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| Faiblesse, besoin, désir, prise de conscience et transformation | |
| | Nombre de messages : 5643 Âge : 124 Pensée du jour : Déifier des prunes. Date d'inscription : 12/12/2006 | Mokkimy / Maîtrise en tropes Lun 19 Aoû 2019 - 19:13 | |
| Pour la faire courte, je suis en train de lire "L'anatomie du scénario" de Truby. Il s'agit d'un bouquin causant dramaturgie et souvent cité en référence s'agissant de l'écriture de scénarios de cinéma. Le livre présente une "méthode d'écriture" qui est intéressante à étudier et que je tente en conséquence de comprendre. Truby émet l'hypothèse qu'une intrigue se fonde presque toujours autour de ces différents points : faiblesse, besoin, désir, prise de conscience et transformation du personnage principal. Ce ne sont pas les seuls (je crois que lui en dénombre 7 fondamentaux et 22 subsidiaires...), mais ils sont communs et centraux à la plupart des bonnes histoires depuis fort fort longtemps. Les faiblesses du personnage principal vont entraîner un besoin profond le plus souvent inconscient. Le personnage va par ailleurs éprouver des désirs, qui vont définir son objectif. Au cours de l'histoire, il va prendre conscience (ou pas) de ses faiblesses et besoins réels, de sorte que ses désirs vont évoluer et son comportement va s'adapter. Il va être amené au bout du compte à effectuer un choix crucial ou/et vivre une confrontation, qui vont le transformer profondément peu importe le résultat. (besoin comblé, besoin pas comblé, désir comblé, désir pas comblé) Après la transformation finale, l'histoire est censée s'arrêter. D'où mes questions : Vous, est-ce que vous utilisez au cours de l'écriture les concepts de faiblesse, besoin, désir, prise de conscience et transformation ? Et le cas échéant, comment et dans quelles proportions ? Pour un seul personnage ? Pour tous vos personnages ? Vous y réfléchissez avant la phase d'écriture ? Pendant l'écriture ? Au moment des corrections ? Ou vous vous en foutez royalement ? Et question bonus, est-ce que votre intrigue s'éloigne de ce schéma ou est-ce qu'elle tombe dedans ? Double bonus : pour ceux qui sont adeptes, vous arrivez à placer subtilement des informations sur la progression de votre personnage, sans en faire trois tonnes ? Vous préférez recourir aux scènes d'action ? De description ? Aux dialogues ? Vous utilisez des techniques particulières ? J'imagine que les réponses doivent être très différentes selon que l'on soit pro-plan ou anti-plan. |
| | Nombre de messages : 522 Âge : 63 Pensée du jour : Vous êtes vivant, alors vivez ! Date d'inscription : 30/04/2019 | Anna Labrousse / Gloire de son pair Lun 19 Aoû 2019 - 20:09 | |
| Bonsoir J'ai travaillé la construction de mon 1er roman avec cette méthode, de façon très appliquée et scolaire, en commençant par la page 1 et en faisant tous les exercices proposés. - Citation :
- Est-ce que vous utilisez au cours de l'écriture les concepts de faiblesse, besoin, désir, prise de conscience et transformation ?
Oui, avant la phase d'écriture, pour mes personnages principaux. Je travaille aussi assez longtemps les interactions entre eux (il y a un chapitre là-dessus) - Citation :
- comment et dans quelles proportions ?
J'ai passé plusieurs mois à faire l'architecture générale avant d'écrire. Le squelette de mon personnage principal a été modelé par ces notions, ce qui ne m'a pas empêchée de totalement les oublier ensuite et de faire de très nombreux changements. - Citation :
- Pendant l'écriture ?
Non, pour moi, c'est terminé, je n'y pense plus. - Citation :
- Au moment des corrections ?
Après ma dernière version, j'ai relu les notes prises au début et j'ai estimé que j'avais respecté les grandes lignes fixées par Truby, donc ça ne m'a pas conduite à modifier mon texte. Il me semble que j'avais intégré ces notions sans plus y réfléchir. - Citation :
- Et question bonus, est-ce que votre intrigue s'éloigne de ce schéma ou est-ce qu'elle tombe dedans ?
Mon intrigue respecte ce schéma. - Citation :
- Double bonus : pour ceux qui sont adeptes, vous arrivez à placer subtilement des informations sur la progression de votre personnage, sans en faire trois tonnes ? Vous préférez recourir aux scènes d'action ? De description ? Aux dialogues ? Vous utilisez des techniques particulières ?
