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| [Divers] Type de narration : Ellipse / Action / Description | |
| | Nombre de messages : 370 Âge : 33 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 31/01/2017 | Lilia / Tapage au bout de la nuit Ven 18 Aoû 2017 - 15:42 | |
| Bonjour, je reprend gentiement mon écriture et je suis confronté à une partie que je ne maîtrise pas du tout, à tel point que je ne connait même pas le nom de ce que je cherche (je suis certaine que quelqu'un déjà pensé à ça avant moi donc...). Voilà, ce que je vais écrire n'est ni une description, ni une ellipse, ni de l'action, mais bien les 3 à la fois. En gros, il s'agit de résumer ce qu'il se passe durant un laps de temps donné. C'est trop important pour une ellipse franche, mais pas assez pour mériter d'y passer un chapitre entier. Le meilleur exemple que j'ai, c'est ce début du chapitre 30 dans HP5 ( pas obligé de tout lire, c'est juste pour montrer que ça peut être long) - Harry Potter 5:
L’histoire de la fuite de Fred et de George vers la liberté fut racontée tant de fois dans les jours qui suivirent que Harry était sûr de la voir entrer à l’avenir dans la légende de Poudlard. Au bout d’une semaine, même ceux qui avaient été témoins de la scène furent presque convaincus d’avoir vu les jumeaux fondre en piqué sur Ombrage pour la bombarder de Bombabouses avant de s’envoler au-dehors. Après leur départ, beaucoup parlèrent de les imiter. Harry entendait souvent des propos du genre : « Franchement, certains jours, j’ai envie de sauter sur mon balai et de quitter cet endroit », ou bien : « Encore un cours comme celui-là et je file façon Weasley. »
Fred et George avaient pris les dispositions nécessaires pour qu’on ne les oublie pas de sitôt. Tout d’abord, ils n’avaient laissé aucune instruction sur la façon de faire disparaître le marécage qui occupait le couloir du cinquième étage de l’aile est. On avait vu Ombrage et Rusard essayer divers moyens, mais sans succès.Finalement, le secteur fut interdit d’accès et l’on confia à Rusard, qui grinçait furieusement des dents, la tâche de faire passer les étudiants d’une classe à l’autre en les transportant dans un bac à fond plat. Harry ne doutait pas que des professeurs comme McGonagall ou Flitwick étaient parfaitement capables de débarrasser le couloir de son marécage mais, apparemment, ils préféraient voir Ombrage se débrouiller seule, comme le jour où Fred et George avaient rempli le château de leurs Feuxfous Fuseboum. Ensuite, il y avait les deux gros trous en forme de balai, sur la porte du bureau d’Ombrage, là où les Brossdur de Fred et de George étaient passés en force pour rejoindre leurs maîtres. Rusard installa une nouvelle porte et descendit l’Éclair de feu de Harry dans les cachots où, selon la rumeur, Ombrage avait posté un troll armé pour le garder. Les ennuis d’Ombrage, cependant, étaient loin d’être terminés.
Stimulés par l’exemple de Fred et de George, bon nombre d’élèves étaient entrés en compétition pour occuper les postes désormais vacants de chahuteurs-en-chef. En dépit de la nouvelle porte, quelqu’un avait réussi à glisser dans le bureau d’Ombrage un Niffleur au museau velu. La créature avait très vite saccagé l’endroit, à la recherche d’objets brillants, et avait sauté sur Ombrage dès son retour dans le bureau pour essayer de lui arracher à coups de dents les bagues qui ornaient ses doigts boudinés. Des Bombabouses et des boules puantes étaient si fréquemment jetées dans les couloirs que la nouvelle mode consistait à s’appliquer un sortilège de Têtenbulle avant de quitter chaque classe, ce qui donnait l’apparence bizarre de porter sur la tête un bocal à poissons rouges renversé mais permettait au moins de respirer. Rusard rôdait dans les couloirs, une cravache à la main, dans l’espoir de surprendre les coupables mais ils étaient à présent si nombreux qu’il ne savait plus où donner de la tête. La brigade inquisitoriale s’efforçait de l’aider mais ses membres étaient victimes d’étranges phénomènes. Warrington, de l’équipe de Quidditch de Serpentard, se présenta un jour à l’infirmerie en se plaignant d’une horrible affection de la peau qui lui donnait l’air d’être recouvert de corn flakes. Le lendemain, Pansy Parkinson, pour le plus grand bonheur d’Hermione, dut renoncer à se rendre en classe en raison des cornes de cerf qui lui avaient poussé sur la tête.
