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| Clichés des débuts de roman/texte | |
| | Nombre de messages : 763 Âge : 27 Localisation : Seoul Pensée du jour : 1011000011 Date d'inscription : 04/11/2017 | Agent Seven / Blanchisseur de campagnes Mar 28 Juil 2020 - 8:49 | |
| - s.tupido a écrit:
- Si vous voulez écarter les débuts géographiques et historiques des romans, vous supprimez d'un coup plus de la moitié de la fantasy.
Bon ben, au moins le mien est épargné! Moi, ça ne m'est jamais venu à l'esprit de faire ça. Par contre, je suis coupable du meurte en début de roman, ce qui est drôle parce que je n'en ai pas lu des tonnes qui commençait par ça (un dernièrement qui commençait par une scène d'enterrement, et c'est tout). |
| | Nombre de messages : 10 Âge : 72 Localisation : Madagascar Pensée du jour : La vie est une chose trop sérieuse pour la prendre sans humour. Date d'inscription : 26/07/2020 | vieille plume / Homme invisible Jeu 30 Juil 2020 - 8:00 | |
| Juste pour le plaisir, mais aussi pour en avoir des critiques, voici les premières lignes de mon dernier roman publié : Protagoras.
L'Irlandais venait de dépasser la côte - 640. Au bout de la corde, sa lampe se balançait comme une luciole en folie, explorant les parois du gouffre. Penché par dessus la maigre corniche du point - 484, Jacques Lemaire surveillait sa progression. Le treuil chuintait doucement, laissant couler le filin dans la pénombre du gouffre. Un léger choc sur la plate-forme, lui appris qu'Adriana venait de poser le pied derrière lui. - C'est étroit, dit elle en décrochant son mousqueton de la corde de descente pour le fixer aussitôt sur le filin que Greg avait pitonné contre la paroi. On ferra juste une étape ici, poursuivit elle, on ne peut rien stocker. Jacques approuva d'un hochement de tête. Toute son attention était concentrée sur la petite lumière, en bas, qui s'agitait comme un feu follet, et sur les mouvements du treuil qui déroulait inlassablement des mètres de corde vers cette obscurité hostile et qui semblait sans fond. |
| | Nombre de messages : 14938 Âge : 49 Localisation : Côte d'Or & d'Opale Pensée du jour : Confiance et longueur de Temps... Date d'inscription : 11/01/2013 | Séléné.C / La femme qui tomba amoureuse de la lune Jeu 30 Juil 2020 - 8:08 | |
| Juste pour le cas où ça intéresserait des gens (ce qui n'est pas certain, car le postage d'extraits ici me semble en interaction avec la discussion en cours et non spécialement à but de commentaire/avis) http://jeunesecrivains.superforum.fr/t55352-entraide-debuts-de-romans-extraits-et-avis-potentiels Et histoire de ne pas poster juste pour faire de la pub à mon topic.... je réponds un peu Je n'ai pas trop de "ah non pas ça" à propos des débuts sur leur contenu, car la forme joue beaucoup aussi. Je peux accepter un début "cliché" s'il est bien traité, et peut-être même y trouver du charme, mais si je tombe sur des phrases plates, tordues ou résonnant mal, alors c'est : beurk, je me barre. Les descriptions de personnage en début de roman sont difficiles à traiter avec originalité, donc je présume qu'on peut les placer dans les "à éviter", et de plus il vaut mieux les placer dans une scène plutôt qu'en description pure, mais si elle est rédigée de façon poétique ou que le personnage est très étrange (ou bien le lieu), alors pourquoi pas ? De même pour les scènes de meurtre ou autre fait important au scénario : il faut faire en sorte que le lecteur soit happé par la scène elle-même et ne grogne pas tout de suite "ah mais j'y pige rien à cette scène" ou "je m'en fous qu'on bute ce personnage, je le connais pas". - vieille plume a écrit:
- L'Irlandais venait de dépasser la côte - 640. Au bout de la corde, sa lampe se balançait comme une luciole en folie, explorant les parois du gouffre.
