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 L'écriture inclusive

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Pasiphae
   
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Je ne sais plus où j'ai vu ça, mais l´essai Ne suis-je pas une femme ? de Bell Hooks (une Afroféministe américaine) a été traduit aux éditions Cambourakis en écriture inclusive !

edit : note à moi même, parler de Susan Howe pour rebondir sur ce que tu dis Aomphalos
 
Aquae
   
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Valéry K. (si tu repasses par là ^^) : c'est de cet article dont tu voulais parler ?

Brutu : il me semble que la règle du masculin qui l'emporte sur le féminin a été décidée pour des raisons politiques plus que linguistiques. L'écriture inclusive s'inscrit dans le même cadre. Il s'agit de revenir sur une loi qui invisibilisait les femmes au cœur de la langue...
Alors oui, cela pose des questions linguistique. Mais franchement, le pronom "il", même si on le désigne comme un pronom neutre en grammaire, reste l'outil de cette invisibilisation et ce n'est pas évident de le considérer comme un neutre et rien d'autre. Je ne sais plus comment on m'a expliqué cette règle (du masculin qui l'emporte) à l'école mais je peux te dire que, petite, j'ai demandé un bon nombre de fois à des adultes de m'expliquer pourquoi c'était comme ça, pourquoi on disait toujours "ils" pour désigner un groupe de neuf femmes + un homme. S'entendre répondre "c'est comme ça et c'est tout" (personne dans mon entourage n'était capable de m'expliquer qu'il s'agissait d'un pronom neutre ; et je me souviens encore du sourire narquois de mon grand-père, qui pour le coup voyait ce pronom comme un masculin et non pas comme un neutre : comme quoi ça n'a rien d'instinctif, et on peut très facilement l’interpréter comme ça nous arrange) était plus que frustrant, mais bref. Au fond de moi, même si aujourd'hui je suis capable de comprendre ce "il" comme un pronom neutre, ce n'est pas ainsi que je le ressens. Je ne pense pas être la seule dans ce cas...
Tu pourras me répondre que c'est une question d'éducation, de la façon dont on l'explique aux enfants, mais je ne suis pas sûre que ça suffise, même si j'aimerais bien. Peut-être simplement à cause de la ressemblance évidente entre le "il" neutre et le "il" masculin. Sans forcément s'en rendre compte, on associe les deux.
EDIT : rien que la façon dont on nomme cette règle ("le masculin l'emporte sur le féminin") est assez révélatrice de cette fausse neutralité, en fait.
(Pardon pour le HS par rapport au sujet de départ, Mika, j'avais juste besoin de dire ça  Embarassed )

Sinon je suis tout à fait d'accord avec ce que disait Lo.mel Smile Finalement la langue évolue avec la multitude de nos choix personnels vis-à-vis de ce qu'on nous a appris, et c'est l'usage qui imposera ou non l'écriture inclusive.

Mikaroman a écrit:
Du coup je me demande, dans votre perception des choses, si ce type d'écriture augmente les possibilités de la langue ou les réduit.

En ce qui me concerne, j'aurais tendance à trouver qu'elle n'empêche pas de penser les concepts, mais qu'elle permet de lever des ambiguïtés en précisant quand le sexe ou le genre est signifiant et quant il ne l'est pas
J'avais entendu parler d'un roman (je crois que c'était Rien ne nous survivra, de Maïa Mazaurette, mais je dis peut-être une bêtise) rédigé à la première personne de telle sorte qu'on ne puisse jamais deviner si ce "je" était un homme ou une femme, grâce à des choix d'adjectifs épicènes, par exemple. J'avais essayé ça en écrivant plusieurs textes et ce n'était pas si compliqué qu'on l'imagine, mais je perdais parfois en précision en étant réduite à utiliser un mot plutôt qu'un autre. Finalement l'écriture inclusive permet la même chose, mais sans avoir à se casser la tête pour trouver des adjectifs épicènes, et sans perte de précision ^^ Blague à part, je pense que c'est en l'utilisant qu'on en découvrira toutes les richesses. Au-delà de la dimension féministe, on peut la voir comme un nouveau terrain de jeu...