Dans le même temps, on eut une idée du nombre impressionnant de boîtes à Flemme que Fred et George avaient réussi à vendre avant de partir. Il suffisait à Ombrage d’entrer dans sa classe pour que se multiplient les évanouissements, les vomissements, les fièvres violentes ou les saignements de nez. Hurlant de rage, elle essayait de remonter à la source des mystérieux symptômes mais les élèves s’obstinaient à lui répondre qu’ils souffraient simplement d’« ombragite chronique ». Après avoir infligé à quatre de ses classes une retenue collective sans avoir réussi à découvrir leur secret, elle dut abandonner la partie et autoriser ses élèves ruisselants de sueur ou de sang, saisis de syncopes ou de nausées, à quitter la classe par groupes entiers. Mais même les adeptes de la boîte à Flemme ne pouvaient rivaliser avec le maître du chaos, Peeves, qui semblait avoir pris très à cœur les dernières paroles prononcées par Fred avant son départ. Dans des caquètements démentiels, il volait à travers toute l’école en renversant les tables, surgissant des tableaux noirs, projetant à terre statues et vases. À deux reprises, il enferma Miss Teigne à l’intérieur d’une armure dont elle fut délivrée, dans un concert de miaulements, par le concierge furieux. Peeves fracassait les lanternes, éteignait les chandelles, terrorisait des élèves en jonglant au-dessus de leurs têtes avec des torches enflammées, faisait tomber par la fenêtre ou dans les feux de cheminée des liasses de parchemins soigneusement empilés. Il inonda le deuxième étage en ouvrant tous les robinets des salles de bains, jeta un sac de tarentules au milieu de la Grande Salle pendant le petit déjeuner et, dans ses moments de repos, voletait derrière Ombrage des heures durant, en lançant des bruits grossiers chaque fois qu’elle essayait de parler. En dehors de Rusard, personne, parmi le personnel, ne remuait le petit doigt pour aider Ombrage. Une semaine après le départ de Fred et de George, Harry vit le professeur McGonagall passer devant Peeves, occupé à détacher du plafond un lustre de cristal, et aurait juré l’avoir entendue dire du coin des lèvres à l’esprit frappeur : « Il faut le dévisser dans l’autre sens. »
Cela fait presque 1000 mots, donc trop long pour une ellipse, non ? Mais ce n'est pas de la description, ni de l'action non plus. Une idée du nom ? En fait, je m'intéresse à ce type de narration car j'en ai besoin. Hors, j'ai remarqué que je n'écrivais presque jamais de cette façon et que je manque cruellement de conseils à ce sujet. Bref, je voulais savoir si vous avez des techniques pour réussir cette narration comme il faut (un peu comme : "éviter l'info dump dans les dialogues" ou "utiliser les 5 sens dans les descriptions"...) Autre question : ce type de narration sur 1000 mots, vous trouvez ça intéressant ? Ennuyant ? Voilà, je sais que je me prends parfois la tête pour pas grand chose, mais j'aime bien délimiter les choses sur lesquels, je travaille. Merci. |
| | Nombre de messages : 905 Âge : 35 Pensée du jour : Pantagruélisme : vous entendez que c'est certaine gaieté d'esprit confite en mépris des choses fortuites Date d'inscription : 01/08/2015 | Nedjma / Bile au trésor Ven 18 Aoû 2017 - 16:02 | |
| Ça s'appelle un sommaire c'est lorsque le rythme de la narration est plus rapide que celui de l'histoire. On le distingue de l' ellipse qui consiste à carrément passer un laps de temps sous silence (deux mois plus tard,...). Une scène, c'est lorsque le rythme de la narration correspond à celui de l'histoire (dans les dialogues au discours direct, par exemple, ou lorsqu'on est plongé dans l'action que l'on suit par étapes avec le personnage). Enfin, les pauses narratives correspondent a des ralentissements du rythme de la narration (le temps d'une description ou d'un commentaire, d'une explication, etc). A mon avis, les sommaires sont utiles mais délicats à écrire : il ne faut pas donner l'impression d'expédier un moment en collant juste les 3 infos utiles. L'exemple de HP que tu donnes est intéressant : pour donner du relief à son sommaire, Rowling a recours à l'humour et y intègre des détails sur les personnages afin que ce ne soit pas froid. |