Penché par dessus la maigre corniche du point - 484, Jacques Lemaire surveillait sa progression. Le treuil chuintait doucement, laissant couler le filin dans la pénombre du gouffre. Un léger choc sur la plate-forme, lui appris qu'Adriana venait de poser le pied derrière lui. - C'est étroit, dit elle en décrochant son mousqueton de la corde de descente pour le fixer aussitôt sur le filin que Greg avait pitonné contre la paroi. On ferra juste une étape ici, poursuivit elle, on ne peut rien stocker. Jacques approuva d'un hochement de tête. Toute son attention était concentrée sur la petite lumière, en bas, qui s'agitait comme un feu follet, et sur les mouvements du treuil qui déroulait inlassablement des mètres de corde vers cette obscurité hostile et qui semblait sans fond. Un peu rude pour moi, les termes techniques dès la première ligne... Ca semble en cadre montagnard, mais comme je n'y connais rien au milieu de l'alpinisme, m'effraye un peu. Pas fan non plus des nom propres lâchés de but en blanc, mais comme je le pratique aussi, je ne peux pas refuser de le lire chez autrui. Cependant, il en apparaît un peu beaucoup à la fois, et j'espère qu'on apprend vite qui sont ces gens Bravo pour ton édition |
| | Nombre de messages : 1156 Âge : 33 Date d'inscription : 01/08/2020 | Grisebouille / Si c'est pas urgent, je le fais pas Dim 16 Aoû 2020 - 16:12 | |
| Je suis d'avis que tous les débuts se valent, tout dépend de comment c'est amené, c'est également une question de mesure et de diversité. On peut commencer par une brève description du temps mais si chaque chapitre commence par un bulletin météo, ça devient lourd. Le pire, je dirais que ce sont les débuts par une ligne de dialogue. Je trouve ça très abrupt personnellement mais certains adoreront. Pour exemple, une fois j'avais faire lire le début d'un roman à deux personnes différentes, l'un m'a dit "C'est pas bien de commencer par un dialogue, il faut commencer par planter le décor" j'ai changé en conséquence et l'autre m'a dit "J'aime pas quand on m'assomme avec une description dès le départ, je préfère rentrer dans le vif avec un dialogue". Ca dépend de la personnalité du lecteur, du style que l'on adopte soi-même et du genre de notre roman. Une petite phrase un peu pseudo philosophique peut faire son effet quand même Quand on pense aux intros les plus célèbres, je pense immédiatement "Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon" (Anna Karénine) et "Aujourd'hui, maman est morte, ou peut-être hier, je ne sais plus" (L'Etranger). L'intro de 1984 perso m'a marquée en bien, la façon dont le personnage principale décrit en quelques lignes le froid glacial, l'ambiance glauque et les odeurs bien miséreuses, je pense que c'est la meilleure des intros. |
| | Nombre de messages : 132 Âge : 27 Date d'inscription : 14/08/2020 | Warim / Barge de Radetzky Lun 17 Aoû 2020 - 10:34 | |
| Cette question de commencer par un dialogue ou non m'a embêtée autant que toi. J'ai entendu tout et son contraire, mais finalement j'ai l'impression que la mode du moment, c'est justement de commencer par un dialogue. Mode ou facilité je ne sais pas trop... J'ai écrit un livre pendant le confinement dans le cadre d'un concours et comme toutes les autres fois où j'avais écrit, le début m'a bien embêtée donc je l'ai écrit d'une manière puis laissé de côté. Mais alors à la correction ensuite, ça a été une galère... Je n'arrivais pas à me décider, dialogue ou pas dialogue ? La plupart des conseils sur internet me disent dialogue, parce que "ça accroche plus si tant est qu'on explique vite ce qu'il se dit", donc ça a été dialogue. Et même plus, ça a été :
"- Putain Camille ! Tu me fais chier !"
Super cliché non ?