Dernière édition par Aquae le Dim 5 Nov 2017 - 0:35, édité 2 fois
 
Hiver
   
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ca faisait quelques jours que je cherchais comment lancer le sujet
qui était en fait déjà lancé scratch
 
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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Parlant de ressenti, et comme pas mal de filles et de femmes, je me sens plus incluse par l'écriture inclusive que par l'autre. Plus respectée, plus prise en compte. On sort un peu du "deuxième sexe", quand on nous fait apparaître, et qu'est-ce que ça soulage !

Pour reprendre sur Susan Howe ; il s'agit d'une poétesse et universitaire américaine et je suis en train de lire Mon Emily Dickinson, essai poétique dans lequel elle interroge l'écriture d'une autre Américaine pour mieux comprendre la sienne (sont d'ailleurs citées d'autres autrices, telle George Eliot, Gertrude Stein ou Elizabeth Barrett Browning). Et je trouve qu'elle dit des choses extrêmement intéressantes sur le rapport à leur langue que peuvent avoir des femmes qui se placent face à un patrimoine littéraire masculin, à des codes linguistiques édictés par des hommes, et par l'impossibilité d'accéder à la "bonne culture de base" à laquelle pouvaient accéder leurs homologues mâles.
Je vais citer deux extraits qui me parlent, mais n'étant qu'au début de l'essai, il est tout à fait possible qu'elle dise d'autres choses pour enrichir l'aspect soulevé (je mets en gras les passages les plus marquants) :


Susan Howe, p. 33-34 a écrit:
Emily Dickinson et Gertrude Stein comptent de toute évidence parmi les précurseurs les plus novatrices de la poésie et de la prose modernistes, et pourtant jusqu'à aujourd'hui les critiques les plus influents, de Harold Bloom à Hugh Kenner, persistent à omettre leur nom et à faire comme si leur œuvre n'existait pas. Pourquoi ces deux exploratrices étaient-elles des femmes, pourquoi étaient-elles américaines : voilà deux questions trop souvent oubliées dans la propension au détail biographique qui étouffe "amoureusement" leur voix. (...) Répétition, surprise, allitération, rimes et rythmes irréguliers, dislocation, déconstruction. Afin de rendre sa clarté originelle à chaque mot réduit à ses composants essentiels, ces deux femmes les libérèrent du poids de la tradition littéraire européenne. Adoptant des stratégies anciennes, elles les révisèrent et les réinventèrent.
Emily Dickinson et Gertrude Stein menèrent également une enquête aussi habile qu'ironique sur le système patriarcal régnant sur l'histoire littéraire. Qui réglemente les questions de grammaire, de syntaxe, de connexion et de connotation ? À qui appartient l'ordre enfermé dans la structure d'une phrase ? Quel mécanisme interne actionne les ressorts et les rouages du Discours ? Suivant des voies très différentes, le contrepoids exercé par l'œuvre de ces deux femmes permet de s'avancer jusqu'aux limites mal définies de la communication écrite.

