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 Subjectivité de la narration à la 1e personne

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Mardi
   
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Mardi  /  Panda de Bibliothèque


Salut-bonjour ! Very Happy

Voilà, je suis en plein questionnement existentiel. J'ai cherché sur le forum si la question n'avait pas été déjà posée, mais je n'ai pas trouvé de réponse à ma question... d'avance, désolée si j'ai mal cherché !

Voilà donc le contexte : j'ai écrit un récit à la première personne, dont la narratrice est aussi le personnage principal. Elle vit donc l'histoire de l'intérieur, et le lecteur se voit obligé de lire l'histoire du point de vue de la narratrice. Dans ma conception, un récit à la première personne se fait selon le point de vue du narrateur-personnage, en prenant donc en compte sa propre subjectivité, ses ressentis, son histoire personnelle, ses qualités, ses défauts, son humour (ou son non-humour), ses folies, etc... Vous voyez ce que je veux dire.
Seulement, à la lecture de mon texte, beaucoup de commentaires déplorent certains défauts, illogismes, lourdeurs, etc... qui sont pour la plupart dus au fait que c'est ma narratrice-personnage qui raconte, et non pas moi, narrateur extérieur a priori neutre et omniscient (sans aller jusqu'à dire que si c'était moi la narratrice, il n'y aurait aucun défaut de ce type, mais la question n'est pas là :mrgreen: ).

Du coup, j'ai déjà posé la question sur mon fil de commentaires mais je souhaitais la soumettre à un plus grand nombre de personnes : la narration à la première personne doit-elle tout de même faire fi des côtés un peu trop extrêmes de la personnalité du narrateur et proposer quelque chose de suffisamment lissé pour s'adapter à la subjectivité de la majorité des lecteurs ? Si notre personnage-narrateur a un peu de mal à entrer dans certaines "cases", vaut-il mieux préférer une narration à la troisième personne ?
(cette question ne concerne pas un récit misant sur l'absurde ou le surréalisme, ou quoi que ce soit sortant un peu de l'ordinaire. Elle est applicable à un récit fantastique tout à fait classique).

Merci d'avance pour vos réponses et avis ! :squee2:
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Irvyn
   
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Irvyn  /  No fun allowed


Je vais peut-être paraître un peu abrupt, mais j'ai tendance à penser que tout, absolument tout, peut passer si la plume le permet. Je ne dis pas que la tienne manque de technique, pour ne t'avoir jamais lu, mais écrire dans un style particulier demande forcément plus de travail.
Ca n'a rien à voir avec le personnage en soi. Celui-ci peut être un enfant, un simplet voire un animal ou une intelligence artificielle : du moment que la plume sait s'adapter et lier cohérence et élégance, il n'y a plus aucune limite. Un auteur comme Céline me vient direct à l'esprit. Il a écrit pas mal de récits sous le point de vue de personnages pas très intellectuels, avec un vocabulaire familier et limité, tout en réussissant à donner une sacrée poésie à sa prose. Mais les exemples sont facilement trouvables chez d'autres auteurs et notamment tout ce qui est roman épistolaire.
Pour faire simple, même les maladresses de tes personnages, tu peux parvenir à les rendre gracieuses sur le style, la manière de les écrire. Après certes, ça demande un travail de recherche en amont et une certaine dose d'expérimentation, comme beaucoup de choses. Razz
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fleur-de-lyss
   
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Salut!

Je rencontre un peu le même problème dans mon roman actuellement. J'ai reçu un gros lot de commentaires (dix d'un coup) où on déplore des problèmes de logiques et autres. On me dit que je devrais travailler le "show don't tell", sauf que dans ma vision c'est très précisément ce que je fais: le discours de la jeune femme est une trace de sa personnalité qui demande d'être appréhendé, pas à être pris comme tel.

Bref, pour ma part, j'ai augmenté les dialogues, ça a levé les principaux problèmes, je pense Smile
 
Mardi
   
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Mardi  /  Panda de Bibliothèque


Nordgia : ça ne me semble pas abrupt Wink ça me semble même tout à fait pertinent. C'est ainsi que j'avais tendance à penser la chose, mais j'ai été prise d'un doute. C'est compliqué de s'évaluer soi-même et de relever ce qui va et ce qui ne va pas dans un texte dans lequel on a passé des dizaines - des centaines parfois ! - d'heures. Ce sont justement les défauts et les maladresses de mon personnage qui semblent poser problème. Ils ne sont peut-être pas en accord avec la façon dont je l'ai présentée. Pourtant ils le sont avec la façon dont je l'ai imaginée... Pas simple de lier les deux pour en faire quelque chose de cohérent !
Mais je vais y travailler. Ta réponse me rassure ; je ne voyais pas ce texte écrit à la troisième personne...

