|
|
| Donner de la consistance à son récit : comment qu'faut presser l'citron ? | |
| | Nombre de messages : 103 Âge : 27 Localisation : Ploëzal Pensée du jour : "Les fruits de refléxion, c'est comme les pruneaux : ça te fait chier, mais c'est excellent pour ta santé" Alexis BREUT Date d'inscription : 09/03/2017 | Gihellcy / Barge de Radetzky Lun 29 Mai 2017 - 14:18 | |
| Bonjour à toutes et à tous. Lors de la lecture de mes écrits, beaucoup m'on fait la (bonne) remarque que j'avais peut être un style d'écriture fluide et agréable à lire, mais que cependant, mes écrits sont trop courts et synthétiques. Étrange et pertinente remarque que je traîne depuis mes dissertations d’épistémologie et autres existentialismes en Terminale, il semble en effet que je sois trop synthétique. J'arrive tout bonnement pas à développer en fait.Ainsi donc, je souhaiterais savoir si vous, oui, vous qui lisez ce post et en pensez quelque chose, avez une astuce, une méthode, un twink pour " presser le citron" ( dixit ma prof de philosophie), pour apporter de la consistance, du grain à moudre, de la bidoche à un récit ? Je vous souhaite un onctueux lundi, autant que faire se peut |
| | Nombre de messages : 3357 Âge : 33 Pensée du jour : "Who cares if it doesnt make sense as long as it works ?" Date d'inscription : 30/01/2015 | Arkash / Didon de la farce Lun 29 Mai 2017 - 14:29 | |
| Comme ça : |
| | | Invité / Invité Lun 29 Mai 2017 - 14:34 | |
| Oui, alors les études et l'intellectualisation me semble plus ou moins pertinent dans l'analyse, mais pas tellement dans le créatif, au sens où ça peut aider, aiguiller comme des conseils. Cela dit, faut pas s'y perdre, non plus que décortiquer et se gargariser sur des talents x et y. Faut un peu oublier tout ça et se lancer, trouver son truc sans se comparer à bidule et dire je suis nul. Si vous n'avez aucun talent, soyez un génie de l'effort. (Naruto, chacun ses références.)
Pour dire, intéressant sujet pourvu que (...)
Je pense que la consistance peut être dans le ton, le regard que tu as sur les évènements, les descriptions, les sensations décrites. C'est là où ça peut accrocher les lecteurs. Une vision, comment tu parles de certaines choses, y'a une personnalité, une sensibilité qui se dégage. Faut avoir le goût pour s'attarder sur des choses qui te tiennent à cœur ou t'amuse et leur donner de la vie, les dérouler. Pour être intéressant, c'est un atout d'être intéressé. À partir de là, tu y viendras naturellement, aux détails, etc. Sachant que c'est bien aussi de savoir se forcer et chercher devant son ordi pour trouver comment tourner la scène, la description ou le dialogue de façon à avoir avoir la petite étincelle [ Lyrique / Sensitif / Truculent etc].
Et aussi, consistance me renvoie à quelques chose de plus important que la vision, qui est un peu littéraire avec un grand L, quelque chose qui tient des ficelles narratives, permet aux lecteurs d'être dans le récit, engagé. C'est l'essentiel du boulot d'écrivain quand on a davantage le souci de raconter une histoire que aligner des jolies phrases. J'essaye d'apprendre ces ficelles, mais c'pas évident de sentir si "ça marche." |
| | Nombre de messages : 664 Âge : 124 Date d'inscription : 05/02/2017 | OrsonWilmer / Hé ! Makarénine Lun 29 Mai 2017 - 15:12 | |
| La base pour donner de la consistance à son récit est d'abord d'avoir quelque chose à raconter. Après, je dirais qu'il faut aimer les lieux qu'on imagine pour les décrire avec soin, et surtout aimer ses personnages pour leur faire vivre des aventures palpitantes à raconter. |
| | Nombre de messages : 14924 Âge : 49 Localisation : Côte d'Or & d'Opale Pensée du jour : Confiance et longueur de Temps... Date d'inscription : 11/01/2013 | Séléné.C / La femme qui tomba amoureuse de la lune Lun 29 Mai 2017 - 15:28 | |