Sinon, maintenant que j'ai pu y réfléchir un peu plus, je dirais que la qualité de l'incipit ne dépend pas tellement de son genre, mais plutôt de son entrée dans l'action. Que ce soit un dialogue ou une description, il est souvent intéressant de placer le début le plus loin possible dans l'histoire pour qu'elle nous embarque assez vite ! |
| | Nombre de messages : 1156 Âge : 33 Date d'inscription : 01/08/2020 | Grisebouille / Si c'est pas urgent, je le fais pas Lun 17 Aoû 2020 - 11:23 | |
| Tout dépend de la première impression que tu veux donner à ton roman. Si tu veux insister sur une relation conflictuelle entre deux persos parce que tu penses que cela sera moteur pour la suite de l'histoire, tu peux commencer par une ligne du style "Putain tu fais chier !"
Je dirais que les débuts par les dialogues n'en sont jamais réellement. Les lignes des dialogues ne sont en fait qu'une phrase d'accroche pour happer le lecteur parce que généralement juste après, on contextualise en disant "C'est untel qui avait prononcé ces mots. Il se tenait comme ceci et comme cela et s'il disait cela, c'est parce que..." |
| | Nombre de messages : 132 Âge : 27 Date d'inscription : 14/08/2020 | Warim / Barge de Radetzky Lun 17 Aoû 2020 - 11:41 | |
| - Citation :
- Je dirais que les débuts par les dialogues n'en sont jamais réellement. Les lignes des dialogues ne sont en fait qu'une phrase d'accroche pour happer le lecteur parce que généralement juste après, on contextualise en disant "C'est untel qui avait prononcé ces mots. Il se tenait comme ceci et comme cela et s'il disait cela, c'est parce que..."
Totalement d'accord, et ça revient à peu près au même que de donner une phrase un peu mystérieuse du genre de "Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon". Le résultat sur le lecteur est le même et il a souvent envie de lire au moins les quelques lignes qui suivent pour avoir l'explication de cette fameuse phrase ! |
| | Nombre de messages : 180 Âge : 29 Date d'inscription : 07/01/2018 | Pika / Tycho l'homoncule Jeu 12 Nov 2020 - 21:13 | |
| "J'ouvris les yeux quand sonna mon reveil."
Le debut reveil, j'ai du mal ^^
J'ai parfois supprime mes premiers chapitres d'introduction pour entrer directement dans l'intrigue, pour me rendre compte plus tard que l'introduction n'avait pas besion d'etre reportee a la suite du roman : elle etait inutile. C'est triste.
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| | Nombre de messages : 970 Âge : 26 Date d'inscription : 16/06/2019 | Yaëlle M. / Bile au trésor Mar 8 Déc 2020 - 19:46 | |
| Aha, d'où la petite remarque sur mon début ''réveil'', Pika.
Personellement, mes deux romans commencent soit par un oiseau qui s'adresse au lecteur soit par une ligne de dialogue (avec le mot Schtroumpf dedans).
En tant que lectrice, j'ai du mal avec les descriptions météorologiques et les grands exposés géopolitiques ... |
| | Nombre de messages : 4089 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Lun 4 Juil 2022 - 11:55 | |
| Perso, je sais qu'un livre sera mauvais s'il commence par une onomatopée. Un roman qui commence par - dring dring (le réveil, la sonnette, le téléphone) (variante : boum, paf...) Je juge direct que l'auteur–ice est immature et ne sait pas écrire. On observe à ce sujet, et non sans ironie, que la première phrase des "amants interdits" est : - Citation :
- On cognait à la porte. Violemment.