Fleur-de-lyss : j'ai toujours du mal à faire la distinction théorique entre "show" et "tell"... Pour "montrer" quelque chose à l'écrit, il faut bien le "dire" à un moment, non ? ^^ Mais je comprends ton problème : quand dans ta tête tout est logique, tout est clair, mais que vu de l'extérieur ce n'est pas perçu comme tu le souhaiterais... A la fois perturbant et frustrant ! Mais ce qui est intéressant c'est aussi de chercher comment améliorer son texte et de s'améliorer grâce à ça ! Smile

Merci pour vos réponses. D'autres avis sont bienvenus quand même ! Very Happy


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Irvyn
   
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Irvyn  /  No fun allowed


Citation :
j'ai toujours du mal à faire la distinction théorique entre "show" et "tell"... Pour "montrer" quelque chose à l'écrit, il faut bien le "dire" à un moment, non ?

La différence réside dans la manière d'appréhender une scène. Ce que la règle dit, c'est de ne pas se contenter d'écrire une scène, mais de permettre au lecteur de s'y plonger et de ressentir l'action.
Exemple tout con : les émotions. Au lieu de dire "Truc ressentit une grande frayeur", préférer "Le cœur de Truc se souleva d'horreur". On n'est pas dans l'observation, comme si tu avais un type assis à côté de la scène qui se contente de résumer ce qu'il voit. Dans la seconde proposition, tu es à l'intérieur du personnage et tu montres les effets de la peur sur lui.
De même, si tu as une scène de combat un peu extérieure, au lieu de l'expédier en sortant un "Un combat avait lieu non loin", tu écriras plutôt "L'éclat des lames qui s'entrechoquaient résonnait depuis la chambre voisine."
En bref, tu ne dis pas qu'il y a un combat, tu le montres directement par des moyens visuels, sonores et j'en passe.
Tu vas naturellement développer beaucoup plus tes idées et tes actions, en permettant au lecteur d'y prendre part là où, avec le "tell", il se contenterait d'avaler les informations l'une après l'autre.
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la petite chose
   
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J'écris beaucoup en discours interne.
Il faut absolument alterner le rythme, sinon c'est imbuvable.
Des paragraphes pas trop long.
Des dialogues.
Du rythme plus ou moins marqué selon les passages...
Bonne chance
Si tu veux je t'envoie un extrait de mon texte, pour que tu vois d'un regard extérieur ce que tes lecteurs peuvent te reprocher (peut-être)
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Nordgia a écrit:
De même, si tu as une scène de combat un peu extérieure, au lieu de l'expédier en sortant un "Un combat avait lieu non loin", tu écriras plutôt "L'éclat des lames qui s'entrechoquaient résonnait depuis la chambre voisine."
En bref, tu ne dis pas qu'il y a un combat, tu le montres directement par des moyens visuels, sonores et j'en passe.
Tu vas naturellement développer beaucoup plus tes idées et tes actions, en permettant au lecteur d'y prendre part là où, avec le "tell", il se contenterait d'avaler les informations l'une après l'autre.

Merci pour cette explication
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Mardi  /  Panda de Bibliothèque


Merci Nordgia, dit comme ça, c'est beaucoup plus clair ! ^^ Il faut que je relise mon texte en gardant cette idée en tête.

Pourquoi pas La Petite Chose, je veux bien ! Smile

Je crois que mon plus gros problème est que j'ai tendance à faire parler ma narratrice comme elle pense spontanément les choses, mais dans un récit au passé sur lequel elle est supposée avoir un minimum de recul, ça ne colle pas, forcément.
C'est cette histoire de technique qui m'a fait réaliser ça. Je n'ai effectivement aucune technique : je n'ai jamais eu l'occasion de la développer, n'ayant jamais eu de regard extérieur sur mes textes auparavant ! ^^
J'ai de quoi bosser, maintenant Razz


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"La subjectivité de la majorité des lecteurs" me semble se rapprocher de l'objectivité.
Ma gêne portait exclusivement sur la personnalité de ton personnage principal et narrateur. Je lui trouve des pensées et raisonnements absurdes, objectivement. Le fait que ce soit sa personnalité me suffit mais, jusqu'à maintenant, elle a tendance à desservir le récit, à mon sens. Après peut-être que cette absurdité est nécessaire dans les chapitres suivants donc, dans le doute, je te fais confiance.

Edit : je ne lis les commentaires que maintenant. Ma gêne trouve son origine dans le "tell" du "show don't tell" évoqué par Fleur-de-Lyss.

"Je crois que mon plus gros problème est que j'ai tendance à faire parler ma narratrice comme elle pense spontanément les choses, mais dans un récit au passé sur lequel elle est supposée avoir un minimum de recul, ça ne colle pas, forcément."
Bon diagnostic.
 
Mardi
   
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Non, l'absurdité n'est absolument pas nécessaire Wink Au contraire, comme tu le dis, ça dessert de toute évidence mon texte. Ce que je ne parvenais pas à voir avec le nez collé dedans ^^ (je pense qu'on rencontre presque tous ce problème à un moment où à un autre, et que savoir se distancier de ses écrits s'apprend...)

Je pense en effet avoir compris le problème. Je pense déjà à la façon dont je vais rectifier le tir, en espérant que ce sera le bon remède. En partie grâce à tes commentaires, donc merci encore Very Happy


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Suny je t'ai envoyé en mp, comme promis...
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