Susan Howe, p. 50 a écrit:
Emily Dickinson s'empara des miettes de son enseignement "supérieur" réservé aux femmes que rejetait un nombre croissant de ses contemporaines les plus brillantes ; elle les combina à un appétit vorace et "malséant chez une femme" pour des lectures hors norme, puis fit fructifier cette combinaison. Elle élabora une forme poétique nouvelle à partir du sentiment fragmentaire de demeurer à jamais aux confins de l'intellect, là où des voix masculines pleines d'assurance proféraient un discours séduisant et inaccessible, remontant à travers l'histoire jusqu'à l'anagogie primitive. En utilisant des éléments de géométrie, de géologie, d'alchimie, de philosophie, de politique, de biographie, de biologie, de mythologie et de philologie rapportés d'un territoire étranger, une femme "protégée" eut l'audace d'inventer une nouvelle grammaire enracinée dans l'humilité et l'hésitation. HÉSITER, du latin, qui veut dire coller. Bégayer. Se retenir dans le doute, avoir du mal à parler. "Il peut s'interrompre mais il ne doit pas hésiter" – Ruskin. L'hésitation décrivait une boucle qui encerclait tout le monde en cette période pleine de certitudes marquée par l'agressivité de l'expansion industrielle et la brutalité de l'édification des empires. Hésitation et séparation. La guerre de Sécession avait scindé l'Amérique en deux. Lui pouvait s'interrompre, Elle hésitait. La séparation des sexes, des races, des espaces, est au cœur de la Définition. Éternelle et tragique – si l'on se soucie de la Réalité la plus profonde, ce monde de l'imagination est-il le même pour les hommes et pour les femmes ? Lorsque nous hésitons et gardons le silence, quelle voix vient à notre rencontre ?

(on notera que dans la dernière phrase, le "nous" désigne les femmes qui écrivent ; Susan pense une communauté de femmes en écriture, ce qui est, je trouve, une très belle image)

Si je reprends et mets en réseau tout cela, pour Susan Howe, la langue et la manière dont elle a été travaillée et instituée est masculine. Les femmes ne peuvent donc pas posséder la belle manière souple dont les hommes s'approprient la langue (nous parlons bien d'écriture), puisqu'ils en héritent aussi sûrement qu'ils ont longtemps hérité des terres et des titres. Les femmes sont pourtant obligées de composer avec cette langue sans lui appartenir : elles lui restent marginales, mais par un effort de recomposition et d'écriture, elles se donnent le droit de bouleverser la syntaxe plus qu'aucun homme n'eût osé le faire (on ne trahit pas la langue-mère si facilement, mais on peut se rebeller contre la langue paternelle).
(edit : si les femmes restent encore aujourd'hui dans les marges de la langue des hommes, ce n'est plus parce qu'elles n'ont pas accès à l'éducation lettrée humaniste des jeunes garçons, mais parce qu'elles ne peuvent se reconnaître dans des modèles d'écrivaines ou de poétesses, et que leur confiance dans leur propre capacité d'écrire est brisée dès le plus jeune âge, en grande partie à cause du canon scolaire)
C'est ÉVIDEMMENT, dans une certaine mesure, une vision poétisée et mythique de l'héritage et du rapport à la langue, mais elle ne me semble pas du tout inintéressante si on la met en rapport avec toute la littérature francophone, la négritude, et ces problématiques qui ont traversé le rapport à la langue française pour des peuples dominés.

Et cela me fait penser à ce que dit Virginia Woolf, dans L'Art du roman il me semble : elle en appelle à une littérature qui soit véritablement féminine, puisque les livres des femmes sont, pour elle, trop souvent une imitation mauvaise et naïve de ceux des hommes. Il faut donc créer une matière littéraire nouvelle (pas seulement une langue, mais aussi des codes narratifs et poétiques), pour qu'enfin les femmes entrent en littérature. On a là une vision différentialiste : Woolf est de son temps, et ne dit pas un seul instant que les hommes et les femmes sont les mêmes créatures. Pour elle, les différences sont évidentes, mais elles ne doivent pas générer d'inégalités, ni de différence de valorisation. Les femmes doivent donc créer une littérature, égale qualitativement à celle des hommes, mais qui leur ressemble.

On peut difficilement suspecter Susan Howe, femme de notre siècle, d'être différentialiste comme l'était Woolf ; mais les similitudes sont intéressantes si on tient compte que de toute façon, les femmes sont pour l'instant élevées en aliénées, et forgées comme telles, et que leur littérature doit forcément refléter cela.

Toute cette longue mise en bouche pour en venir là : l'écriture inclusive me semble, pour ce qui nous concerne écrivain-e-s, mais aussi pour les femmes francophones, une manière de désaliéner notre rapport à la langue, d'entrer en grammaire. Howe m'a aidée à penser ça (merci, Susan !)

