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| Style pour du fantasy "adulte" | |
| | Nombre de messages : 37 Âge : 25 Date d'inscription : 11/06/2017 | matteorio / Petit chose Dim 11 Juin 2017 - 23:06 | |
| Bonjour !
J'essaie actuellement d'écrire une nouvelle de fantasy, mais je ne parviens pas à avoir le style que je voudrais avoir : quand je me relis, j'ai l'impression que mon texte est fait pour un enfant de 10 ans. J'aimerais donc avoir des conseils pour pouvoir y remédier, car je souhaite viser un public plus vieux. Mis à part le Seigneur des Anneaux, je connais assez peu de romans de fantasy "adultes", et le style de Tolkien est assez compliqué à "emprunter"; auriez vous des lectures fantasy pour adulte (sur internet si possible) dont je pourrais m'inspirer ? |
| | Nombre de messages : 503 Âge : 39 Date d'inscription : 03/07/2014 | Sème-Lys / Sanskrit boi Dim 11 Juin 2017 - 23:12 | |
| Plus d'une personne sera ravie de répondre à tes interrogations une fois que tu seras en règle, c'est à dire que tu te seras présenté à l'accueil. Mais bienvenue ! |
| | Nombre de messages : 37 Âge : 25 Date d'inscription : 11/06/2017 | matteorio / Petit chose Dim 11 Juin 2017 - 23:19 | |
| Je me disais aussi, un forum sans sujet de présentation... Mea culpa, j'ai du louper l'endroit ! J'y vais de ce pas ! |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Lun 12 Juin 2017 - 10:15 | |
| Hello ! La fantasy adulte ne manque pas, et je dirai même qu'à ses débuts, le genre était destiné à un public adulte car assez violent. Tu peux du coup te faire les classiques : Conan le Barbare et l'univers de Robert Howard, (et, d'une manière générale, les auteurs mis en lumière par Weird Tales : Fritz Leiber, C. L. Moore ou Clark Ashton Smith). Plus récemment tu as La Compagnie Noire, de Glen Cook, ou encore Le Sorceleur (The Witcher), d'Andrzej Sapkowski et Le Trône de Fer, de G. R. R. Martin, qui bénéficient tous deux d'une très grande visibilité. Quoiqu'il en soit, la fantasy adulte n'est pas très difficile à trouver |
| | Nombre de messages : 521 Âge : 47 Localisation : Orbite proche de Cergy Date d'inscription : 29/05/2015 | Bohr / Gloire de son pair Lun 12 Juin 2017 - 11:13 | |
| Au-delà des références balancées par Norgia auxquelles je n'ai rien à ajouter, je me pose plein de questions au sujet de ton opus, Matteorio: 1/ Le style enfantin que tu regrettes l'est-il objectivement, ou bien simplement pas à la hauteur de ce que tu attends (âpreté, érudition...)? 2/ S'il l'est vraiment objectivement, en quoi est-il enfantin? Ta syntaxe est-elle trop simple? Ton vocabulaire trop pauvre? As-tu l'impression de t'adresser à des débiles? 3/ N'as-tu pas cherché à critiquer tes propres thématiques et ton propre univers? Car, au final, il me semble que c'est avant tout le long de ces axes que se trace la frontière entre littérature jeunesse et littérature adulte.
Peut-être un extrait court et représentatif nous aiderait-il à te conseiller. |
| | Nombre de messages : 3357 Âge : 33 Pensée du jour : "Who cares if it doesnt make sense as long as it works ?" Date d'inscription : 30/01/2015 | Arkash / Didon de la farce Lun 12 Juin 2017 - 11:40 | |
| Je vais me la jouer un peu rabat-joie mais m'est avis qu'il faudrait peut-être que tu en lises de la "fantasy adulte" pour en comprendre les implications. Je t'avoue ne pas faire partie de ceux qui te diront "Bah, nan, rien à foutre de maîtriser / connaître le style dans lequel je veux opérer ! Justement, j'ai plus de chances d'être original et unique si je ne connais absolument pas ce qui se fait en la matière !" ... ouais, bah nan... ça aide, ne serait-ce que du point de vue purement commercial, de savoir un peu où tu mets les pieds. Donc à l'instar des commentaires faits ci-dessus, je ne peux que te recommander de bouquiner, que ce soit la saga du Sorceleur, le Trône de Fer, l'Assassin Royal (et autres sagas de Robin Hobb), du David Gemmell, Glen Cook (j'ai la Compagnie Noire qui traîne sur mon étagère depuis deux mois, faudrait que je m'y mette), Steven Erikson ( le Livre Malazéen des Déchus étant sans doute la fantasy la plus dense, complexe et touffue que j'ai pu lire). Anyway, bouquine. Pour ce qui est du "style" que tu juges enfantin, je dirais (peut-être à tort) qu'a la limite on s'en tape de la forme, c'est le fond qui compte. Donc, certes, si ton histoire c'est les gentils chevaliers blancs de Glorialand oppressés par le tyrannique mage noir Pabotoumosh le Sanguinaire des Neuf Lunes de Cristal, ça risque de faire enfantin, mais je pense que dès le moment où tu essaye de confondre, flouter, la frontière entre le bien et le mal, ça donne aussitôt un cachet plus "mature" à l'oeuvre, même si ça ne suffit pas, mais aussi bateau que ça puisse paraître, à mon sens, le non-manichéisme est la première voie vers l'élaboration d'un récit relativement sombre et adulte. Le reste, c'est à toi de jouer... et de lire !