C'est difficile de répondre. On verra si mes lecteurs trouvent que ça manque de finesse Je n'ai pas écrit un chef-d'œuvre qui restera dans les esprits, mais mon histoire se tient, je pense. J'ai utilisé assez peu de scènes d'action, plutôt des descriptions et quelques dialogues. Je dirais plutôt que les techniques de Truby m'ont accompagnée comme une sous-conversation tout au long de la rédaction, plutôt comme une boussole que comme un GPS. Elles m'ont donné une direction. Maintenant, je suis en train d'écrire mon 2ème roman. J'ai repris Truby, de façon moins moins appliquée, mais en gardant les fondements. |
| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Lun 19 Aoû 2019 - 22:11 | |
| Salut!
Je ne connaissais pas cette technique, mais je pense qu'on peut y retrouver des traces inconscientes dans mes romans (seulement sur les personnages principaux).
Ce que j'utilise par contre, c'est une division de l'intrigue en quatre parties. Ca rythme bien le texte, je trouve et j'ai besoin de ce cadre pour que les idées émergent! |
| | Nombre de messages : 13 Âge : 27 Date d'inscription : 11/07/2019 | Vespéral / Homme invisible Mar 20 Aoû 2019 - 3:35 | |
| J'ai toujours procédé ainsi, de façon inconsciente peut-être. Uniquement vis-à-vis du héros néanmoins. J'ai toujours été obsédé de ce que conflit avec l'antagoniste soit le plus profond possible. Que lui-même le soit à vrai dire.
Profondément lassé, voire atterré par beaucoup d'itérations d'histoires, manichéennes à bien des niveaux, je dirais que ça a toujours été une obsession. Cela dit, ce que j'en pensais avant lecture de son livre et ce que j'en pense désormais n'a plus rien à voir.
Elle m'a permis de donner forme et préciser au fur et à mesure ces concepts jusqu'alors impalpables. Pour le reste, notamment de l'interprétation du réseau de symboles et de personnages comme il l'appelle, de l'opposition et de la plupart des éléments qu'il met à jour au fil du bouquin, ç'a été une révélation.
Comme il le dit lui-même, son livre révèle le potentiel enfoui d'une œuvre en train d'être bâtie plutôt qu'il lui en injecte un. Je songe qu'elle ne sera pas la même non plus à la seconde relecture.
En tout cas, il m'a tant éclairé que je comptais faire un post là-dessus. Tu m'as devancé !
Du reste, comme je n'ai rien écrit qui soit véritablement sérieux, tu te doutes que j'y songe avant l'écriture. Voire même bien avant.
Quant aux indices sur l'arc de développement du personnage, je songe que je saurai en disséminer subtilement et avec intelligence. Mais la réalité va me rattraper à tous les coups pour me dire que, bah non en fait, reste où t'es gamin. |
| | Nombre de messages : 27 Âge : 27 Date d'inscription : 28/07/2019 | Wulfenger / Petit chose Mer 21 Aoû 2019 - 20:59 | |
| Salut et merci pour ce partage ! En effet l’évolution des personnages est décisive selon moi. Je dirai que le point important dans une histoire est de souligner les faiblesses/traits de caractères/ besoins/désirs des personnages afin que le lecteur puisse s'y attacher , puis au cours de l'histoire leur faire vivre d'importants moments qu'ils partageront avec le lecteur (bons comme mauvais) pour également partager une certaine prise de conscience et une transformation dont le lecteur sera forcément témoin. J'imagine que le plus difficile est de réussir à faire souffrir ses personnages en projetant le lecteur afin que la prise de conscience soir plus forte est la transformation plus appréciée J'espère que mon avis sera lu aha ! |
| | Nombre de messages : 457 Âge : 28 Localisation : Reims Date d'inscription : 29/12/2017 | Le Renard Rouge / Pour qui sonne Lestat Sam 24 Aoû 2019 - 20:54 | |
| Coucou Mokkimy, réponse tardive : - Citation :
- Vous, est-ce que vous utilisez au cours de l'écriture les concepts de faiblesse, besoin, désir, prise de conscience et transformation ?