Après cette logorrhée indigeste, et probablement pas très rationnelle, je suis à votre écoute !
 
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C'est imaginaire, c'est de l'imagination, un fantasme, un mirage, il n'y a jamais eu de deuxième sexe ! Tenez : les femmes vivaient bien mieux ... avant ! Oui, avant - c'était mieux avant. Laughing

À quoi bon vouloir avilir les femmes jusqu'à la lecture des journaux, à la politique, et pire encore ... à la culture. Nietzsche parlait si bien naguère de la femme commis qui pointe le bout de son nez dans l'Europe industrielle.

J'ai plutôt l'impression, avec un peu de recul, que les femmes veulent imiter les hommes pour brouiller les cartes et faire tourner le monde en bourrique. Sauf que, au lieu de s'inspirer de ce il y a vraiment de très supérieur chez l'homme supérieurement supérieur, c'est-à-dire sa capacité à sa déraciner de ses instincts, que l'on pourrait appeler proprement sa volonté (au sens de Vouloir général, et non pas de velléités), cette volonté ratio-irrationnelle, d'une multiplicité de fins sans fin, bref, au lieu de s'inspirer de l'intellect, qui est la cime de l'homme, le pôle positif, les femmes se tournent généralement, par facilité ou par avachissement, vers ce qu'il y a de plus bas et laid chez lui, à savoir la racine de l'homme, soit donc ses instincts - par exemple sa sexualité, le pôle négatif. De sorte qu'on se retrouve au XXIe siècle, là, avec sur France 2 une émission consacrée au clitoris, laquelle enseigne doctement, que par cet instrument bizarre, les femmes aiment le sexe et qu'elles veulent par suite du plaisir, ou encore avec un 20h sur France 2 de notre aimée Anne-Sophie Lapix, où l'on nous répète à cor et à cri qu'il ne faut pas harceler les femmes. Comprenez aussi : ne pas harceler les femmes, être bien gentils, honnir la violence. Voilà leur grande morale : c'est méchant d'être méchant, c'est gentil d'être gentil, le bien c'est bien et le mal c'est mal.

Ah, mon malheur ! Les bas-bleus ! L'écriture inclusive n'est qu'un épiphénomène.


Dernière édition par Kalos le Dim 5 Nov 2017 - 2:44, édité 4 fois
 
Aquae
   
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Brutu : je comprends tout à fait ton point de vue et ce qui te dérange, hein Smile Mais puisqu'on parle de grammaire et linguistique : est-ce que ce pronom est clairement défini comme un neutre ? Parce que ça ne me semble pas si évident que ça...
Quand on dit quelque chose comme "il pleut", "il y a du soleil", "il est midi" : là d'accord, c'est bien un neutre.
Mais dans la phrase "ils iront voter dimanche prochain" en parlant de citoyens hommes et femmes, ça me dérange que les femmes soient invisibilisées par le pronom, et il me semble qu'avant d'être neutre il reste masculin. Par curiosité j'ai regardé dans deux dicos différents que j'avais chez moi (le petit Robert de 1990 et le petit Larousse 2011, ils n'ont de "petit" que le nom) : ni l'un ni l'autre ne mentionne le fait que le pronom "ils" peut inclure des femmes. C'est quand même un peu embêtant.
Alors oui, évidemment, tout le monde aujourd'hui sait que ce "ils" est ambigu, qu'il peut désigner un groupe d'hommes et de femmes. Mais finalement, à moins de le préciser, ou à moins que le contexte soit évident, impossible de savoir qui se cache vraiment derrière ce "ils". En fait, savoir que ce pronom peut être neutre ne règle pas le problème de l'invisibilisation des femmes, ne serait-ce qu'à cause de cette ambiguïté. L'écriture inclusive a ce double mérite de gagner en précision et de nous redonner une visibilité (coucou, nous aussi on va voter).