| Sans voir le texte, c'est dur de dire ce qui y manque le plus. De plus, la difficulté n'est pas la même selon la longueur du texte. Dans une nouvelle, il ne faut pas approfondir les détails, mais juste en placer quelques-uns, judicieusement choisis. Bien choisir les mots, aussi, car certains sont plus "épais" que d'autres. exemple > le meuble vola jusqu'à la place voulue >> la commode lévita jusqu'à l'emplacement désiré. Faire qu'on s'interroge. Qu'on veuille savoir le fin mot de l'affaire. Dans un roman, il vaut mieux approfondir, si on veut ne veut pas lasser. Là, il y a plusieurs façons d'aborder la question. > Descriptions du personnage, des décors, etc. > Eviter de le faire "en bloc", mais plutôt par petites touches dispersées ici et là dans l'action. > Se mettre dans la peau des personnages, pour réfléchir à la façon dont ils ressentent ce qui leur arrive, ou leurs rapports avec les autres > Evoquer les conséquences bénéfiques ou inconvénients (effets secondaires) de telle ou telle action. > Ne pas oublier, dans tout ça, qu'il ne faut pas lasser, donc le faire sans abus de longueur nulle part et en faisant en sorte que le lecteur s'interroge ici et là. |
| | Nombre de messages : 103 Âge : 27 Localisation : Ploëzal Pensée du jour : "Les fruits de refléxion, c'est comme les pruneaux : ça te fait chier, mais c'est excellent pour ta santé" Alexis BREUT Date d'inscription : 09/03/2017 | Gihellcy / Barge de Radetzky Lun 29 Mai 2017 - 15:53 | |
| Chuper, merci à tous pour vos réactions réactives WAIT, THIS GIF. BUT, I MEAN ... DUDE |
| | | Invité / Invité Lun 29 Mai 2017 - 16:44 | |
| J'ai un peu le même problème que toi, à la base !
Dernière édition par Ania le Mar 8 Aoû 2017 - 10:10, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 2858 Âge : 40 Localisation : Antichambre de Louis XIV Pensée du jour : CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même Date d'inscription : 21/04/2017 | Tengaar / (de Dunkerque) Jeu 1 Juin 2017 - 22:45 | |
| Je crois que Petite Pierre à également soulever un point intéressant, au-delà du simple nombre de mots ou de la précision des descriptions, il y a également la puissance du récit et des personnages. Par exemple, je viens de finir Les piliers de la Terre, un bon vieux pavé de 1000 pages avec plein de descriptions sur la construction des cathédrales et malgré cela, j'ai trouvé ce livre désespérément creux. J'ai attendu et attendu encore mais rien n'a jamais réussi à résonner dans mon petit cœur de lectrice. Aucune implication émotionnelle avec les personnages, tout est resté en surface. Le récit se déroule sur 25 ans mais il aurait aussi bien pu se passer en 3 ans tant les personnages semblent peu affectés émotionnellement par ce qui leur arrive. À l'inverse, dans Solal qui est un roman beaucoup plus court avec quasiment aucune description, les personnages sont vivants, tu pourrais presque savoir quelle émotion chacun pourrait avoir dans telle ou telle situation, ils arrivent à exister indépendamment de la trame du roman. Ce que je dis est très subjectif et d'autres personnes pourront avoir lu les mêmes livres que moi différemment. Qu'est ce qui fait qu'un personnage devient emblématique et se met à marcher seul ? |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Jeu 1 Juin 2017 - 23:05 | |
| Emblématique, carrément ! Je pense qu'un personnage ne devient autonome que s'il parvient à s'extraire du récit, c'est à dire si le lecteur peut concevoir sa vie en dehors du cadre de l'action. Développer un passé, des habitudes, nuancer puis développer une psychologie sont autant de moyens de rendre un personnage plus vivant. Cela dit, tous les personnages ne vont pas subir un même traitement, et heureusement qu'il existe des astuces pour "donner l'illusion" et remplir les vides, en ce qui concerne les personnages secondaires ou les lieux distants. Le recours à l'anecdote, la rumeur ou l'ancienne légende sont de bons exemples : tu lances une piste en quelques lignes et tu laisses l'imagination du lecteur faire le reste. La description est utile, mais il faut la rendre active. Le souci est que mal utilisée, elle peut figer l'action et entraîner des inégalités dans le rythme. Elle n'est pas mauvaise ni bonne en soi, mais on ne peut pas la caser n'importe comment. Idem pour le dialogue, qui n'est pas un exercice si facile. Ecrire en tout temps des répliques utiles peut s'avérer plus compliqué qu'on ne le pense. Pas de solution miracle : si on veut donner une âme à un personnage, on doit le penser comme un être vivant à part entière et non comme un rôle. Libre à toi de trouver ton truc. Tu peux aussi écrire à la première personne. C'est souvent plus simple pour développer un personnage et explorer son esprit. Après, tu rencontreras d'autres difficultés par rapport au récit à la troisième personne.