Bien entendu. En faite, ces notions sont issus du marketing (ma formation de commerce <3) : La frustration entraine le désir qui entraine l'action qui entraine la jouissance mais qui permet de prendre conscience de nouvelles frustrations. Ce schéma est vachement puissant pour faire évoluer ses personnages. Exemple : Mon personnage trop pauvre pour aider sa mère malade => Il aimerait être riche => Il commence a vendre de la drogue => Avec l'argent collecté il soigne sa mère => Maintenant il n'est pas suffisamment fort pour se protéger du parrain local => Il a besoin d'alliés => Il devient pote avec un flic corrompu => A eux deux ils font tomber le parrain local => Le héros devient le nouveau parrain local et son ami chef de la police => Le héros est tout le temps défavorisé par son allié flic qui lui demande une part toujours plus importante des bénéfices => Etc... Avec ça il y a moyen de construire une histoires avec pleins de rebondissements tout en gardant le spectateur en allène. - Citation :
- Et le cas échéant, comment et dans quelles proportions ? Pour un seul personnage ? Pour tous vos personnages ?
A la proportion de l'histoire je dirais. J’applique en général ça pour tous les personnages mais bien entendu les personnages secondaires n'ont qu'un ou deux cycles. - Citation :
- Vous y réfléchissez avant la phase d'écriture ? Pendant l'écriture ?
Avant et pendant. - Citation :
Au moment des corrections ? Plus du tout par contre. - Citation :
- Ou vous vous en foutez royalement ?
NON! - Citation :
- Est-ce que votre intrigue s'éloigne de ce schéma ou est-ce qu'elle tombe dedans ?
Je pense que toutes les intrigues suivent plus ou moins ce schéma de manière inconsciente |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Sam 24 Aoû 2019 - 21:47 | |
| Je n'ai jamais lu le livre que tu cites, et avant même d'en entendre parler j'avais déjà identifié ce que je préférais dans mes lectures : l'évolution des personnages (d'où mon attachement tout particulier pour les quêtes initiatiques). J'aime quand ceux-ci font comme dans la vie et s'écorchent la tronche contre les murs ou contre le bitume, pour ensuite se relever. J'aime quand ils vont dans une voie et qu'ils prennent finalement conscience que ce n'est pas ce qu'ils souhaitent, ce qu'ils veulent et qu'ils font en sorte de changer. J'aime quand un évènement extérieur les oblige à se remettre en question. Et j'aime quand ça vient d'eux. J'aime quand ils se révèlent au cours de l'histoire grâce à ce qui les entoure, aux épreuves, aux rencontres. Bref, j'aime quand les personnages ont une vraie profondeur, de vrais questionnements. J'aime quand j'entre en résonance avec eux. Je dirais même que c'est une condition sine qua none pour vraiment apprécier ma lecture. - Citation :
- Vous, est-ce que vous utilisez au cours de l'écriture les concepts de faiblesse, besoin, désir, prise de conscience et transformation ?
Oui ! - Citation :
- Et le cas échéant, comment et dans quelles proportions ?
Sur mes récits vraiment "réfléchis" (outre ceux écrits pour le plaisir ou par "compulsion"), c'est la trame principale. - Citation :
- Pour un seul personnage ? Pour tous vos personnages ?
Tous, si possible. Pour moi, la vie ce n'est pas qu'un personnage principal, c'est une palette de nombreuses personnes. J'ai toujours trouvé les récits bien plus intéressants quand ils offrent une vraie présence et une vraie personnalité à tous les personnages, pas quand ceux-ci ne sont que des noms et des concepts. - Citation :
- Vous y réfléchissez avant la phase d'écriture ? Pendant l'écriture ? Au moment des corrections ?
Ce qui a motivé mon envie d'écrire et la naissance d'un univers, c'est justement cette question d'évolution de personnage. Je continue d'y réfléchir pendant car je ne veux pas que les ficelles soient trop grosses. Au moment des corrections, c'est là que j'ajuste le ton, le spectre, l'évolution. L'avis de lecteurs objectifs aide grandement pour cette étape. - Citation :
- Ou vous vous en foutez royalement ?
Nope, sans persos et sans profondeur, pas d'histoire. - Citation :
- Et question bonus, est-ce que votre intrigue s'éloigne de ce schéma ou est-ce qu'elle tombe dedans ?
