Cizia a écrit:

Je suppose que ce serait te perdre que de prouver qu'il y a mouvement dans l'immobilisme ?

D'un coté, on ne peut rien faire seul et de l'autre, lorsqu'on tente d'établir des échelles de priorité pour tenter de créer un groupe, on se fait conspuer... Pardon monsieur d'avoir osé dire qu'il y avait des terrains plus importants que celui du langage, vous ne m'y reprendrez plus.

Mha : Oui très bonne série (mais qui a tendance à s'essouffler vers le milieu).

Tout est plus important que tout. Cet argument ce n'en est pas un, c'est une excuse qui conserve la bonne conscience de qui l'énonce. "ce n'est pas que je ne suis pas féministe mais il me semble préférable d'assurer l'égalité entre les ho... pardon entre les humains plutôt que d'établir le point médian".
Tout le monde aimerait ne pas avoir à passer par des luttes intermédiaires, hein. Sauf que ça marche pas comme ça. Parce qu'existent une foule d'intérêts contradictoires et qui sont, donc, les termes du débat.

Tengaar wins the game.

Je précise que ce dessin est de James van Ottoprod.

Très beau dessin ^^
Plus sérieusement, concernant l'écriture inclusive, je pense que le système avec les .e.es.s et ses dérivés est profondément stupide. Cela fait des années que la langue française est simplifiée pour être plus accessible, alors pourquoi rajouter des règles moches (personnellement je trouve ça moche), dures à lire et clivantes.
Par contre le fait que la langue française priorise le masculin sur le féminin mérite d'évoluer, et en ce sens je suis plutôt pour la deuxième mesure: l'accord avec sujets multiples( seulement en mesure optionnelle ).
Je prônerais plutôt une règle: l'accord se fait au masculin ou au féminin si le sujet comporte au moins un nom masculin et un nom féminin [je ne pense pas que la question du sujet le plus proche soit pertinente] . Cela donnerait une règle relativement simple, peut être troublante au début mais totalement égalitaire (cela ouvrerait éventuellement des possibilités de choix littéraires intéressantes).
Après le débat restera ouvert encore longtemps, mais je pense que ce n'est pas si futile que ça d'amener une égalité hommes-femmes en grammaire, ça fait sans doute étrange et superflu mais c'est une petite partie d'un tout.

"l'accord se fait au masculin ou au féminin si le sujet comporte au moins un nom masculin et un nom féminin "

Désolé mais du coup je n'ai pas compris ce que tu proposes et quoi qu'on accorde

J'ai rien compris non plus.

Je crois qu'il voulait parler de l'accord au choix : à partir du moment où un pluriel comporte au moins un masculin et un féminin, on peut choisir d'accorder selon l'un ou l'autre genre indifféremment.

Oui, je pencherais pour une solution où celui qui écrit choisit s'il accorde au masculin ou au féminin dans le cas où le pluriel comporte un masculin et un féminin ( différent de la règle du plus proche qui pour moi complique inutilement la grammaire française ) . Un accord au choix plus large que l'accord de proximité.

Ça revient un peu à choisir le nom de son père ou celui de sa mère en fonction de sa préférence.
Effectivement ma formulation n'était pas optimale, merci silence écrit pour la clarification.

Par exemple:
"Une mère et son fils sont arrivés." (grammaire actuelle) pourrait s'écrire de deux manières:
"Une mère et son fils sont arrivées." OU "Une mère et son fils sont arrivés."

La règle de proximité ne me déplaît pas, mais je suis d’accord avec Dan pour le reste. La question des choix littéraires est très intéressante !

Je trouve l'écriture inclusive lourde d'usage. A part dans certains corps de métier, où cela peut être justifié pour éviter des a priori négatifs ou des moqueries, j'aurais tendance à à penser qu'elle départage davantage les hommes des femmes.

Quand on dit par exemple: "les collaborateurs et les collaboratrices" ou "les enseignantes et les enseignants"
on insiste sur le fait qu'il y a des hommes et des femmes, comme s'ils avaient des valeurs différentes dans le cadre du discours.

Ecrire les enseignant.e.s  ou enseignant(e)s est laid, voir illisible.
Et c'est pareil, on met le genre féminin en évidence, alors que l'on souhaite parler d'un corps de métier.

Pourquoi le masculin ne peut-il tout simplement pas garder une signification "neutre" ?
Personnellement cela ne me pose pas de problème, la plupart du temps (et je suis une femme ingénieur ).

Dan Souplincot a écrit:

Par exemple:
"Une mère et son fils sont arrivés." (grammaire actuelle) pourrait s'écrire de deux manières:
"Une mère et son fils sont arrivées." OU "Une mère et son fils sont arrivés."

C'est intéressant comme idée Mais finalement ce n'est pas ce genre de phrases qui posent problème quand on parle d'écriture inclusive, parce que le nom féminin est présent dans la phrase de toute façon, et donc pas invisibilisé (ou seulement à moitié).
Est-ce que la phrase "Ils sont arrivés", sachant que "ils" = la mère + le fils, pourrait alors s'écrire "ils sont arrivées" ?


Edit : Evanore, tu ne trouves pas ça lourd de dire "une femme ingénieur" au lieu simplement d' "une ingénieure" ?
(Et sinon, le problème, c'est que ça ne suffit pas de dire "le masculin est un neutre" pour qu'il soit compris ainsi)

"Elles sont arrivées", logiquement...

Aquae a écrit:

tu ne trouves pas ça lourd de dire "une femme ingénieur" au lieu simplement d' "une ingénieure" ?

Oui, c'est vrai.
Je ne suis plus en France depuis longtemps et ne sais pas si "ingénieure" s'emploie officiellement. Si c'est le cas, c'est mieux effectivement.
Je pense qu'il faut régler le problème de l'écriture inclusive au cas par cas,  regarder là où c'est justifié, et ne pas alourdir le langage inutilement avec des règles bizarres.

Le cas par cas... Comme ça on aura le droit tous les deux mois à une petite polémique sur les médias qui va finalement rien changer ? Tout le monde aura son petit mot à dire et rien ne va avancer.