|
| | Nombre de messages : 2858 Âge : 40 Localisation : Antichambre de Louis XIV Pensée du jour : CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même Date d'inscription : 21/04/2017 | Tengaar / (de Dunkerque) Jeu 1 Juin 2017 - 23:20 | |
| Emblématique oui parce que je voulais faire un développement sur les personnages célèbres de la littérature et j'ai eu la flemme XD Mais je suis tout à fait d'accord avec ta réponse sauf sur l'écriture à la première personne. Personnellement, lire un roman à la première personne me demande beaucoup plus d'efforts pour entrer dans le personnage qu'à la troisième personne, certainement parce que plein d'éléments de caractérisation et de détails disparaissent lors de la focalisation interne. |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Jeu 1 Juin 2017 - 23:32 | |
| Tengaar, j'avais tellement aimé les Pilliers de la Terre, alors que Solal m'avait bien saoulée justement, les traits trop forcés Du coup: toi, l'auteur, tu sais, chaque lecteur a une sensibilité différente, certains sont happés par le synthétisme et trouvent que ces fichus romantiques en font des brouettes pour rien ; d'autres ne peuvent entrer dans l'histoire si elle n'est rehaussée d'or et d'entrelacs. Néanmoins, si tu tiens à étoffer, voici le conseil de Mâra aux petits oignons: à chaque fois que tu te trouves dans une jointure - articulation entre deux actions, entre deux humeurs, entre deux idées - demande-toi si, dans le monde réel, les choses n'auraient pas été un peu plus lentes, plus complexes, plus brouillonnes, plus aléatoires. Dans les mauvais romans policiers, le dédective fait marcher sa super intuition et trouve la solution. Le lecteur se dit "pff, trop facile". Dans les bons romans policiers, le détective fait marcher sa super intuition et tombe dans le panneau. Le lecteur se dit "ouah, je m'y attendais tellement pas". |
| | Nombre de messages : 521 Âge : 47 Localisation : Orbite proche de Cergy Date d'inscription : 29/05/2015 | Bohr / Gloire de son pair Ven 2 Juin 2017 - 10:10 | |
| Trop courts et synthétiques? Mais c'est ce commentaire, qui est trop court et synthétique! Il y manque l'essentiel: ce que tes lecteurs estiment qu'il manque à ton oeuvre! Je ne suis pas un gros partisan de la broderie, qui a quelque chose de gratuit et de presque superflu: ce qu'on écrit autour d'une histoire, après l'avoir écrite de bout en bout, sans rien changer à la substance de l'oeuvre, pour moi, c'est de la bourre. Et ce, qu'il s'agisse de descriptions, de péripéties ou d'anecdotes dialoguées. Dès lors, j'ai trois hypothèses, non mutuellement exclusives : 1/ ton récit est peut-être tout simplement bardé de trous laissant sans réponse des questions importantes pour ton lectorat 2/ ton intrigue ne présente pas assez d'enjeux pour constituer un récit standalone, d'où une impression de brièveté, d'aridité 3/ quelque chose (dans ton style, peut-être, ou ta façon de conduire le récit) crée dans la tête de tes lecteurs une attente que tu ne combles pas parce que tu n'y as pas songé un seul instant - du coup, ils ont l'impression que ton histoire devrait être plus longue et plus dense, car ils s'imaginent qu'elle a été pensée pour aller beaucoup plus loin Même si c'est difficile au sens strict d'en tenir compte parfaitement, je crois capital de ne pas sous-estimer les extrapolations des lecteurs, qui ont leurs interprétations (qui ne sont pas forcément les tiennes), leurs références (idem), et qui tirent donc des conclusions que tu ne peux pas forcément anticiper. - 3615 MyLife:
J'ai été plusieurs confronté au cas de critiques complètement à côté de la plaque, car mon lectorat avait complètement mésinterprété l'histoire et mes intentions en tant qu'auteur; du coup, ils attendaient une histoire un peu punk avec de la critique sociale, là où je ne voulais livrer que de la S-F un peu pulp.
|
| |
|
|