même son titre, lui donner la densité qui lui manque et l'enrichir de tout ce que j'ai appris sur le sujet des RPS depuis 2013.
Mais avant cela, il faut que je termine mon premier roman, sur lequel je travaille depuis plus de deux ans. Je l'ai déjà recommencé deux fois, et cette fois ci je tiens le bon bout. Sans le savoir au départ, j'ai même appliqué un conseil de Weber puisque ma fin est écrite et que je suis en train d'y conduire mon lecteur dans le dernier quart du roman.
Je ne suis toujours pas débarrassé de mon perfectionnisme. Si je compare ce que j'écris avec ce qu'écrit Michel Bussi (Mon auteur préféré depuis que je l'ai découvert), j'ai l'impression d'être un puceron littéraire mais je m'accroche quand même. Après tout, il est bien connu que "sur un malentendu ça peut marcher".
J'ai plusieurs bêta lecteurs (enfin, surtout lectrices je dois dire
) qui attendent que leur envoie ma prose. Seule mon épouse (Qui est une fan de Musso pour sa part) le lit au fil de l'eau. Je la sais assez objective. Son constat actuel est que ça se lit facilement et que l'histoire (et la fin, qu'elle est la seule à connaître) tient la route. Bien sûr, personne ne prétendra que ça vaut un Bussi ou un Musso, tout au plus y trouve t-on un petit je-ne-sais-quoi d'Agnès Ledig et peut-être un petit rien de Gilles Legardinier, deux auteurs que j'aime et qui m'ont sans doute influencé.
Me restera ensuite à me faire publier, et ça là que ça va en réalité devenir véritablement difficile, mais là, je ne vous apprend rien !
Je ne me suis inscrit qu'aujourd'hui sur ce forum (Enfin, hier soir !) mais je le lisais depuis quelques temps. J'y retrouve chez les un(e)s et les autres beaucoup de mes questionnements et ça me réconforte de voir que je ne suis pas seul. En fait, finalement, je crois que je fais plutôt partie d'une grande famille de galériens
Et, sur la fin de ce post, j'en viens enfin au point de vue que je voulais exprimer : avoir comme raison première d'écrire autre chose que la seule envie de le faire, c'est s'exposer à beaucoup d'amertume et de désillusions. Bien sûr, quel écrivain ne rêverait pas de vivre de sa plume, si possible confortablement ? Mais la probabilité d'y parvenir doit être à peu près égale à celle de toucher le jackpot à l'Euro Million. Pour ma part, j'y ai renoncé, bien que j'ai plusieurs livres dans les tuyaux encore (Essais et romans).
C'est pour cette raison que je vais probablement m'éviter de me faire un sang d'encre avec la recherche d'un éditeur (Ce qui est quand même le comble pour un écrivain) pour me tourner directement vers l'auto édition (En ebook et en version papier).
Après tout, ce qui compte vraiment, c'est de laisser derrière moi autre chose qu'un pavillon de banlieue quand je quitterai ce monde... (Mais ce n'est pas prévu pour maintenant, je vous rassure !)