| | Nombre de messages : 370 Âge : 33 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 31/01/2017 | Lilia / Tapage au bout de la nuit Ven 18 Aoû 2017 - 16:45 | |
| Merci beaucoup Nedjma, avec le bon terme, je trouve beaucoup plus d'informations sur le sujet Je ne connaissais pas, mais alors pas du tout (de même que les pauses narratives). Dans mes fiches techniques personnelles, j'ai noté ça "contraction narrative", mais je vais remplacer par le bon terme. Rowling les utilise beaucoup et très bien, et je suis certaine que cela explique en partie le succès de sa saga : un excellent moyen de travailler les caractéristiques de son univers et de rendre attachant les personnages par ce biais. Bref, je vais voir comment elle se débrouille quand elle fait des sommaires et essayer d'en reproduire les mécanismes tout en évitant les écueils. Merci encore. |
| | | Invité / Invité Dim 20 Aoû 2017 - 15:19 | |
| Salut,
Le sommaire est généralement l'autre nom d'une table des matières qui expose la liste des chapitres de l'ouvrage.
Dans cet extrait d'Harry Potter, pour raconter des faits qui sont relatés de manière plus rapide, on parle d'exposition. C'est le contraire du fameux show, don't tell, ici, on dit au lieu de montrer, ça accélère le rythme et survole des passages de l'histoire qu'il n'est pas nécessaire d'approfondir. |
| | Nombre de messages : 370 Âge : 33 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 31/01/2017 | Lilia / Tapage au bout de la nuit Dim 20 Aoû 2017 - 16:13 | |
| Merci Morana pour ton retour, mais Nedjma a raison. Il s'agissait bien d'un sommaire.
Je comprend que le terme puisse porter à confusion, mais il s'agit pas ici de l'employer comme table des matières, mais bien pour évoquer sommairement des évènements trop importants pour être passer sous silence (ellipse), mais pas assez pour mériter des scènes à part entière. Exemple : http://www.aproposdecriture.com/le-temps-de-la-narration
Et je ne suis pas d'accord quand tu dis que c'est le contraire du show, don't tell. Par exemple, dire "Ombrage est débordée par les facéties des élèves" c'est du tell. Dire "Ombrage courait aux quatre coin de l'école pour limiter les dégâts des élèves : ici, c'était des fusées qui explosaient dans les salles ; là un niffleur qui ravageait sa réserve de potions. Même les fantômes ne lui laissaient aucun répit ..." c'est bien du show. Certes, on ne prend pas le temps d'en faire une scène complète, mais on ne fait pas les déductions à la place du lecteur : on lui montre bien ce qu'il se passe. Je ne sais pas si je suis claire. |
| | Nombre de messages : 905 Âge : 35 Pensée du jour : Pantagruélisme : vous entendez que c'est certaine gaieté d'esprit confite en mépris des choses fortuites Date d'inscription : 01/08/2015 | Nedjma / Bile au trésor Dim 20 Aoû 2017 - 16:34 | |
| C'est un autre sens du mot sommaire Morana tu trouveras cet usage dans n'importe quel manuel de français de lycée. L'exposition de situe en début d'une oeuvre, elle introduit les personnages, le cadre spatio temporel, la situation initiale et l'intrigue à venir. |
| | | Invité / Invité Dim 24 Sep 2017 - 21:38 | |
| Ah, bien. Je n'ai jamais entendu le mot sommaire que comme synonyme de table des matières.
Exposition, ici, narrative, pas structurelle.
Lilia : dans l'exemple que tu donnes, je trouve que c'est davantage récité que narré, c'est une énumération de ce qui lui arrive, mais on ne le vit pas avec elle dans une scène plus élaboré. C'est ça, le show, d'après ce que j'ai compris. Mais je peux me tromper. |
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