Bonjour à tous !

Je travail actuellement sur un projet jeunesse comportant deux points de vue ; un féminin, un masculin.

Le problème, c'est que je ne vais pas commencer ces points de vue dès le début du texte, je vais d'abord y insérer un peu d'histoire avant de rentrer dans le vif du sujet : l'histoire des personnages.

Ma question est donc : ai-je le droit de faire ça ? Si oui, y a-t-il une règle d’altercation entre les deux protagonistes ? Par exemple, je dois faire un chapitre sur deux ou bien deux sur deux, ou autre chose ?

C'est la première fois que je me lance dans ce genre de projet et j'aimerais faire les choses bien.

Merci d'avance pour votre réponse !

Il existe plusieurs méthodes. Annoncer le changement de point de vue par un nouveau chapitre est la méthode la plus simple. La moins élégante, aussi. Tu peux très bien garder les chapitres pour la pertinence envers le développement, et changer le point de vue de manière plus subtile. Ça peut se faire au sein d'un seul paragraphe, surtout si les deux sont assez proches. Le perso A va penser au perso B, ou les deux seront confrontés au même phénomène : il existe plusieurs façons d'établir une connexion entre deux personnages en vue de faciliter un changement de point de vue.
Dans une de mes nouvelles, nous y trouvons trois points de vue différents, et aucune séparation ou signalement grossier via la mise en page. À toi de trouver les moments propices à un changement.

Je me souviens avoir lu plusieurs romans dans lesquels on alternait entre deux personnages a chaque changement de chapitre. Je pense que c'est un bon moyen de préparer le lecteur à changer lui aussi son point de vue pendant la lecture, à "tourner sa casquette".
Après, j'ai aussi apprécié que le rythme change parfois ; à savoir qu'il alterne entre chaque personnage pendant quelques chapitres puis qu'un personnage revienne à plusieurs chapitres de suite pour finir par revenir à un rythme similaire au début. Cela permettait d'aller plus en profondeur sur le personnage en question et d'éviter une monotonie de lecture.

Comme à peu près tout, je pense qu'il est utile de créer un rythme pour faciliter la compréhension de lecture tout en évitant de devenir monotone par trop de répétitions / prévisibilité dans la structure

Oui, moi je compte jouer sur les points de vue justement, c'est très important le ou les narrateurs

Personnellement, j'ai deux points de vue dans mon roman. Je les change quand j'estime que c'est indispensable, généralement je m'arrange pour faire un chapitre sur deux - mais ça peut être aussi deux chapitres sur deux. Je n'ai pas vraiment de règles. Si j'estime qu'une scène me semble plus logique d'un point de vue, je fais sur celui-ci !

Pour mon roman aussi je me suis posé la question, et finalement je pense avoir résolu le souci de façon assez souple.
Pour les besoins de l'histoire, j'avais besoin d'amener à petite dose tout au loin du livre des informations sur le passé de mon personnage. Donc tout au long du livre, tous les 3-4 chapitres en fonction des rebondissements, j'inclue un chapitre qui a pour titre l'âge de mon personnage au moment de la scène. Pour mieux faire passer ça, j'ai commencer cette technique dès le prologue, qui s'appelle donc Treizième Hiver. L'histoire "normale" reprend 4 ans plus tard, et un retrouve un bout de passé après le chapitre 3 (si je ne me trompe pas). Le titre, Septième Hiver, rappelle donc le titre du prologue où l'héroïne est plus jeune, et le lecteur est censé comprendre que ce sera la même chose pour ce chapitre un peu particulier.

Dans l'ensemble de mon livre, de mon point de vu, ça passe bien. Les avis de mes proches qui ont lu le livre n'ont pas fait de critique là-dessus, reste à avoir des avis d'ici quand j'en serai à poster cette partie de mon roman

Une façon de faire que je trouve à la fois élégante et astucieuse (vu la dernière fois chez Djian, mais chez d'autres aussi j'en suis sûr), c'est de raconter à la première personne et de marquer le changement de personnage - et, donc, de point de vue - en faisant varier le style. Une élocution plus hachée ou au contraire plus fluide, un vocabulaire précis et technique ou au contraire intuitif et poétique, sans compter des expressions propres à chacun ("enfin, bref", "vous voyez ce que je veux dire" et j'en passe).

Autrement, rien de plus simple que de jouer sur la mise en forme: changements de chapitres, de paragraphe, pourquoi pas variation typographique? Le problème, c'est que, pour ne pas perdre le public, il faudra identifier clairement le point de vue adopté, soit en nommant le personnage concerné (dans le corps du texte, ou en tête de chapitre), soit en amenant, dans la narration même, quelque chose qui identifie sans ambiguïté le personnage concerné. Exemple, si on adopte le point de vue du policier, on peut mentionner l'arme de service, ou la paire de menottes.