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| Comment réussir les descriptions à la 1ère personne ? | |
| | Nombre de messages : 178 Âge : 49 Localisation : in a bar under the sea Pensée du jour : Pseudo : Blanche de Saint-Cyr Date d'inscription : 06/09/2012 | caropoukontli / Tycho l'homoncule Mar 6 Mar 2018 - 17:00 | |
| Bonjour, Dans mon roman, ma narratrice (=personnage principale) s'exprime à la 1ère personne et je peine à introduire les descriptions de lieux et personnages. En effet, ça ne fait pas naturel de décrire soudain sa mère ou le canapé dans lequel on s'assoit tous les jours, comme ça, sans raison. Dans un texte plus ancien, ma narratrice était dessinatrice, du coup elle posait un regard artistique sur son environnement, ce qui justifiait les descriptions. Mais bon, je peux pas le refaire à chaque fois ! Pire, comment la faire se décrire elle-même en évitant le cliché du personnage qui se regarde dans le miroir ? Sauf à adopter un ton humoristique où la narratrice prend le lecteur à témoin et l'interpelle directement, mais ça ne colle pas avec le genre de mon texte. Et vous, comment vous vous en sortez ? Merci d'avance de partager vos astuces avec moi. |
| | Nombre de messages : 3794 Âge : 48 Localisation : Suisse Date d'inscription : 19/10/2014 | Florence_C / Sang-Chaud Panza Mar 6 Mar 2018 - 17:06 | |
| Je dirais qu'il faut éviter les portaits et distiller l'info. C'est moche mais : "Elle me fixa de ses yeux marron si semblables aux miens." |
| | | Invité / Invité Mar 6 Mar 2018 - 17:12 | |
| Je dirais que la première personne est un faux problème ! Quand tu as envie de décrire une chose, tu peux tout à fait t'affranchir de la première personne. - À la recherche du Temps perdu:
Je m’amusais à regarder les carafes que les gamins mettaient dans la Vivonne pour prendre les petits poissons, et qui, remplies par la rivière, où elles sont à leur tour encloses, à la fois « contenant » aux flancs transparents comme une eau durcie, et « contenu » plongé dans un plus grand contenant de cristal liquide et courant, évoquaient l’image de la fraîcheur d’une façon plus délicieuse et plus irritante qu’elles n’eussent fait sur une table servie, en ne la montrant qu’en fuite dans cette allitération perpétuelle entre l’eau sans consistance où les mains ne pouvaient la capter et le verre sans fluidité où le palais ne pourrait en jouir.
S'il s'agit d'un personnage tu peux t'en sortir avec facilité également : "On sonna à la porte. J'allai ouvrir et tombai nez-à-nez avec Monsieur X. C'était un homme qui pouvait avoir la quarantaine environ, avec des yeux blablabla..." Glisser de la première à la troisième personne t'est permis, je pense que tu te poses de bonnes questions mais qu'elles te brident trop :] |
| | Nombre de messages : 178 Âge : 49 Localisation : in a bar under the sea Pensée du jour : Pseudo : Blanche de Saint-Cyr Date d'inscription : 06/09/2012 | caropoukontli / Tycho l'homoncule Mar 6 Mar 2018 - 17:25 | |
| - Akëdysséril a écrit:
- Je dirais que la première personne est un faux problème ! Quand tu as envie de décrire une chose, tu peux tout à fait t'affranchir de la première personne.