Elle plonge dedans, se vautre et se roule avec allégresse avant de le boire jusqu'à la lie ! Enfin, j'espère. |
| | Nombre de messages : 5643 Âge : 124 Pensée du jour : Déifier des prunes. Date d'inscription : 12/12/2006 | Mokkimy / Maîtrise en tropes Dim 25 Aoû 2019 - 9:28 | |
| Vos réponses sont toutes chouettes et intéressantes ! Je vous en remercie. Anna, il n'y a pas eu un moment dans la préparation de ton roman où tu as overdosé des conseils de Truby ? J'arrive peu à peu au bout de son bouquin et franchement... c'est lourd parfois. Je me dis qu'il réfléchit peut-être de trop. Je ne vois pas comment il peut réussir à concevoir une histoire "organique", avec autant d'étapes mécaniques. Fleur de lyss, avec la technique de la division en quatre parties, est-ce que tu ne rencontres pas le problème d'un manque de dynamisme, ou d'une routine qui s'installe dans le milieu de ton récit ? Il paraît que c'est la principale difficulté avec les schémas narratifs linéaires divisés en partie. Le début et la fin sont toujours super palpitants, mais ça ralentit souvent au milieu, parce que les péripéties qui s'enchaînent manquent parfois un peu de sens. Vespéral, si tu souhaites faire un post spécial sur tout ce qui est symbolique du récit, ça m'intéresse fortement ! J'avoue que je n'ai pas compris grand chose de ce qu'il disait à ce sujet. Ok, d'accord, je sais la signification des grandes villes, des forêts et autres... Je comprends la symbolique filée d'Ulysse de Joyce. Je connais la symbolique des crucifix et des gousses d'ail pour dans les romans de vampire. Mais je ne vois pas comment construire un réseau de symbole efficace dans d'autres types de roman de genre. Par exemple, l'anneau du seigneur des anneaux semble être un symbole. Pour moi, à son évocation, je ne ressens rien du tout. ^^' Pour moi, la révélation de ce bouquin, c'est la différence entre besoin et désir, que j'avais tendance à confondre. Ainsi que l'importance des oppositions et des variations thématiques, que je trouve génial. J'ai compris aussi la nécessité de créer une arène fermée pour le récit, et non pas seulement envoyer nos persos se balader dans des lieux qui nous plaisent. Et j'ai bien aimé son raisonnement sur le débat moral du récit, avec l'intervention de l'allié pour transformer les convictions de notre protagoniste. =) Wulfenger, à mon sens, faire souffrir ses personnages tout en projetant le lecteur n'est pas très compliqué. Par contre, ce qui est difficile, c'est de ne pas tomber dans le pathétisme. On ne peut pas créer des personnages trop forts, parce que sinon, ce sont des souffrances ridicules de superhéros, mais on ne peut pas créer non plus de persos trop faibles qu'on a envie de gifler de page en page pour qu'ils se réveillent. Il faut aussi que la souffrance reste crédible, sans être trop douloureuse. Le lecteur risque de décrocher si le récit est trop violent et trop mortifère. (exemple universel : GOT ^^) Le renard, je ne connaissais pas du tout ton schéma, merci ! Par contre, il n'inclut pas la notion de prise de conscience, qui est importante. Tout ne peut pas se résumer à jouissance et frustration, sans cela, ton héros va adopter le comportement d'un bébé. (Comment ça, les commerciaux nous prennent pour des gosses ? =D) Si tu rajoutes l'étape prise de conscience, tu vas ouvrir de nouvelles portes à ton histoire. Déjà, tu vas pouvoir créer un débat moral sur un ou plusieurs thèmes. Le héros peut renoncer à ses désirs en se disant que ça n'est pas bien (la notion du sacrifice), ou au contraire, changer de désirs pour des plus altruistes/égoïstes, simplement parce que dans sa petite tête, il va évoluer. Tu vas libérer la parole également de personnages secondaires et de l'adversaire qui pourront vouloir modifier le point de vue moral de ton protagoniste. Tu peux créer des effets de variation et d'opposition... Il manque aussi l'étape du besoin qui est extrêmement importante. En effet, le besoin du personnage est souvent inconscient et il diffère du désir. C'est ce qui provoque après la prise de conscience, quand le personnage se rend compte que son désir ne correspond pas à son besoin réel et qu'il va tenter d'aligner les deux. (Par exemple : Picsou. Un misanthrope qui rève de devenir riche, alors que son besoin profond est d'être entouré de ses proches et de ses amis. Prise de conscience : la richesse n'achète pas les amis. Transformation : non, il préfère vivre seul dans sa piscine et entouré de majordomes) Le dernier point faible de ton schéma, c'est qu'il n'est pas bon de multiplier les désirs de son protagoniste. On dit qu'une histoire = un cycle. (Ou alors, un cycle comprenant des prises de conscience successives) Les désirs de ton personnage vont être amenés à évoluer, par contre tu n'auras qu'un seul besoin profond par histoire. C'est quand tu réponds à cette question de besoin profond (va t-il être comblé ou non ?) que ton histoire est censée s'arrêter, pour ne pas faire plusieurs histoires en une. Léa, va vraiment falloir que tu postes ton début d'histoire sur le forum. X) Je crois que t'as déjà pas mal de monde qui attend de te lire ! Encore merci à tous pour vos réponses
Dernière édition par Mokkimy le Dim 25 Aoû 2019 - 11:38, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 522 Âge : 63 Pensée du jour : Vous êtes vivant, alors vivez ! Date d'inscription : 30/04/2019 | Anna Labrousse / Gloire de son pair Dim 25 Aoû 2019 - 9:57 | |
| - Citation :
- Anna, il n'y a pas eu un moment dans la préparation de ton roman où tu as overdosé des conseils de Truby ? J'arrive peu à peu au bout de son bouquin et franchement... c'est lourd parfois. Je me dis qu'il réfléchit peut-être de trop. Je ne vois pas comment il peut réussir à concevoir une histoire "organique", avec autant d'étapes mécaniques.