Dernière édition par Arkash le Lun 12 Juin 2017 - 11:57, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Lun 12 Juin 2017 - 11:46 | |
| Jean Philippe Jaworski (Gagner la guerre, Janua verra, Les rois du monde) |
| | Nombre de messages : 14790 Âge : 49 Localisation : Côte d'Or & d'Opale Pensée du jour : Confiance et longueur de Temps... Date d'inscription : 11/01/2013 | Séléné.C / La femme qui tomba amoureuse de la lune Lun 12 Juin 2017 - 12:12 | |
| J'avoue faire partie de ceux qu'évoque Arkash ci-dessus... - Citation :
- Je t'avoue ne pas faire partie de ceux qui te diront "Bah, nan, rien à foutre de maîtriser / connaître le style dans lequel je veux opérer ! Justement, j'ai plus de chances d'être original et unique si je ne connais absolument pas ce qui se fait en la matière !"
Il faut dire que je me soucie assez peu d'entrer dans un genre ou les normes d'un genre. Si les codes y sont, ils y sont s'ils ne le sont pas, ils n'y sont pas. Cependant, je ne prône pas la technique dans l'absolu. Je n'y connais pas lourd en la question, mais pense qu'un lectorat fidèle à un genre s'attend à y trouver certains ingrédients. Les changer peut plaire à ces lecteurs, et peut aussi attirer d'autres lecteurs. Ce n'est absolument pas une garantie. De même qu'un auteur nouveau peut se distinguer en abordant de façon originale, comme il peut aussi rater sa cible. C'est une prise de risque, donc. Où il faudra redoubler d'efforts sur d'autres éléments (contenu, esthétique des phrases, idées variées...), puisqu'il est impossible de s'appuyer sur ce que le lecteur attend ou associera de lui-même par comparaison consciente ou inconsciente. Il est évident que tu ne pourras effectuer un comparatif sans avoir vu ce avec quoi tu veux comparer. Concernant le style des phrases, il est vrai qu'il peut faire partie des codes, mais c'est en fonction du fait que cela participe à créer une ambiance ou faire ressortir des émotions. Il est bien plus important que le message passe, et le contenu peut (et doit) être aussi consistant que de respecter un type de forme, sinon plus. J'ai fait un très rapide saut sur ton topic nouvelles. Tes phrases ne m'ont pas parues de niveau littérature jeunesse mais plutôt complexe sans vrai besoin. Le vocabulaire gagnerait à être approfondi. La chute est... ah ouais, on s'y attendait pas. Bien vu. Avant d'y parvenir, j'éprouve quand même une légère sensation de lassitude, peut-être due aux phrases très longues ou à l'effet d'énumération sans surprises (sans aller jusqu'à dire que ça fait cliché, la description n'apporte rien de bien exceptionnel). A moins que ce ne soit l'aspect factuel (j'attache beaucoup d'importance aux émotions) Bref.... Ce topic n'est pas celui des commentaires. J'ignore si ton style de phrases en Fantasy est de la même eau mais s'il l'est, alors non, ça ne fait pas lectorat de 10 ans. |
| | Nombre de messages : 37 Âge : 25 Date d'inscription : 11/06/2017 | matteorio / Petit chose Lun 12 Juin 2017 - 13:12 | |
| Bonjour ! Pour commencer Bohr, les dialogues me donnent beaucoup de mal, et je ne parviens pas à installer le climat que je veux. Et ta 3e hypothèse (à laquelle je n'avais pas pensé) est intéressante, je vais passer un peu de temps à y réfléchir. Sinon, merci pour les références, j'ai du pain sur la planche maintenant ! Sénélec, mon style fantasy est de la même eau en effet ! Mais je vais revoir l'histoire, et surtout le nombre d'adjectif (trop) positifs que j'ai mis dans ce que j'ai écrit. |
| | Nombre de messages : 14790 Âge : 49 Localisation : Côte d'Or & d'Opale Pensée du jour : Confiance et longueur de Temps... Date d'inscription : 11/01/2013 | Séléné.C / La femme qui tomba amoureuse de la lune Lun 12 Juin 2017 - 13:18 | |
| Approfondis les verbes, aussi. Un verbe judicieusement choisit apporte beaucoup. Le "trop positif" fais visiblement partie du ton voulu dans ta nouvelle. Par contre, il faudrait qu'on "entre" un peu plus dans le paysage décrit. Que ce ne soit pas comme des photos dans un album mais des souvenirs ou une promenade une promenade |
