Je peux percevoir l'intérêt qu'il y a à classifier ainsi ses personnages dans certains genres à tendance épique, comme le fantastique ou l'Heroic-fantasy.
Mais pour ma part j'aurais plusieurs objections à ce genre de procédures.
D'abord, enfermer les personnages dans des dualismes comme Bien-Mal et Juste-Injuste. Il va de soi que dans l'heroic-fantasy par exemple, j'ai l'impression que les bons et les mauvais sont (trop) souvent clairement identifiés. Mais personnellement, j'ai toujours trouvé ça chiant. L'absence de profondeur chez ce genre de personnages m'insupporte au plus haut point. Mais après c'est que mon avis ; en revanche, partant du principe que nul n'est méchant volontairement, j'aurais plutôt tendance à penser que poser le Bien et le Mal d'entrée de jeu, ça me paraît un peu dommage - même si l'auteur est le démiurge de son monde, et tout.
En plus, une véritable tension narrative peut naître à partir du moment où on n'oppose plus le Bien et le Mal, mais plutôt plusieurs conceptions du Bien, ou en tout cas plusieurs idéologies. Idem pour le Juste et l'Injuste ; et si vraiment un personnage devait en venir à se revendiquer du Mâââl absolu, essayer d'aller un peu plus loin que "c'est pour conquérir le monde" ou ce genre de choses.
Enfin et surtout - et là c'est moins personnel, pour le coup : dans la "vraie vie", personne n'agit de manière absolument cohérente à ses valeurs. Tout le monde finit par se planter, changer d'avis, évoluer, ou même agir sur des coups de tête ; or, la méthode présentée dans la vidéo ne laisse pas de place pour ça. Du coup le genre de méthode d'alignement dont parle la vidéo peut effectivement aider à déterminer des schémas de pensée chez les personnages (et encore, pour certains genres de romans exclusivement, à mon avis), mais elle perd tout intérêt si elle devient systématique.