Glisser de la première à la troisième personne t'est permis, je pense que tu te poses de bonnes questions mais qu'elles te brident trop :] Merci ! C'est fou comme je ne le remarque pas dans les livres que je lis, alors que ça me bloque totalement à l'écriture. |
| | Nombre de messages : 420 Âge : 30 Localisation : Nice Date d'inscription : 22/11/2017 | Guther / Pour qui sonne Lestat Mer 7 Mar 2018 - 11:05 | |
| A la première personne, il est assez facile de se dire qu'un élément, une personne prend le temps d'observer attentivement quelque chose, même si ça ne dure que quelques secondes. Je prends un de mes exemples (j'écris aussi à la 1ere personne) Pour une scène qui concerne directement la personnage : - Citation:
- Citation :
- J’étirai mes jambes et m’avachis un peu sur ma chaise. Je voulais ne penser à rien en cet instant, uniquement profiter de l’instant présent. Mes mèches blondes pendaient devant mon visage, venant effleurer mes yeux de temps à autre, que je fermai d’ailleurs pour savourer la douceur de la fin d’après-midi, la brise légère qui venait me caresser les joues, les rayons d’un soleil timide zigzaguant entre les nuages du ciel parisien. Il ne manquait à ce tableau qu’un peu de silence, mais dans n’importe quelle artère de cette ville, c’est un luxe qu’on ne peut demander si on est installé en terrasse. Mais qu’importe. Je desserrai le noeud de ma cravate légèrement et poussai un long soupir de soulagement avant d’entendre, venant de ma gauche.
« Visiblement, la vie semble belle de ce côté. Je me trompe ? »
Je me retournai, pour voir d’où provenait la voix. Il s’agissait de celle d’un homme en costume cravate. Ses cheveux blond platine taillés presque trop nettement s’alignaient parfaitement avec son visage anguleux. Tout chez lui semblait avoir été dessiné au crayon, que ce soit les lignes de sa mâchoire, son nez aquilin, les bribes à côté de ses yeux bleus, même le lobe des oreilles qui s’échappaient de sa tête, comme des antennes satellites souhaitant capter un quelconque signal. A en juger par les quelques rides très légères qui commençaient à parsemer son front et ses joues, il devait avoir entre trente-cinq et quarante ans maximum. Avec un léger sourire, je lui répondis calmement.
Je pense pas que mes 2 descriptions soient mal placées, ni mal intégré. De ce que j'ai voulu écrire, c'est juste une femme qui, d'abord, savoure une situation plutôt tranquille, puis analyse rapidement un homme qui l'interpelle |
| | Nombre de messages : 1491 Âge : 41 Date d'inscription : 13/02/2018 | Emma Sages / Roland curieux Mer 7 Mar 2018 - 13:08 | |
| Pour moi aussi, à la première ou à la troisième personne, c'est du pareil au même, je ne me pose pas vraiment de question en fait.
Du moins, pour les descritions des protagonistes ou de l'environnement extérieurs au personnage qui parle à la première personne. Pour les descriptions de ce dernier, c'est un peu plus délicat il me semble et il vaut mieux distiller les éléments descriptifs petit à petit, de manière un peu subtile , un peu comme dans l'exemple de Florence ou de Guther ("mes mèches blondes"). |
| | Nombre de messages : 2075 Âge : 33 Localisation : Entre deux eaux. Pensée du jour : ♫ Date d'inscription : 08/01/2011 | @now@n / @n, bête @lph@ Mer 7 Mar 2018 - 13:51 | |
| Après tous ces bons conseils d'autres personnes, une proposition des plus lourdes serait de donner systématiquement une raison à ta narratrice de penser à son apparence, à l'apparence des autres, ou au décor. Parce que c'est vrai que notre monologue interne naturel s'amuse rarement à prendre une pause pour dépeindre notre environnement. (Enfin, le mien en tout cas. Pas que je veuille faire de mon cas particulier une généralité.)
C'est très ennuyeux à faire.
"Bordel, mes racines sont déjà blanches. J'avais pris quoi comme nuance la dernière fois, "Abricot" ou "Ambre" ? De toute façon y a rien qui s'accorde avec mon roux naturel."
"Il enfonça ses ongles dans l'accoudoir de mon canapé et je poussai un hurlement. Je n'ai pas cramé un demi-salaire dans un sofa en cuir blanc pour me le faire bousiller par le premier venu !"
Je tiens un blog d'écriture |
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