Bref, donc voilà la question que je voulais poser : est-ce que c'est seulement une question d'ignorance ou est-ce qu'il n'y a pas autre chose qui est à l'origine de ce ressenti ?
L'air de rien, la langue n'échappe pas aux manipulations idéologiques.


Merci pour ce partage Pasiphae ! Ça donne bien envie d'aller jeter un œil à cet essai Smile
 
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http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/11/21/le-premier-ministre-edouard-philippe-decide-de-bannir-l-ecriture-inclusive-des-textes-officiels_5218122_823448.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook
 
Shub
   
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L'art, la culture et la littérature comme la langue sont porteurs (ses) et témoins de l'histoire , des colonisations et invasions et occupations passées. C'est inévitable.
Lorsque Michel-Ange a peint le plafond de la chapelle Sixtine au Vatican, on voyait le sexe des anges  qu'il a peint en clair et un pape plus tard a décidé que c'était indécent et a demandé aux peintres de recouvrir leurs parties intimes d'un voile pour les masquer. La nudité a fait l'objet de polémiques de censures sans parler d'Olympia de Manet ou l'origine du monde de Courbet et de bien d'autres... La liberté guidant le peuple de Delacroix représente une femme aux seins nus arborant fièrement le drapeau tricolore symbole de liberté, égalité, fraternité comme quoi la nudité féminine peut être un symbole pour beaucoup de choses.
Quant à la langue, la langue française la notre elle est pleine de mots anglais, arabes, espagnols, italiens.
Arabismes, italianismes, anglicismes aussi germanismes et d'autres sans compter les argots de type SMS ou autres: va-t-on décider de supprimer tous ces mots parce qu'ils témoignent d'une période d'invasions, d'oppressions, de domination de la Gaule par d'autres pays et cultures ? Les mots d'argots ou issus de l'argot parce qu'une langue est vivante et évolue au fil du temps et de l'histoire?
En dehors de cet aspect historique sur lequel on peut polémiquer et discuter pendant des pages, il y a un aspect pragmatique: 300 enseignantes de l'Education Nationale ont décidé de ne plus enseigner cette règle à leurs élèves, le masculin l'emporte sur le féminin. Conséquence? Une flopée de lycéens et étudiants vont être paumés lors de l'écriture de mémoires, de dictées, d'examens et plus tard de CV.
Déjà que les enseignants se plaignent du fait que les élèves font de nombreuses fautes en français dans leurs dictées et dissertations!!
Pour les employeurs, à partir de 3 fautes d'orthographe ou de grammaire dans leur CV, ils jettent leurs CV à la poubelle et n'examinent plus leur candidature.
Tout cela me paraît d'un maximalisme pouvant avoir des conséquences plutôt néfastes pour notre langue qui a déjà la réputation d'être compliquée grammaticalement (ce que disent les étrangers qui apprennent le français) même si l'intention paraît politiquement juste. Si on suit cette logique a priori défendable d'égalitarisation homme-femme dans la langue,  on devrait supprimer aussi des mots comme pédés, youpins, bicots, négros sans parler des autres qui témoignent d'antisémitisme, de racisme, d'homophobie etc.
Il y a eu tout un débat sous Hollande qui voulait bannir le mot “race“ qui se trouve dans la Déclaration des Droits de l'Homme, la première celle établie sous la Révolution française.
 
Silence écrit
   
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Silence écrit  /  Péril 666


Sauf que là on ne parle pas de "supprimer" quoi que ce soit. Tous tes exemples de suppression, en effet, appauvriraient la langue française, ce que l'écriture inclusive ne fait en aucun cas.

Smile
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Liam Daläa
   
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Ca ne sert à rien d'être contre une forme écriture.
Chacun chacune devrait être libre d'écrire comme il ou elle le veut.
C'est la liberté d'expression !