Ce qui est une autre manière de dire "boum boum boum". |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Lun 4 Juil 2022 - 12:39 | |
| J'aime bien ces listes, parce que si on agrège tous les débuts "interdits", on apprend qu'il ne faut pas : - commencer par décrire l'environnement immédiat ("Le soleil déclinait sur la vallée pendant que je remontais l'allée en silence"), - commencer par un dialogue ("J'ai trouvé ce que tu cherchais !" "Oh c'est super, mais le lecteur s'en fout, il ne sait pas encore qui on est" "Ben quand même, tu ne voudrais pas qu'on décrive notre environnement immédiat, non ? Ça fait cliché !"), - commencer par une phrase d'accroche mystérieuse ("ce jour là j'ai failli tuer maman; quoique ça n'aurait peut-être pas été une mauvaise idée"). - commencer par un personnage en pleine action ("La bombe explosa alors que j'étais en train de rouler à 140 sur le trottoir bondé, en plein pendant le carnaval. Les gens criaient, mais il fallait que je rattrape le méchant, qui était déjà en train de s'enfuir à bord d'une montgolfière") - commencer par un personnage qui se réveille ("Mon réveil sonna alors que j'étais en train de rêver ; je me levai et pris ma douche ; puis je m'habillai et pris mon petit déjeuner"). - commencer par un personnage qui décrit son état d'esprit ("Je n'ai jamais aimé les lundis matins pluvieux. C'est un jour qui me rappelle ce lundi matin d'octobre 1984 où mon lapi est mort d'une overdose de carottes"). Donc, arrivé là, on se dit "bon, on a décrit toutes les phrases d'ouverture possibles ou imaginables, il est donc impossible de commencer un roman par une phrase, donc, pas le choix, il faut commencer par une onomatopée". Et là tu débarques et tu rajoutes "les onomatopées sont interdites !" (edit : et je mets tout le monde au défi de trouver un livre qui a eu du succès et qui ne contient aucune considération météorologique dans les deux premières pages, ou au moins aucune description de l'humidité de l'air / de la température / de la luminosité / du bruit, si l'histoire débute en intérieur). |
| | Nombre de messages : 4089 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Lun 4 Juil 2022 - 12:53 | |
| Ah non, moi toutes les autres options ne me dérangent pas. Mais écrire DRING DRING en ouverture d'un roman, je sais que l'auteur·ice a 13 ans. Après, plus que des clichés, c'est peut-être des tropes ? (je ne sais pas traduire ce mot en français) Comme on voit sur le site TV tropes, chaque foutue action/interraction/dynamique dans chaque foutu film correspond à un trope. Tel monsieur Jourdain, nous utilisons des tropes sans le savoir. Ici il a été établi une liste de tropes d'ouverture de romans ; avec une notion de jugement personnel par dessus. C'est peut-être pas péjoratif à strictement parler, si on retire la partie jugement personnel. (nan mais les onomatopées, par contre, si. C'est naze) |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Lun 4 Juil 2022 - 13:04 | |
| Je crois que cliché = trope, sauf que, dans l'acception anglophone, le terme n'a pas forcément un sens péjoratif.
Oui, on en utilise tous et toutes, et d'ailleurs les lecteurs en attendent certains. Et les genres littéraires ne sont ni plus ni moins qu'un ensemble de tropes / clichés. |
| | Nombre de messages : 511 Âge : 38 Date d'inscription : 20/01/2013 | Verowyn / Gloire de son pair Lun 4 Juil 2022 - 14:35 | |
| En fait, en analyse littéraire, on parle de topos (pl. topoï) au sens de "configuration narrative récurrente", et c'est je pense ce qui correspond le plus au trope anglais : un motif qu'on analyse comme récurrent, sans que ce soit un critère de jugement.
Le cliché, avec sa connotation négative, serait plutôt ce que les anglophones désigne comme overused trope : c'est pas tant d'utiliser des méthodes/scènes/ressorts littéraires déjà connus le problème, mais de ne pas savoir suffisamment les adapter à sa sauce pour en faire quelque chose d'intéressant. |
| | Nombre de messages : 1392 Âge : 52 Pensée du jour : 100HO7+LHO+L100 Date d'inscription : 09/03/2019 | nuit2chine / Tentatrice chauve Mar 5 Juil 2022 - 9:11 | |
| - elopez7228 a écrit:
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Mais écrire DRING DRING en ouverture d'un roman, je sais que l'auteur·ice a 13 ans. (nan mais les onomatopées, par contre, si. C'est naze) Pour un album jeunesse, c'est grave ? snif :'( Mon univers s'écroule. |
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