Je comprends ce que tu ressens, je l'ai ressenti aussi, d'autant plus que la traduction des derniers chapitres rend certaines notions assez confuses. J'ai fait les exercices jusqu'à la fin, je suis persuadée qu'ils ont été pour moi une base de travail efficace. J'ai terminé mon roman et il a trouvé un éditeur. La notion de roman organique est la plus parlante, il faut que tout tienne ensemble, comme un corps vivant, avec ses organes, la circulation des fluides, et au fil de ton écriture, tu vas sentir le moment où ça vient , ça prend, comme une pâte lève quand on cuisine, par exemple. Pour ça, je crois qu'il faut accepter de passer par des étapes de travail parfois un peu lourdingues. Ensuite, tu vas les oublier, elles ne serviront pas à la création du roman que tu vas écrire mais elles auront quand même imprimé quelque chose qui réapparaîtra indirectement (une direction, l'idée d'une exigence de complexité). Voilà mes petites réflexions du jour. Je te souhaite de bons moments de création et d'écriture ! |
| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Dim 25 Aoû 2019 - 10:53 | |
| Je suis sans doute un exemple à ne pas imiter parce que je ne prépare vraiment rien avant l'écriture. Pas de fiches, pas de scénario, je ne sais même pas comment l'histoire va finir. Plus précisément, je fonctionne de la façon suivante: je divise le volume total que je voudrais écrire en 4 quarts (entre 6 et 10 chapitres pour chaque quart, selon l'histoire), je me fais une très vague idée de ce qui va constituer les trois tournants principaux de l'histoire (chacun à la fin d'un quart), puis le planifie mon premier quart, je l'écris. Je planifie le quart d'écriture suivant, j'écris. Je l'ai fait pour mes trois romans, tous écrits en un temps record. Pour le premier, j'avais commencé avec des fiches, des plans, et finalement je n'ai rien suivi. Je ne pense pas que ma manière de travailler soit optimale, mais il y a une sorte de superstition à reproduire un schéma qui a fonctionné. Je pense que j'ai la chance d'avoir beaucoup lu et d'avoir étudié la littérature, ce qui fait que mon cerveau prévoit beaucoup de choses sans que je lui demande. Je pense que je devrais réfléchir un tout petit peu plus la prochaine fois, parce que j'ai eu de la chance que mes structures fonctionnent puisqu'elles n'étaient pas réfléchie. Pour le schéma en quatre temps, j'ai réalisé qu'on le retrouve dans de très nombreux romans anglosaxons et best-sellers. Apparemment, ça vient du cinéma et je pense qu'on est inconsciemment habité à cette structure. (Perso, je l'ai apprise en tentant la méthode flocon, que j'ai entamé sans jamais la finir) Pour moi, ça n'est pas forcément lié à une écriture linéaire, même si elle se prête bien à une écriture scénaristique. Il est tout à fait possible de subdiviser les parties pour ajouter d'autres événements et de jouer avec les temporalités (rétrospection et anticipation) pour dynamiser l'ensemble. |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Dim 25 Aoû 2019 - 13:43 | |
| - Mokkimy a écrit:
- Léa, va vraiment falloir que tu postes ton début d'histoire sur le forum. X) Je crois que t'as déjà pas mal de monde qui attend de te lire !
C'est le problème quand tu crées des attentes, au final elles sont rarement comblées. Il attend de prendre quelques forces avant de sauter le cap. Mais merci pour ce topic, je le trouve très intéressant dans sa manière d'envisager la structure technique de l'histoire/du scénario, je me laisserai tenter par la lecture de ce livre à l'occasion. La technique de Fleur-de-Lyss m'interpelle également. |
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