'Faut choisir la forme d'écriture la plus en accord avec nos valeurs, changer nos valeurs, si nécessaire.
Et surtout : observer. Car notre langue a plus de contrôle sur nous que nous en avons sur celle des autres.
https://linktr.ee/guilhemdedesencerclement
 
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Ça me fait rire ces conservateurs qui sont favorables à l'évolution des choses, mais pas plus loin qu'à travers l'histoire, et qui se trouvent toutes sortes d'excuses pour les maintenir coûte que coûte en l'état.
 
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Concernant la décision relayée par l’article du Monde, je comprends bien tous les griefs à son encontre, mais quelque part est-ce que ce n’est pas assez logique de ne pas appliquer cette écriture dans des textes officiels alors qu’elle-même n’a rien d’officiel — et même a été taxée de « péril mortel » par l’Académie Française ? Laughing

Je trouve ça cohérent et plus que défendable. Il faut d’abord faire bouger les choses en amont si besoin, auprès des instances ayant autorité, pour que l’ensemble ait une véritable légitimité à mon avis. Et peut-être réfléchir aussi à d’autres possibilités — j’entends : sans partir du principe que l’écriture inclusive est à bannir pour l’éternité ou au contraire la seule issue salvatrice pour l’égalité, ni même se dire que la langue est le terrain des combats intersexes. On peut aussi prendre le temps de bien faire les choses.

En ce qui me concerne, je l’ai appliquée dans un document de travail pour montrer ma bonne volonté et satisfaire certaines voix féministes parmi mes collègues, mais je la trouve 1. peu lisible et 2. toujours aussi clivante dans les rapports homme-femme, et à mille lieues d’un idéal plus neutre qui me semble plus intéressant.

(Sans compter que cette écriture ne devrait pas être un étendard brandi par les féministes, mais une réflexion autour de la langue et de ses besoins, mais ça c’est une autre histoire).
 
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En réalité, Édouard Philippe n'est pas contre l'écriture inclusive


Je tiens un blog d'écriture
http://anowan.blogspot.com/
 
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Liam Daläa a écrit:
Ca ne sert à rien d'être contre une forme écriture.
Chacun chacune devrait être libre d'écrire comme il ou elle le veut.
C'est la liberté d'expression !

'Faut choisir la forme d'écriture la plus en accord avec nos valeurs, changer nos valeurs, si nécessaire.
Et surtout : observer. Car notre langue a plus de contrôle sur nous que nous en avons sur celle des autres.
Soyons sérieux!! Ce n'est pas parce qu'il y aura l'écriture inclusive ou la suppression de la règle "le masculin l'emporte sur le féminin“ que ça va changer “nos valeurs“. Il y aura une contrainte de plus sur la langue ce qui va la rendre encore plus compliquée à utiliser et à apprendre pour nos lycéens et étudiants et les étrangers. Je reviens au débat précédent: lorsque Hollande parlait de supprimer le mot “race“ des textes voire du vocabulaire français, ce n'est pas pour cela que ça va supprimer le racisme.
Cette suppression du mot “race“ c'est un acte ou une prise de décision institutionnelle via la langue qui ne serait que de peu de poids sur les fondements de ce mal qu'est le racisme. Peur de l'Autre ? Rejet de la différence ? Les interprétations sont multiples et ont donné lieu à des tas d'analyses  en particulier psychanalytiques: c'est  la psychanalyse sans doute qui en parle le mieux.
Est-ce que l'écriture inclusive aurait ou va avoir un impact sérieux sur le sexisme? Très franchement j'en doute même si on pense comme Lacan que l'inconscient est structuré comme un langage.
On change ou réforme le langage et du coup on modifiera l'inconscient source sans doute pour moi pour beaucoup du ou des racismes de tout type, même si on n'est pas totalement fan de la psychanalyse ? Le ou les racismes de tout type ont un ressort inconscient car irrationnel avant tout même si l'origine est historique via l'esclavagisme, les colonisations, la société patriarcale etc., ça me semble évident.
 

 L'écriture inclusive

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