| | Nombre de messages : 887 Âge : 56 Pensée du jour : Pourquoi pas ? Date d'inscription : 10/06/2012 | e-bou / Double assassiné dans la rue Morgue Ven 25 Aoû 2017 - 23:53 | |
| Bonsoir Matteorio. La questions du style est bien complexe. Quelques conseils en passant : 1/ Souvent, le style enfantin vient d'un trop grand nombre d'adverbes et d'adjectifs qui surchargent la phrase. On peut dans un premier temps les supprimer tous. De cette manière on retrouve le squelette de la phrase pour, très souvent, se rendre compte qu'on se répète, qu'on tourne en rond. C'est le moment de faire du ménage, de se demander ce qui est essentiel, et de supprimer ce qui ne l'est pas, notamment ce que le lecteur sait déjà. Puis, naturellement, on réintroduit quelques adjectifs ou adverbes pour lier, poser l'ambiance et le décor. J'ai bien écrit "quelques" : plus à la manière d'un solitaire sur une bague qu'à celle d'un bijou fantaisie (ou fantasy ). 2/ On peut traquer impitoyablement les répétitions (avec Antidote, par exemple). Au delà de chasser nombre de lourdeurs, cela permet de repenser les structures des phrases, de supprimer des propositions qui finalement n'apportent rien, d'enrichir le vocabulaire... 3/ Les verbes ternes sont notre ennemi. Presque toujours, il est possible de substituer être, avoir, faire... par un autre verbe plus précis dans le contexte. 4/ On peut varier la syntaxe. Une répétition peut concerner le vocabulaire, mais aussi la construction de la phrase. Par exemple, la succession de la structure "sujet+verbe+complément" en début de phrase sur un paragraphe entier donne un caractère enfantin au texte. Il faut penser que les compléments de temps, de lieux... sont mobiles dans la phrase, et que de varier les constructions simples anime le texte, lui donne une musicalité. C'est une réponse un peu technique, j'espère qu'elle te sera utile. |
| | Nombre de messages : 3794 Âge : 48 Localisation : Suisse Date d'inscription : 19/10/2014 | Florence_C / Sang-Chaud Panza Sam 26 Aoû 2017 - 8:09 | |
| E-Bou, je te rejoins à 200%. Mon problème majeur provient de la répétition des prénoms des personnages. Vu que j'évite au maximum "la blonde", "Le grand", etc. Je dois souvent modifier la structure. Bon exercice, mais looong. ☺ |
| | Nombre de messages : 887 Âge : 56 Pensée du jour : Pourquoi pas ? Date d'inscription : 10/06/2012 | e-bou / Double assassiné dans la rue Morgue Sam 26 Aoû 2017 - 11:28 | |
| Eh oui, Florence, c'est compliqué, cette histoire de prénoms dans les passages narratifs. Si tu fais des fiches personnages, il est important de bien détailler les choses : métier, position familiale, position sociale, aspect physique, défauts, mais aussi accessoires ; si le héros possède une épée qu'il a nommé "Boiteuse", par exemple, on peut écrire que Boiteuse tranche une jambe, le lecteur comprend qui a donné le coup. Je suis le parfait mauvais exemple de ce sage conseil : je ne fais ni carte, ni calendrier, ni plan, ni fiche personnage, j'écris à l'envie et je découvre à mesure du roman qui sont les personnages, dans quel univers ils évoluent et qui seront les héros. . Ne faites pas comme moi si vous pouvez faire autrement. Les scènes de combat, c'est l'enfer. Une fois qu'on a mis épée, arme, lame, qu'on s'est risqué à parer le coup où à élaborer une botte, il faut faire preuve de beaucoup d'imagination pour ne pas trop se répéter... Pour ce travail du texte, effectivement, c'est la moitié du temps de travail. Sur un roman de 400 pages (124000 mots, 750000 signes espaces inclus), je consacre environ 300 heures pour fixer l'histoire et 300 à 400 heures à travailler le texte. C'est le job. C'est à ce prix, Matteorio, qu'un texte enfantin devient un livre. Bon courage dans ta noble quête. |
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